Quand la Biélorussie a marqué à la 85ème minute de jeu, je me suis dit : Ô les pauvres.
Curieux mot pour évoquer ces pétés de thunes que sont les footeux.
Ô les pauvres, c'était pour l'âme, le coeur de ces onze types qui récoltent les miettes d'un été calamiteux, qui dégustent la bouche âcre les fruits pourris laissés par quatre ou cinq années d'errance.
Ô les pauvres, c'était pour confirmer qu'effectivement, l'équipe de France de Foot est tombée très, très bas, c'était pour confirmer que oui, ça repart de zéro et que ce chiffre nous colle aux basques. J'arrivais pas, hier soir, à me souvenir de la dernière victoire de l'équipe !
Ca m'a rappelé ma jeunesse. A l'époque, l'équipe de France était faible. Elle gagnait quasi jamais. On s'habituait. On rêvait à des jours meilleurs. On espérait.
Ô les pauvres, c'est une forme de compassion, de patience.
J'ai aimé, hier, l'accueil réservé par le public à cette équipe dont on a bien compris qu'elle n'a plus rien à voir avec sa devancière.
En me disant ô les pauvres, je trouvais que finalement, les sanctions de quelques joueurs jugées ridicules et que moi-même je trouvais débiles ne l'étaient pas tant que ça. Il y a des tronches, on n'a plus envie de les revoir. Elles incarnent du rictus.
C'est mon côté Poulidor. Français, sans doute. Perdre dignement. Avec dans le coeur la petite musique. Perdre dignement, se relever des échecs, pour un jour retrouver les chemins. Des filets, des victoires, des sourires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire