mardi 15 novembre 2011

C'est l'avenir qu'on assassine

On en bouffe depuis quelques temps des menus avec comme ingrédients les mots crise, récession, déficit, etc.
Et ainsi donc, de réformes en rigueur, nous allons de rigueur en réformes. Soit dit en passant, je me demande pourquoi on pense aux parapluies quand il pleut à torrents. Mais passons.
Ce n'est pas ça qui m'amène là tout de suite maintenant avec ce "billet d'humeur".
Hier soir, je regardais les infos télévisées. Je savourais la libération d'otages dans le flux nauséabond. On m'a alors raconté l'histoire des arrêts maladies.
Et j'ai secoué la tête. De dépit.
Me disant, mais c'est pas vrai, c'est pénible.
Ce que je n'aimais pas, c'est qu'une fois encore, on oppose les gens entre eux. On remet sur le tapis les différences entre le privé et les fonctionnaires. On fait croire qu'il y aurait un seul moule, et deux traitements, dont un évidemment serait scandaleux et l'autre vertueux. On voudrait aussi une fois encore nous convaincre que le public, ça se traite comme le privé.
Comment dans cette ambiance délétère peut-on espérer adhésion ?
Qu'on s'attaque aux arrêts maladies, fort bien. Qu'il y ait des abus, sans doute. Qu'il faille vérifier, évidemment.
Mais ce qui m'insupporte de plus en plus, c'est la manière dont les choses sont posées.
Ces soupçons permanents qui sont distillés comme du fiel. Aveu d'impuissance ?
J'écoute le gouvernement, le président, je lis, écoute, regarde ce que les médias produisent, et je me dis, mais heureusement qu'ils sont là, ces gens-là, parce que franchement, nous autres, nous ne sommes que des délinquants. Des tricheurs. Des profiteurs.
Je me dis surtout que c'est pénible, ce traitement.
Qu'elle est lourde et pesante, cette idéologie.
Car au fond, c'est bien cela qui est mis en oeuvre. Une idéologie.
Qu'ils sont pratiques, alors, les efforts demandés.
Qu'elle tombe bien cette crise qui demande de changer des choses et de rogner sans cesse sur tout ce qui a été mis en place.
C'est pas le passé qu'on remet en cause, c'est l'avenir qu'on assassine.

20 commentaires:

  1. Si je partage ta dernière phrase, je ne suis, par contre, pas du tout d'accord avec toi sur la différence de traitement que tu sembles vouloir faire entre le privé et le public. Si on reprend l'article de Bernard Trémeau "des 4 vérités Hebdo" de 2006, voici ce qui me fait dire que la différences de traitements engendre des différences de comportements : " Le taux d’absentéisme pour raisons de santé atteint 5,5 % dans le privé, contre 7,3 % dans la fonction publique d’État (FPE), 11 % dans la fonction publique hospitalière (FPH) et 11,3 % dans la fonction publique territoriale (FPT). Il y a donc en 2006, pratiquement deux fois plus d’arrêt de travail pour raison de santé dans le public que dans le privé, alors que chez les fonctionnaires, le niveau de qualification est en moyenne plus élevé que dans le privé, ce qui partout ailleurs entraîne un risque de maladie nettement inférieur. "

    RépondreSupprimer
  2. Le problème c'est que certains, les fonctionnaires, ont bouffé un logiciel immuable. Et qu'ils soient bêtes ou intelligents, petits ou grands, bien payés ou pas, tricheurs ou honnêtes, ils ne voient la vie que par leur prisme.

    En début d'après-midi, j'étais à mon Centre d'impôts pour "négocier" une Cotisation Foncière d'Entreprises de 672 € alors que je n'ai eu aucun revenu depuis le début d'activité. C'est pourtant dû. Après 2 visites (je passe sur les conditions - j'ai cru que j'allais visité Carlos en prison - et sur l'accueil) j'obtiens de ne payer que 100 €.
    Ma femme, auto-entrepreneur aussi, reçoit la même taxe pour 1028 € alors qu'elle n'a gagné que 3097 € dans l'année sur lesquels elle a déjà payé 12,9 % de charges sociales. Le restant sera déclaré à l'impôt sur le revenu (Heureusement ça ne déclenchera pas d'imposition)
    Depuis début 2011, elle a gagné 5275 € et ça nous exlut du RSA.
    J'ai perdu le bénéfice de l'ASS parce que je me suis "installé"

    Lorsque j'explique notre situation, et crois-moi je ne le fais pas dans le misérabilisme, le gars ne répond pas, il est bouche bée. Il ne répond pas car son logiciel interne le rend inapte à imaginer une telle situation.
    Je l'ai rassuré en lui disant que tout allait bien et que notre statut de propriétaire nous permettait de ne pas paniquer, que toit, assiette, amour et eau fraiche nous mettaient dans le camp des privilégiés, que nous n'en étions pas à fouiller les poubelles du Leader Price voisin comme le font de nombreuses personnes à la nuit tombée et que nous pouvons encore remplir des mains tendues plutôt que tendre les nôtres.

    Alors, bon sang de bonsoir, il ne s'agit pas de "monter les uns contre les autres" que de demander une journée de carence pour arrêt maladie à des fonctionnaires !!!
    Je les connais bien. Et ce n'est pas qu'une fois que j'ai entendu dans leur bouche : "J'ai encore deux ou trois jours de maladie à prendre" et autres absurdités.
    La vérité c'est qu'eux-mêmes devraient se rendre compte des énoooormes privilèges qui sont les leurs. Et leurs syndicats, s'ils se respectaient, devraient par anticipation, proposer d'aider la société en diminuant les salaires et les retraites, comme l'ont fait certains riches dernièrement. Ce serait une preuve que la solidarité, ils savent ce que ça veut dire.
    Mais je pisse dans des violons tant leur logiciels, je te dis, n'enregistrent pas les données des autres.

    Non, il ne faut pas dresser les uns contre les autres, il faut juste que les privilégiés ne se cachent pas la vérité et sortent un peu de leur égoïsme indécent.

    J'espère que cette crise et les plans de rigueur à venir (menés par Sarkozy ou Hollande) seront assez sévères pour remettre les idées en place. Qu'enfin, on accepte de virer le superflu, qu'on se réjouisse de voir enfin l'Indien ou le Chinois bouffer à sa faim quand on se passera de vacances ou de resto. Chacun son tour.
    Les politiciens sont trop timides (ils ont des postes à défendre) C'est une vraie révolution qu'il faudrait faire : "couper les vivres" au statique et booster la créativité.
    Hop, tout le monde sur la même ligne de départ. La justice et l'équité. Abolissons les privilèges !

    RépondreSupprimer
  3. Je ne fais que passer !
    C'est bon ça !
    Ca débat !

    RépondreSupprimer
  4. Je précise que mon commentaire précédent avait été envoyé à Didier par mail.
    Il a jugé bon de le déposer ici. C'est très bien.
    Mais, sachez que si j'avais dû l'écrire directement, je n'aurais pas autant parlé de moi.
    (Il m'importait que ce fut dit)

    RépondreSupprimer
  5. Tu continues de croire que ce sont les fonctionnaires les privilégiés... On pisse dans un violon nous autres, c'est pas possible bon sang de bonsoir ! ;o))

    RépondreSupprimer
  6. « prisme », « énoooo(j’en oublie pas ?)rmes privilèges », je me pose la question de savoir qui a le « logiciel immuable ». Ce ne sont plus des clichés, cela frise le délire comportemental. Mais hors le « virtuel » des blogues, l’homme est sain, je peux en témoigner. Ouf !

    RépondreSupprimer
  7. Ouvrez les yeux : un virement mensuel garanti à vie. Rien que ça, ça devrait vous alerter et vous faire voir l'anachronisme avec l'époque actuelle. D'autres fouillent les poubelles, ne se soignent plus et font la manche... Un peu d'honnêteté et de lucidité de votre part m'obligerait.

    RépondreSupprimer
  8. Je comprends, Francis, que tu trouves qu'il y a trop d'absentéisme chez les fonctionnaires.
    En regardant deux chiffres. En comparant public et privé. Et en voyant que dans le privé, y'a moins que dans le public.
    Une fois encore, on fait évoluer un système par la sanction, la suspicion, la dénonciation mais rien sur le fond. On fonctionne pareil en disant qu'on va changer. Alors que si l'injustice est si criarde, si des aménagements sont à apporter, pourquoi ne pas le faire sur le fond ? Pourquoi attendre une crise ? Pourquoi laisser faire et réagir quand il y a déficit ?
    Mais je ne regarde pas dans la même direction que vous, Claudio et Francis.
    Ce que je trouve gênant, ce n'est pas la rente à vie du fonctionnaire ou son taux d'absentéisme. Je prends par exemple un père ou une mère, seul(e)avec enfants et qui bosse pour un salaire de misère. Il (elle) tombe malade. Je ne trouve pas normal qu'il (qu'elle) ne soit pas remboursé(e) dés le premier jour de l'arrêt maladie. Soit obligé de bosser parce que pas remboursé.
    Qu'un système équitable soit trouvé, je vote pour.
    Mais que ce soit constamment en rognant et en opposant, en évoquant la fraude ou je ne sais quoi d'autre, je vote contre.
    Ca ne me dérange pas qu'on aligne le privé sur le public ;-)
    On va me dire, oui, c'est généreux, mais ça va coûter des fortunes.
    Et alors ?
    Protection sociale ou pas ?
    Sécurité sociale ou pas ?
    Ou alors on remet aussi ça en cause ?

    RépondreSupprimer
  9. Là c'est de l'inconscience Didier. T'as pas de télé, d'Internet, de presse disponible ? On ne rigole plus là ! Même en alignant le public sur le privé ;-) on y arriverait pas. Il faut travailler plus, gagner moins, revenir à l'essentiel, grignoter sur tous les avantages acquis et on aura peut-être une chance d'aller mieux. Bref, faire tous ce qu'un "bon père de famille" ferait chez lui.
    Mais ce n'est pas tout, il convient de protéger les plus faibles. J'ai dit les plus faibles, pas les privilégiés.
    Quand on passe sa vie à parler de partage, il faut partager. Et pas seulement penser que c'est aux autres de partager.
    Et j'ai toujours mon arme fatale avec moi : Le Revenu Universel, revenu de vie minimale et dignité retrouvée.
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/213759;a-la-place-d-aides-sociales-instaurons-une-allocation-universelle.html

    RépondreSupprimer
  10. Je trouve cette crise pleine d'espérance.
    Un côté "balles neuves" et "monde nouveau" très enthousiasmant.
    Fini le monde de la gaudriole, du divertissement, du superflu, du bling-bling et des enfants gâtés.
    Que vienne le monde de l'essentiel, du sérieux, de l'Humain et de la Fraternité !
    Que s'éclaire l'horizon d'un soleil équitable, sans privilèges, successions et planques, un soleil qui valorise l'effort et le courage plutôt que les lignées qu'elles soient d'aristos, d'enseignants ou de comédiens !
    Que l'Humilité et la générosité soient des mots moribonds tant ils seront intégrés en chacun !
    Oui, ce monde est possible... à condition d'être lucide sur le constat et exigeant avec les moyens de l'atteindre.
    Alors, Messieurs Dames les privilégiés bougez-vous pour partager, pas pour conserver vos acquis ; ils sont d'un autre temps, celui de la bagarre, de la compétition et du rapport de force. Le jour se lève, élevez-vous !

    RépondreSupprimer
  11. sauf erreur de ma part, le revenu universel, il alignerait pas le public sur le privé, par hasard ? ;-)
    Je suis peut-être inconscient, Claudio, et si tel est le cas, je le revendique.
    Déjà parce que je ne crois pas que la réalité, c'est la télé, internet, la presse.
    Ensuite parce que je suis juste convaincu que des choix sont à faire. Et que l'argent, il est quelque part.
    Après, on me raconte ce qu'on veut, n'est-ce pas ?
    Utopiste, oui, je le suis.
    Au sortir de la guerre, le conseil de la résistance à construit un pays, un modèle.
    Notre période actuelle n'en est pas encore là, on n'est pas sorti de la guerre, on est dedans.
    D'où le titre de ce billet.D'où aussi l'appel lancé.

    RépondreSupprimer
  12. Le Revenu Universel ça aligne tout le monde sur tout le monde.
    La réalité on la touche tous les jours (mon premier commentaire), les médias c'est le vecteur et nous sommes censés savoir le décrypter.
    "l'argent, il est quelque part" : Il n'y a plus que les ados immatures et les communistes pour croire des choses pareilles ;-) Alors, je ne crois pas pas que tu le crois. Tu te le fais croire peut-être.
    Être utopiste, c'est croire en un avenir meilleur (mon envolée du dessus) et se donner les moyens de le créer fût-il une étoile lointaine ou même inaccessible, disait l'autre. Être utopiste ce n'est pas croire qu'on assassine l'avenir, c'est se dire qu'on peut y changer quelque chose.
    C'est un nouveau modèle qu'il nous faut construire, fait d'harmonie et de Fraternité. Et ce n'est pas en attaquant sans arrêt nos dirigeants ou nos patrons ou nos riches qu'on va vers l'harmonie, c'est en balayant devant sa porte et en faisant sa part.
    L'obligation qu'ont aujourd'hui la Grèce et l'Italie de se doter de gouvernements d'unité nationale nous montre que c'est par là qu'il faut aller, vers l'harmonie et le serrage de coudes, pas dans le conflit et le rapport de forces.
    Faisons plutôt que de penser que les autres ne font pas.

    RépondreSupprimer
  13. http://blog.monolecte.fr/post/2011/11/16/L-impasse

    RépondreSupprimer
  14. Faut arrêter de lire les blogs pessimistes et râleurs. L'auteure nous parle de 30 ans de sacrifices. Mais où elle a vu ça ? En 30 ans, elle est allée au théâtre, au ciné, au resto, en vacances, comme chacun d'entre nous. Peut-être même qu'elle est allée au Gymnase Club, chez l'esthéticienne et à Val d'Isère. Tout ça c'est du luxe, de l'activité et de la consommation de privilégié, pas des sacrifices. C'était le pain blanc. Apprenons à partager. Chacun son tour. Et même lorsqu'il deviendra noir notre pain, faudra encore le partager.

    Cela dit, je te remercie Didier pour ce billet qui m'inspire beaucoup et me booste énormément (preuve dans le mail perso qui suit). Je crois même qu'il a plus d'efficacité que l'ordonnance du médecin pour arriver à bout de mon gros gros rhume.

    RépondreSupprimer
  15. On ne touche pas au Monolecte, Monsieur ! Surtout pas aussi... rapidement.

    S'il est une personne qui sait de quoi elle cause, et qui en cause bien, qui sait c'est quoi la galère, qui se bat, c'est elle.

    Et puis j'aurais pas mis un lien vers la grande clique des blogs pessimistes et râleurs, pas besoin de moi pour tomber dessus !

    RépondreSupprimer
  16. Font chier, ces privilégiés ! ;o))
    http://www.rue89.com/2011/11/16/arrets-maladie-vous-naurez-pas-lalsace-et-la-moselle-226611

    RépondreSupprimer
  17. Blague à part, c'est symptomatique d'une politique partisane.

    RépondreSupprimer

Related Posts with Thumbnails