dimanche 21 novembre 2010
Mettre de la poésie dans sa vie
Par ses sonorités, ses rythmes, ses images, la poésie exprime l'état le plus achevé de la "maison de l'être", on se construit et on se reconstruit aussi par la poésie. Les mots bien choisis guérissent les maux. Poète, chacun l'est en puissance. J'aime faire cette expérience chaque jour de choisir un poème et de le réciter à voix haute, je me laisse porter et aussitôt mon imaginaire compose des paysages particuliers... un peu comme une pratique spirituelle!
" Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas. Accusez-vous vous même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses."
- Rainer Maria Rilke -
Le monde parle a celui qui fait halte pour l'écouter, tous sens déployés. Il est plus que possible et vital de s'offrir des occasions de vivre en poète au quotidien: faire l'expérience de la solitude, rêver, traîner au lieu d'agir et de produire...Rentrer en soi, observer son environnement comme si on le découvrait, faire silence, laisser émerger les images et les suivre et se laisser porter par son propre rythme pour s'exprimer. La poésie s'adresse au cour de l'être, à sa singularité, elle peut nous révéler et nous libérer, elle est revitalisante, elle pousse à redevenir pleinement acteur de sa vie. Du moins est-ce ainsi que je la vis!
Là à écrire ici, je me sens l'âme vagabonde et bleue, cette journée sera comme la vague apaisante dont mon coeur est empli, je vous invite au voyage les amis...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Très bien dit Helena et qu'on le veuille ou non, on prend le même train.
RépondreSupprimerLa poèsie bien sûr, mais pas forcément écrite. Je m'y suis si souvent baigné, rafraichi, abreuvé et parfois noyé que j'ai du mal aujourd'hui avec une poésie nouvelle que je trouve, soyons honnête, souvent puérile et nombriliste. Je garde mon panthéon de poètes qui ont fait ma construction et n'ouvre plus mes nombreux écrits.
La poèsie est partout au-delà des écrits.
Belle journée.
Oui, bien sûr Claudio, la poésie pas forcément écrite, elle peut être partout, dans un échange de prunelles, dans un ciel, dans des cheveux au vent, dans la musique, dans la vie de chaque instant pourvu qu'on y soit attentif et sensible...
RépondreSupprimerMais j'aime la lire aussi, et l'écrire parfois en toute modestie!
Belle journée à toi itou.
Merci, Helena, pour ce billet.
RépondreSupprimerJe n'ai (malheureusement ?) jamais vraiment rencontré la poésie. L'écrite, je veux dire. Passé à côté, tellement ça me renvoie à l'école et à une forme d'apprentissage par coeur, donc par la contrainte.
Je suis sensible à la poésie, pourtant. Très.
Les paroles de chansons, souvent, me parlent fort. Dans des romans, je débusque parfois des passages qui sont de l'authentique poésie. Et dans la vie, des instants, des parcelles, des "personnages", la nature. Bien sûr.
Peut-être est-ce comme en beaucoup de choses affaire de rencontres, de langage.
Copié collé en partage d'un extrait de Rainer Maria Rilke (Lettres à un jeune poète) écrit à Viareggio le 23 avril 1903, et que j'aime beaucoup:
RépondreSupprimer"(…) Et qu'ici, tout de suite, soit formulée cette prière: lisez le moins possible de choses d'ordre critique et esthétique - ce sont ou bien des vues partisanes, pétrifiées, et que leur durcissement sans vie a privées de sens, ou bien d'habiles jeux sur les mots où telle vue l'emporte aujourd'hui, et demain la vue opposée. Les Oeuvres d'Art ont quelque chose d'infiniment solitaire, et rien n'est aussi peu capable de les atteindre que la critique. Seul l'amour peut les saisir, les tenir, et peut être équitable envers elles. - C'est à vous-même, à ce que vous sentez, qu'il faut toujours donner raison, contre toutes ces analyses, ces comptes rendus ou introductions; quand bien même vous auriez tort, c'est la croissance naturelle de votre vie intérieure qui vous amènera lentement, avec le temps, à d'autres conceptions. Laissez vos jugements connaître leur propre développement, calme, non troublé; comme tout progrès, il doit venir de la profondeur du dedans et rien ne peut le hâter ni l'accélérer. Tout doit être porté à terme, puis mis au monde. Laissez chaque impression et chaque germe de sensibilité s'accomplir en vous, dans l'obscurité, dans l'indicible, l'inconscient, là où l'intelligence proprement dite n'atteint pas, et laissez-les attendre, avec humilité et une patience profonde, l'heure d'accoucher d'une nouvelle clarté; cela seul s'appelle vivre l'expérience de l'art: qu'il s'agisse de comprendre ou de créer.
Là, le temps ne peut servir de mesure, l'année ne compte pas, et dix ans ne sont rien; être artiste veut dire: ne pas calculer ni compter; mûrir comme l'arbre qui ne hâte pas sa sève et qui, tranquille, se tient dans les tempêtes de printemps sans redouter qu'après elles puisse ne pas venir l'été. Il vient de toute façon. Mais il vient seulement chez ceux qui, patients, sont là comme si l'éternité s'étendait devant eux, insoucieusement calme et ouverte. Je l'apprends tous les jours, je l'apprends au prix de douleurs envers lesquelles j'ai de la gratitude: la patience est tout! (…)"
Musique de l'âme, l'entends-tu, comme le rêve, qui t'emmène loin...si près de toi. C'est "ici et maintenant", instant nu dans cet inconnu étrangement familier.
RépondreSupprimerBon vent !