mercredi 30 juin 2010

Politesse

C'est assez fascinant comme le travail de sape de nos gouvernants, relayés efficacement par les médias, fait son oeuvre. Je dis travail de sape parce qu'ils savent bien transférer leur stress. Depuis quelques temps, nous baignons du coup dans une grammaire qui a vite fait de refroidir les ardeurs et qui en serait risible si elle n'était pas dramatisée à outrance.
En vrac, les mots du moment : rigueur, déficit, serrer la ceinture, crise, austérité, suppressions.
Ces mots sont comme burinés dans les esprits. Ils y ont pris place. Chacun en est convaincu. Chacun les porte, les brandit, en parle.
Ces mots pèsent. Ils font leur effet. Ils portent peine. On nous donnerait des menottes en nous disant attache toi au radiateur que ça ferait grosso modo le même effet. Je mesure comme ils poussent finalement à se recroqueviller davantage et je me demande quel impact ça peut avoir sur le long terme, par exemple sur nos gamins, qui évoluent là-dedans, qui grandissent là-dedans.
Personnellement, ça me donne encore plus d'énergie pour aller. Ca devient quasiment un devoir. Une question de politesse.  A maintenant. A demain. Je lisais l'autre jour une interview de Bernard Giraudeau. Il y racontait ses cancers à répétition. Son regard sur la vie. Sur ces proches.  Si tout ne va pas bien, tout ne va pas mal non plus, semblait-il dire. Nos conditions de vie restent solides. L'essentiel est là.
Nous sommes vivants. Faudrait pas (trop) l'oublier.
Mais tout le monde va reprendre des forces, n'est-ce pas ?

5 commentaires:

  1. Je ne voudrais pas monopoliser ton espace, ni faire le gars qui trouve toujours à redire, mais...
    je relève, ce que de mon point de vue j'appelle une contradiction dans ce billet.
    Tu commences par rendre responsables les gouvernants (et complices les médias) et tu finis par dire qu'il ne tient qu'à chacun de voir les choses autrement. ce serait donc qu'il n'y a pas de réalité mais seulement une vision. Lorsque nous verrons tous les choses autrement (comme des points de départ de possibles plutôt que point final plombant) nous prendrons conscience que responsable il n'y avait pas, à part nous mêmes et notre état d'esprit.

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  2. Je reçois bien volontiers cette fine observation.
    Les contradictions ne me font pas peur !
    Un billet a pour vocation à susciter le débat, être tiraillé dans tous les sens, etc.
    Je réfléchis à ce décalage vision - réalité, qui met en mots des choses qui me sont chères ;-)

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  3. Une précision en passant.
    Point n'est dans mon intention de rendre responsables de quoi que ce soit les médias et les gouvernants dans cette affaire.
    Je note juste qu'ils impactent vachement la manière dont ensuite parlent ensuite mes amis, voisins, parents.
    Observation, juste.
    Mais je garde le vision-réalité ;-)

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  4. Étape suivante :
    Supposons que gouvernants/médias impactent réellement le moral des gens (pour faire vite), je propose de faire "comme si" ce n'était qu'une vision (j'insiste, même si c'est une réalité); Ce faisant, en changeant notre vision, nous créerions une réalité nouvelle et pourrions, dans l'idéal, inverser la machine à moral.

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  5. Bé je dirais que tu dis autrement ce que je pense, ce qui est somme toute plutôt pratique ;-)

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