jeudi 3 mai 2012

Ils avaient du répondant

Débat Sarkozy-Hollande: les sujets oubliésJ'ai (tout) regardé le débat. J'ai trouvé ça fort. Parfois chiant, mais fort. Du haut niveau, également sur le plan tactique.
IL n 'était qu'à entendre et voir, après, les mines réjouies dans chaque camp.
D'aucuns trouveront que ce fut pénible, techno, maniaco-chiffrique. C'est sûr. Mais ils ne voulaient pas que soudainement, la marchandise ait changé du tout au tout ;-) Je pense que ce ne pouvait guère se passer autrement.
Je me suis dit que les deux journalistes auraient juste pu se relayer tellement les deux protagonistes se parlaient entre eux sans qu'il y ait besoin de quoi que ce soit. Disons que les uns contaient les poings, les autres comptaient les points.
Je me suis dit que le candidat (de gauche) se débrouillait bien et qu'il n'était pas "explosé" comme annoncé par le candidat (de droite) qui lui aussi, dans son style, se débrouillait bien... L'aplomb pour éviter le plomb.
Je me suis dit que le candidat (de droite) faisait finalement moins président que le candidat (de gauche), et que cela, c'était une info quand même.
Je me suis dit que le candidat (de gauche) et le candidat (de droite) prenaient chacun des risques, l'un annonçant, l'autre répondant, l'un et l'autre faisant le funambule, garder ses voix, en attirer d'autres.
J'ai aimé cet échange en ce qu'il a confirmé que deux visions de la France se sont affrontées. Dites. Opposées.
Je ne suis pas certain que chez soi, chacun aura pu voir ce qui le concerne, mais sur les grandes tendances, ce devrait être plus clair.
J'aime l'idée que chacun a le choix.

11 commentaires:

  1. L'avant débat valait son pesant de cacahuètes.
    L'après-débat est impressionnant aussi !
    Quel ballet !

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  2. Oui. Plus on en parle et plus la victoire s'amplifie. Marrant. Comme un mouvement de foule. Les gens aiment aller du côté du vent.
    Un truc incompréhensible pour moi et que je ne peux même pas dire (sauf ici) au risque de passer pour un opposant subjectif : Cette anaphore (maintenant tout le monde connait le mot) de "Moi, Président..." m'est apparue parfaitement ridicule, tant au niveau littéraire, qu'au niveau de la communication. Je pense qu'un jour, quelque communicant, quelque psychologue ou quelque spécialiste du langage nous le dira... quand il pourra le dire.

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    1. Je sens la perche tendue...
      Je dirais que ce n'est pas la forme qui a fonctionné avec cet anaphore mais ce qui s'en dégageait. Il y avait soudainement de l'émotion dans un univers cérébral et comme une respiration alors, une poésie.
      Les "fermés" seront bien sûr passés à côté...
      Je pense que ce moment a touché, tout simplement.
      C'était "ma déclaration" et à ce moment-là, après tout ce qui avait précédé...

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  3. Justement, il n'y avait pas du tout de tripes, d'incarnation. C'était puéril. C'est ça que tu appelles "fermé" ? D'autant que certaines phrases étaient négatives et attaquait l'adversaire par la bande. Transactions dissimulées en psychologie. Le degré zéro de la com.
    Bon, laissons faire l'histoire.

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    1. Non, ce que j'appelle "fermé", c'est une réaction genre ton commentaire.

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    2. C'est ce que je voulais dire. Donc, quand on analyse autrement dans une période d'euphorie généralisée, on est fermé ;-) En fait, c'est la semaine prochaine que ça va être coton. Le moindre mec qui osera ne pas s’enivrer avec la foule risquera l'échafaud ou au minimum l'ostracisme qu'on réserve aux pisses-froid dans ces moments-là.

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    3. Tu m'inquiètes, Claudio.
      L'euphorie généralisée ?
      Oserais-je te suggérer un peu de "recul" ?
      Je crois qu'on peut analyser autrement et reconnaître certaines choses. Notamment que ce passage était fort. Joué, sans doute. Préparé, évidemment. Mais fort.
      Je suis le premier à ne supporter pas NS et son aplomb phénomènal, ses mensonges, sa violence, je n'écris pas pour autant que c'est un taré de la boule puante ou ce genre de choses. Il est là. Il existe. C'est son droit. Et si j'estime que son talent est à mes yeux dangereux, je n'ai pour autant pas besoin de taper sur sa gueule pour le penser ni besoin de tout trouver nul ce qu'il fait et dit.
      J'ai l'impression que ton choix "sain" ne te remplit pas de bonheur.
      Ou alors tu es en croisade, essayant de nous convaincre avec passion que tous ceux qui s'apprêtent à voter FH sont des imbéciles ?

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  4. Décidément tu me lis mal. Je suis parfaitement serein et je n'analysais qu'un passage avec recul justement. Techniquement parlant, ce n'était pas un passage "fort". Grossier au niveau com. Efficace pour les déjà-convaincus.
    Comme ni l'un ni l'autre ne sont mes candidats, je peux être objectif.
    Je n'ai rien contre les électeurs de Hollande. Mais alors rien du tout. J'ai déjà expliqué la démarche qui a déclenché mon choix. Elle n'est en rien partisane. Il manquerait plus que je sois partisan de Sarkozy ! On ne peut pas me faire ce procès.

    En fait, si je suis mal compris, je crois, c'est que très souvent les gens fonctionnent encore en rapport de force, en compétition, en esprit partisan. Surtout dans les périodes "chaudes". Alors quand quelqu'un se permet d'avoir des opinions, des arguments et des choix froids, on le croit opposant. Je suis juste hors-compétition.
    Je ne compte pas sur un bulletin de vote pour me "remplir de bonheur". J'ai choisi la sagesse et la tempérance en même temps qu'une mission au quotidien, sans fanfaronnades.
    Pour quelqu'un qui serait "en croisade" je me trouve bien discret. Je ne suis qu'en partage et en échange tranquille.
    Donc, ne t'inquiètes pas, ça m’inquiéterais ;-)

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    1. Ben je m'inquiète quand même, notamment du décalage entre ce qu'expriment tes commentaires et l'explication que tu en donnes.
      Mais on va dire que je suis partisan, à chaud, dans le rapport de force, en compétition et que je lis mal ;-)

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  5. Je ne dis pas cela. Je dis seulement que ce décalage n'est peut-être que ce que ton cadre de référence te dicte.
    Tiens regarde ce que me répond un ami sur mes arguments concernant mon choix de vote (le billet d'hier). L'ami est plutôt proche de Mélenchon : "Je viens de lire ce que tu as écrit dessous. Ta liste d'arguments est très proche de la mienne, et je vais voter François Hollande pour éliminer Sarkozy... Ah les mystères de la politique... Ah les mystères de la France."
    C'est donc affaire d'interprétation.

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