dimanche 27 juin 2010

Les temps modernes

Dans le cadre de mon boulot, je suis allé l'autre jour à une inauguration.Un collège. Ils avaient mis, comme on dit, mis les petits plats dans les grands.  Pas trop de moyens financiers et un coeur gros comme ça. Spectateur de l'événement, j'oscillais entre deux sensations. Gêne et admiration.
Un côté gêné, l'ensemble pouvant donner le sentiment d'être ringard. Y'avait la totale ou presque : les chants d'enfants avec les canards qui vont avec, la pièce de théâtre inaudible jouée par des collégiens, la démonstration de boxe française qui dure des plombes, les discours à rallonge qu'on se demande toujours comment font ceux qui parlent le nez dans leurs notes pour ne pas s'apercevoir que personne ne les écoute.
Ca fait rebond avec des échanges dernièrement relatifs aux fêtes d'écoles. Deux "camps" se dessinent. Ceux qui optent pour la bonne vieille kermesse, à l'ancienne, avec buvette et chambouletout. Et ceux qui essaient d'amener d'autres pratiques, avec objectifs pédagogiques et jeux participatifs. Opposition de style et de résultats en terme de fréquentation et d'adhésion, des parents notamment.
Mais revenons à mon inauguration. Un côté admiratif, aussi, l'ensemble pouvant presque finir par sembler précurseur tellement il était ancré dans un "avant" bien loin des codes pressés de nos vies actuelles. Vraiment l'impression de débouler dans un autre monde, limite camp Amish. Valeurs en trame : là, l'instant qui dure, des  gens qui prennent le temps, des gens qui se parlent, des jeunes qui côtoient des anciens, en permanence et partout un côté bon enfant, tranquille, humble, ou sans prétention, l'on montre à l'autre ce que l'on a produit en faisant au mieux et où l'on regarde celui qui fait.
C'était comme si j'avais débarqué dans une autre société, distante de seulement quelques kilomètres du trépidant. Et ce fut régénérant.
J'avais l'impression de venir et non de revenir quinze, vingt, trente ans en arrière.
Je surprenais bien sûr les regards moqueurs de quelques collègues en me disant, qui est dans le vrai, qui est dans le faux ? Ces gens là n'ont pas besoin de lois pour fixer le vivre ensemble. Pas besoin de réseau internet pour se retrouver. Pas besoin de. Pas intérêt à. A méditer :-)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts with Thumbnails