vendredi 12 novembre 2010

La campagne, taille humaine

C'est une idée, thèse à laquelle je crois.  Mieux : sur laquelle je fonde quelques espoirs. Indépendamment d'internet, d'ailleurs.  Mais le net est un plus, assurément.
La campagne est-elle l'avenir de l'homme ? Le sauveteur de l'homo urbanus ?
Je me plaît à le croire. A l'envisager. Et même à l'espérer.
Parce que je pense qu'on respire mieux près des arbres, non loin des champs que dans des rues bondées ou des tours de béton.
Parce que je crois qu'au contact de Dame nature, on est moins dézingué dans son rapport à la vie que dans des univers de néons, de pavé.
Parce qu'enfin, les moyens modernes de communication et de transports peuvent permettre de redonner du lustre à une campagne, une province qui ne sont alors plus des bouts du monde ou des trous perdus mais des espaces à habiter.

15 commentaires:

  1. Pour le développement de la pensée, le contact avec la nature est indispensable. MArcher dans la forêt, réfléchir, c'est la même chose. Ce retour des petits villages et de la nature est à mon sens une bonne chose.

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  2. J'ai dans mon village deux ex-niçois, alsaciens d'adoption, devenus écolo-ruraux à vélo.

    Lui parlant de mon projet de vendre mon auto pour un vélo, elle me disait que de son côté elle ne reviendrait pas à la voiture car elle redécouvre la vie à taille humaine, l'espace et le temps à taille humaine. C'est ce qui manque aux urbains je crois pour lesquels c'est la culture du vite, vite, plus vite. Je me faisais cette réflexion lorsque j'étais en formation et que certains des intervenants venaient le temps d'un cours de Paris ou de Lyon par avion. Aussitôt le cours fini ils repartaient prendre leurs fonctions. Le zinc ça dézingue.

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  3. (Les coms du petit matin se perdent en rase campagne. Alors, je recommence)
    C'est une idée séduisante. pourtant à l'encontre de toutes les prévisions. Les villes se peuplent, attirent, aimantent. On reconstruit la ville sur la ville, c'est le credo des urbanistes.
    Pour ma part, je crois à la ville comme meilleur défenseur de l'écologie.
    En revanche, je ne comprends toujours pas pourquoi ceux qui souffrent en ville, dans des banlieues pourries et qui n'y sont même pas contraints par un boulot puisqu'ils n'en ont pas, ne mettent pas les voiles immédiatement pour la campagne. Un RSA et des allocs, c'est partout pareil. Et la tranquillité en plus. Et des loyers dérisoires etc. etc. "Il me semble que la misère serait moins pénible, rurale".

    J'ajoute, pour Ludivine, qu'on peut vivre en ville sans être dans la culture du vite, vite, vite et qu'en ville sans voiture on est le roi de la marche, du vélo, des transports. En revanche, à la campagne, il doit bien y avoir de réelles difficultés sans voiture ; ne serait-ce que pour des choses urgentes.

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  4. J'ai vécu plusieurs années à Paris, sans voiture et je marchais à pieds, c'était le bonheur, chaque jour, une nouvelle découverte!...
    Je déteste la campagne pour y avoir trainer mon enfance et je n'y retournerai jamais vivre!...
    A la mer, sans voiture, je serai perdue, je ne pourrais pas aller travailler...

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  5. @ Claudio, ceux qui souffrent dans des banlieues pourries sans boulot, ne trouveront aucun proprio qui aura la bonté de leur louer un logement à la campagne et n'auront pas de quoi payer un déménagement...

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  6. Question de géographie aussi, de voies de communication, de la proximité d'écoles, de commerces etc. Exemple (désolé...) Méailles.
    Une promenade d'un peu plus d'une heure de mai à octobrele long de la 202, plus compliqué dès novembre.
    Mais en ville, le même problème, habiter en haut d'une corniche à Nice et les choses se compliquent de suite.
    Les villes/village c'est bien aussi, quand (comme à Cagnes), elles ont su sortir de leur statut de ville dortoir.

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  7. On peut vivre écolo à la campagne comme à la ville, même si je te rejoins cela me semble plus "facile" d'être écolo à la ville.

    "Je ne crois pas que l’homme, à l’état de nature, était bon et que la société l’a perverti. Je pense que c’est faux. Et je ne me fais pas d’illusions sur le monde rural. Les gens à la campagne sont inhospitaliers, agressifs et ­stupides. Il faut d’ailleurs reconnaître qu’ils sont malheureux. "
    Michel Houellebecq septembre 2010, Paris-MAtch

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  8. Merci pour la citation. C'est tordant.

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  9. Je ne suis pas sûr qu'il faille "réduire" le vivre à la campagne à une seule dimension écolo.
    Comme le dit Eric, c'est le contact avec la nature qui est important, le rapport au temps, aux saisons, à l'espace. Mais pas que.
    Je ne suis pas certain que ce soit tant que ça à contre courant. J'ai l'impression que le net, le TGV, les prix font que des gens osent plus facilement délaisser les villes.
    Après, où que l'on habite, on croisera des gens bien et des gens pas bien...

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  10. Oui, Didier, entièrement d'accord avec toi.
    Moi aussi je me plais à croire que la campagne soit l'avenir de l'homme et qu'on est moins dézingué au contact de Dame nature et qu'on respire mieux dans les champs et les forêts.
    Mais j'y met beaucoup de bémols. Je pense qu'il faut être instruit pour vivre à la campagne et dans les villages. Je connais des villages de l'arrière pays niçois où les gens se pourrissent la vie à se disputer, à se jalouser pour des broutilles, parce-qu'ils s'ennuient et n'ont rien d'autre à faire qu'à espionner le voisin.
    Je connais aussi des campagnes où les gens sont malheureux parce-que la vie y est très dure, qu'ils ne gagnent pas leur vie avec le travail des champs et le bétail, et leurs enfants poussent tous seuls, élevés à la dure et doivent très tôt aider leurs parents.
    C'est pourquoi, la campagne, oui j'adore et j'en rêve mais avec un bon bouquin, avec des gens instruits qui ne passeront pas leurs journées à regarder la télé et à médire, avec un boulot qui permette de subvenir à ses besoins et d'élever ses enfants, avec un idéal écologique, ou dans un but artistique ou mystique ; bref, l'homme doit être digne de la nature qui lui est confiée, l'entretenir, l'aimer, la respecter, savoir la regarder et l'admirer, savoir l'écouter dans le silence l'hiver, dans la joie au printemps, dans le plaisir l'été, dans le bruissement des feuilles l'automne...

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  11. Merci, Sylvie, pour cet éclairage.
    Oui, bien sûr, la campagne, la vie à la campagne, c'est difficile aussi, compliqué humainement.
    Du coup, cette question de la culture, qui fait écho également à l'éducation, je me disais qu'on pourrait tout aussi bien la transposer à la vie en ville et avec, en banlieue.
    Partout, quoi.
    Non ?

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  12. Oui, avec la différence qu'à la ville, on est emporté dans un tourbillon, des lumières, des loisirs, des magasins, des gens plein les rues qui nous font oublier l'Essentiel quelquefois et nous font croire qu'un bon policier à la télé suffit à combler notre intelligence.
    A la campagne, une certaine solitude, un certain calme sont propices à la réflexion, à la lecture, à la contemplation ; et il faut y être préparé intellectuellement, sinon le même arbre chaque jour à la fenêtre devient vite l'enfer, et son voisin, dans la maison 200 mètres plus loin l'ennemi n°1.
    A la ville, tout change, tout bouge. On peut facilement ignorer le voisin qui nous embête. Combien de voisins de palier ne s'adressent jamais la parole simplement par indifférence ?
    A la campagne, c'est plus complexe, on ne peut pas zapper son environnement. Si on veut s'échapper, il faut prendre la voiture et faire des kilomètres.
    D'où l'intérêt d'avoir une force intellectuelle, artistique, intérieure, pour apprécier vraiment ce rapport à la nature.

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  13. Vrai !
    Super vrai, même. J'avais jamais pensé à tout ça.
    J'ai connu des gens, d'ailleurs, que la perspective de la vie à la campagne terrorisait.
    Peur des nuits noires, de ce silence, tout ça.
    Moi, c'est la ville qui me fait cet effet là.
    Toujours aimé vivre non loin d'une, mais pas dedans. Les années fac m'ont vacciné, de ce côté là.
    PS : on mettra du coup dans notre école du futur un module "vivre à la campagne" ;-)

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  14. A la mer, c'est tout pareil!...

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  15. J'aime beaucoup ce qu'écris Sylvie.
    Peux-t-on la lire par ailleurs?

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