mercredi 5 octobre 2011

A voir et à manger

J'ai aimé le week-end dernier sentir ma ville s'être muée en point de convergences.
Les médias ont évoqué 40 000 visiteurs.
Se tenait un grand raout gastronome, doublé d'un marché des produits régionaux.
On peut voir un compte rendu ici.
De partout, bien aidés par un soleil estival et même une chaleur étonnante, des badauds y sont allés de leur petit tour au pays des saveurs.
Flux quasiment ininterrompu tout au long de la journée.
La bouffe, décidément, est à la mode et cartonne à qui mieux mieux.
Le phénomène est même carrément impressionnant, je trouve. Et sans doute porteur de sens.
Un avis là-dessus ?
Pour les adeptes, une bonne adresse : le libé food, un site plutôt réussi.

3 commentaires:

  1. Un avis ? Ah oui ! Et pas un petit.
    Ce phénomène m’oppresse pour tout dire. Emissions de télé en nombre, journées du terroir, de la gastronomie et foires aux vins, glorification du palais, de l'authentique et des produits régionaux, appel à la con-vivialité du goût et de l'estomac, concours de cuistots amateurs et labels de préservation des traditions cul-culinaires... Bon, vous avez compris, j'en ai une indigestion de ce royaume de la bouffe.
    Alors, du sens, j'en vois : Toujours cette même peur du lendemain, cette angoisse qui pollue les cerveaux, ce besoin de se rassurer avec le ventre, de se sentir en sécurité en remplissant sa panse comme on remplirait son Livret A. La sécurité, la sécurité, la sécurité ! Les chocottes, oui ! Tout le monde a les chocottes, de perdre son boulot, son assurance-vie, et la clé de son antivol. Alors bouffer pour se rassurer. Je ne vois que ça. Les mêmes doivent aussi stocker. On va bientôt voir des salons du stockage de bouffe, une foire du stockage de graisses et des reality-shows, "Comment crever d'angoisse en bouffant toute la journée dans un abri anti-atomique ?". A coup sûr, on refusera des candidats.
    "Oui, mais nous au moins, on bouffe Français ou Bio, ou gastro-nomique, ou raffiné" ne manqueront pas de dire certains bons esprits.
    La bouffe, c'est la peur.

    (Ah, ça fait du bien ! Merci Didier)

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  2. Je partage pour partie l'indigestion et l'analyse.
    Mais je me demande s'il n'y a pas aussi un côté "retour à certaines valeurs".
    Je m'explique.
    En deux points.
    1. Ne serions-nous pas aussi en train de sortir de la société du tout supermarché et de la bouffe sous vide bourrée de saloperies ?
    Ne serait-ce pas un effet après coup des diverses crises vache folle, poulet machin, porc truc ?
    2. Ne serait-ce pas là une réponse à la société de tout pressé, du tout vite ? Faire à manger, c'est prendre le temps, aussi. C'est faire parler les mains et chanter les narines, les pupilles. Autrement dit, la bouffe n'incarnerait-elle pas une sorte de temps de vivre qu'on ne retrouve plus trop par ailleurs ?
    Bien sûr, c'est fait à l'excès, d'autant que les uns après les autres, les médias s'engouffrent dans la brèche.
    Mais peut-être pas que du mauvais goût, dans tout ça :-)

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  3. Ces deux commentaires s'équilibrent à merveille. A chacun son côté de la balance.

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