jeudi 15 décembre 2011

Mon métier n'est pas qu'un salaire

Envie de rebondir sur une "diversion" nichée dans les commentaires d'un billet voisin (ici).
Exprimer un ras-le-bol. Que je vais essayer de faire tenir en quelques mots.
Un discours ambiant me fatigue. C'est celui de constamment ramener un métier à un salaire et de sous-entendre "maintenant, ta gueule, tu gagnes suffisamment bien ta vie comme ça par rapport à d'autres". Ou alors "maintenant, ta gueule, toi au moins tu as un métier, alors ça suffit".
Ce discours m'exaspère parce qu'il n'y a pas que le salaire, dans un métier.
Personnellement, je ne me sens pas dans la peau de quelqu'un qu'on résumerait au chiffre inscrit en bas de ma feuille de paie.
Dire, du coup, rappeler peut-être, qu'un métier, ce sont aussi des conditions de travail. C'est du contenu. Ce sont des heures. Des échanges. Des savoir-faire.
Dire, rappeler peut-être, que parfois, ces conditions de travail ne permettent pas de faire son métier.
Dire, rappeler peut-être, que tout le monde ne bosse pas pour le salaire, qu'il est aussi des gens qui bossent parce qu'ils aiment leur métier ou parce qu'ils y croient, à leur métier.
Parfois, il n'est pas honteux de protester parce qu'on estime que son métier, on ne peut pas l'exercer.
Parfois, il n'est pas honteux non plus de montrer qu'à force, les métiers sont coupés de leur sens, n'ont plus de sens, tellement ils sont jugés par des gens qui ne les connaissent pas, leur métier, ou parce qu'ils ne sont que dans une logique comptable.
Dire, rappeler aussi, que la grève est un droit. Que ce droit, on est justement... en droit de l'exercer.  Que ce droit se respecte.
Le commentaire en question est celui-ci
pendant ce temps-là, des bien-assis et bien-pensants vont faire grève, les uns parce qu'ils se croient sortis de la cuisse de Jupiter, ne veulent pas être notés, garder leur emploi à vie et continuer à l'ancienneté à être augmentés pendant 30 ans et d'autres, bien au chaud dans leur avantages de salariés d'une compagnie aérienne veulent qu'on revalorise leurs salaires. Vous avez bien lu. Ils ont cette indécence à l'heure où d'autres fouillent les poubelles. Ils me font gerber. Et je pèse mes mots. Ce cynisme dépasse les bornes. Et comme pour en remettre une couche des journalistes, dans un journal télévisé essaient de nous soutirer des larmes en nous montrant un couple avec deux enfants qui gagnait 3000 € par mois. Oui, c'est ça, on veut nous faire chialer sur 3000 € par mois. Ce monde est fou !

3 commentaires:

  1. Mon bonheur fut que bon élève à l'école; mes parents m’orientèrent en école d'apprentissage (bonne) et je devins ajusteur (de précision !).
    J'ai aimé ce métier (5 ans en atelier dans le monde ouvrier).

    Mon ambition me conduisait à préparer le soir après des journées de 9h; un concours pour devenir prof (d'abord adjoint ...puis concours après concours jusqu'à école d'ingénieurs).

    Ma curiosité m'amena pendant cinq années en Europe centrale et orientale à diriger une petite SARL que j'avais crée après l'obtention d'un congé de l'EN que je réintégrais pour ensuite partir en retraite.

    Toutefois, je suis un manuel et je faisais et fais toujours (le paysan; le maçon; le marin ...)
    C'est ce qui me plait, j'aime et j'ai besoin de faire.

    Il était un domaine que je n'avais pas parcouru, celui de l'économie et encore moins celui de la finance que l'actualité depuis 2008 me fait découvrir, cela me passionne parce que le monde change.

    Alors, question pour en revenir au début : Quel métier pour vos enfants?

    Puis, je vous laisse parcourir cet article, il me semble optimiste pour l'Euroland.

    http://m.leap2020.eu/GEAB-est-disponible-Crise-systemique-globale-USA-2012-2016-Un-pays-insolvable-et-ingouvernable_a8454.html

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  2. Merci Christian pour ce lien que j'ai commencé à lire. Peux-tu me dire ce qu'est le GEAB ?

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  3. http://www.leap2020.eu/Tout-ce-que-vous-vouliez-savoir-sur-GEAB_r36.html

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