dimanche 8 août 2010

Ma journée au parc des princes

Ils sont entrés dans ce monde avec l'avidité des gens pressés de tout expérimenter. Enfin, presque tout. Pas trop ce qui fiche les jetons, quand même. Pas trop les jetons, disons. Invisible barrière entre ce que l'on ose et ce que l'on n'ose pas tout à fait.
Le voyage en voiture vers le paradis du jour fut l'occasion d'ultimes répétitions, plan en main. Il est des sources intarissables. Manger la vie prend du sens. Elle s'abreuve de cette eau-là. Et justement : il a fait un temps magnifique.
Nous irons là, et puis là, et puis là aussi. Celle-là, tu connais ? C'est bien ? Celle-ci, elle fait peur ? L'adrénaline se déguste les yeux brillants. Europa Park nous voilà !
Quelques péripéties routières n'entament pas le moral des troupes juvéniles. Alors l'arrêt de la voiture sur le parking les fait jaillir comme des ressorts. Des cris nous accueillent. Un infernal grand huit semble venir jusqu'à nous pour mieux nous inviter à entrer. Il y a donc des cris, hystériques ou rigolards. La chaleur. Des odeurs. Des gens partout. Nous sommes loin de l'entrée et marcher est déjà au programme. Petits et grands petons se dirigent vers les caisses. Les billets achetés à la maison récalcitrent du fait d'une impression lâche. Le guichetier ne moufte pas et finalement ce sera grains de sésame, un par un, et un et deux et trois. Des Toiletten nous tendent les cuvettes à quelques encablures de là. Les fauves sont plus prêts à bondir que jamais mais leurs yeux s'écarquillent et l'alentour devient terre à abourer. Mais par quoi commencer ? Ou aller ? Faire quelle attraction d'abord ? Avec qui ?
Nous faisons deux groupes, les "grands" et les "petits". Les "rapides / sensations fortes" et les "tranquilles". Quelques répétitions précèdent le coup d'envoi et au gong, les deux gars de douze ans dans leurs maillots de foot du FC Barcelonne sont déjà cent mètres devant. Ils cavalent. Deux ombres qui se fraient un chemin dans le dense de la foule. Deux minutes après, ils reviennent penauds, crient y'a une heure d'attente, on va en faire une autre. Déconfits, ils resurgissent quelques minutes après. Une heure aussi !
Une réunion s'improvise, sur le comment gérer la journée, comment ne pas la passer à zapper avec le risque de rentrer bredouille le soir. Le métier rentre. Une démocratie participative s'improvise et s'organise. Le périple ne commencera pas par la France mais par la Suisse. Un coup de bobsleigh. Apprentissage de la queue. 45 minutes quand même. Puis on s'élance. On ressort tous avec des sourires. On a fait les idiots dans la file.
Retour en France ensuite. On dribble entre les pattes d'une foule étonnamment tranquille quoi que dense. Les arbres et les divers pavillons apportent l'ombre nécessaire. On est bien. Les gars du FCB continuent à jouer les éclaireurs. Devant l'Eurosat, une jeune fille déclare forfait, les autres sont partants, on se retrouve elle et moi en Hollande, dans l'univers des Pirates. C'est beau ! Un peu de féminité dans cette journée de brutes. Qui se poursuivra ainsi, à mesure que les pays d'Europe se visitent.
Nous voilà en Autriche, en Espagne, en Grêce, en Islande, de nouveau en France, un peu au Portugal, en Scandinavie. Les attractions d'eau sont prisées.
De leur côté, les mamans et les plus petits ont fait groupe à part. Des horaires jonction sont organisés, pour qu'on puisse se voir quand même un peu. Partager. Les yeux brillent chez les plus jeunes, fatiguent chez les plus anciens. Le manque de sommeil de quelques uns de ces derniers creuse quelques sillons sur les visages. Les jambes cavalent toujours turbo chez les uns, se font moins vives chez les autres. Une aire ombragée où des canapés accueillent le siesteux pourrait recueillir des suffrages mais vite, vite, la suite.
Montagnes russes, canyon, chaises volantes, Atlantide, dinosaures, jeux d'eaux, une glace, deux frites...
21 h. On s'en va. La perspective de se cogner deux heures de route n'emballe pas les vieux totalement rincés. Les plus jeunes commencent le debriefing. Ils finiront par s'effondrer vers 22 h 30, un sandwich rapide et insipide ayant vaguement colmaté un creux.

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