Elle me demande : Qu'est-ce que tu penses de DSK ?
Je prends mon temps pour répondre. De prime abord, en effet, je suis tenté de répondre : rien, je n'en pense rien de DSK. Je m'en fous.
Mais ce n'est pas la vérité.
La vérité, c'est déjà que ces gens-là, on en pense ce que nous en disent les médias. Et encore : les médias qu'on fréquente. Les autres on ne sait pas. L'autre vérité, c'est que ces médias qui parlent de ces gens-là me fatiguent. Et que du coup, ces gens-là m'agacent.
Alors je lui réponds : DSK, je n'y crois pas plus que d'autres.
Aussi sec j'ajoute : En fait, ils me fatiguent avec leurs peut-être, peut-être pas. Ils sont tous dans une bulle, ils entretiennent la bulle, et je crois foncièrement que la vérité est ailleurs. On est trop sur l'idée d'une France issue de De Gaulle. Les temps ont changé. On est au bout d'un système. On n'évoque pas la suite, on parle de l'Europe et du Monde qu'en terme de frais, de problèmes. Nos démocraties sont pauvres. Moi, je pense que la démocratie, c'est comme un jardin : si on fait que récolter, à un moment, la terre s'est appauvrie.
Elle dit : ben oui, mais entre lui et d'autres en 2012 ?
Je lui réponds : mais moi je ne suis pas en 2012. C'est loin, 2012. Regarde : qui aurait dit la Tunisie, l'Egypte en quelques semaines ? Regarde : tout ce qu'il y a à faire aujourd'hui et qu'on ne fait pas ! Regarde : tous ces gens qui sont pas bien. Tu crois que c'est leur problème, qui en 2012 ?
A force de transformer la politique en annexe du PMU, on finit par passer son temps à savoir qui sera partant et non partant. On oublie le reste.
Joli billet plein de simplicité, dans le bon sens du terme. Un petit cocktail de sagesse et d'amertume, de distance et de fatalisme, de détachement et d'à-quoi-bon. Tout ceci dans des startings-blocks chargés d'espoir au cas où, au cas où une fenêtre s'ouvrirait sur un autre chose plus ambitieux.
RépondreSupprimerJ'aime quand on pense que "c'était mieux demain".
Je retiens "la vérité est ailleurs " et "on est au bout d'un système".
RépondreSupprimer"moi je ne suis pas en 2012"
RépondreSupprimerD'ailleurs, c'est exactement ce qu'a dit DSK dimanche soir sur France 2. Et d'inciter tout le monde à travailler!
Pour le reste (cad qui sera "mon" candidat en 2012) moi aussi j'ai le temps.