lundi 13 septembre 2010

Noire la boite

On ne mesure jamais tout à fait le temps qui passe et qui entretient, voire creuse le poids de la souffrance. On ne soupçonne pas cette usure invisible. Elle existe, pourtant. J'imagine que les exemples ne manquent pas.
L'autre jour, le site l'annuel des idées, qui a pour (bonne) habitude de faire de chaque jour une journée dédiée, a décrété que le dimanche 12 septembre, lendemain de ce que l'on sait, serait officiellement la journée des boites noires. Drôle d'idée ? Pas tant que ça. Je ne prétends pas que nous avons tous en nous une histoire de boite noire, mais en "jouant le jeu" de cette journée, je me suis rendu compte que sans doute que si.
C'est quoi, vous, votre idée boite noire ?
La mienne est de n'avoir pas souhaité, en ce lendemain de ce que l'on sait, d'y aller de quelques crédos bien pensants et mal dosés. Je n'aime pas plus ces gens qui jettent des avions contre des tours que ces gens qui brûlent des livres sacrés. Je n'aime pas plus sentir que l'intégrisme monte de toutes parts. Les intégrismes.
La journée des boites noires m'a conduit à penser très fort aux victimes de crash style celui du Mont Saint-Odile, ou de Charm El Cheick.

Pourquoi cela ?
Parce que le premier est connu pour, des années plus tard, n'avoir pas été solutionné. Je veux dire, des responsabilités n'ont pas été établies. Les jugements succèdent aux jugements. Impuissance de la justice ? Ou "jeux" d'avocats et procédures tellement lourdes ?
Quant au second, en date de janvier 2004, il suit le même chemin. Et cela me touche, parce que des gens de ma famille ont été concernés de près. Ils continuent de souffrir. Ils souffrent autant de la perte d'être chers que de la vision chaque jour offerte d'une société, mondiale celle-là, qui ne se hâte surtout pas pour conduire l'enquête qui permettrait d'expliquer le pourquoi du crash.
Je n'aime pas cet abandon là. Je n'aime pas cette société de l'impunité. Je n'aime pas ces citoyens "abandonnés" non qu'ils croyaient, non qu'ils espéraient, mais incontestablement, ils étaient en droit de ne pas se résigner. Le sort, déjà, avait frappé. Inutile d'en rajouter.
Les boites noires devraient parler. Elles se taisent trop souvent. Surtout quand on a besoin d'elles.

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