mardi 27 juillet 2010

L'estampille


Dans la série des vacances, il y a... le retour. At Home.
Ci-dessous un extrait de quelques lignes écrites à Belle-Ile.
Ecrire comme on voudrait prendre toutes les photos de toutes les brindilles, de tous les arbres, de tous les cailloux, de toutes les vagues, de tous les goélands, ne pas les prendre pour les voler, ou les frimer, mais pour les graver, les imprimer dans sa tête, dans son cœur, les ancrer dans ses veines, ses muscles, ses joues, ses paupières. Les extraire sans naphtaline. Ni vaseline. Tout imprimer, tout mémoriser, tout garder comme un caillou dans la poche, une pierre préciseuse qu’on polirait du bout des doigts.
Oxygène.
Iode.
Atlantique.
Bretagne.
Ce sont des images, des odeurs, des saveurs, des moments, des coups de vent, des chauds soleils, une lune qui éclaire l’immense la nuit, tache d’or sur écran plat, des étoiles qui scintillent, des papillons qui dansent, des fourmis qui se précipitent, des touristes à vélo, d’autres à pied, d’autre encore en train de courir, des chemins cabossés., le goût d'une crèpe, un vent dans les cheveux, une vague qui lèche les mollets, du sable dans les godasses, un marché animé, une librairie vibrante, des cartes postales, un coup bu en terrasse, un chemin cabossé, des parties de raquette, un ballon, une tomate au sel, du chèvre, un pain tout craquant, un journal déniché dans une poubelle.
Quelque chose d’inracontable, sans doute.
Sauf à nous regarder, à nous trouver bonne mine, œil vif, corps hâlé. Ou alors quelques anecdotes. Juste quelques anecdotes. Quelques sourires, histoire de.
Mais au fond ? Comment dire, comment raconter, comment ne pas oublier ?
Comment trouver les mots de 2010, leur sceau, leur marque de fabrique ? L’estampille ?
En respirant, tiens. En fixant l’instant, le mieux possible. Promesse de revenir atténue le chagrin, perspectives d’avenir accentuent le moment.

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