dimanche 12 février 2012

Cet hiver-là...

Cet hiver-là fut terrible.
Certains s'en souviennent encore, ils étaient dedans, d'autres s'en rappellent peut-être, ça avait fait jaser.
Nous étions en 1997, et l'hiver avait cogné dur. Pendant des heures, quelques uns furent bloqués sur les routes.
Pour nous, qui habitions à l'époque dans le Berry, cet hiver-là fut une expérience, de celles qui sont indélébiles.
Nous avions passé les fêtes de fin d'année en Lorraine et à notre retour, nous découvrîmes une maison privée d'eau et d'électricité.
Tout avait gelé dans la jolie maison de location qui s'avéra être cyclothermique, si je puis dire : géniale l'été, une plaie l'hiver.
Cette année-là, les plombiers étaient débordés et nous eûmes quelques peines à être dépannés. Il se passa quelques temps, disons, où les douches durent être prises à la piscine municipale du coin, et où nous installâmes notre couche dans le salon, près de la cheminée.
L'expérience n'était cependant pas là.
Elle était dans le bail que nous avions signé pour louer la masure.
Un bail signé sans vraiment regarder ce que nous signions et qui nous réserva une surprise de taille : rédigé par un ami notaire de nos propriétaires, il était tellement ficelé, ce bail, que tout était de la responsabilité du locataire. Quoi qu'il se passât. Et en l'occurrence, si les canalisations avaient sauté, si l'installation avait pété, c'était pas parce qu'elle était vieille, usagée ou je ne sais quoi d'autre, non, c'était parce que ce fumier de locataire n'avait pas assez isolé la chose.
Nous tentâmes l'amiable, puis le contentieux.
Mais rien n'y fit. Et nous sortîmes de notre poche des deniers qui n'avaient pas spécialement été prévus pour rembourser.
Oui, cet hiver-là fut terrible. Après le dégel était venu le froid. Après le dégel était venu cette frustration citoyenne qui tue le bon sens face à l'expertise glaciale des hommes de loi.
Longtemps je me suis demandé si cette arnaque légale donnait bonheur à celles et ceux qui en étaient à l'origine.
Nous avons du coup gardé ce bail chef d'oeuvre, si habilement rédigé.
Comme un trophée.
Comme quoi on peut perdre et garder sa médaille.

2 commentaires:

  1. Cet hiver là je m'en souviens bien... La cheminée de l' immeuble est tombée dans la salle de bain de mon amoureux !! Bien obligé de l'héberger... première cohabitation... Depuis, on s'est marié et un bébé :-))
    Comme quoi... Il y a eu du très mauvais, mais aussi du bon.

    Bisous ***Laure***
    http://suivre-mon-etoile.blogspot.com/

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