vendredi 1 octobre 2010

Perversités en hexagone

Deux reportages édifiants sur France 2 et Envoyé spécial.
Deux sujets différents et une étonnante convergence.
Tout d'abord, le "made in France". Des règles joyeusement contournées. Un état qui n'a pas les moyens de contrôler. Des entreprises qui, pour rester "compétitives", fabriquent des parties de produits ici, en importent de là, etc. Au final, cette sensation : on le comprend, ce patron qui dans un premier temps fait croire que tout est fait en France, et qui ensuite explique que certaines choses en fait viennent d'ailleurs. On le comprend économiquement. Mais on ne l'envie pas. Obligé de planquer des cartons parce que des caméras arrivent, c'est pas super. Au final bis, cette autre sensation : tout est dit lorsque Agnès B, créatrice de fringues, qui fait quasiment tout en France, explique qu'elle n'a pas envie de participer du chômage. Et que son choix, elle le porte comme une valeur.
Valeur ? Le mot rebondit curieusement avec le deuxième reportage. Là, l'enquête évoque France Telecom et la vague de suicides. On est vite écoeuré par ce que l'on apprend. Ecoeuré par un "système" qui, étant en guerre, se proclamant comme tel, décide qu'il y aura de la casse. S'organise en conséquence. Forme ses cadres intermédiaires. Repère les "faibles". On est frappé par la froideur chirurgicale du projet. La brutalité des méthodes. Le règne violent du "fait accompli". Les exemples se multiplient. Les gens ne sont plus des gens. L'humain n'est plus humain.
Lorsque j'ai éteint la télévision, je me suis dit que ces deux sujets résumaient bien les insupportables paradoxes de l'époque. La violence morale. Au fond, c'est bien d'arnaque dont il est question. De mensonges. De vérités cachées. De combines aux frontières de la légalité. Au point qu'on s'interroge sur les lois. Sont-elles
bien faites ? Au point qu'on s'interroge sur le service public : pourquoi n'a-t-il pas là un rôle plus affirmé de régulation, de contrôle, de sanctions ? Délinquance autorisée. Comment avoir confiance ? Comment faire confiance ?
Comme tout cela manque de courage, de dignité, et comme tout cela est pervers.

1 commentaire:

  1. http://eco.rue89.com/2010/10/01/stage-france-telecom-courbe-du-deuil-et-casse-du-salarie-169002

    PS : vu par ailleurs sur la fin un reportage sur France 4 où il était question des agriculteurs. Poignant. Corde sensible là aussi. Une phrase mille fois entendue pourtant me cause cette fois. "Va-t-on vers une France sans paysans, après une France sans industrie" demande le journaliste.

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