Et Dieu créa le scrupule... sans suivre l'affaire.
Il s'arrangera plus tard en dissertant sur le libre arbitre et, encore une fois, se dédouanera de toute responsabilité dans les affaires des hommes, du moins dans leurs sales affaires.
Pas bête. Assez doué pour se donner le beau rôle celui-là.
Le scrupule, c'était génial comme idée au départ. Après le package de la morale, le scrupule tirait le signal d'alarme dès qu'on passait la ligne jaune ou blanche. Cela permettait de réveiller sa conscience et de penser un peu plus à son voisin.
On nous avait fourni, une ligne de conduite, des outils pour avancer et des garde-fous. Roule ! Plus de danger, ni pour soi, car la culpabilité guette, ni pour les autres par ricochet.
Mais, tout devin qu'il est, Dieu n'est pas visionnaire. Il a oublié d'imaginer ce qu'on en ferait.
Quelques petits malins, qui savent faire de nombreux petits malins, ont bien compris à quel point cette affaire les freinait dans les leurs. Et, ni une ni deux, ils débridèrent leur moteur. Plus de scrupules, plus de frein. Plus de frein, plus de limites.
Comme il avait suffit d'inventer le scrupule, il suffisait de le désinventer, de ne pas le reconnaitre à titre personnel. Et tout devenait facile et possible.
Et les obéissants à leur croyance marchaient sur des œufs quand les désinhibés du scrupule écrasaient la pédale d'accélérateur de leurs bulldozers.
Qu'il soit fait selon votre foi disait le messager. Et tout le monde l'avait écouté. Les scrupuleux et les non-scrupuleux.
Injustice crièrent les premiers.
Ils ne l'emporteront pas au Paradis, leur répondit-on. Et le tour était joué, plus besoin d'y revenir.
Je n'aime pas ce mot. Pas le sens du mot, le mot lui-même. Pas très joli à l'oreille, je trouve. Alors suis allée chercher qq synonymes "délicatesse morale, conscience, hésitation, honnêteté, sérieux."
RépondreSupprimerEt j'ai trouvé une citation de Goethe
"L'homme qui agit n'a jamais de scrupules ; seul est scrupuleux le contemplatif."
Goethe a raison. Mais cet homme-là pourrait récolter des remords. Et c'est plus lourd à porter.
RépondreSupprimerQuant au mot, c'est vrai qu'il rocailleux et accidenté. Moi, il me fait penser à screugneugneu.
Belle reflexion. J'ai eu l'image d'étudiants américains, bourrés dans un cabriolet, qui détruisent à la batte de base-ball toutes les boîtes aux lettres du lotissement. Et le soupir de l'homme sage, derrière sa fenêtre.
RépondreSupprimerCa m'a aussi fait penser à une vignette en minuscules