Regardé l'autre soir sur Arté un magnifique téléfilm : Le jour viendra.
Une femme, viticultrice en Alsace. Mariée, deux enfants. Déboule une trentenaire. Qui fait exploser la cafetière. La trentenaire est la fille abandonnée de la femme. Naguère terroriste et qui a pris la fuite après un hold-up qui a mal tourné. Les "moi" s'affrontent dans des séquences âpres, où les silences le disputent aux mots qui déglutissent. Quelques baffes surgissent quand les mots et les pensées se sont épuisés.
Je regardais ce film en me disant, que sans doute, tous, nous avons notre jour qui viendra. A plus ou moins grande échelle, bien sûr. Toutes proportions gardées, évidemment.
Ce jour qui vient, ce jour qui est là, ce jour bascule a quelque chose de fascinant.
Dans le téléfilm, mémoire éteinte qui finit par se rallumer, la femme ne sait plus ce qui s'est passé. Elle n'a aucun mot qui sort. C'est petit à petit que ça revient, à mesure que ça creuse.
Sa fille lui sort à un moment cette phrase incroyable : à l'étage la vie idéal, à la cave les cadavres. A ce moment-là, elles y étaient, dans la cave. Là où la femme a enterré des billets, des papiers, un vieux film. Un film de sa fille qu'elle montre à cette dernière comme on retisse malgré tout des liens.
Le jour, pour elles, était venu.
Fascinantes vies des uns, des autres, qui ne sont pas ce qu'elles paraissent, qui sont liées à ces jours d'avant et leur cortèges de choix, qui basculent, se rétablissent, claudiquent, se taisent, s'éclipsent, hurlent.
Le jour. Et la nuit.
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