Il a fini par partir.
Vieil oiseau de nuit, au bout du rouleau de la vie, le hibou meurtri a quitté son perchoir, sa balançoire. Il ne sautera pas dans le vide, ne videra pas son chargeur et ne se fera pas sauter le caisson.
Le vieil hibou a choisi.
Il a pris un oiseau d'acier à prix d'or, un sac à dos pour tout bagage. Advienne que pourra ! Page blanche et saut dans un vide métaphorique. S'est envolé en passager le hibou. Recroquevillé comme un foetus en attente d'avenir. Soixante berges et apeuré comme l'enfant battu, abîmé, abandonné qu'il fut.
Va mon Frangin, tes ailes d'oiseau de nuit accueilleront le possible et te remercieront du risque. Ce n'est plus ton choix. C'est le choix.
Va. Tu as pris les pas de Gauguin sur la musique de Brel. Tu seras oiseau de jour et de liberté, albatros conquérant, aube d'un nouveau jour.
Il a fini par écrire.
Même les étoiles sont différentes, dit-il. Il parle de pêche et de poisson cru, d'averses d'eaux chaudes et de senteurs, de chant d'oiseaux et de lagon. Et des mots comme bonheur et authentique, contacts et invincible, rencontres, rigolade, donnent des couleurs à son écriture qui n'était plus que faire-part mortuaire, parchemin dégringolant, cortège funèbre.
Peins-le à la Gauguin ! Chante-le à la Jacky ! Croque-le, ton Eté Indien, il te va bien.
Magnifique(s).
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