Ce matin, je suis allé dans mon bureau de vote habituel.
Nous étions bien dimanche.
Pourtant, il était fermé.
J'étais seul, avec pour compagnie des feuilles mortes d'arbres voisins tombées.
Une étrange armée.
Je venais d'apprendre quelques heures plus tôt que le président de la République avait accepté la démission du gouvernement. J'en étais heureux. L'heure du renouvellement avait donc sonné. Je tenais évidemment à en être. Je me suis précipité pour donner ma voix. Evidemment.
Il n'y avait personne dans mon bureau de vote habituel. On ne m'avait rien demandé.
La démocratie, à moins que ce ne soit la République, sonnait le creux, et il me fallait m'y résoudre : assurément, je m'étais juste apprêter à causer dans le vide.
J'ai hésité à mettre un bulletin dans la boite aux lettres. Peut-être les gardiens de la démocratie, à moins que ce ne soit la République, font la tournée des popotes et ramassent les voix qui ici viennent se déposer.
J'ai regardé les feuilles mortes qu'un soupçon de vent faisait voltiger, sans queue ni tête, au petit bonheur la chance.
Il y avait plein de feuilles mortes, finalement, à bien y regarder, pendant que le bureau de vote affichait son air absent.
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