J'ai fermé les yeux. Laissé la musique m'envahir. Le son me traverser de part en part. Pied sautillant.
Je les ai rouverts. J'ai regardé la salle, le public. Il y avait de l'attention. Des sourires sur les lèvres. Il y avait de la sueur. Des lumières chaudes. Du présent intense, du futur souriant, du passé mémoire. Quelle est belle cette salle ! A la fin des morceaux, les mains frappaient dense.
Je les ai fermés à nouveau.
Je les ai rouverts. J'ai regardé ces quatre types, sur scène, qui penché sur sa contrebasse, qui les doigts sur le piano, qui les baguettes alertes, qui le chant les mains levées au ciel. Des géants.
Je les ai fermés à nouveau.
Je les ai rouverts. Enveloppant d'un regard cet univers qui avait déboulé là un soir de semaine. Eclairé de rouge, de jaune, d'un peu de bleu. Chaud, chaleureux.
Je les ai laissés ouverts. Fasciné, une fois encore, une fois de plus, par la capacité d'un concert à vous faire voyager. Magie. Par moments, j'avais le coeur qui battait chamade. A d'autres, sourire aux lèvres. Comme de la chaleur qui vous arriverait de partout, qui se donnerait, qui se transmettrait. Faites passer. Je donne, tu donnes, je prends, tu prends.
Qui oserait parler commerce ?
Je les ai laissés ouverts. Epaté par ces musiciens et par leur dextérité, la technique dépassée, ici au service d'un partage. Entre eux, avec nous, entre nous, avec eux.
Et alors j'ai repensé à Bashung.
Deux ans avant, presque jour pour jour.
J'ai repensé à cette immense émotion qui nous étreignaient, lui, et nous, les 3 000 devant lui. On était au-delà de la maladie, au-delà de la musique, au-delà d'une simple soirée.
J'ai refermé les yeux.
Je les ai rouverts.
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