Ceci est une lettre.
J'aimerais d'abord l'adresser à mes proches, leur dire combien je les aime, leur dire comme je suis conscient, souvent, de ne pas assez le dire et de ne pas suffisamment le montrer. Qu'ils sachent que je travaille pour briser autant que faire se peut l'armure, car il est des armures, ce n'est pas parce qu'on les porte qu'on les aime. Qu'on les revendique. Il est des habits dont on met plus de temps que prévu à se débarrasser. Je m'y emploie, je vous le promets.
J'aimerais ensuite adresser cette lettre à vous, internautes qui passez par là, habitués ou simplement de passage. Pour vous remercier, d'abord. Mais aussi pour vous enguirlander un tantinet. Vous remercier de passer, de vous arrêter, de relayer. Ce n'est pas évident tellement le flux de sollicitations sur le net ne rend pas toujours navigable le surf. Vous enguirlander, aussi, de ne pas toujours suffisamment oser l'expression.
On n'a pas toujours des choses à dire, c'est clair. Mais on n'ose pas toujours s'exprimer, et ça, c'est dommage. Moins bien. Moins satisfaisant. Essayez, doucement, d'abord, avec plus d'assurance, ensuite. Vous verrez. Ca ne fait pas mal et c'est bon de partager, de donner de soi, d'en prendre le risque.
Je fais le pari que dans votre vie de tous les jours, ça vous aidera aussi.
J'aimerais également adresser une partie de cette lettre à toutes celles et ceux qui ne sont pas bien dans leurs vies. J'en connais. J'imagine qu'il en est d'autres. Ô, je ne vous ferai pas de discours. Je ne vous engagerai pas à utiliser telle ou telle recette. Non. Je voudrais simplement vous encourager. Vous proposer d'entendre aussi les petites voix qui vous font rêver, pleurer, rire, vibrer. Vous dire que vous n'êtes pas seuls. Vous dire que ce n'est pas forcément fatalité, cette vie-là. Des choses peuvent bouger, ce sera sans doute moins difficile que ce que vous croyez, il vous faudra juste vous en convaincre, vous, d'abord. Le reste suivra, je vous en fiche mon billet. Je sais que vous êtes nombreux à ne pas toujours pouvoir accepter les choses telles qu'elles sont, et je ne vous donnerai pas tort, parce qu'entre deux, c'est sûr, on préfère e qui est moins laid, moins rude, moins souffrant. Mais si en terme de fonctionnement, cela peut avoir son sens et même son utilité, en terme d'investissement, ce n'est pas forcément de bonne augure.Pensez-y, un peu.
J'aimerais enfin adresser cette lettre à ceux qui, à des degrés divers, sont censés diriger. Des pays, des ministères, des collectivités, des entreprises, des associations. Ainsi qu'à ceux qui sont censés informer. J'écris censés parce que c'est souvent assez insensé, ce que vous donnez à voir, à entendre, à comprendre. Je me permets juste un conseil, ce n'est pas grand chose, vous verrez :
Gens de pouvoir, pouvez ! Gens de médias, médiatisez !
Mais de grâce, de grâce, arrêtez de vous penser au-dessus, arrêtez, aussi, de fuir vos responsabilités, arrêtez de penser à vous d'abord. Vous ne nous ferez jamais croire que le votre monde est le monde, que votre réalité est la réalité. Pensez peut-être un plus à demain comme une chance, aux femmes et aux hommes comme des richesses, aux jeunes, aux anciens, aux différents comme des cadeaux. Pensez aussi davantage à la nature non comme une matière qu'on adapte à nos désirs mais comme une amie à qui l'on doit liberté, égalité, fraternité. Ce n'est pas politesse, que je vous demande là, que je nous demande là, mais intelligence, bon sens.
Commentaire de 18h 30 :
RépondreSupprimerC'est une bien belle lettre que celle-ci, pleine d'humanité, de générosité et d'humilité. Pas très surprenante à vrai dire.
Seulement voilà, j'ai peur que ta conclusion annule l'espérance proposée au-dessus.
Mon avis, c'est qu'il faut cesser de croire que les dirigeants, le pouvoir, les élites veulent du mal aux autres, que le bon sens serait celui de notre propre cadre de référence, que l'égoïsme est l'apanage des puissants. Non, chacun d'entre nous, agit mû par de bonnes intentions et les solutions sont comme nous en sommes convaincus tous les deux, dans un dialogue sain et respectueux, une communication authentique et respectueuse, un ajustement permanent, pas dans l'idée d'opposer puissants, pouvoir, riches, au monde présupposé des victimes. Si nous voulons garder l'espoir de rendre le monde meilleur, attachons-nous simplement à aimer notre prochain sans distinction, SDF ou Président, flic ou truand, riche ou pauvre, gardons nos forces pour travailler sur nous-mêmes avec humilité et n'accusons pas le voisin. C'est notre responsabilité et la Responsabilité rend libre et heureux. Ce monde souffre de manque de sérieux et d'analyse, "prêchons" pour plus de travail et moins de divertissement, échappatoire de lâche. Profitons-en pour rendre hors-la-loi la mièvrerie et les bons sentiments et nous serons sur la bonne voie.
J'essaierai de faire ma part, y compris ici, sur cet espace généreusement offert.
Personnellement, je n'ai pas parlé d'élite...
RépondreSupprimerJe trouve que ce mot ne va pas bien à ces gens qui devraient pouvoir et médiatiser...
Les élites sont ailleurs.
Pour revenir à ces qui devraient pouvoir et médaitiser, je ne pense qu'ils veulent forcément du mal des autres. Je crois qu'ils se veulent surtout du bien à eux, et qu'ils profitent de leur position pour se servir. Et là ça ouine.
Car partant de là, ils écrabouillent, négligent oublient accentuent méprisent etc. Le bon sens, l'intelligence prennent forcément des coups et s'ils ne les donnent pas toujours, ils ont en même temps choisi d'occuper des fonctions, des postes, des places qui font que ce serait trop facile de notre part que de réduire cette responsabilité là, tout du moins de la minimiser.
Il faut appeler un chat un chat. Rendre à César.
Sinon, je trouve dangereux intellectuellement de réduire le divertissement à sa seule dimension échappatoire et lâche.
Ca va pas aider le prêche !
On se ferait bien chier dans un monde trop sérieux :-) (et qui d'ailleurs se prend peut-être trop au sérieux, justement)...
Et les gens ont aussi besoin d'échappatoires, j'allais dire, justement...
Ça reste notre ligne de faille, Didier. j'espère qu'un jour elle s'effacera.
RépondreSupprimerLe sérieux permet d'atteindre des états bien supérieurs au plaisir immédiat du divertissement et lorsqu'on flirte avec la joie et la plénitude, nul besoin d'échappatoires. Notre travail fraternel devrait être de convaincre chacun qu'il a en lui les moyens d'aller vers ce mieux, pour son bien et pour le bien d'autrui donc re-pour son bien, et le cercle vertueux est ainsi engagé.
Mais cette société pessimiste privilégie la sentiment : Si on a le sentiment d'être méprisé on aurait raison. C'est faux. C'est la perception qui est responsable, il convient donc d'aider à la changer.
Je stoppe car je suis bien conscient que je radote ;-)
une idée pour ne pas radoter : chercher à dire les choses différemment, à l'intention de ceux qui lisent, ce qui peut être un exercice intéressant ;-)
RépondreSupprimerCela invite également à définir les mots car je pense que bien souvent, un mot dit par l'un n'est pas reçu par l'autre avec le même sens (et vice versa).
Le "sérieux" par exemple mériterait d'être explicité, car cette société est parfois trop sérieuse, justement :-)
Les mots tiroirs ont ceci de complexe que chacun y range ce qu'il veut. On peut ajouter plaisir, divertissement, convaincre, etc.
De beaux projets pour 2011 :-)
Le sérieux, c'est le sérieux. Il n'y a pas plusieurs interprétations. Être sérieux c'est agir après réflexion, hiérarchiser en commençant par l'important, être prudent, tempéré, prendre ses responsabilités. Cela exclu la futilité, le superficiel et l'insouciance par exemple.
RépondreSupprimerPour ce qui est de la compréhension par l'Autre c'est la communication et l'échange sain qui permet de réajuster : reformulation, recadrage, recentrage...
Ma limite c'est Respecter l'Autre comme mon égal, c'est-à-dire capable de compréhension au même niveau que moi et s'interdire toute manipulation.
Mais... je radote ;-)
"de ne pas toujours suffisamment oser l'expression"
RépondreSupprimerDis-moi Didier, tu t'exprime beaucoup ici, je ne sais pas ailleurs mais chez LP, je pourrait te retourner "l'enguirlande de l'internaute qui passe par là" en silence.
Cela dit en toute sympathie.
Jolie lettre! Sentiments partagés.
RépondreSupprimerParfois, j'ai peur de déranger, alors...
Claudio, arrête de croire que tu radotes,...
LP : joli!
@ LP : tu as raison ! Je vais tenter de m'améliorer.
RépondreSupprimer@ Mcb : mais non, mais non ;-)
@ Claudio : oui, c'est vrai :-)
Merci Didier pour ton indulgence!
RépondreSupprimerCe n'est pas de l'indulgence ;-) [enfin si, des fois...]
RépondreSupprimerJ'ai la joie de penser que si on "ouvre" et "anime" un blog, c'est (aussi)pour être dérangé, et que d'autres dérangent, surtout s'ils ne dérangent pas bien qu'ils croient déranger :-)
...
Perso c'est vrai que ces derniers temps je commence souvent la rédaction d'un commentaire et l'efface en me disant "à quoi bon", "qu'est ce que cela pourrait bien apporter finalement".
RépondreSupprimerL'impression aussi de faire suer avec mes conviction, écolo notamment.
Je viens de découvrir ce billet et ces commentaires après avoir regardé une séquence de Bigard chez Ruquier. http://www.dailymotion.com/video/xfttre_bigard-vs-zemmour-naulleau-fun-onpc-271110-ruquier_fun
Grotesque !!!
Triste aussi ! Triste de penser que des personnes se retrouvent dans les propos de cet homme.
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