Aujourd'hui... par le menu

Aujourd'hui... j'ai bien visualisé ma liste de choses à faire avant de me lever. Les objectifs étaient raisonnables et motivants. L'air du temps me permettait d'espérer que tout serait fait en douceur, sereinement. J'ai inspiré de l'or liquide, l'ai fait couler dans tout mon corps, m'en suis bien rempli. Et j'ai pu me lever, sûr que la vie est belle et confiant qu'il dépendait de moi de l'aider à le rester.

Le café me dit Bonjour et je décidai d'accepter son engagement. Petit déjeuner à droite et fenêtre ouverte sur l'écran à gauche, le monde s'ouvrait comme le soleil se lève, avant que ne se lève le soleil. Tour de l'actualité, point sur l'administratif puis tournée des blogs, lecture des mails. J'ai visionné quelques vidéos et les ai partagées. Puis, je suis sorti. Choc thermique ai-je pensé. 16° hier et 6° ce matin. D'autres ont plus froid et ça m'est égal.
J'ai cherché Petit papa Noël sur Deezer et je l'ai écouté. C'est con et la nostalgie ne fait pas le poids face à la connerie. Mais j'ai tenu jusqu'au bout.
Vaisselle, lessive et repassage. Et re-café. Deux chapitres encore pour finir le livre en cours. Plus tard. J'ai changé ma photo de profil sur Copains d'avant et me suis demandé pour la trentième fois si je ne devais pas me créer un profil Facebook. De fil en aiguille, j'ai lu avec bonheur il fait si bleu, quelques belles phrases trouvées sous les feuilles d'automne et loin des projecteurs.
C'est à ce moment-là que j'ai pensé à dérouler la journée par le menu. Comme ça. Pour rien ou pour me dire qu'il se passe quelque chose quand il ne se passe rien.
En écrivant, il me vint une envie folle de peinture. Mais les couleurs sont délaissées depuis longtemps, faute de matériau, d'argent pour s'en procurer, ou tout simplement d'envie, raison plus honnête sans doute. On verra. Plus tard peut-être.
Et dire qu'il va falloir que je pense au sapin, aux guirlandes ; ça m'étouffe mais je le ferai. Un de ces jours. Tiens, faut pas que j'oublie d'écrire mes prédictions pour l'année prochaine comme je le fais chaque mois de décembre. Je me souviens avoir dit hier à ma femme que je pourrais regarder des émissions politiques à la télé 24 heures sur 24 et que c'est incroyable que ça me paraisse à ce point débile et que c'est pourtant vrai.
J'ai déplacé quelques meubles et nettoyé en dessous en écoutant Lavilliers. Faut préparer la venue des enfants pour les fêtes. Je joue au chamboule-tout qui met de l'ordre.
La sonnerie de Skype s'est mélangée aux sonorités sud-américaines. Mon fils à l'autre bout m'a fait remarqué que c'était une "musique d'autoroute" faisant allusion à ma manie de rouler "sur" ce chanteur-là.
C'est fait. J'ai terminé le bouquin en cours. Plus jamais envie d'écrire un livre. Tout est dans celui-ci. Croire que je pourrai dire mieux ou plus, serait vaniteux. Il a dit comme j'aurais dit. Et c'est bien.
Les pâtes aux crevettes embaumèrent la maison, soulageant l'estomac et rassasiant ma faim d'une vie simple.
La sieste confirma la vie simple, saine et joyeuse.
La sortie dans le monde de la consommation confirma le bon choix de la vie simple, saine et joyeuse.
Puis j'ai pensé que mon père était mort et que ma mère ne l'était pas. Et que c'est deux choses ne me faisaient rien, que c'était ainsi.
Puis le soleil se cacha derrière les collines.