Une apparence un peu légère, des blagues à cent balles déblatérées parfois comme des tirs de mitraillettes, autant de protections invisibles.
Un air de légèreté, comme un masque.
Au bout du deuxième ou troisième soir, au détour d'une conversation anodine, quelques mots qui tombent, presque invisibles, comme noyés dans le déluge et bien au sec néanmoins.
Ô moi, je suis l'accident de parcours.
Une phrase avant, une phrase après, l'air de ne pas y toucher. Personne ne semble avoir entendu, à moins que chacun ait fait mine de ne pas noter. Il y a parfois comme cela des pudeurs collectives.
Quelques mots qui ne disent pas toute une vie, mais qui expliquent un parcours. Un chemin. Une énergie. Un cap. Une péninsule. Une boussole ?
Voilà un type qui s'attaque à ses presque 60 ans. Il est jovial, serviable, collectif et il devient soudain attendrissant. Toute une existence pour démontrer que non, il n'y a pas d'erreur de parcours. Il a fait son chemin, multiplié les boulots, connu plusieurs femmes et maintenant, ses enfants ont leur vie.
"Toute une existence pour démontrer que non". Oui, mais en même temps, cela n'aura pas suffit puisque il répète la phrase. Et au présent.
RépondreSupprimerDu pas digéré.C'est dommage.
Oui, en même temps...
RépondreSupprimerL'indigeste est-il digérable ?
Ah! Bonne question!
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