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mardi 27 décembre 2011

Le mélange des genres

Chez nous, cette année, les fêtes ont été placées sous le signe de l'intergénérationnel, comme on dit aujourd'hui. Cela n'avait pas coulé de source l'an dernier et je n'avais pas aimé. Du tout. Souvenir assez flippant de jeunes entre eux dans une pièces chacun devant son écran et d'anciens entre eux dans une pièce à jouer les pas si anciens que cela.
On a donc fait des tablées communes, cette année. Et aussi pris des temps pour  jouer ensemble. Plus de temps, disons. Avec l'envie comme moteur et pas seulement l'obligation.
J'ai beaucoup apprécié cela, lisant dans les yeux des uns et des autres une même lueur, finalement, quelque chose de l'ordre du plaisir communautaire. D'un ensemble pas si désuet que cela, dont on se prive peut-être trop.
Les anciens sont moins restés à cuire dans leur jus à ressasser le monde tel qu'il ne va pas très bien. Nous parlâmes prochaines élections, bien sûr ; société de consommation ; devenir de la planète. Mais ce furent quelques bribes disséminées ça et là, entre le canard et le chevreuil, l'entrée et le dessert.
Les plus jeunes sont moins restés rivés à leurs écrans, et s'ils n'ont bien sûr pas manqué d'en profiter quelques instants, ils sont restés dans le cercle, le recherchant même parfois.
Les jeunes ont eu finalement moins de difficultés à se faire à cette donne que quelques anciens, limite bousculés dans leurs retranchements. Étonnants vases communicants. Ça a également moins picolé, moins mangé, comme si les petites causes créant les grands effets, il était moins nécessaire de planquer et plus logique de vivre le moment.
Un moment qui n'a pas été avalé par la cérémonie des cadeaux. Pour le coup, moi qui suis un adepte de la hotte qui s'ouvre à minuit pile et en attendant, on fait piaffer la jeunesse, j'ai acté que c'était finalement bien plus humain d'ouvrir la hotte plus tôt, suivant en cela à la lettre les préconisations des mamans. Ce que l'on perd d'un côté, on le gagne de l'autre. Le cadeau n'est plus le but ultime de la soirée mais un des éléments. Et en ces temps consuméristes outranciers, c'est aussi une manière de résister à l'envahisseur. Tout simplement.

dimanche 11 décembre 2011

Plaisir d'offrir

C'est de saison, n'est-ce pas ?
Avec décembre arrivent les traditionnelles questions relatives aux cadeaux. Quoi offrir ? Et à qui ?
Je précise d'emblée que j'aime, ces questions-là, et que d'ailleurs, je n'attends pas la seule période de Noël pour me la poser.
Mais on ne peut nier qu'elle prend un sacré volume en cette période.
Passons si vous le voulez bien sur cette frénésie mercantile orchestrée. Là n'est pas le sujet.
J'ai dans Psychologies Magazine un article intéressant, sur le sujet. On peut le trouver en cliquant ici.
J'ai notamment bien aimé cette idée : les cadeaux ont une âme.
Personnellement, j'aime faire des cadeaux.
Et peut-être surtout y penser.
Par opposition, évidemment, j'ai horreur du cadeau bâclé. Du machin qu'on refile. Sans âme, justement. Et de ce point de vue, je dirais que je fais partie de ceux qui n'aiment guère la manière dont au fil des années, la période des fêtes et des cadeaux a évolué, de ce point de vue là.
Les fêtes de fin d'année, c'est sûr, sont devenues pour l'homo capitalisme, un temps important où presque le cadeau est devenu un devoir. Un impératif. Les sollicitations ne manquent pas. Il n'est qu'à voir le nombre de courriels que l'on reçoit dans cette période, tous plus incitatifs les uns que les autres. Sans parler des yeux des enfants, qui brillent devant vitrines et catalogues. Ils savent. Que des portes vont s'ouvrir. Que des cadeaux vont tomber. Nous pensions du ciel. Ils savent que c'est du porte-monnaie.
Je n'aime pas quand les gens ne réfléchissent pas au cadeau qu'ils vont faire, demandant des listes, dans lesquelles ils puiseront. S'impliquent pas. Je n'aime pas les cadeaux qui ne ressemblent finalement ni à celui qui offre, ni à celui qui reçoit. Je pense souvent à tout ce fric qui est bazardé dans le vide, me disant qu'à tout choisir, je préférerais qu'il n'y ait pas de cadeau, parfois. Un morceau de pain suffirait. Un sourire. Un baiser. Mais ce n'est pas trop dans les us et coutumes. Et je ne parle pas de la bouffe, qui s'amoncelle sur les tables, parfois jusqu'à la crise de foie potentielle.
Pourtant...
Laisser le projet germer, utiliser quelques virages, faire son chemin.Y'a du sourire, là-dedans. Du chaud. De l'impatience, parfois.
J'aime l'idée que le cadeau est une rencontre, une passerelle, entre soi et l'autre. J'aime penser à l'autre, ce qu'il aime, ce qu'il représente pour moi, ce que je j'ai envie de lui donner, de partager avec lui.
C'est que le risque est sympa, aussi, dans le cadeau. On peut en effet se louper, ça peut ne pas plaire. Et c'est ça qui est bon. Ca qui n'a finalement pas de prix.

mercredi 7 décembre 2011

L'ado, le portable, le rite de passage ?

Le siège dure maintenant depuis quelques mois.
A 13 ans bientôt 14, on veut faire comme la majorité des copains.
On veut avoir un portable.
La période des fêtes est de ce point de vue, côté ado, un excellent moment pour déposer les revendications.
Côté parents, le débat n'est ni aisé ni inutile.
Le réflexe, pour ce qui me concerne, c'est de la jouer tranquillement vieux schnock un brin inquiet par la chose. Et de dire non, pas de portable. Trop tôt, pas de besoin particulier. On verra plus tard. Pas du bottage en touche à la légère, plutôt la conviction que ce n'est pas le moment.
Ce n'est d'ailleurs pas une question de thunes.
Mais l'autre jour, ma branche vacille.
Une lecture met un coin dans le tronc, si je puis dire. Donne au débat et au portable une autre dimension.Car   voilà que le portable est aussi symbole.
J'apprends notamment que 49 % des 12-13 ans ont un portable, 76 % des 14-15 ans et 95 % des 16-17 ans (enquête TNS-Sofres pour l’Union nationale des associations familiales [Unaf], 2009). Fichtre !
Refuser le portable, c'est aussi ne pas prendre en compte ce qui pourrait fort bien ressembler à un nouveau rite de passage.
Je me souviens de la première fois où j'ai le droit de goûter du vin.
Je me souviens de mes communions.
Moi qui trouve que notre monde moderne n'en produit plus, des rites de passage, à force d'avoir éradiqué les précédents, je me retrouve face à l'un d'eux que je n'ai pas vu venir.
Aussi je dépose ici ce débat.
Le portable, l'ado. Quelle est votre position là-dessus ?

En savoir plus ? Un dossier à télécharger ici.

lundi 5 décembre 2011

La jeune fille qui veut le journal d'Anne Franck



C'est pause cigarette au boulot. La collègue  évoque sa nièce. Laquelle a douze ans. Elle raconte comment ce week-end, il fut question des cadeaux de Noël et comment la jeune fille la scotcha en disant qu'elle avait envie d'avoir un livre.
Et pas n'importe quel livre.
Le journal d'Anne Franck.
Voilà qui presque fait plaisir, non ? Notre "jeunesse" comme on dit maintenant dans les médias ne rêverait donc pas uniquement de portables, trucs écrans, bidules vidéo ?
Fichtre !
Cool !
Voilà qui en tout cas fut l'occasion d'évoquer dans la foulée ces livres à l'école étudiés et qui, quelques années après, parfois bien tassées les années, nous ont marqués. Nous marquent encore. Indélébiles.
Et si on jouait ? A nous dire quels bouquins scolaires nous ont marqué à vie ? Bel héritage :-)

samedi 29 octobre 2011

Chat ira!

Alors voilà, il y a les POUR, il y a les CONTRE.
Je serais tenté de dire (tout à fait égoïstement) que j’aime les longues journées d’été même si je souffre( environ une semaine ) du changement d’heure du printemps.
A l’automne, je n’aime pas sortir (d’un coup !) du travail dans la nuit.
Pour le reste, je vous renvoie à plus sérieux ici:
http://www.spiritsoleil.com/actualite/societe/heure_ete_hiver.htm
Ainsi Maryvonne Bauer nous rappelle les effets du manque de sommeil chez les adultes. "En 30 ans les Français ont perdu une heure et demie de sommeil favorisant la consommation de psychotropes, dont les Français sont champions" affirme-t-elle.

Dans l’immédiat – demain donc- nous aurons une heure de plus, à dormir ou  lire ou  courir…
Et pour le bien être, voilà qui peut remplacer nos chères « pilules à bonheur »  anxiolytiques
, somnifères et autres antidépresseurs : la RONROTHERAPIE !
PhotosLP Fallot

Le chat émet sur une fréquence « basse » bien connue des musiciens.
« Le ronronnement utilise le même chemin dans le cerveau, à travers le circuit hippocampe-amygdale, une structure étroitement liée au déclenchement de la peur, indique Jean-Yves Gauchet. Écouter ce doux bruit entraîne une production de sérotonine, l’“hormone du bonheur”, impliquée dans la qualité de notre sommeil et de notre humeur. »
(Cité dans Psychologie magazine)
http://www.psychologies.com/Therapies/Developpement-personnel/Epanouissement/Articles-et-Dossiers/Le-chat-un-therapeute-au-poil
Caressez donc vos chats et …à toute à l’heure !

Illustration : Les chats de la Pointe courte à Sète (pensée pour Georges).
http://www.louispaulfallot.fr/archive/2011/10/29/georges-brassens.html
Et ici, chez Karinne, d'autres "pattes de velours":
http://fenetresurreves.canalblog.com/archives/2011/10/27/22438728.html

vendredi 28 octobre 2011

Ils vibrent ces projets morts ou pas nés

Nous avons tous des projets morts. Des qui n'ont pas fait long feu. Ou des qui n'ont même jamais vu le jour.
L'autre jour, j'en évoquais un avec un collègue.
Je me suis fait la remarque ce jour-là que ces projets, bien souvent, on n'en parlait pas.
Ou peu.
Comme si on n'osait pas.
Comme si... autre chose. Une culpabilité, un peu de honte, que sais-je encore.
C'est couillon, je trouve. Qu'on n'en parle pas plus. Ils disent tellement de choses ces projets, ces idées. Car nés et vite trucidés, pas nés, avortés pour un tas de raisons, bonnes ou mauvaises, ils sont souvent intéressantes.
Porteurs de contenu. Parfois d'utopies sympa. Parfois de prolongements, ceci faisant naître cela.
On ne pond pas sans raisons !
D'où l'idée de ce billet.
Un billet participatif évidemment.
Et si nous nous racontions nos projets morts ou pas nés ? Et si on en parlait ?



mercredi 19 octobre 2011

Impressions Tunisiennes 6/6


"A vous donner des ailes"
J'ai couru 1h 50 sur un parcours calme et agréable un dimanche matin. La montée solitaire devant l'interminable façade du Palais Présidentiel avait de l'allure. Quelques policiers, des militaires et des gardiens en civil me regardent curieux mais sans insistance. Tout va bien. Je pense à la copie de mon passeport qui transpire sous ma casquette.

J'ai assisté à un meeting politique, celui du Pôle Démocratique Moderniste (PDM). Beaucoup de monde. Une moyenne d'âge à vous donner des ailes, de l'espoir et de l'énergie. Des styles très européannisés, des looks d'artistes et d'étudiants. L'ambiance chaleureuse, fraternelle et enthousiaste est au rendez-vous. Je n'ai rien compris aux discours et pas seulement à cause de mon ignorance de la langue mais aussi parce que la sono est déplorable. Le sens de l'organisation m'a fait dire moqueur que révolution ou pas, démocratique ou pas, moderne ou pas, l'organisation reste "à la tunisienne". Le reste est sympathique : Musique, hymne, hommage aux morts de la Révolution, slogans, tee-shirts et drapeaux. Du classique pour les habitués de la démocratie. Un vrai changement pour les néo-démocrates. L'expérience est très rafraichissante.

Dans moins d'une semaine les élections auront lieu. On sent l'effervescence et l'incertitude. On capte une conversation qui nous fait croire au grand soir et à la maturité politique. Puis une autre, qui nous prévoit le chaos et met au clair l'ignorance et les freins culturels. On balance au gré des discours entre espoir et effroi. On découvre des nuances, des surprises et des anachronismes. Une famille entière de religieux très fervents combat les thèses du parti islamique. Certains n'ont pas encore choisi entre deux extrêmes pourtant opposées. D'autres savent qu'ils vont aller voter et rien de plus. Quelques uns redoutent des affrontements dans les bureaux de vote.
L'impression d'attente des premiers jours fait place à une pression et à une impatience.
L'arc est bandé. On lâchera la corde d'un coup, dimanche. Mais vers quelle cible enverra-t-il la Tunisie ?

Impressions Tunisiennes 5/6


La Tunisie prend l'eau
Tiens ! La pluie ! Comme un rideau. Un éteignoir, peut-être. Elle semble s'installer. A la voir, on ne l'imagine pas s'arrêter un jour. On a tiré la couverture sur un pays, comme un signe prémonitoire. On a voilé la vie. La barbe !
La Tunisie prend l'eau. Comme avant, les routes s'inondent en très peu de temps. Les égouts n'évacuent pas les fortes pluies. Ce qui était défectueux est devenu catastrophique faute d'entretien et de rigueur. Les bras étaient lents, ils sont désormais las.
Les rues sont presque canaux sans profondeur. Quelques aménagements individuels permettent de passer une porte cochère ou d'entrer dans un commerce. Des pointillés de pavés me transforment en acrobate danseur, une planche me salue en basculant. C'est Venise dans la boue.
Rien d'apocalyptique, mais le sentiment d'un pays qui va à vau l'eau. Le ciel gris redouble de larmes comme pour bien justifier le chagrin.

Une radio, dite ouverte, diffuse une interview de Leïla Toubel que je ne connais pas (j'apprendrai plus tard qu'il s'agit d'une comédienne). Son discours accroche mon oreille, puis mon bras, puis mes jambes qui s'approchent de l'appareil. Se servant d'un sujet culturel, elle transforme son propos en coup de gueule politique. Militante de la démocratie sans concessions, sa parole forte et limpide, le fond structuré et argumenté, font plaisir à entendre. Une passionaria qui fait venir le soleil à la fenêtre. Quelle puissance ! Quelle force de conviction. Leïla a arrêté la pluie.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 4/6


Nervosité ambiante
L'OMS aurait constaté qu'un Tunisien sur deux avait des troubles pathologiques liés à la dépression et à l'angoisse. Je veux bien le croire. Rien ne semble posé. Même pas ceux qui le dénoncent. La critique du voisin est systématique et les mouvements sont hachés, pressés, pulsionnels. Une forte dispute entre boulanger et boulangère dès 8 heures du matin m'a confirmé le niveau de nervosité ambiant. J'ai pu acheter mon pain, payer, partir, saluer, sans que l'altercation ne perde de son intensité. Ma présence n'avait rien changé.
Je constate que le nombre d'appels à la prière émanant de la mosquée a augmenté. Auparavant, on se contentait de deux appels par jour. Désormais, les cinq prières sont appelées. Sauf erreur, j'ai l'impression qu'il ne s'agit plus seulement d'appel, mais de prière entière qui arrose la ville. Un signal ?

Voilà c'est fait. J'ai fini par tomber pendant une course. Le trottoir semblait pourtant plus propre que les autres. J'ai évité la grosse branche mais j'ai buté sur une autre, plus sournoise. J'ai roulé sur la route. Coude, genou et mollet droits ont goûté du goudron. Le bitume tunisien fait mal. Le gros camion de chantier n'a pas eu à m'éviter, mais ce n'était pas loin.

Sidi Bou Saïd chasse les mouches, désertée par les touristes. Puis, retour à Tunis où, vu le nombre de militaires et de policiers, il se passe quelque chose. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agit d'une réplique des incidents du début de la semaine suite à la programmation du film "Persepolis" jugé blasphématoire par les salafistes.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 3/6


"C'est la démocratie !"
45 minutes de course ce matin et j'ai changé de parcours. J'ai grandement bien fait. J'ai bien croisé quelques trous d'égouts mais rien de bien méchant. On les avait sans doute placés là pour tester mon attention. La plus grande partie du parcours était parfaitement sécurisée car j'ai couru le long de routes en travaux. Les flèches automobiles sur la nouvelle route et la cible coureur sur l'ancienne. Chacun à sa place.

La traversée de la ville de Tunis offre peu de changements. Des touristes rares, des commerçants résignés qui hèlent le chaland plus par réflexe que par conviction et quelques véhicules blindés encerclés par des centaines de mètres de rouleaux de fil barbelé. Rien de plus. Tunis, dans la photographie qu'elle m'offre à cet instant, est quasiment la même. La place du 7 novembre s'est transformée en place du 14 janvier. C'est peut-être symbolique, mais c'est sans importance. En vérité, cela m'apparait même ridicule. Les artisans continuent à travailler. Leurs ateliers grouillent de mouvement, l'accueil légendaire n'a pas subi de révolution et c'est tant mieux. La seule différence est qu'il nous faut faire le premier pas quand l'hôte le faisait spontanément avant.
Pour se frotter un peu plus à la réalité, "la vraie vie" disent certains, nous décidons de prendre le train plutôt que le taxi, afin de rejoindre La Marsa, ville balnéaire dans la banlieue nord de la capitale, considérée plus huppée. Les wagons dignes des pays les plus sous-développés entassent des résignés dignes des métros les plus occidentalisés. Le laisser-aller est visible, flagrant. Fenêtres bancales, rouille, morceaux de ferraille saillants, tension. L'atmosphère colorée et conviviale que j'ai connu jadis a laissé place à la crasse au sens sale comme au sens figuré. Des dizaines de jeunes gens, censés être sur le chemin du lycée, bravent la vie sur le chemin de la mort : portières ouvertes, ils défient les lois de la physique, se penchant, se lâchant, sortant, criant. Certains s'installent entre les wagons, d'autres s'accrochent aux fenêtres. L'ambiance est tendue. Il y a peu, l'autorité d'un adulte aurait remis de l'ordre en cinq secondes. Aujourd'hui, les rares qui osent intervenir se font rabrouer avec agressivité par des gamins de quinze ans semblant sous emprise. Ils sont nerveux, leurs mains tapent, bougent, frappent sur tout et n'importe quoi. C'est la débandade ! Aucune autorité officielle (contrôleur, policier...) ne fera d'apparition pendant le voyage. Le plus costaud des excités ira jusqu'à asséner un puissant coup de poing sur la porte séparant deux wagons. Il la fracassa et en profita pour fracasser sa main. Il repartit fier de lui, main en sang et laissa sur la porte une cassure ressemblant au logo de la Compagnie locale de gaz et d'électricité. J'en souris...
On m'expliquera plus tard que leur compréhension du mot "démocratie" avait quelques ratés au démarrage. Car leur réponse est toute faite aux reproches d'incivisme qu'on leur fait : "C'est la démocratie !"
Une inquiétude flotte dans l'air.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 2/6

De la vie en attente
Pour ceux qui me connaissent, ils savent que je ne passe pas mes vacances tunisiennes dans les hôtels ou sur les plages. Je vis au coeur de la population, même s'il s'agit de la banlieue de la capitale et pas de la Tunisie profonde, l'expérience est enrichissante.
Pendant ce séjour, je me dois de continuer ma préparation à mon prochain marathon. Aussi j'ai un programme d'entrainements très précis à effectuer. Nous sommes ici dans un pays ou les joggers sont rares. J'ai pris soin de ne pas porter mes habituels collants de course trop moulants et j'ai fait l'acquisition d'un short ample afin de ne pas provoquer (enfin, c'est ce qu'on m'a recommandé). J'ai pris quelques renseignements et rien ne m'a vraiment permis d'appréhender avec certitude et sérénité mes sorties. Seule l'expérience me renseignera.
Nous sommes donc au premier jour. Je dois courir une heure : J'ai pris soin de m'habiller en orange fluo pour que les Fangio du coin aient une chance de m'éviter. Me voilà parti, les plus vieilles de mes chaussures aux pieds (la suite me confirmera cet excellent choix) un téléphone portable au cas où, une bouteille d'eau et la copie de mon passeport que j'ai glissé sous ma casquette. J'ai décidé d'ignorer les regards pour avancer plus vite. Et je cours avec la plus grande prudence.
C'est dès la cinquième minute que je comprends à quel point j'ai sous-estimé le risque de me faire écraser. Je cours sur le bord de la route face à la circulation comme il se doit. "Ainsi je ferai face au danger" pensé-je. Erreur. La logique varie suivant les latitudes et je n'ai pas mis mon GPS interne à l'heure. Mon bras droit a senti un mouvement soudain. C'est à moins de cinq centimètres qu'est passée une voiture venant de derrière moi. Dieu a envoyé un taré pour me délivrer un message sans doute. "Tu doubleras à vive allure en prenant le plus grand écart et en mordant sur le bas-côté opposé" lui a-t-il ordonné. Je continue avec une vigilance redoublée ; je cours désormais sur des oeufs. Puis, je slalome entre des trous, des détritus en tous genre, des écoliers, des ouvrières sur le chemin de l'usine, des véhicules stoppés au gré des envies n'importe où, des chaises entre route et trottoirs, entre trottoirs et terrasses, entre terrasses et terrains vagues.
Plus j'avance, plus ça devient glauque. Les déchets augmentent et transforment le bord de la route en véritable décharge. Je ne peux plus slalomer, je cours dessus. C'est un parcours du combattant plus qu'une sortie de jogging. Toutes les pollutions se sont donné rendez-vous. La pire est la poussière. Le tableau est tellement surréaliste que cela me fait rire, j'en profite à fond. Encore un peu et je tomberais dans une bouche d'égout ouverte comme un cliché de dessin animé. Cent mètres plus loin, comme une réponse, le trou béant me donne raison. La plaque est à côté, dangereuse et imposante. Dix minutes plus tard, rebelote, une plaque cousine m'invite à plonger sous terre.
Une heure de course pendant laquelle mon esprit aurait dû être une caméra tant j'ai vu de choses extravagantes. Extravagantes mais vivantes. Tellement vivantes. Y'a de la vie... qui semble en attente. Comme si elle grouillait sur place. De la vie en attente dans des starting-blocks et plombée par du fatalisme. La vie retient son souffle.
En enlevant ma casquette j'ai constaté que la photocopie du passeport était trempée. J'ai imaginé mon identité tatouée sur le sommet de mon crâne.
Paradoxe visuel : ça bâtit à tout va, du grand, du beau, du luxueux. Et ça se dégrade à tout va. Dans le même espace, la déconfiture côtoie la construction. Il semble que personne n'y trouve à redire. Cela ressemble à du mouvement sans conviction, du mouvement pour du mouvement.
Dans le passé on pouvait dire que l'anarchie avait trouvé son organisation, son équilibre ou alors que le Tout-Puissant savait ce qu'il faisait. Aujourd'hui, le ressort semble détendu et le désordre s'alimente lui-même, la pente est descendante et seules des échéances dépendant des autres ressemblent à des planches de salut.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 1/6

Ambiance
Octobre 2011. Je reviens dans une Tunisie post-révolution et à deux semaines de nouvelles élections.
A la descente de l'avion rien n'a vraiment changé. Tout au plus une tension palpable, mais peut-être n'est ce que mon appréhension ou mon besoin de constater du changement.
Des regards un peu plus appuyés et plus scrutateurs sur l'occidental mais rien de sûr. De nombreux jeunes hommes semblent errer dans l'aérogare, quelques pièces de monnaie dans la paume gauche, main ouverte vers le ciel, ils les font teinter en les tirant vers le haut, comme ils étireraient un minuscule bandonéon. Ils semblent en quête, à l'affût. Lorsque la pyramide de pièces prend de la hauteur, ils s'approchent du stand d'un opérateur de téléphonie mobile et, je suppose, achètent une recharge.
Dehors, à la station de taxis, c'est le même spectacle qu'auparavant. Rien d'inquiétant. Le folklore habituel, teinté d'un appétit plus vif. Des organisations parallèles bien rôdées traficotent pour happer les meilleurs clients supposés. Ce business semble tout à fait disproportionné. Nous voilà, en cinq secondes, encerclés par une dizaine d'individus. Certains s'emparent de nos bagages, d'autres les suivent, le chef parlemente et un autre en a mandaté deux autres pour aller chercher le taxi idéal pour notre destination. Difficile de s'en dépêtrer. Mais comment cette ruche va-t-elle tirer avantage du prix de la course (environ 6 €) pourtant très exagéré comparé à la norme ? Je n'ose pas leur proposer un devis pour une meilleur Gestion des Ressources Humaines.
La circulation et le sens civique n'ont pas subi de révolution. C'est la même anarchie. Les conversations non plus : Le voisin est toujours mauvais et si l'Autre était meilleur tout irait bien. Comme partout, les chauffeurs de taxi ont des conversations de coiffeurs et le double langage commun. Aucune allusion à la politique pour l'instant et je suis déjà impatient.

Chez les commerçants, il ne manque rien. Tout est bien achalandé. Rien de nouveau. On apprend que le lait pourrait manquer. Quelques petits malins auraient commencé, par opportunisme à stocker afin de revendre si les résultats des élections créaient de l'inquiétude donc de la pénurie. Des traders de supérette, quoi !
Dans la rue, les femmes voilées se sont multipliées considérablement. Sentiraient-elles le vent tourner ? Tout pousse, les voiles, les barbes, les enfants et la taille des écrans plats. Beaucoup d'hommes jeunes et souvent seuls grouillent parmi la foule ; ils semblent marcher sans but et pourtant d'un pas décidé.
Bref, je retrouve une Tunisie plus stressée, plus stressante mais pas chamboulée. Elle retient sa respiration.
(à suivre)

vendredi 8 juillet 2011

LA GACILLY

Une terre sans arbres serait une terre sans vie. La forêt reste l’habitat d’un monde végétal et animal qui représente plus de 50% de la biodiversité. Et ce monde régresse au même rythme que les surfaces boisées. »
C’est extrait de la présentation du festival Photo Peuples & Nature de la Gacilly qui pour sa 8ème édition rend « un hommage particulier aux forêts du monde et aux peuples qui y vivent. »
J’ai pu enfin voir ce festival l’été dernier, un vrai bonheur.
…A l’image du nombre de Notes que j’ai consacré à cette exposition.


Si ce n’était si loin, j’y serais bien retourné cette année. Je ne saurais que trop conseiller ce magnifique lieu d’exposition à celles et ceux qui se rendront en Bretagne cette année.
Un village entier de galeries photos ! « Ouvert à tous, entièrement gratuit, le Festival va une nouvelle fois transformer le village breton de La Gacilly en véritable galerie d'art en plein air. Plus de 400 clichés grand format y seront présentés sans interruption pendant quatre mois, du 3 juin au 30 septembre 2011. »
En italique dans cette Note, les extraits de la présentation sur le site du Festival Photo de la Gacilly.
Et… je lirais bien sûr les impressions et ressentis de mes amis (ies) des blogues « bretons » qui je le sais ne manqueront pas de nous faire partager leur visite 2011 à La Gacilly !

Pour ma part, je vous invite à voir ou revoir la série de Notes réalisées suite à mon voyage en Bretagne l’an passé et souhaite aux auteur (es) de ce blogue et à tous ses visiteurs UN BEL ETE.




LIENS :

http://www.festivalphoto-lagacilly.com/

http://www.louispaulfallot.fr/tag/la+gacilly

mardi 28 juin 2011

PASSAGE PROTÉGÉ


Ils ont.. oh, bien plus que moi, bien plus que vous, bien plus que 80 ans et sont toujours là. Lui c'est Claude, elle c'est ...elle... Je réalise que je ne connais pas son prénom.
Ils habitent leur 3 pièces coquet dans un immeubles des années 70.
Le matin, ils peuvent accueillir le soleil qui se lève sur la mer, et vérifier la ponctualité des trains. Ce n'est pas au choix, c'est un package : vue mer + vue rails.
La mer, ils l'apprécient même si la tente jaune est souvent baissée à l'arrivée des beaux jours.
Vue du haut, on la devine un peu usée, passée, mais toujours prête à protéger des rayons et de la chaleur quand ces derniers entrent de plein fouet dans leur chez eux rustique aux pièces un peu petites.
Petites mais c'est suffisant quand on à cet âge.

Jadis il y eut un chien qui habitait ce premier étage.
A l'heure où les films se finissaient, à l'heure ou j'allais récupérer mon linge dans le sèche linge, je voyais Claude sortir le toutou et rejoindre ses copains, ceux à qui la corvée du pipi incombait. J'imagine que Madame, elle, se préparait à se mettre au lit. Nous les femmes nous sommes toujours plus longues, le cérémonial du coucher prend toujours beaucoup plus de temps, alors Madame prenait de l'avance, pour que l'arrivée soit synchro...

Dès le printemps, si vous vous premeniez du côté du port, à coup sur vous croisiez Claude et sa dame entrain de siroter un verre à l'ombre d'un parasol. Lui un peu rustre, elle le "Bonjour Madame" toujours poli, souriant.
Il y eut bien des fois ou je me suis dit en rencontrant Claude, l'air renfrogné et le bonjour du bout des lèvres "Il a encore apprécié la crise de la petite... On a quand même la chance d'avoir des voisins sympas".
Claude, un brin sourdingue, vint pourtant un lendemain de fête s'excuser d'avoir frappé au plafond pour nous faire taire.. Il avait été excédé.
Pour le coup, c'est nous qui avions été sourds. Ses coups de balais, jamais nous ne les avons entendus.. pourtant il était tout penaud..et c'est en grand Prince, que d'un geste de la main, mon homme lui fit comprendre qu'on ne lui en tiendrait pas rigueur "Va je ne te hais point..."
Sale jeunes que nous étions.

Au 1er étage, ils prenaient toujours l'ascenseur mais quand nous arrivions ensemble devant la porte de l'élévateur, Madame me disait "Allez y, vous êtes chargée, et puis vous êtes au deuxième, et puis on a tout notre temps, on est à la retraite..".

Sa voix a lui est bourrue, sa voix à elle est chevrotante... Sous ses rides fines de peau très pale, on devine une beauté jadis bien réelle.
Sa carrure à lui est athlétique, tandis qu'elle est petite et menue, toujours bien mise, joliment coiffée....

Mais tout ça c'était avant, avant qu'un beau jour, ils décident de traverser sur un passage protégé, ce même jour où un motard semble pressé et oublie que comme son nom l'indique, les traits blancs sur la route sont là pour protéger le piéton.
C'est Claude qui va tout prendre pour protéger sa dame... Elle, ne serait plus là si...
Les semaines de convalescence succèdent aux jours interminables d'hôpital.
Madame prend toujours l'ascenseur, mais seule. Le chien n'est plus là. Son sourire est déjà moins flagrant. Sa voix est moins enjouée et sans doute plus chevrotante. Encore plus.

Et puis Claude rentre un beau jour. Claude est l'ombre de lui même. Cet ancien prof de sport est décharné, maigre. La canne prend la relève du déambulateur . Il se renfrogne de plus en plus. Lui arracher un sourire, est devenu mission impossible. La TV est de plus en plus forte et de plus en plus allumée. Du matin au soir.
La sortie journalière s'est considérablement raccourcie. Dans le meilleur des cas, c'est la place, quand ce n'est pas un tour sur le parking.. "Par ce que le docteur a dit qu'il fallait marcher".
Depuis la mort de la centenaire, ils sont sans conteste les plus vieux de l'immeuble.
A l'époque, les croiser dans les escaliers ou dans l'entrée, c'était prendre le risque de s'entendre dire "Ah, la petite elle n'était pas contente ce matin"...Honteux, juste un oui inaudible la tête baissée, c'était notre réponse... depuis l'accident, c'est l'angoisse de le voir dépérir un peu plus chaque jour.

Comme un malheur n'arrive jamais seul, l'autre jour c'est Madame qui est partie en ambulance. Claude est resté seul, puis son fils de 60 ans passé, vieux garçon gendarme (de cause à effet?) est venu passer du temps avec son père.
Oh, c'est rien des problèmes de vieux, la santé qui fout le camp....Ca c'est ce que Claude dit. C'est une tumeur au cerveau, ça c'est ce qu'en disent les médecins, et le fils.
Mais il vaut mieux que Claude l'ignore. Ca n'arrangerait pas les choses.
La télé hurle toujours, mais plus d'éclats de voix, ils ne s'engueulent plus. Avec qui voudriez vous qu'il s'engueule ce pauvre Claude, avec son fils?

Et puis ce soir, il est 18h30, le linge m'attend dans la machine, il attend le transfère vers le sèche linge. Je me penche au balcon et je vois sa grand silhouette toute voûtée, sa casquette sur la tête. D'une main il tient sa canne, de l'autre.. ça ressemble à une housse de boules de pétanques... Mais je doute... pourtant.
Soudain j'entends cette voix chevrotante, familière "Allez, profite...".
Ca vient de dessous. Il se tourne et me regarde. Son regard est dur, presque accusateur. ET puis "ouh ouh, là, c'est moi.. allez, profite bien, amuse toi et ne t'inquiète pas, je vais bien".
Son regard ne s'est pas adouci, mais il l'a a du la voir, celle qui vient de lui parler. Il tourne les épaules et reprend son chemin. Il semble si vulnérable à présent.
J'ai un noeud dans la gorge.
Elle est rentrée, mais pour combien de temps?
Claude semble vraiment très fatigué.
Sa voix a elle est calme et rassurante, à la façon d'une mère qui parlerait à son enfant.
Son pas à lui est hésitant, mal assuré... Il s'éloigne. Je le vois disparaître à travers les feuillages des arbres touffus du boulevard.

Toute une vie à partager, à s'aimer, à se querelle, à vivre quoi! Et arriver comme ça, sur la fin.. à devoir se cacher des choses, pour tenir, pour protéger.

Une vie qui bascule, sur un passage protégé.. qu'elle ironie ......et c'est le début de la fin....

samedi 21 mai 2011

Une question. Ma réponse.

Une question glanée sur un site réseau que je fréquente :

Quel est le livre qui a changé votre vie ?

Le livre qui vous a apporté du réconfort, celui qui vous a ouvert les yeux, celui auquel vous pensez régulièrement, celui dont vous ne pourriez pas vous passer ? Bien-être, développement personnel, philosophie mais bien sûr et pourquoi pas littérature !

Ma réponse :
Je ne crois pas aux "révélations". Je pense que nous sommes le résultat d'alluvions diverses qui déposent chacune un petit quelque chose et que c'est en se retournant qu'on voit le changement. Bref, tout change notre vie.
Aussi quand je décide de répondre à ce type de question, je joue le jeu... à moitié en délivrant plutôt une liste :
- Le Manuel d'Epictète.
- Les Essais de Montaigne.
- L'éloge de la fuite d'Henri Laborit.
- Propos sur le Bonheur d'Alain.
- Vers la plénitude et la joie d'Emmet Fox
- La clé de Cassette et Barbarin.
- La dynamique mentale de Christian Godefroy.
- La vie des maîtres de Spalding.
- Le chemin du bonheur du Dr Victor Pauchet.
- Le hasard n'existe pas de K. O. Schmidt.

Et j'ajoute un film, parce que c'est important, et que ça contredit un peu ce que j'ai dit plus haut à propos de "révélation" ;-) : "Mon oncle d'Amérique" d'Alain Resnais.

vendredi 29 avril 2011

"Attachement et Famille..."

Conférence de Boris Cyrulnik. Mon compte-rendu.

La forme : Arrivé à l'heure, je n'ai pu accéder à la salle de conférence déjà bondée et fermée. Un grand écran installé dans l'entrée me permettra d'assouvir ma curiosité assis par terre. Je n'assisterai pas aux questions du public puisqu'on nous a virés de façon très autoritaire ; le fonctionnaire boule-dogue devait ranger, c'était l'heure. Je n'ai pas pu, non plus, croiser mon amie Sophie qui faisait partie des privilégiés dans la salle.
Ce n'était pas la première fois que je suivais Boris Cyrulnik, mais je ne l'avais jamais vu en aussi grande forme. Je me suis même demandé s'il n'était pas un peu éméché. Il a même un peu abusé des "trucs" de conférencier. Peu importe, l'homme est passionnant !

Le fond : S'il y a un sujet qui m'interpelle depuis quelques années, quelques décennies même, c'est bien celui de la famille. Je me suis souvent trouvé en minorité dans mes opinions et mes positions jugées "radicales" par le plus grand nombre. Bref ! J'allais à cette conférence avec la quasi-certitude d'être renvoyé dans les cordes par un discours plus dans l'air du temps, qui plus est, tenu par une éminence respectée de tous, à commencer par moi.
J'en suis sorti rassuré.
Rassuré par l'insistance portée sur le fait que l'image de la famille que nous avons n'est que très récente et surtout très localisée : depuis l'ère industrielle et dans notre vieille Europe. Rassuré par la vision systémique de la famille : il suffit qu'un élément soit affecté pour que l'ensemble vacille. Rassuré par une analyse purement intellectuelle sans hiérarchie des différentes formes familiales et de leurs attachements. Rassuré par la confirmation que c'est le lien affectif et la sollicitation qui fait grandir et pas un prétendu capital de départ.
J'en suis sorti plus savant.
J'ai appris le mot "diade". J'ai appris qu'il n'est pas exclu que dans deux ou trois générations, les femmes puissent se passer complètement des hommes (ça nous fera des vacances ;-), que la machine était déjà bien en marche. J'ai appris que c'est entre 20 et 30 mois que les enfants sont les plus réceptifs aux apprentissages.
Bon. C'est un compte-rendu subjectif et grossier. Mais c'est le mien.
(je reviendrai d'ici quelques jours, vous reparler Famille)


mardi 22 février 2011

Anniversaire

Mon père fête ses 79 ans aujourd'hui.
Ca me fait drôle.
Peut-être parce qu'il se rapproche de plus en plus de cette "barrière" des 80 ans. Qui en impose, c'est clair. C'est pour l'an prochain.
Peut-être parce qu'il témoigne finalement d'une sacrée force de vie lui que la santé laisse peu en paix depuis un paquet d'années maintenant.
Je pense que lui aussi, ça lui fait drôle, d'atteindre ce cap là.  Voilà un homme qui a longtemps estimé que sa vie s'arrêterait tôt et qui, bon an mal an, s'est accommodé du fait de grimper dans l'échelle des âges de la vie.
79 ans.
En 2011, voilà un âge assez étonnant à revisiter, en vérité.
Qu'on y songe...
Cet homme a connu la seconde guerre mondiale, la France heureuse, mai 1968, la crise de 1973, l'eau courante, l'électricité dans tous les foyers, puis la voiture, le téléphone, la télévision, l'ordinateur. Enseignant, il a connu des générations d'enfants et de parents, finissant sa carrière avec des anciens élèves devenus parents d'élèves. Citoyen, il a fait de la politique au sens noble du terme. A participé des affaires de la cité, en qualité de responsable associatif, puis d'élu dans la municipalité du village. Aujourd'hui encore, gardien de mémoire en quelque sorte, il s'occupe d'une association.
Respect.

dimanche 20 février 2011

La mémoire du futur

En retombant par hasard sur une info m'apprenant que Michel Butel allait créer un hebdomadaire (L'impossible, il s'appellera), j'ai resongé à un canard dont j'avais causé naguère dans un blog aujourd'hui disparu : L'Autre Journal. On en trouve des traces ici, , ou encore là.
Cet ovni de la presse, j'ai eu la chance de le rencontrer alors que je faisais mes premiers pas dans le métier de journaliste.
Ce fut pour moi une révélation et bien plus.
Alors qu'on m'apprenait me disait d'écrire comme ceci et comme cela, L'Autre Journal semblait ouvrir toutes grandes les portes du possible.
Dire que cela m'a inculqué un ton, une manière d'écrire serait un poil exagéré mais il y a tout de même de cela.
Je me délectais à chaque numéro de ce qui était posé, comment c'était posé, les surprises que cela générait, les intérêts que cela suscitait.
Pour moi, qui part souvent du principe que les gens ne lisent pas ou plus, il n'est pas meilleure récompense que de savoir que quelqu'un s'est plongé dans un texte qu'il n'aurait pas lu et qu'il y a pris du plaisir. Ou qu'il y a appris quelque chose.
Alors je vais soutenir l'Impossible. Question de mémoire. Et de futur.

lundi 14 février 2011

Tricher, c'est pas bien :-)

En lisant cet article consacré à la tricherie lors des examens, je n'ai pas pu m'empêcher de songer à quelques années arrière :-)
Passons sur les coups d'yeux chez le voisin au collège ou au lycée. Les trucs écrits dans la main. Les machins planqués dans les chaussettes. Et soyons fous ! J'ai trois triches quasiment anthologiques à vous soumettre, j'espère que vous communiquerez les vôtres !

samedi 12 février 2011

Au nom de la rose

Assurément, l'un des mots du week-end, chez nous, ce sera Rose. Rose la fleur, pas forcément la couleur.
J'en suis à la fois charmé et désolé.
Charmé parce qu'il y a quelques temps, une de nos connaissances nous avait offert un séjour "Tables gourmandes" à madame et à moi. On a mis du temps à décoller, mais cette fois, ça y est : c'est pour ce week-end. Nous partons cet après-midi, mettons le cap sur un hôte-restaurant qui a tout organisé sur le thème de la Rose. L'hôtel est un concept. La patronne une folle des jardins et une amoureuse de cette fleur. Les chambres portent des noms de roses. Nous mangerons sur place. Avec l'espoir d'être bien sûr roses de plaisir.
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