lundi 9 août 2010

"Être une heure, une heure seulement..."

C'est dur d'être gentil et bien élevé. Croyez-en ma longue expérience. Je ne me lance pas des fleurs, je vous livre les épines de mon âme.
Parfois quelques évènements me font regretter d'avoir à porter ces caractéristiques comme des fardeaux. Et je me mets à rêver d'être une heure, une heure seulement...

J'ai rencontré un connard. Mais attention pas le connard lambda. Pas un connard de L2. Non. Un connard. Un vrai. La crème du connard. Le haut du pavé. Hors catégorie. Le connard de compétition avec jantes en alliage et tout et tout. Le connard expérimenté, celui qui a de la bouteille. Un connard fini... ou presque.
Je n'insulte personne ici. Je ne juge personne. Je délivre la vérité. Je partage mes découvertes.
J'aurais aimé l'éclairer lui aussi. J'aurais aimé lui dire "Vous êtes un connard" car peut-être l'ignorait-il. Une main dans la gueule en option aurait pu lui remettre un peu d'humanité dans sa cervelle d'abruti et lui apprendre le discernement. On peut toujours rêver.
Tenez-vous bien, il s'agissait d'un diplômé, d'un CSP+, d'une blouse blanche, d'un Bac+7, d'un cerveau bien rempli. Tout cela ne met pas à l'abri d'être un connard. Tiens, dans la foulée, décorons-le d'une majuscule, Connard.
Mais ma philosophie, mes engagements, mes croyances et ma bonne éducation m'ont juste fait dire : "Je crois, Monsieur, que vous devenez désagréable". Zen bien sûr. Calme bien sûr. J'aurais voulu quinze secondes, quinze secondes seulement pouvoir m'énerver et lui faire ravaler sa maladresse et sa prétention de la façon la plus primaire qui soit. J'aurais voulu faire s'exprimer mes compétences de karatéka plus que mes qualités d'aïkidoka. J'aurais voulu le renvoyer à ses chères études, sinon les pieds devant mais au moins la gueule par terre.
Je ne l'ai pas fait.
Comme je ne peux me résoudre à me servir des mêmes armes que l'armée des connards, médiocres individus. Car Monsieur n'est pas tout seul, loin s'en faut. Il y a des prétendants et des prétendantes à la majuscule.
Que cette noblesse d'esprit et cette grandeur d'âme soient toutes à mon honneur ne me fait pas toujours du bien. Il y a bien des jours où je mettrais gentillesse et bonne éducation entre parenthèses...
...le temps d'un écart salutaire, le temps de savater quelques chevilles qui enflent et exploser quelques têtes qui gonflent, le temps de rendre monnaie et pièce et qu'on sache de quel bois je suis capable de me chauffer.
Mais l'impossibilité est bonne camarade, elle limite les dégâts. Elle a trop peur que je ne sache pas arrêter le curseur à temps. Je l'en remercie.
"Je suis un non-violent capable d'une rare violence" écrivait un vieil ami.

6 commentaires:

  1. Voilà qui rappelle comme c'est plus difficile d'être civilisé que mal embouché.
    A la fois, beaucoup est dit lorsqu'est évoquée la question de l'Humanité.
    Tout est là, peut-être bien.
    Il est des gens, et parfois j'ai l'impression qu'ils se reproduisent vite, qui ne voient plus qu'ils ont (parfois) d'autres bipèdes en face d'eux.
    Tout est machines, logiciels, climatisation.
    Morne.
    Après coup, les vapeurs passées, repensant au connard (personnellement, je me refuse à la majuscule, c'est trop d'honneur ;-), je les plains souvent, ces "Robocop".

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  2. En passant, notons la trajectoire du recul que permet l'écriture : dans le titre, une heure seulement. Dans le texte, on est passé à 15 secondes. Encore un peu et on avait pas de billet, dis donc ;-)

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  3. J'adore ce billet! A encadrer!
    Je rencontre tellement de ces super méga connards ici que c'en est pathétique...
    Si tu savais ce que je leur fais dans ma tête, (pas par défaut de courage, seulement par non violence)
    Raconte : il a fait quoi celui-là?

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  4. Différence entre barbare et civilisé.
    A l'image des films américains (anciens), le colt, le rapport de force individuel face à face, le bon contre le méchant ... Puis aujourd'hui, cela se règle par avocat interposé pour réparer en espérant un gros pactole.
    De même, la parole donnée, la tape dans la main, l'affront lavé en duel ... Ces règles n'ayant plus cours, c'est la loi et ceux qui la font respecter qui sont sollicités.
    Aujourd'hui, notre société est plus civilisée.
    Toutefois, certains cons, rabattraient leur caquet s'ils risquaient le poing sur la gueule.
    Mais alors, ce serait la loi du plus fort ?
    Le bac+7, n'est il pas le plus fort ?
    Devant un bac-7, à la carrure de déménageur, l'aurait il ramené ?

    Oui, c'est parfois (parfois) dur d'être gentil est bien élevé.

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  5. J'aime vos commentaires.
    mcb, je ne peux pas en dire plus sur la place publique ;-) et ça n'a pas d'intérêt particulier, c'est ce que chacun peut faire coller à la situation qui me semble intéressant.

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  6. En tout cas, pour qu'il réussisse à te faire sortir de tes gonds, il doit avoir la palme d'or!
    Ce matin, 4 connards se baignant hurlent comme des veaux, (tu vas la fermer ta grande...)!! Ils m'ont coupé l'envie d'aller me baigner dis donc!
    J'espère qu'ils ne vont pas rester trop longtemps, j'aimerais bien en profiter tout de même!
    Et ils recommencent....

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