mercredi 23 juin 2010

La grève

Demain, je ne me rendrai pas sur mon lieu de travail. Je serai en grève.
Je n'ai pas hésité une seule seconde à m'y mettre lorsque la date du 24 juin est tombée.

Je ne fais pas grève parce que le gouvernement réforme les retraites. Je ne fais pas grève parce que 60, 62 ou 63 ans. Je ne fais pas grève plus pour réclamer plus de pouvoir d'achat ou ce genre de choses.
 Non.
Je fais grève parce que je n'aime pas comment procède ce gouvernement.
Je fais grève parce que je crois que ce gouvernement est en train de faire des choses très graves sur le plan social. Chirac a inventé la fracture sociale. Sarko  met en oeuvre la facture sociale.
Je fais grève parce que lorsque j'y pense, j'ai envie que mes parents vieillissent dignement, et j'ai envie que mes gamins vivent leur vie.
Je fais grève parce que je veux participer du nombre.
Je fais grève, enfin, parce que je sais que je peux me le permettre et que d'autres ne le peuvent pas.
Il y a eu une époque où j'avais apprécié que d'autres fassent grève alors que je ne le pouvais pas.
Je n'irai pas manifesté, ce n'est pas mon truc.
PS : Un gréviste chez lui peut aussi s'occuper de ses gamins qui n'ont pas école pour cause de grève :-)
PS : En allant lire des définitions, j'ai appris que ma grève était plus politique que salariale. Cela me convient.

11 commentaires:

  1. "Je fais grève parce que ... j'ai envie que mes gamins vivent leur vie"
    Un but contre son camp, c'est aussi un but après tout.
    Pas plus de commentaires.

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  2. Bonne journée ! ;o)

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  3. Je ne trouve pas le but contre mon camp.
    Je vais peut-être expliciter ce "vivent leur vie", alors.
    Dans mon esprit, c'est l'idée que j'ai envie que mes gamins n'aient pas à se coltiner une société d'individus désolidarisés, où règne le chacun pour soi, une société qui paie cher les errances et les erreurs du passé, une société complice d'un carnage environnemental, où à force d'être pliées dans tous les sens, les valeurs et le bon sens sont atomisées, etc, etc, etc. Je veux pouvoir me dire que je n'ai pas cautionné tout cela, fermé les yeux, applaudis.
    Hier soir, au repas, avec les deux gars, on a causé de tout ça. J'ai aimé nos lucidités respectives ;-)

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  4. Ben moi j'aime bien vos discussion. Vous avez l'air de pas mal parler dans la famille et ça c'est déjà une belle valeur transmise.

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  5. C'est pour moi l'une des valeurs essentielles que je souhaite leur transmettre.
    Bon, le mot est un peu pompeux (valeur) mais la réalité que je mets derrière est toute simple.
    J'ai envie qu'ils sachent que leurs parents sont là, j'ai envie qu'ils comprennent que c'est en communiquant et en parlant qu'on se connaît soi-même, qu'on pige les autres, qu'on fait face aux situations.
    Ils ne sont pas seuls.
    J'ai en plus la chance d'avoir deux gars complètement différents, ça demande de la créativité. L'un cause, l'autre pas, les deux entendent, les deux écoutent. Il y a un côté fascinant à se dire : dans 10 ans, dans 20 ans, quel pain donnera cette même levure, cette même pâte ?

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  6. "Pour Michel Rocard, le PS fait fausse route. Dans un entretien à « France-Soir », l'ancien Premier ministre de François Mitterrand estime que le PS « se trompe de combat » en faisant de l'âge légal de la retraite « un symbole » et juge que la réforme du gouvernement est « courageuse », même si « beaucoup de problèmes ne sont pas tranchés ». Michel Rocard revient sur le Conseil des ministres, où François Mitterrand a décidé d'abaisser l'âge légal de 65 à 60 ans, en 1981 : « Tous les ministres en charge de l'Economie -même (Laurent) Fabius et surtout (Jacques) Delors -étaient effondrés, décomposés. Moi aussi. Mais il s'agissait de faire plaisir au Parti communiste et de magnifier le caractère social du gouvernement. »
    Les Echos"

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  7. Tout ça, c'est de la bibine à coté de ce que je pense. Lire mon commentaire sur ton blog, Claudio.

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  8. Au coeur de ce qui se passe, j'en ai mis quelques traces sur mon blog, là sont les faits "modèles économiques et crise" que nous pouvons analyser en direct.

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  9. C'est une question de génération, Christian. Il ne faut pas en vouloir à Claudio : Rocard, c'est son époque ;-)
    Nan, je blague. D'autan qu'il y a peu, je l'ai également cité, Rocard !
    Plus sérieusement, oui, c'est de la bibine comme tu dis.
    Et bien sûr que le PS fait fausse route avec le blocage sur l'âge du départ de la retraite.
    Et bien sûr aussi que ce gouvernement n'a pas le choix et doit trouver des solutions.
    Mais son manque de courage lui a fait opter pour une espèce de voie médiane qui solutionne sur la forme mais pas sur le fond.
    Les gens qui n'ont pas de boulot, les boites qui ne veulent plus des vieux, et pas plus des jeunes d'ailleurs, une société qui ne sait quoi faire de ses anciens.
    Il eut fallu causer projet de société et non pas, une fois encore, prendre en otage un vrai débat pour en faire un bavardage de calculators.
    Il eut fallu causer vieillissement, études, solidarité, et non comme d'habitude tout saucissonner pour dénier les réalités.
    La politique de la patate chaude que je refile au voisin, c'est ça qui mine !

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  10. Si les dirigeants avait un public plus ouvert et sensible à la pédagogie, il pourrait réformer bien mieux, mais il se freine (il a des élections toujours en ligne de mire) alors ça donne des réformes bâtardes.
    Je ne désespère pas d'un vrai plan de rigueur pour la rentrée et qu'enfin on pointe du doigt les endroits où sont les freins.
    Sans l'opinion publique et pour que le système soit pérenne, qu'on n'ait pas à y revenir dans cinq ans, peut-être eût-il fallut qu'on passe tout de suite à 65 ans de base et 45 de cotisations. Entre gens sérieux on aurait pu s'entendre. Mais non chacun regarde son petit cas personnel et analyse avec ses émotions. Comment faire ?
    Et surtout, on aurait logé tout le monde à la même enseigne. Mais quelle honte qu'encore aujourd'hui, les fonctionnaires cotisent moins, gagnent plus (en pourcentage de la carrière) eux qui ont en plus des emplois protégés. Quelle injustice !!!
    Une vraie réforme aurait dû commencé par là.

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  11. Une vraie réforme devrait se demander de quoi on parle et vers quoi on va.
    Les réformettes prennent toujours un bout du problème et le déconnectent du reste, ce qui finit par n'avoir plus aucun sens, ou pas beaucoup.
    Ce "saucissonnage" est signe de courte vue.
    La "gestion" fait le reste.
    Par contre, tu me fais rire avec la pédagogie.
    Où est-elle ?
    L'une des réussites de la pédagogie, c'est le temps, la patience.
    Alors ne nous fait pas croire qu'il y aurait de la pédagogie et que ce serait "le troupeau" qui n'écouterait pas.
    Le "troupeau" il préférerait, je crois, qu'on arrête de le prendre pour un con. On sait que les dés sont pipés, que les concertations sont bidons, que les Grenelles et autres états généraux occupent le badaud.
    Si ce gouvernement était si courageux, si audacieux, il arrêterait toutes ces conneries et prendrait ses responsabilités en disant : voilà ce qu'on a décidé. Or il fait pas ça. Pas ça du tout.
    Derrière, réclamer de la pédagogie, c'est ouvrir la boite de pandore dans laquelle s'éclatent et excellent les conseillers, chargés de missions, politicars, communicants...
    Politique vaseline.

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