samedi 5 novembre 2011

A propos... de la gentillesse

C'est ma réflexion du moment. Elle porte sur la gentillesse. Elle peut vite avoir un côté bisounours, c'est certain Mais ça n'est pas le cas. Il y a là une vraie matière, je trouve. A dire, à réfléchir, sans sourire en coin. Simplement prendre quelques minutes en se disant et pourquoi pas ?
Ça m'est peut-être venu en prenant connaissance de ce qui nous est proposé le 13 novembre. Mais pas que. Je me dis qu'on y gagnerait tous dans nos vies à être plus gentils.
Vis-à-vis de soi. Bien sûr. Et vis-à-vis des autres.
N'empêche, on ne trouve pas tant de choses que ça sur la gentillesse, sur le web. Je veux dire si on sort de tout venant.
Un texte ici, toutefois.
J'ai notamment relevé ça : la gentillesse, semble paradoxalement sous-estimée, voire méprisée. C’est un subtil mélange de politesse, de respect de l’autre, ou d’altruisme que chacun dose en fonction de son caractère ou des circonstances.
Et puis aussi, qui rejoint ce que je pense : Dans les pays policés où règnent un minimum de lois et d’abondance économique, l’usage de la gentillesse est un antidote au stress créé par un monde hyper compétitif. Son bénéfice premier est de désamorcer de nombreux conflits, et de faciliter les débats. Favoriser la gentillesse est sans doute une manière d’humaniser cette société égoïste et brutale qui se fixe des idéaux irréalisables.
Et enfin, rayon vie professionnelle : Dans une société où l’information, la compétence, ou la gestion des ressources humaines importent de plus en plus, la gentillesse alliée à un minimum de charisme, à une exemplarité professionnelle et à une vision claire des situations, devient une arme beaucoup plus productive que la crainte. Elle favorise des rapports humains et professionnels décomplexés, met de l’huile dans les engrenages de la hiérarchie, impose la courtoisie.
Ailleurs sur le net, un blog qui fait l'éloge de la gentillesse. Où l'on voit que l'idée fait son chemin.
Un extrait dans lequel il y a de la matière :
Attitude moquée et dénigrée, la gentillesse ne fait aujourd’hui plus recette. Cyniques, nous vivons dans un monde où tout don vaut abandon, pour ne pas dire défaite. (...) S’intéresser à la gentillesse suppose donc soit de se soumettre à la raillerie, soit de remettre à leur place le rôle et le mérite de cette notion. Sauf erreur de notre part, la gentillesse ne se rencontre dans aucun dictionnaire de philosophie. (...) Nous devinons aisément qu’elle se trouve dans un angle mort de l’étude de la sagesse qui la méprise implicitement en ne reconnaissant dans cette attitude ni une vertu ni un concept. (...) Trop longtemps confondue avec des espèces voisines (naïveté, mièvrerie, crédulité), la gentillesse est une réalité vivace encore méconnue. Derrière son apparente simplicité se cache en effet une vertu efficace et stratégique aux antipodes des visages qu’on lui prête habituellement. (...)
Plus sur sur le net ?
Un article ici.
Un autre là.
Et pour finir ceci.

8 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'on associe trop aisément la gentillesse à la crédulité, voire la bêtise. D'ailleurs, combien de fois entend-on "trop bon, trop c..." ? Au contraire, avoir des personnes gentilles autour de soi est un bien inestimable et il est débile de vouloir les faire changer. Aux autres de s'attendrir et de prendre exemple. Nul n'est jamais trop gentil !

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  2. J'ai un peu de mal avec ça.
    D'abord parce que la gentillesse ne devrait pas se relever. Éventuellement, la méchanceté oui, mais pas la gentillesse. C'est normal, la gentillesse.
    Alors je m'insurge contre les journées de la gentillesse et les injonctions à être gentil. On peut apprendre à se comporter, à communiquer, à ouvrir les yeux et les oreilles, mais apprendre, ou se forcer, à être gentil, c'est déjà faire aveu de méchanceté ou au moins d'indifférence, manque d'intérêt disons pour l'Autre.
    Ensuite, bien que je me serve moi-même du mot, comme tout le monde, je n'y associe jamais la niaiserie, et autres bisounourseries, mais bien la face immergée de toutes les autres vertus, le véhicule d'attitudes supérieures. Voilà, c'est ça, le transporteur de "fond" allant de la gratitude à la tolérance en passant par la générosité et l'amour de son prochain, et j'en passe.
    Enfin, je connais beaucoup de gens très gentils qui prennent trop de précautions. Ils ont, avant tout, peur de froisser, bousculer ou faire du mal. Du coup, ils en sont moins efficaces et plus frustrés. Il m'arrive de dire "Arrête d'être gentil" ; le sens de ce "gentil"-là, est "arrête de ménager, affirme, dis la vérité, aide au lieu de materner ou caresser".
    Voilà pourquoi j'ai du mal avec ce mot.
    Une anecdote : Un ami (perdu de vue - que certains ici ont connu, même virtuellement) avait rencontré bien après moi, mes deux frères. Il était venu me faire des éloges sur toute la famille. Je ne comprenais rien. Je posais des questions, je cherchais etc. etc. A la fin, il me dit : "Vous êtes gentils". Je ne comprenais pas plus. Nous ne faisions rien d'extraordinaire. Qu'avait-il rencontré dans sa vie pour être aussi émerveillé de la gentillesse ordinaire ? Ça m'est resté en mémoire et ça le restera.

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  3. Lu dans « mon » dico (l’Intern@ute)

    Gentillesse, nom féminin
    Sens 1 Qualité de quelqu'un qui est gentil
    Sens 2 Parole, geste doux, aimable
    Gentil, adjectif
    Sens 1 Agréable, charmant.
    Sens 2 Sympathique, attentionné.
    Sens 3 Qui a une certaine importance

    Cà me convient…

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  4. @ Claudio : curieux quand même cette manière de toujours voir dans ces "journées" des injonctions. Je les prends plutôt comme des clignotants, quelque chose qui nous dit, au fait, m'oubliez pas ! Avec moi en tout cas ça fonctionne puisqu'après avoir pris connaissance de l'organisation de cette journée, ça m'a aidé à penser à la gentillesse. Et, y pensant, à me dire que l'air de rien, y'en a peu dans nos quotidiens, de la gentillesse, peu dans nos relations. Pour autant, ce n'est pas signe qu'il n'y aurait que de la méchanceté, non. C'est juste signe que cette "chaleur" est absente, trop souvent, que sans doute, on ne la cultive pas assez.
    @ Claudio bis : que les "gentils" prennent trop de précautions me semble quasiment légitime. Chat échaudé... etc...
    @ Béa : "aux autres de s'attendrir"... Je crois que c'est justement ça qui est en jeu, aussi. L'autre qui "appris à n'être pas gentil" va pas trop se mettre à s'attendrir... Va plutôt exécrer cette sensation, non ? Ô, pour autant, il ne deviendra pas forcément méchant lui non plus, mais à tout le moins, sans doute usera-t-il de l'ironie, trouvant que le gentil est bien niais, etc. Ca le rassure sans doute.

    Finalement, dans mon esprit, la gentillesse nivelle par le haut.
    Et dans une société qui nivelle par le bas, forcément, ça tient de l'héroisme que de prétendre à cette philosophie. Car c'en est une.

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  5. Dans le mot "attendrir", j'entends le sens "(re)devenir tendre" et non s'émouvoir. A trop s'endurcir, on devient indifférent voire, parfois, franchement méchant. Je rejoins Claudio lorsqu'il dit que la gentillesse est "normale". C'est vrai, pourquoi sommes-nous étonnés de "l'extrême gentillesse" d'une personne ? Alors que l'on devrait plutôt être franchement outré par la méchanceté, cette dernière ne nous touche pratiquement pas ou plus. C'est gravissime !

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  6. Mais enfin Didier, as-tu vraiment besoin qu'on t'alerte pour penser à la gentillesse, à la faim dans le monde, aux femmes, aux gens malades, à la fraternité etc. et même aux secrétaires ? Je ne te crois pas. Tu fais ton gentil, c'est tout. Ni toi, ni moi, ni d'autres n'avons besoin qu'on nous réveille, nous prouvons tous les jours, ici et ailleurs, que nous sommes ouverts, par les yeux, les oreilles, les pores et le coeur. Z'ont qu'à s'y mettre les autres aussi, au lieu seulement de causer dans le poste ou les posts.
    Y'en a plein partout de la gentillesse dans notre quotidien, contrairement à ce que tu dis. Suffit de la révéler. C'est-à-dire à creuser dans le ventre de l'individu, à "l'obliger" en fouillant dans son individualité, son humanité. Il ne sera pas obligé de suivre, mais je suis sûr qu'il a tout ce qu'il faut tout au fond pour nous rendre notre amour fraternel. C'est qu'il n'ose pas tant il est encore sous le regard et le jugement de l'autre, encore dans ses habits d'animal social, au lieu de revêtir ses fringues d'enfant.
    On y arrivera ou pas. Semons. En tous cas, faisons comme si on y arrivera.

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  7. Je dois mal me faire comprendre, décidément !
    Ce n'est pas la gentillesse qui m'étonne, c'est son absence, et le sentiment qu'on banalise son absence.
    Et ce n'est pas de prouver ma gentillesse qui est ici le sujet, c'est de poser une réflexion qui est mienne, c'est de partager cette réflexion.
    Et du coup, oui, comme d'autres, j'ai besoin d'être réveillé, signe qu'on est endormi. Que je suis endormi.
    Ca ne me dérange pas d'ailleurs d'être parfois réveillé. Avec ces choses là. Je suis suffisamment réveillé par ailleurs par ce qui fait "l'actualité".
    Ces journées disent ce qu'on ne dit pas, pas souvent, pas assez.
    Ce doit être pour ça que je les aime.
    Je préfère ça à me faire croire que je ne suis pas endormi :-)
    Bien sûr que la gentillesse est théoriquement "normale". Bien sûr aussi que ce n'est pas ici, sur ce blog, qu'elle est la plus malmenée.
    Mais pratiquement, elle ne coule tant que cela de source. Et justement, s'il y en a tant, et il y en a, pourquoi ne la voit-on pas plus, ne la partage-t-on pas plus, n'en faisons-nous pas une éthique ?
    Suffit de regarder et ressentir alentour.
    Combien de visages semblent vides de cette gentillesse, qu'on peut aussi appeler compassion, compréhension, confiance, vivre ensemble, prendre soin, que sais-je encore.
    Et si je le déplore, pour autant, j'essaie de le comprendre.
    Et je ne parle pas ici de ma seule gentillesse à moi tout seul dans mon miroir, non, ça n'a pas un grand intérêt, ça. J'évoque LA gentillesse, celle qui peut faire société, celle qui peut faire ruisseau, rivière, et pas forcément marécage.

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  8. "Combien de visages semblent vides de cette gentillesse"... mais ne le sont pas. Je disais au-dessus "suffit de la révéler".
    Je ne pense qu'on ne se comprenne pas, mais plutôt qu'on ne ressent pas la même chose. En ce qui me concerne, et je ne me le fais pas croire comme pour me rassurer, je vois plus la gentillesse que son absence. Mais je relève plus la seconde que la première puisqu'elle me semble aussi "anormalité". J'ai un truc pour ça : je ne m'intéresse qu'à l'individu, tout nu si je puis dire, là au fond de ses yeux, en tête à tête avec son être.

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