vendredi 3 février 2012

"Et sur les indications du diable, on créa l'école.
L'enfant aime la nature : on le parqua dans les salles closes.
L'enfant aime bouger : on l'obligea à se tenir immobile.
Il aime manier des objets : on le mit en contact avec des idées (...)
Il voudrait raisonner : on le fit mémoriser.
Il voudrait s'enthousiasmer : on inventa les punitions"

Adolphe Ferrière, début du XXème siècle
Pédagogue

17 commentaires:

  1. Source : http://www.site-du-jour.com/dossiers/histoire-ecole.html

    À l'instar de beaucoup d'autres choses, l'école vient des premières civilisations, et l'on en retrouve des traces jusque dans l'ancienne Égypte, et aussi en Inde.

    Il faut attendre l'année 1881 pour qu'un progressiste du nom de Jules Ferry (1832-1893) vienne changer la donne dans le monde de l'éducation. Promu au gouvernement comme ministre, il édicte des lois qui prescrivent l'école obligatoire et gratuite pour tous, filles et garçons, pauvres et riches confondus. De plus, il retire l'école du tutorat religieux et la rend laïque, ce qui permettra ultérieurement un enseignement libéral et plus objectif, désormais libéré des interdits idéologiques imposés par l'Église.

    Certes, la petite école de cette première vague de révolution scolaire ne se lance pas d'emblée dans les chambardements technologiques. Elle reste très modeste dans ce quelle offre comme matériel d'apprentissage, mais peu à peu, on y ajoute les bureaux, les chaises, les cahiers, les plumes et l'encre, les bouliers pour le calcul, les chaînes d'arpenteur pour les mesures, les balances pour les poids ainsi que les manuels scolaires.

    Grâce à cette évolution de l'école, il n'existe presque plus d'analphabètes en France. L'école, obligatoire jusqu'à 16 ans, permet aujourd'hui à 60 % de la population étudiante d'obtenir un baccalauréat et de poursuivre ensuite des études supérieures. Or cet investissement, fait par ce sacré Charlemagne, il y a près de 1300 ans, aura eu, malgré qu'il en fasse soupirer plus d'un à la rentrée, la vertu de faire du peuple français un peuple cultivé et fier de son savoir !

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  2. http://www.pluzz.fr/les-bannis-de-l-ecole.html

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  3. @ Didier : ta citation en forme de commentaire me gêne. Non pour son contenu même. C'est une question de point de vue qui peut faire débat. Ce n'est pas un problème. Mais je ne voudrais pas qu'il y ait méprise sur ma pensée. Si je cite Ferrière, ce n'est pas pour tirer à boulet rouge sur l'école. C'est parce que j'ai la conviction, non que tous les enfants devraient retourner à la maison pour apprendre, mais que cette école républicaine qui est la nôtre n'est pas pensée pour les enfants, n'est pas organisée pour la réussite du plus grand nombre.

    Elle forme(formate) de futurs travailleurs obéissants qui ne feront pas de vague. Elle ne prépare pas à devenir un être libre, conscient de soi et des autres, à l'"esprit critique,autonomie, s'"auto-gérant et à l'"esprit de coopération. Ceux qui qui le deviendront, auront eu la chance le soir venu de trouver cela chez eux. Mais ce n'"est pas l'"école qui l'"apporte, à de rares exceptions près.

    Et c'"est -entre autres- pour cela que des parents ne se retrouvent pas dans notre système scolaire et que des enfants chaque année quittent le bahut sans conviction, sans projet, sans avenir, sans espoir, sans sourire, sans diplôme, sans joie de vivre.

    Jean Marie Cavada dit lui même qu"'il s'"en est sorti grâce à l'"école. Mais que pour autant seule une minorité peut sortir de sa misère quelle soit culturelle ou sociale grâce à l'école. Entendre grâce à l'"école d'aujourd'hui. Celle que l'"on trouve dans les villes et villages de France.

    Mais j'"ai aussi la conviction que la solution se trouve dans des écoles dites alternatives telle que Montessori et les écoles démocratiques Sudbury. L'"école j'"y crois.

    Désolée pour les "'. Ces 2 touches sont collées ensemble par du miel de tisane ! ;o)

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  4. Désolée pour les "'. Ces 2 touches sont collées ensemble par du miel de tisane ! ;o)

    Je suis écroulé de rire depuis 3 bonnes minutes devant mon ordi. Non, au moins 4 minutes.
    Non, vraiment, impossible à inventer celle-là !

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  5. Merci Ludivine, c'est mieux en l'ayant précisé ;-)
    A simplement lire la citation "billet", il pouvait en effet y avoir méprise sur le message.

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  6. Je peux même te dire plus. L'"un de mes rêves est d'"ouvrir une école Sudbury-Montessori. Avec une amie, nous avons commencé à élaborer le projet. Il est en carton car l'"amie à d'"autres chats à fouetter à titre personnel et ne peux pas s'"investir dans un projet aussi "'lourd"' en terme de charge de travail, de responsabilités, etc. pour le moment. Un jour peut-être...

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  7. Tenace, le miel de tisane ! ;-)

    Pour en revenir à cette histoire d'école, je crois surtout, plutôt que d'être accusée de tous les maux, voire même de continuer à crouler sous le poids de tout ce qu'on lui demande, qu'on ferait mieux de l'aider et de l'aimer cette école. De reconnaître qu'elle n'a pas les ambitions de ses moyens et encore moins les moyens de ses ambitions. Je crois aussi qu'on peut reconnaître qu'elle est à l'image de notre pays : plongée dans le formol.
    Elle n'a pas su évoluer avec son temps.
    Je pense au contenu, plus qu'au contenant.
    Et malheureusement, dans cette société qui évite tout débat de fond, on ne parle que du contenant.
    Alors que c'est passionnant de se demander s'il convient de causer religions, philosophie à l'école. Que c'est passionnant de se pencher sur la question de l'éducation au multimédia, de la lecture de l'image. Que c'est passionnant de s'interroger sur l'accès à la connaissance, de semer cet accès comme on envisage de belles récoltes.
    Au lieu de ça, on ne parle que thunes, statuts, etc, etc, etc.
    Je ne suis évidemment pas convaincu que les réponses soient par des individus qui essaient de trouver solution dans leur pré carré, mais je les comprends.
    Le "collectif" n'a que des recherches de problèmes en tête. N'a pas l'intelligence des réponses.
    Et cette observation dépasse la seule question de l'école, d'ailleurs.
    Formol...

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  8. Tant qu'on n'aura pas identifié le gène de la vocation, on ne pourra rien faire et à tous les niveaux. Obligation absolue d'accomplissement personnel avant d'avoir droit de s'approcher d'un élève. Et attention, accomplissement personnel, ça veut dire "abouti", que le désintéressement personnel soit total. On n'enseigne, ni éduque pour des salaires, des statuts ou des avantages. Mère Teresa ou rien, un enseignant !

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  9. Plein d'enseignants ont la vocation.
    Ils vivent mal ce qu'il se passe actuellement.
    On tue le gêne, on ne cherche pas à l'identifier...
    Maintenant, on ne parle pas que d'élèves, Claudio.
    Ni que d'enseignants.
    Mais d'enfants. D'enfants !!!
    Et d'une société qui pense à ses enfants. Pas d'une société qui les gère, les range, les classe, les panse...

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  10. "Plein d'enseignants ont la vocation". Oui, c'est pour ça que je voudrais qu'ils l'aient tous. Qu'on fasse barrage à ceux qui font ce métier par défaut ou pour rester au chaud. Ils manquent pas d'air ceux-là et ils ne doutent de rien.
    Pour les "enfants", bah tu sais bien que c'est à chacun de faire son boulot, au plus près. Et que si le collectif, l'officiel, le public n'est pas au point, notre responsabilité c'est d'y pallier au mieux, à l'endroit où on a du pouvoir. Je sais l'avoir fait. Je sais que tu le fais. Et bien. Essayons de convaincre les autres qu'ils peuvent beaucoup eux-mêmes et que les vraies solutions viennent d'en bas, sinon, on attendra indéfiniment des miracles d'en haut. Ce n'est pas de l'égoïsme ou un excès d'individualité, c'est faire sa part.

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  11. Justement, on pointe là un aspect trop mésestimé, je crois.
    Chacun ne fait pas son boulot pour les enfants hors l'école.
    Et trop de gens ont pensé, pensent que l'école doit pallier ça.
    C'est par exemple l'étrange concept de la parentalité.
    Et même des écoles des parents.
    Ceci dit sans juger qui que ce soit.
    Perte de repères. Manquent de repères. On dit cela.
    C'est, autre exemple, l'absence de lien social, de vivre ensemble. Ce proverbe africain qui dit qu'il faut tout un village pour un enfant.
    Plus de villages...
    De moins en moins d'associations d'éducation populaire...

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  12. Mon avis à moi c'est que tout ça, le lien, le vivre ensemble, comme l'autorité partagée d'antan etc., ça ne se décrète pas, ni ne doit s'instaurer comme but idéologique. Ce ne sera qu'une photo prise à un moment ; ce moment où on pourra dire, "finalement on a réussi, on vit mieux ensemble qu'il y a x années".
    Le chemin, selon moi, c'est de faire sa part pour ça, en conscience, ça finira par déteindre sur les autres. En élevant bien nos enfants, ils feront de même et ainsi de suite. D'autres, nous, et les, regarderont et on fera des petits. C'est le seul chemin. Aucun messie, aucune loi et aucun PolitBuro ne saurait faire mieux que nous.

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  13. 1) Je suis d'accord que ça ne se décrète pas. Par contre, je me rends bien compte que ça se flingue. Donc ça doit bien pouvoir être encouragé si on le décide ainsi ;-)
    2) Le chacun sa part est couplet connu. On se rend bien compte cependant qu'il ne suffit plus. Qu'il est jolie posture. Qu'il est imparable même. Aussi, comment, partant de là, sans plonger dans le passé car là n'est pas le propos, proposer des perspectives qui prennent en compte aujourd'hui, les nouvelles organisations, tout ça ?
    J'aurais aimé que ce soit l'un des enjeux de cette campagne. Mais soyons patients. 2017, 2022... :-)
    En attendant, j'y cogite car à force de couper les liens, on fait des êtres décharnés, isolés, seuls. Et ce n'est pas bon.

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  14. "'Et trop de gens ont pensé, pensent que l'école doit pallier ça.
    C'est par exemple l'étrange concept de la parentalité.
    Et même des écoles des parents."'

    Pas compris, veux-tu m'"expliquer ?

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    1. Je vais essayer ;-)

      Des défaillances sont constatées en terme d'éducation par la sphère familiale.
      Je pense par exemple à l'alimentation.
      Du coup, on file à l'école une mission du "bien manger" voire du "mieux manger" voire encore du "manger".

      Du coup bis, les pouvoirs publics créent des missions pour "aider les parents à parentaliser".
      C'est signe que quelque chose cloche, pas à l'école donc. Mais c'est vers l'école que ça se cristallise.

      Des gens, dont certains que je connais bien, bossent dans ce domaine, pour " tenter de ramener" vers l'école des parents qui désertaient, peur bien souvent, plus que désintérêt, rythme de vie, aussi, qui ne permet pas de, et ces mêmes professionnels oeuvrent pour "ramener" vers les parents des enseignants qui fuyaient ces derniers.

      C'est un signe des temps.
      A prendre en compte.

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