Je n'avais pas lu le bouquin (Crépuscule d'une idole) dont celui-ci était la réponse. Je n'ai pas de connaissance du sujet (pour une psychanalyse non-freudienne) assez technique. Et enfin, pas le niveau intellectuel et culturel pour choisir mon camp dans le débat.
Néanmoins, j'ai grimpé la montagne avec courage et détermination. Et c'est seulement dans les derniers pas, à l'attaque du dernier chapitre, que le ciel du sommet m'a éclairé tout entier et, comme souvent, récompensé des efforts entrepris.
Le livre d'Onfray, est une mise au point suite aux nombreuses critiques, "pitoyable réception" dit-il, que l'auteur a dû subir après la publication de son "Crépuscule d'une idole" où il réglait son compte à la psychanalyse freudienne et surtout à Freud lui-même.
Plutôt enthousiaste dès qu'il s'agit de lire Onfray, ou de toucher aux intouchables ou à la pensée unique, je le suis beaucoup moins à l'approche de lectures qui sont "contre" qu'elles soient attaques ou défenses. Soit.
On a ici un philosophe énervé, qui enfonce le clou concernant le sujet et il n'y va pas de main morte : "Freud semble selon la légende dorée le seul à avoir trouvé ce que les autres cherchaient. En fait, la seule invention à mettre à son crédit, c'est la construction d'une infrastructure de guerre redoutable afin d'assurer le leadership viennois, puis autrichien, puis européen, puis mondial, d'un homme qui confisque à son seul profit le travail d'une multitude de tâcherons envoyés dans les culs-de-basse-fosse de l'histoire"... "...l'inconscient freudien, c'est l'inconscient de Freud".
Bref, après un bouquin règlement de comptes, cette apostille passait la deuxième couche recouvrant les ennemis de la première.
Puis vint le sommet. "Pour une thérapie existentielle - Où l'on apprend ce que pourrait être une psychanalyse non-freudienne"
où l'on parle d'un inconscient matériel : "On peut de façon concrète, pénétrer cet inconscient et y modifier les agencements atomiques au profit de formules nouvelles susceptibles de remplacer une souffrance par une paix, un trouble par une sérénité, un déplaisir par un plaisir, une négativité par une positivité, un traumatisme par une résilience, une inquiétude par une quiétude"
où l'on parle d'Antiphon, sophiste grec : "La pensée gouverne le corps, la santé, la maladie et tout le reste"
où l'on parle du pouvoir de la parole : "la narration claire d'un inconscient matériel génère de l'ordre mental là où règne le désordre. Je crois également que cet ordre formulé, formalisé, conduit à une certaine paix de l'âme" - "Cette narration peut se faire entre soi et soi, sur le principe de la méditation païenne antique, avec une pratique d'exercices spirituels. La construction de soi comme une identité solide dispense de ressentir un jour le besoin d'une thérapie" - "l'évitement du divan passe par une philosophie de la prévention de l'âme en désordre. Tout renoncement à construire ici se paie d'une certitude de détruire là"
où l'on parle de Montaigne : "Les essais de Montaigne incarnent à merveille cette narration de soi à soi qui permet la lecture, donc la compréhension, de son inconscient matériel"
où l'on parle d'or : "La pénétration de son inconscient matériel peut se faire de cette façon : par une volonté chère aux philosophes antiques de pratiquer une sagesse existentielle, de partir à la connaissance de soi-même" - "Clairvoyant sur l'organisation de son inconscient matériel, on saura, on pourra envisager un trajet existentiel rectiligne" - "Cette narration peut donc procéder de soi, par un genre d'auto-analyse socratique"
où l'on parle de Sartre : "Cette psychanalyse (existentielle) n'a pas encore trouvé son Freud... il nous importe peu ici, qu'elle existe : l'important pour nous c'est qu'elle soit possible" - "Les Mots montrent un Sarte brillantissime dans l'exercice d'auto-analyse existentielle" - "...sa croyance, très tôt que l'idée est plus vraie que la réalité" - "l'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous"
Je salue cet "oser" (oser publier bien sûr). Moi je venais ici en silence, ne me sentant pas "autorisé". Merci Claudio.
RépondreSupprimerMerci pour les mêmes raisons que LP.
RépondreSupprimerMerci pour ce résumé de lecture. Déjà avec les citations que tu nous proposes, je me dis que la montagne doit être l'Himalaya. Ca semble bien difficile d'accès. Je ne suis pas certaine de tenter l'expédition un jour.
Fait plaisir ce "premier billet"
RépondreSupprimerArdue, l'ascension.
Ca fait aimer le sol.