C'est une petite musique qui m'a trotté dans la tête il y a quelques semaines, le genre j'y pense et puis j'oublie.
La date du 3 juillet a cliqué dans l'air, tout à l'heure.
Dix ans, nom de zeus ! C'est aujourd'hui ! Voilà ce que je me suis dit tout à l'heure, me souvenant qu'effectivement, ce 3 juillet 2010 avait une saveur particulière. C'est en effet le 3 juillet 2000 que j'ai remis "durablement" les pieds en Lorraine.
Le 2 juillet, je fus sur la route. Yeux piquants. Boule dans le ventre, une partie de moi comme retenue en arrière, je laissais femme et enfant chez moi ; une partie de moi comme propulsée en avant, je prenais mes nouveaux quartiers professionnels dés le lendemain. Tout s'accélérait. Vite. Trop vite. Pendant huit ans, ce "retour" fut une hypothèse et là, en moins d'un moins, tout avait foncé. Les derniers jours furent turbo : le vendredi, je quittais un job, ému, touché, parce que je laissais des gens que j'avais aimé et parce qu'ils avaient en plus eu la "classe" d'accepter de me laisser partir sans attendre la fin du préavis.
Le samedi je faisais mes bagages. Coeur lourd. Pas mal de potes en témoignaient, certains affichaient même une colère, une déception, nous étions tellements liés les uns aux autres. Ma femme restait dans l'Ouest, elle ne finissait son job que fin août. Cela me laissait deux mois pour, en parallèle, chercher notre nouveau home.
Le dimanche, je traversais la France d'ouest en est. 750 kilomètres d'un silence épais, de peurs en tous genre, d'hypothèse douteuses. Mais dans quelle merde je m'étais fourré ? Je déboulai le coeur lourd chez un copain, qui avait accepté de m'héberger pendant quelques temps, au grand dam des "familles" qui avaient mal pris mon choix. J'avais refusé leurs propositions d'accueil. Ils ne comprenaient pas que ça commençait à faire beaucoup tout ça. Et à 33 balais, on préfère l'amitié à la naphtaline, c'est ainsi.
Le lundi, je débarquais dans un autre monde. Tout pour me congeler : une grosse structure, en ville, moi qui avait toujours privilégié les petites équipes et les contrées rurales. De fait, je fus glacé. Me demandant si j'allais pas renoncer au bout des trois premiers jours.Ca ne le faisait pas avec mes collègues, qui n'avaient pas l'accueil souriant. Le directeur du service, visiblement, n'avait spécialement soutenu ma candidature. Tout me paraissait immense. C'était d'autant plus frisquet que je redécouvrais ce que temps de chiotte veut dire, juillet ou pas. Les larmes dans la voix, j'avais madame au téléphone, mon fils me manquait.
C'est souvent comme ça, les nouvelles aventures : toutes les trouilles semblent vous habiter.
A venir : et ces dix ans, alors, quoi dedans ?
Tripes et boyaux palpables. On est dans la voiture.
RépondreSupprimerRendez-vous le 24 août prochain pour mon grand saut à moi... 10 ans déjà.
Le 27 aout c'est les 10 ans du mien de saut!
RépondreSupprimerde nous qui a fait le plus grand? hein?
Pas de compète dans le saut !
RépondreSupprimerSont tous géants.
Au passage, on ne peut que constater que l'air de rien, cette année 2000 a scellé des destins :-)
C'est vrai et j'ai autour de moi quelques autres exemples de grands sauts de l'an 2000.
RépondreSupprimeron nous avait annoncé un bug, ce fut donc un big !
RépondreSupprimerCar nous autres bleus fûmes champions d'europe, mémorable victoire contre l'Italie, but en or, tout ça.
Et pas mal d'enfants sont nés, aussi, cette année là.
On peut pas avoir en avant première les vôtres, jeunes gens ? :-)