Ils montrent souvent leur inquiétude, leur angoisse, et parfois les disent.
Les vieux.
"On vous admire, vous, les parents d'aujourd'hui" ils disent par exemple. Une phrase parmi d'autres. Il en existe des centaines. Dans pleins de domaines.
"C'est beaucoup plus dur que de notre temps. Et pour vos enfants, c'est carrément flippant" ils complètent.
Ils dressent des listes. De tout ce qui ne va pas.
Elles s'ajoutent. A tout ce qui ne va plus.
C'est long et sinueux comme une route de montagne. Sac et ressac comme les vagues qui s'échouent sur la plage. Ne savent plus par quel bout prendre les choses. Avec angle regarder. Statiques.
Les vieux continuent de croire ce que disent les médias. Ils pensent que c'est ainsi, le monde. Que c'est ce qu'ils lisent, ce qu'ils entendent, ce qu'ils voient. Puisque les médias le disent. Ils n'ont pas forcément la bosse du commerce. Ils n'ont pas (encore) (pas toujours) le réflexe du marché qui dicte ses choix. Ni celui du sensationnel qui impose ses lois. Ils manquent de recul à force de retraits.
Ils s'essaient sur des claviers d'ordinateur et se battent avec des télécommandes. Dépassés. Nourris d'une culture du concret, et parfois du terre à terre, ils ont peine à faire des choses sans comprendre le fonctionnement des mécanismes. Ce tout technologique est un défi permanent dont ils se relèvent à grand peine, s'en détachent parfois, impuissants. Statiques.
Certains vieux ont 20 ans. D'autres 30 ou 40. D'autres encore 50, 60, 70 ou 80.
quand j'étais petite (il y a à peu près 50 ans) : mon grand-père disait déjà que les avions modifiaient le climat, que les usines pourrissaient la pluie, que les voitures apportaient des maladies de poumons, etc! il ne prenait jamais l'avion, ne voyageait qu'en train, n'a jamais eu de voiture, ne mangeait que ses légumes du jardin bien qu'habitant en ville et lisait des romans allemands farwest en papier journal; il m'impressionnait et je n'osais demandais ni le pourquoi ni le comment de ses grognements!...
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