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vendredi 18 novembre 2011

Mon Marathon de la Vérité

Voilà. Pour la septième fois, je suis à la veille de mon premier marathon. Car à l'approche de la course, l'expérience ne sert à rien. Les mêmes inquiétudes, les mêmes doutes et les mêmes appréhensions s'invitent et bizarrement, à chaque fois plus nombreuses. On cherche les raisons et on trouve toujours. On saurait rassurer les autres mais qu'ils ne s'avisent pas d'essayer de le faire avec soi, on les verrait venir et ne croirait aucune de leurs salades, même sincères.
Dimanche, c'est le (et mon) quatrième Marathon des Alpes-Maritimes et j'ai trois ans de plus qu'à mon premier. Marseille, Rome et Paris ont évité la monotonie, mais jouer à domicile déclenche une adrénaline particulière, surtout lorsque le "à domicile" nous offre un tel parcours dans un tel cadre. Adrénaline chauvine, partisane, subjective ? Peut-être. Assumons.
Cette course sera pour moi le Marathon de la Vérité. C'est ainsi que je l'ai qualifié lors de mon inscription. Dimanche, il me dira si je suis définitivement sur la pente descendante et peut-être en phase terminale ou si ma catastrophique prestation d'avril dernier à Paris n'était qu'une méforme ponctuelle et passagère. Réponse Dimanche après-midi.
Jamais aucune préparation n'aura été aussi variée et aussi chaotique : Me fiant toujours au même programme (dix semaines à raison de 4 sorties dont une longue) estampillé "senior", j'ai dû pour des raisons familiales arpenter des parcours et des latitudes où mes baskets n'avaient pas encore aventuré leurs semelles. L'estuaire de la Gironde et ses vastes plages ont plutôt été accueillants et la chaleur de la Côte d'Azur de l'époque ne m'a pas trop manqué. La Tunisie m'a été moins bénéfique. Le charme et le décalage de devoir s'entrainer en des lieux insolites n'ont pas suffi à compenser l'inquiétude et la trop forte concentration à devoir s'entrainer en des lieux insolites. La mythique course Marseille-Cassis est venue s'intégrer dans le programme. Elle fut ravissement, explosion de joie et grande et belle découverte ; cependant, elle laissa quelques traces de fatigue, plus dues au voyage qu'à la course.
Enfin, à 10 jours du top départ, un gros rhume ou angine ou autre rhino-pharyngite, dont je refuse même de connaitre le nom m'a cloué sur place, en plein envol, en pleine préparation. C'est déloyal, n'est-ce-pas ? Les vents traitres du bord de mer n'ont pas reconnu le mérite d'un senior aussi rigoureux dans sa préparation et lui ont infligé une épreuve supplémentaire. Et comme prévu, c'est plus l'inquiétude de l'épreuve que l'épreuve elle-même qu'il a fallu combattre. A cette heure, je ne sais toujours pas si je suis sorti d'affaire.
Quoi qu'il en soit, je serai sur la Promenade des Anglais, dimanche à 8 heures, avec quelques milliers d'autres coureurs, avec en ligne de mire la Croisette à Cannes, 42,195 kilomètres plus loin. La dernière fois, ce fut 4 heures 21 minutes et 18 secondes plus tard.

mercredi 19 octobre 2011

Impressions Tunisiennes 6/6


"A vous donner des ailes"
J'ai couru 1h 50 sur un parcours calme et agréable un dimanche matin. La montée solitaire devant l'interminable façade du Palais Présidentiel avait de l'allure. Quelques policiers, des militaires et des gardiens en civil me regardent curieux mais sans insistance. Tout va bien. Je pense à la copie de mon passeport qui transpire sous ma casquette.

J'ai assisté à un meeting politique, celui du Pôle Démocratique Moderniste (PDM). Beaucoup de monde. Une moyenne d'âge à vous donner des ailes, de l'espoir et de l'énergie. Des styles très européannisés, des looks d'artistes et d'étudiants. L'ambiance chaleureuse, fraternelle et enthousiaste est au rendez-vous. Je n'ai rien compris aux discours et pas seulement à cause de mon ignorance de la langue mais aussi parce que la sono est déplorable. Le sens de l'organisation m'a fait dire moqueur que révolution ou pas, démocratique ou pas, moderne ou pas, l'organisation reste "à la tunisienne". Le reste est sympathique : Musique, hymne, hommage aux morts de la Révolution, slogans, tee-shirts et drapeaux. Du classique pour les habitués de la démocratie. Un vrai changement pour les néo-démocrates. L'expérience est très rafraichissante.

Dans moins d'une semaine les élections auront lieu. On sent l'effervescence et l'incertitude. On capte une conversation qui nous fait croire au grand soir et à la maturité politique. Puis une autre, qui nous prévoit le chaos et met au clair l'ignorance et les freins culturels. On balance au gré des discours entre espoir et effroi. On découvre des nuances, des surprises et des anachronismes. Une famille entière de religieux très fervents combat les thèses du parti islamique. Certains n'ont pas encore choisi entre deux extrêmes pourtant opposées. D'autres savent qu'ils vont aller voter et rien de plus. Quelques uns redoutent des affrontements dans les bureaux de vote.
L'impression d'attente des premiers jours fait place à une pression et à une impatience.
L'arc est bandé. On lâchera la corde d'un coup, dimanche. Mais vers quelle cible enverra-t-il la Tunisie ?

jeudi 24 mars 2011

Enfin, l’implosion politique ?

Le mérite du résultat de ce premier tour d’élections cantonales en France a été de clarifier encore un peu plus certaines choses. Celles que l’on connaissait déjà ; j’en citerais trois : la division entraine la défaite, c’est simple car mathématique. Même « locale », une élection porte en elle (sauf sans doute pour l’élection des Maires) des enjeux nationaux. Enfin, l’image « positive » d’un (d’une) leadeur national est porteur de voix en local. Etc…Des banalités me direz-vous.
Oui, sans doute le plus important est ailleurs.
Ce qui est vraiment nouveau ou plus exactement qui apparait au grand jour, c’est l’obsolescence du système issu de notre 5ème république, son inéquation avec la société d’aujourd’hui, celle du 21ème siècle. C’est l’impossibilité pour le citoyen électeur de s’y retrouver dans ces partis « traditionnels » qui disparaissent sous les « personnalités » .
Où dans un même mouvement se côtoient des hommes et femmes se voulant toutes et tous leader mais ne partageant pas grand-chose d’idées et valeurs communes.
Il est loin le temps des grands hommes qui sont devenus hommes d’Etat parce qu’avant, ils avaient été de grands hommes politique qui savaient rassembler, fédérer. Autour d'idées et d'un projet.
J
e ne saurais que trop vous suggérer de lire ou d’écouter l’édito de Thomas Legrand du mercredi 23 mars. Extrait : Il y a en France une cartographie de la représentation politique qui ne ressemble pas au terrain. Le fait majoritaire qui est la marque de la Cinquième République a figé les blocs, droite et gauche. Et plus loin : Il y a, en ce moment moins de distance politique entre Borloo et Strauss-Kahn qu’entre Borloo et Sarkozy. Il y a plus de proximité sémantique entre Guéant et Le Pen qu’entre Guéant et Bayrou.
Aujourd’hui en effet, on trouve les idées les plus conservatrices et celles les plus progressistes dans un même parti. Les femmes et les hommes qui les portent se côtoient de plus en plus difficilement. Le citoyen électeur est perdu, il délaisse son bureau de vote.
Alors, comme le dit l’éditorialiste de France Inter, l’épisode que nous venons de vivre montre que, malgré les pesanteurs institutionnelles, tout est là pour un « Big One » en 2012.
Ce serait en effet une très bonne nouvelle !
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