Une grève, c'est pas fait pour être indolore

Ca m'énerve.
A chaque fois, ça m'énerve.
Pas uniquement parce que c'est très parisien, comme regard. Aussi parce que c'est faire le jeu de ceux qui disent ne plus voir les grèves. C'est faire le jeu de ceux qui se délectent d'opposer les gens entre eux.
De quoi s'agit-il ?
De ces titres et de ces angles dans les médias qui, dés qu'il y a une grève, et avec manifestation dans les rues, titrent ainsi (par exemple) : deux TGV sur cinq, pas de RER B.
Je ne conteste pas l'aspect "info pratique". Ni le fait que forcément, des milliers de gens vont être emmerdés. Mais ce bout de la lorgnette là ne me plaît pas. Je n'aime pas ce dont il est porteur.
Car enfin, bien sûr qu'une action quelle qu'elle soit a des conséquences.

Prenez un mariage. Il fait chier tout le monde quand ça sort de l'église ou de la mairie. Si c'est un grand mariage, vous êtes foutu. Concert de klaxons, ralenti dans les rues de la ville.
Prenez un concert, une soirée chez vos voisins. Ca agace plein de gens, ça fait du bruit, y'a des bagnoles partout, etc.
Est-ce qu'en 39-45, les médias gueulaient parce que les obus faisaient des trous et du bruit ? Est-ce qu'en1968, les médias beuglaient que les manifestations obstruaient les rues et tout le toutim ?
On va voir fleurir quoi, ce soir ? Le sondage qui dit que x pour cent des français ceci, les témoignages de travailleurs qui gueulent après ces feignants de gauchistes ?
Je ne crois pas qu'une grève ait pour but de ne pas déranger les gens. Je ne pense que les centrales syndicales se demandent en lançant un appel à mobilisation quel jour sera le mieux pour faire suer un maximum de gens.
Raison garder...