mardi 30 novembre 2010

La Samaritaine dans la tête

Parfois, dans la tête c'est la Samaritaine. On y trouve de tout. Et c'est même jour d'affluence. Produits, clients, vendeurs, tout se bouscule mais ne se mélange pas pour autant. Les idées restent autonomes et structurées, cohérentes et à l'affût, obsédantes et concentrées. Alors, dès qu'on veut les partager, elles deviennent facilement catalogue, quand ce n'est pas, plus simplement, index.
Partager une liste plutôt qu'une démonstration est assez peu ambitieux. On se dit que l'Autre mérite mieux. Puis, on s'arrange avec l'idée que cela activera sa machine à réfléchir et que ce sera toujours mieux que de lui servir du pré-digéré. On s'en remet une couche sur les scrupules en se convainquant que si certains peuvent lire des recettes de cuisine ou des programmes télé, ils peuvent bien survoler une série d'idées même non abouties.
Produits du jour :
  • Pourquoi faut-il faire du spectacle avec la misère ? Moi ça me donne envie de gueuler que je suis pour la faim dans le monde, pour les violences conjugales, pour que les gens meurent de faim et de froid en hiver et pour les maladies qui ne guérissent pas. Les bons sentiments étalés, ça donne envie de gerber.
  • Quand cessera la dictature du concret ? On ne peut plus rien dire d'abstrait, de théorique ou spirituel sans qu'on vous renvoie à l'efficacité, au palpable, à la réalisation. Même pour la foi, il faut des lieux de culte, et pour l'Amour des cœurs en plastique, et pour la générosité des chèques en euros, et pour la poésie des éditeurs. Alors qu'une idée, un sentiment, une réflexion, ça tient tout seul, ça prend pas de place et c'est le meilleur compagnon de voyage dans la vie.
  • Il y a des moments où l'excès d'indulgence fricote avec la lâcheté. Et ce n'est pas si rare.
  • Même ceux qui se plaignent du travail le mettent au centre de leur vie. D'ailleurs les politiques n'ont que le mot "salarié" à la bouche. Décliné parfois en Travailleur, Ouvrier, Employé... c'est toujours la catégorie qu'on flatte. Et pourtant chacun sait que les jours des salariés sont comptés. Que vienne vite la fin du salariat et du travail. Qu'on soit enfin en activité et en liberté toute sa vie.

lundi 29 novembre 2010

Dépendance : génération Annie Cordy

Fichtre, on peut pas tomber de haut. C'est bien bas de plafond, tout ça.
Au débotté, je lis : "Comme preuve de la sensibilité sociale du gouvernement, la ministre de l'apprentissage évoque la mise en place du RSA, qui touche 1,8 millions de Français et coûte 8 milliards d'euros". A d'autres moments, j'ai lu des trucs sur la dépendance. Non dépendance à une quelconque addiction, mais au fait que nos pays comptent de plus en plus de personnes âgées dépendantes.
Ce qui me paraît bien : c'est que l'on parle de tout cela.
Ce qui me chagrine (pour ne pas dire que ça m'agace profond) : que le moindre sujet social (sociétal) est aussi sec agrémenté de son coût.
Ca devient systèmatique, cette affaire.
Tel dossier, faudrait ceci, faudrait cela, et boum, voilà ce que ça coûte.
Et que je te balance du milliard à la tronche.
Et que ce faisant, je fais ramper un discours qui tend à tout réduire à une question de thunes. J'écris bien réduire.
Et que ce disant, je me défausse une fois encore. Je voudrais bien mais je peux point, disent-ils. Inversant le problème. Génération Annie Cordy. C'est peut-être pas faux, finalement : nos "dirigeants" sont pas à la hauteur.
Car s'agit pas de poser des problèmes qui se sont déjà posés et qui se posent et qui se posent encore. S'agit de trouver des solutions. Un état d'esprit que je ne ressens pas. Pourtant, le badaud file mandat à quelques uns pour cela.
Méthode gouvernementale : je te pose la question que tu me poses et je te montre que tu n'y réponds pas.
On va aller loin, comme ça.
Au fait, oui, la dépendance, la pauvreté, ce sont des problèmes. Ce sont des gens. Et ces gens, ce n'est pas parce qu'ils se tordent le cou qu'on doit leur tordre le coût.

Solitude

Selon une étude de la fondation de France, nous dit cet article, 4 millions de personnes en France sont victimes de solitude. Ce sont des personnes, est-il indiqué, qui n'ont ni relations familiales, ni relations professionnelles, ni relations amicales ou amoureuses, ni relations de voisinage. Il est même ajouté que près d'un Français sur dix avoue se sentir soit exclu, soit abandonné, soit inutile.
Ca fait beaucoup !
Deux textes chantés. Ici. Et là.
L'étude de la Fondation de France est visible en cliquant ici.


dimanche 28 novembre 2010

Presse locale

En lisant cet article consacré à la presse quotidienne régionale, et en songeant à l'actu médiatico-financière qui a agité ma région sur le sujet ces derniers jours (lire ici), je me suis offert un billet retour.
Direction mes années presse.
Confrontation entre un temps révolu toujours présent dans mon esprit, on a la mémoire du berceau ou on ne l'a pas, et un temps aux airs préhistoriques quand j'observe ce que c'est devenu, tout cela.
Je me faisais la réflexion que c'est devenu une drôle de chose, l'information locale. Qu'il est devenu assez insaisissable, le "lecteur". Un peu comme l'électeur pour le politique, l'adhérent pour le syndicat, etc.
Où sont donc passés les gens ?
Vaste sujet !
Mais revenons à l'information locale. Je continue à penser qu'elle est importante. Je suis moins sûr, et c'est dommage, qu'elle soit toujours indispensable.
Dans la forme, elle a changé. Elle est à la fois là et pas là. Elle est comme trop de choses devenue un marché et en même temps, quelque chose d'assez insaisissable.
Internet n'y est pas étranger. Pas que. Les modes et les rythmes de vie ont aussi pas mal chamboulé les choses. La notion de proximité aujourd'hui n'a plus grand chose à voir. Combien de gens habitent ici et travaillent là ? Combien de gens n'ont plus les moyens de s'acheter un média local (ou de s'abonner à un site internet payant) qui leur filerait les infos du coin. Bref, quelles infos ? Quel coin ?

samedi 27 novembre 2010

C'est de la pure et simple biologie

- Il est dans notre nature de survivre. La foi est une réponse instinctive à des aspects de l'existence que nous ne pouvons expliquer autrement, que ce soit le vide moral que nous percevons dans l'univers, la certitude de la mort, le mystère des origines, le sens de notre propre vie ou son absence de sens. Ce sont des aspects élémentaires et d'une extraordinaire simplicité, mais nos propres limitations nous empêchent de donner des réponses sans équivoque à ces questions et, pour cette raison, nous générons pour nous défendre une réponse émotionnelle. C'est de la pure et simple biologie.
- Selon vous, alors, toutes les croyances ou tous les idéaux ne seraient rien de plus qu'une fiction.
- Toute interprétation ou observation de la réalité l'est par nécessité. En l'occurrence, le problème réside dans le fait que l'homme est un animal moral abandonné dans un monde amoral, condamné à une existence finie et sans autre signification que de perpétuer le cycle naturel de l'espèce. Il est impossible de survivre dans un état prolongé de réalité, au moins pour un être humain. Nous passons une bonne part de notre vie à rêver, surtout quand nous sommes éveillés. Je vous l'ai dit : simple biologie.
Carlos Ruiz Zafòn, Le Jeu de l'ange, pages 209 & 210.

Petit traité de vie intérieure - Frédéric Lenoir

Très agréable lecture qui conforte. Rien de nouveau sous le soleil. On n'apprend pas grand chose et on n'est choqué par rien.
C'est, disons, rafraichissant de lire des choses comme on les aurait écrites (et sans faire l'effort ;-). Bref, c'est apaisant et entrainant.
Pour être tout à fait honnête, j'y ai relevé quelques lieux communs et des évidences qui peuvent apparaitre comme des banalités et quelques "moi..." parfois pesants, mais là l'auteur nous prévient dès le début alors on pardonne ;-)
J'avais déjà lu "Socrate, Jésus, Bouddha" du même auteur et j'en parlais ici. 
Mes extraits soulignés :

vendredi 26 novembre 2010

L'Audrey à la plume

Un extrait de la tribune signée Audrey Pulvar, journaliste, dans le Libération du jour.

Par toi-même. Par toi et personne d’autre, ma fille. Te réaliser. Réussir ta vie par tes combats et peut-être quelques victoires. Ne compter sur personne pour la faire à ta place. Viatique. Héritage d’une grand-mère maternelle partie de rien, sans personne, au tout début d’un XXe siècle plein de fureurs et de cris. Une négrillonne, le terme de l’époque, sans instruction, ni argent, ni aucune de ces ressources si précieuses pour construire une vie, mais dotée d’une détermination consciente cependant qu’à l’ampleur insoupçonnée à s’arracher, s’extirper du malheur tout tracé. Une énergie qui lui permit de modeler à elle seule façon de dynastie sans possessions ni membres illustres mais dont chacun, et surtout chacune, va - dépositaire d’une puissance inaliénable, transmise de génération en génération. Tranquille assurance de la nécessité de s’approprier sa vie, le seul bien qui nous restera jamais. C’est ce legs qui a déterminé chacun de mes choix personnels et professionnels, chaque rupture, aussi, et fonde ce que je crois pouvoir aujourd’hui appeler un parcours. Chemin heurté mais toujours droit. Nids-de-poule, ronces, oasis, menaces et tempêtes : l’indépendance coûte cher. Il n’est pourtant de prix que je ne consente un jour à payer pour elle.
Féministe assumée, revendiquée et prosélyte. Dans la société matriarcale d’où je viens, la question ne se pose même pas. Ce qui m’arrive aujourd’hui ne pouvait donc que faire bondir l’animale sauvage que je demeurerai jusqu’à mon dernier souffle. (...)
Non, je ne vis pas dans une bulle, indifférente à la critique ou au questionnement. Oui, je sais que ma vie de personne publique suppose une rectitude privée permanente. Oui, concrètement, aimer un responsable politique n’est pas la configuration la plus simple à gérer pour une journaliste politique. J’ai cru pouvoir être jugée sur pièces… A tort.
Propriétaire de ma vie, de mes pensées et choix. Ainsi me suis-je construite. Avec l’aide d’autres, mais sans avoir rien volé de tout ce que j’ai conquis. Considérée à mon corps défendant comme une manière d’étendard pour tous et toutes les nous autres que je rencontre parfois. Exclus de toutes couleurs et-ou origines sociales. C’est à eux que je m’adresse aujourd’hui. Nous autres, non destinés à la vie que nous avons choisie. Marqués du sceau de déterminismes ineptes, mais porteurs de cet inaliénable désir d’échapper à la dépossession de soi. Humains, debout. Intacts.

Militer, what else ?

En lisant un article sur le nouvel art de militer, je me disais qu'esthétiquement, ces nouvelles formes de militance ont certes de l'allure voir un certain cachet mais je m'interroge sur leur efficacité.
Je pensais bien sûr au combat des retraites.
On pourrait se dire que les "anciennes formules de militance" (grève, manifestation, débats) ont montré leurs limites.On pourrait aussi se dire que la militance n'est pas grand chose si "en face", il n'y a aucune velléité d'échanger.
Je pensais à d'autres combats.
Certes, on s'éveille l'esprit, on accède à de meilleures connaissances. De fait, "l'espace médiatique" bouge. Mais pour quelle efficacité ?

jeudi 25 novembre 2010

Le cygne blanc

Contre l'intolérable

A l'occasion de la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, le mouvement Ni Putes Ni Soumises organise le 25 novembre l'événement TOUTES EN JUPE! Isabelle Adjani, marraine de cette action, confiera, comme beaucoup d'autres personnalités féminines, une de ses jupes pour une vente aux enchères dont les gains seront reversés au projet "appartements-relais" mené par l'association Aurore.Ce même jour, en soutien à la lutte contre les violences faites aux femmes, la présidente de Ni Putes Ni Soumises appellera toutes les femmes françaises à porter une jupe. Et puis, celles qui le souhaiteront se verront remettre une alarme individuelle sur simple demande auprès du réseau national des comités du mouvement.Afin de relayer cette journée de solidarité, l'hebdomadaire ELLE publiera une interview donnée par Isabelle Adjani au sujet de son engagement.Plus d'informations sur la vente aux enchères :Le 25 novembre 2010 à 19 heuresMezzanine du palais de Tokyo, ParisParmi les personnalités participantes : Isabelle Alonso, Fanny Ardant, Yamina Benguigui, Carole Bouquet, Valeria Bruni Tedeschi, Daphné Burki, Claire Chazal, Annie Duperey, Charlotte Gainsbourg, Agnès Jaoui, Françoise Laborde, Sophie Marceau, Amélie Nothomb, Vanessa Paradis, Audrey Pulvard, Zazie... bientôt rejointes par beaucoup d'autres.
Source :
http://blogisabelleadjani.blogspot.com/2010/10/toutes-en-jupe.html

mercredi 24 novembre 2010

Une liste

Je lisais cela chez Helena :
On se lève le matin fait d'une certaine matière, et le soir soir on se couche tard, parfois même très tard fait d'une autre mouture.C'est ça pour moi, qu'être humain, s'ouvrir à ce qui se présente, s'ouvrir à l'autre, s'ouvir sans se défaire, bien au contraire, bien plus riche !
Et je me disais : c'est vrai, ça. Nous avons tous nos matins, nos journées, nos soirs.
Qu'est-ce qu'on met dedans ? Qu'est-ce qui est pareil, qu'est-ce qui est différent, sur le fond ? Qu'est-ce qui nous relie, finalement ? Et nous différencie ?
Il y avait alors quelque chose d'assez fascinant à essayer d'imaginer tous ces inconnus que nous sommes les uns aux autres, même lorsqu'on se connaît un peu, même lorsque l'on peut mettre des lieux et des visages. Imaginer nos matins. Nos soirs. Nos journées.
Qui fait quoi ? Quoi est fait par qui ?
Qui est pimpant d'emblée puis s'étiole, qui est gueule dans le cul au réveil, pâteux et compagnie puis se requinque au fil du jour ?
Qui plutôt du matin, plutôt du soir ?
Et avec l'étrange liste.
Thé ? Café ? Sucre ? Lait ? Céréales ? Confiture ? Miel ? Jus de fruit ? Boulot ? Repos ? Gens ? Voiture ? Scooter ? Pieds ? Bureau ? Magasin ? Lycée, Fac ? Car ? Train ? Silence ? Bruit ? Téléphone ? Ordinateur ? Livres ? Magazines, journaux ? Internet ? Musique ? Radio ? Télévision ? Film ? Documentaire ? Salade ? Viande ? Dessert ? Sucré ? Salé ? Joie ? Rires ? Grimaces ? Jambes de feu ? De coton ? Stylo ? Papier ? Ville ? Campagne ? Mer ? Montagne ? Plaine ? Rivière ? Ruisseau ? Bord de mer ? Eglise ? Cinéma ? Théâtre ? Policier ? Roman ? Poésie ? Bande dessinée ? Qui joue au loto ? Va sur les sites de rencontres ? Qui souffre en silence ? Qui ne souffre pas ? Et vos vingt ans ? Vos douze ans ? Sport ? Pas du tout ? Quel défi ? Quel rêve ? Quel mensonge ? Quelle promesse ? Larmes ? Rires ? Baluchon ?
Etc.

dimanche 21 novembre 2010

Mettre de la poésie dans sa vie



Par ses sonorités, ses rythmes, ses images, la poésie exprime l'état le plus achevé de la "maison de l'être", on se construit et on se reconstruit aussi par la poésie. Les mots bien choisis guérissent les maux. Poète, chacun l'est en puissance. J'aime faire cette expérience chaque jour de choisir un poème et de le réciter à voix haute, je me laisse porter et aussitôt mon imaginaire compose des paysages particuliers... un peu comme une pratique spirituelle!

" Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas. Accusez-vous vous même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses."
- Rainer Maria Rilke -

Le monde parle a celui qui fait halte pour l'écouter, tous sens déployés. Il est plus que possible et vital de s'offrir des occasions de vivre en poète au quotidien: faire l'expérience de la solitude, rêver, traîner au lieu d'agir et de produire...Rentrer en soi, observer son environnement comme si on le découvrait, faire silence, laisser émerger les images et les suivre et se laisser porter par son propre rythme pour s'exprimer. La poésie s'adresse au cour de l'être, à sa singularité, elle peut nous révéler et nous libérer, elle est revitalisante, elle pousse à redevenir pleinement acteur de sa vie. Du moins est-ce ainsi que je la vis!

Là à écrire ici, je me sens l'âme vagabonde et bleue, cette journée sera comme la vague apaisante dont mon coeur est empli, je vous invite au voyage les amis...

samedi 20 novembre 2010

Pensées du petit matin

. La France est malade, elle accouche d'élites comme Hervé Morin et Benoit Hamon.
. Un joueur de foot de Monaco se prénomme Dieumerci. Magnifiquement poètique ! Il rejoint les Fêtnat restés dans ma mémoire.
. La vie est belle, elle permet de passer les doigts sur la couverture rugueuse d'un bouquin de chez Plon et de se sentir des ailes.
. Quel bonheur de s'arrêter un instant et de reprendre conscience de l'extraordinaire miracle qu'est Internet !
. Si les primaires socialistes voient le jour, je crois bien que j'irai y mettre mon grain de sel.
. Pourquoi dit-on d'un ministre qu'il a été viré ? C'est faux. Il n'a pas été repris dans une nouvelle équipe, c'est très différent. En tous cas, ils ne se gênent pas pour cracher dans la soupe les non-repris ; c'est un concours aux nombreux participants (Assez ridicules tous ces articles et reportages sur les anciens ministres "chômeurs". Le même ton que pour l'ouvrière avec quatre gosses virée de son atelier du jour au lendemain)
. J'ai encore ramassé une pile de 25 cms de journaux publicitaires tous frais pour la porter au container. Mais comment faut-il faire pour que ça change ?
. Énigme : Pourquoi rencontre-t-on plus de pauvres que de riches dans les lieux de consommation. Ce sont pourtant les seconds qui ont le pognon.
. Une administration m'a répondu à une lettre que je n'avais pas envoyée. Renseignements pris, c'était plus facile de faire partir cette lettre-type que d'en faire une autre. Au moins, j'ai eu l'info au téléphone en 30 secondes avec une personne vivante à l'autre bout et efficace en plus.
. Je repasse la main sur la couverture rugueuse du bouquin de chez Plon et...

vendredi 19 novembre 2010

Statiques

Ils montrent souvent leur inquiétude, leur angoisse, et parfois les disent.
Les vieux.
"On vous admire, vous, les parents d'aujourd'hui" ils disent par exemple. Une phrase parmi d'autres. Il en existe des centaines. Dans pleins de domaines.
"C'est beaucoup plus dur que de notre temps. Et pour vos enfants, c'est carrément flippant" ils complètent.
Ils dressent des listes. De tout ce qui ne va pas.
Elles s'ajoutent. A tout ce qui ne va plus.
C'est long et sinueux comme une route de montagne. Sac et ressac comme les vagues qui s'échouent sur la plage. Ne savent plus par quel bout prendre les choses. Avec angle regarder. Statiques.
Les vieux continuent de croire ce que disent les médias. Ils pensent que c'est ainsi, le monde. Que c'est ce qu'ils lisent, ce qu'ils entendent, ce qu'ils voient. Puisque les médias le disent. Ils n'ont pas forcément la bosse du commerce. Ils n'ont pas (encore) (pas toujours) le réflexe du marché qui dicte ses choix. Ni celui du sensationnel qui impose ses lois. Ils manquent de recul à force de retraits.
Ils s'essaient sur des claviers d'ordinateur et se battent avec des télécommandes. Dépassés. Nourris d'une culture du concret, et parfois du terre à terre, ils ont peine à faire des choses sans comprendre le fonctionnement des mécanismes. Ce tout technologique est un défi permanent dont ils se relèvent à grand peine, s'en détachent parfois, impuissants. Statiques.
Certains vieux ont 20 ans. D'autres 30 ou 40. D'autres encore 50, 60, 70 ou 80.

jeudi 18 novembre 2010

Idées de droite

Je lisais sur un blog made in Québec que les idées de droite sont en train de monter dans les têtes des habitants. On peut lire le texte ici.
Cela fait écho avec une discussion que j'ai eu dernièrement, avec une personne qui bosse en périphérie d'une mairie naguère tenue par une alliance autour du parti socialiste et désormais pilotée par un député UMP et ses amis. Cette personne racontait comme la gouvernance locale avait beaucoup changé. Logique. Et comme cette gouvernance au local avait tendance à bouter hors la mairie les publics sociaux. Qui se retrouvait dans le giron du centre communal d'action sociale. Qui dans celui de la politique de la ville (état).
En faisant le (dé)compte, cette personne montrait que finalement, la mairie ne finissait par gérer que les "bons" dossiers.
Cette causerie + cette lecture m'amènent à poser cette question : mais c'est quoi, au juste, des idées de droite ?

mercredi 17 novembre 2010

La saison du melon

Cela fait quelques mois déjà que c'est dans l'air. Je l'ai vu autour de moi, des connaissances, des amis même et plus loin jusqu'aux élites et dans tous les milieux.
Oh, je n'ai rien découvert, mais, éternel optimiste, je crois toujours que chaque seconde qui passe est la première de temps plus sains et plus purs. Lorsqu'un arrêt sur images me renvoie à la dure réalité, je n'en suis même plus affecté. L'habitude ou l'expérience ont chassé l'amertume et la déception. N'y voyons aucune résignation ou fatalisme, car demain, je le sais, je repartirai à l'assaut, porté par mes espoirs, par ma foi et sans doute par mes illusions.
Il est des périodes, et nous en vivons une, où les prises de consciences, les discours, les échanges, confortent un peu plus et où le geyser du "cette fois-ci c'est la bonne !" s'invite plus souvent et a des couleurs plus vives, plus vraies, plus crédibles même.

Chaque esprit, un tant soit peu éveillé, aspire à plus d'Humanisme et, si on se dépêche avant que le mot ne soit complètement galvaudé, on pourra y ranger toutes les vertus du monde. Finis les conflits, l'égoïsme, le chacun pour soi, la prétention, la frime et la loi du plus fort. Désormais, on parlera de collectif, d'humilité, de modestie, de partage, de don et de pardon. Mais, on les attendra des autres.
Car, mes antennes me disent que c'est la saison du melon.
Sous couvert, de "reconnaissance", d'affirmation et autres mots passe-partout (qui souvent ne restent que mots) on a gonflé les égos pour répondre à la frustration.
Dites à la laide qu'elle est belle et elle se prend pour Vénus. Osez un compliment et voilà que l'avachie se gonfle à l'hélium. Reconnaissez un peu de talent et c'est le génie qui répond. Relevez l'image à la juste valeur et c'est la démesure qui s'enfle comme grenouille.
Le monde de la vitesse et du temporel est alimenté par ceux qui veulent passer du noir au blanc dans la minute, de l'ombre à la lumière sans faire un pas d'effort. Du coup, ils se brûlent les ailes en sprintant du rien à l'exagéré et se prennent tous les bâtons sur le retour en basculant de l'éteint aux feux de la rampe.
On a envie de leur crier : "Mais pour qui vous prenez-vous ?" Mais ce serait les renvoyer à leurs premières amours faites de manque de confiance. Ils y retournont tous seuls, le moment venu, une fois le vernis passé et le public lassé.
N'oublions pas que Prudence et Tempérance sont vertus cardinales.

Le diable, Jacques Brel & Thank you Satan, Léo Ferré



Un festival pas comme les autres



Si vous aimez la photographie, les rencontres et partages.

PhotoMenton est une très belle manifestation organisée depuis 6 années par des passionnés et dont tous les profits (panneaux des exposants, entrées des visiteurs…) sont reversés à l’HAMAP, une ONG (Organisation Non Gouvernemental) qui s’inscrit dans une logique humanitaire de secours et d’assistance.
Cette année, la manifestation passe de 2 à 9 jours avec une exposition permanente de plus de 100 photographes amateurs et professionnels, 2 week-ends avec des animations ( Projections, diaporamas et conférences) des journées spéciales (Rencontre avec l’académicien Lucien CLERGUE, Marathon Photo, journée des clubs photos de la région , une brocante d’appareils de collection…) 5 jours de semaine avec visite de l’exposition des scolaires accompagnés des professeurs d’arts plastiques, des concours…

Et puis…le cadre et la région sont magnifiques.
PhotoMenton, c'est du 20 au 28 novembre au Palais de l'Europe à Menton.

lundi 15 novembre 2010

Défaut de confiance

On lira, entendra, notera plein de choses à propos de ce gouvernement et de ce remaniement.
Je ne vais pas commenter cela. Parmi la flopée de trucs sur le sujet, Causeur est pas mal...
Personnellement, je me suis juste fait cette remarque :
Ce gouvernement, ce président, cet "état", et bien, plus ça va plus ils me donnent l'impression d'avoir peur des gens. Font en catimini, lorsqu'il n'y a personne en face, jouent sur les week-ends, les vacances, les saisons. Affichent pire qu'un mépris, finalement : une indifférence feinte, un déni. Pas bon. Pas bon du tout.
Par gens, je veux dire vous, moi, nous.
Ils affichent le contraire, bien sûr. Ils usent et abusent de leurs "pouvoirs" ou plutôt des leviers qui sont à leur disposition. Mais ils ne m'ont pas l'air serein dans leur manière de faire. Pas "francs du collier".
Je dis souvent en déconnant, le problème de nos politiques en France, c'est le peuple.
Nous sommes chiants, nous autres. Vraiment. Cela me paraît être bon signe...
La confiance, nonobstant, ce n'est pas rien.

dimanche 14 novembre 2010

La mésange bleue

Passent passent les semaines
Amours s'en vont
Amours s'en viennent
Passent les jours
Passent les saisons
Vont les nuits pleines de rêves
On ne voit rien on croit connaître
Filent nos joies
Nos épanchements
Tout est là se tient au soleil
Tout soudain s'enfuit tout s'élève
Quelque affaire nous tient le coeur
O n n'aime plus d'amour

J'ai voté dans un bureau vide

Ce matin, je suis allé dans mon bureau de vote habituel.
Nous étions bien dimanche.
Pourtant, il était fermé.
J'étais seul, avec pour compagnie des feuilles mortes d'arbres voisins tombées.
Une étrange armée.
Je venais d'apprendre quelques heures plus tôt que le président de la République avait accepté la démission du gouvernement. J'en étais heureux. L'heure du renouvellement avait donc sonné. Je tenais évidemment à en être. Je me suis précipité pour donner ma voix. Evidemment.
Il n'y avait personne dans mon bureau de vote habituel. On ne m'avait rien demandé.
La démocratie, à moins que ce ne soit la République, sonnait le creux, et il me fallait m'y résoudre : assurément, je m'étais juste apprêter à causer dans le vide.
J'ai hésité à mettre un bulletin dans la boite aux lettres. Peut-être les gardiens de la démocratie, à moins que ce ne soit la République, font la tournée des popotes et ramassent les voix qui ici viennent se déposer.
J'ai regardé les feuilles mortes qu'un soupçon de vent faisait voltiger, sans queue ni tête, au petit bonheur la chance.
Il y avait plein de feuilles mortes, finalement, à bien y regarder, pendant que le bureau de vote affichait son air absent.

samedi 13 novembre 2010

Et c'est reparti !

D'ici quelques heures, le dossard 7807 partira pour 42,195 kms de course. Ce sera le cinquième Marathon et le troisième Nice-Cannes de votre serviteur.
J'ai décidé d'en faire deux par an, printemps et automne, et si ma santé et la providence sont d'accord, j'espère continuer jusqu'à être le doyen de la course. C'est dire si je peux attendre. Au moins 30 ans si je juge bien l'âge de certains coureurs. Encore une soixantaine de marathons donc. OK, je prends.
Cette année je me suis fixé un objectif de temps. Le premier Marathon, on se dit que le terminer ce serait déjà bien, puis, on se prend au jeu et on prend confiance.
Sur la même course, l'année dernière j'ai fait 04h 23' 38". C'était mon record.
Alors, l'objectif c'est de le battre. Pas trop. Pour garder une marge de progression. Si vraiment toutes les conditions décident de se réunir, je serais quand même très heureux de terminer en 04h 13' 10", ce qui équivaut à une vitesse moyenne de 10 km/h.
Et bien sûr, tout ça sans trop souffrir. Je n'aime pas souffrir.
Quand faut y aller, faut y aller !

Une belle histoire

Dernièrement, on m'a raconté cette histoire incroyable et vraie.
J'ai reproduit fidèlement les propos.
1976 ou quelque chose dans ces eaux là. Je bosse comme Educ depuis 4 à 5 ans quand je me prends le chou avec le Dirlo de la boite. On s'engueule à 8 h 30 et à 9 h pétante, je suis sur mon vélo, sac au dos à pédaler en criant: Vive la Liberté ! (j'ai fait ça toute ma vie).

Mot du jour : gentillesse

Caractère de ce qui est gracieux, charmant, agréable (à voir).
Tournure d'esprit agréable, charmante.
Qualité, comportement habituel, fait de délicatesse, de prévenance.
Parole, action qui manifeste la prévenance, la bienveillance, le sentiment amical (de quelqu'un).
Journée de la gentillesse, des liens ici.

Etymologie :  Emprunté au latin chrétien gentiles, subst. plur., désignant les païens par opposition au peuple d'Israël, au peuple de Dieu. Gentilis « qui appartient à la famille, à la race, au peuple » puis « relatif aux nations étrangères ». L'évolution de gentiles est parallèle à celle de gens, qui, après avoir désigné le clan, la famille, la nation, puis les nations étrangères au populus romanus, a été employé dans la langue d'Église pour traduire peuples. Aussi gens. 

vendredi 12 novembre 2010

La campagne, taille humaine

C'est une idée, thèse à laquelle je crois.  Mieux : sur laquelle je fonde quelques espoirs. Indépendamment d'internet, d'ailleurs.  Mais le net est un plus, assurément.
La campagne est-elle l'avenir de l'homme ? Le sauveteur de l'homo urbanus ?
Je me plaît à le croire. A l'envisager. Et même à l'espérer.
Parce que je pense qu'on respire mieux près des arbres, non loin des champs que dans des rues bondées ou des tours de béton.
Parce que je crois qu'au contact de Dame nature, on est moins dézingué dans son rapport à la vie que dans des univers de néons, de pavé.
Parce qu'enfin, les moyens modernes de communication et de transports peuvent permettre de redonner du lustre à une campagne, une province qui ne sont alors plus des bouts du monde ou des trous perdus mais des espaces à habiter.

jeudi 11 novembre 2010

Juste une question d'équilibre

C'est un signe des temps. Où chaque mot a son importance.
Surtout un 11 novembre ;-)
Il est souvent question de devoir de mémoire. Avec un internet, voilà qu'on évoque le droit à l'oubli.

Jules Mougin

Tu comprends ce que je veux dire, j’ai une idée fixe, elle, la guerre, la plus salope des saloperies ! Je pense à elle toujours, comme d’autres, des mil-lions d’autres pensent à leurs sous, à leurs vacances, à leur retraite, à leurs bons du Trésor, à la becquetansse, aux coucheries, aux moissons, à leur pe-tite peinture, à leur petite poésie, à leurs petites affaires. La jeunesse souffre. Oui, elle souffre. Alors, moi, Mougin, je suis avec elle.
Jules Mougin. (Ecrit au moment de la guerre d’Algérie).
Extrait du blogue : In girum imus nocte consumimur igni

Le facteur-poète troglodyte, figure de l’art brut et ancien proche de Giono et de Dubuffet, était aussi un antimilitariste viscéral, obsédé par la guerre, la mort et la révolte. Il a sa vie durant écrit, peint et «bricolé», comme il le disait, vivant longtemps dans une maison à Chemellier (Maine-et-Loire) dotée de caves troglodytiques dont il orna les parois, et où il reçut nombre d’artistes. «Il a fait avec les mots de la langue française ce que le Facteur Cheval a fait avec des pierres», résume Claude Billon, l’un de ses amis, qui lui a consacré une exposition rétrospective à Metz en 2005. ( Source AFP)

L'heure des responsables ?

Et si c'était l'heure des responsables ?
En ces temps troublés où les frontières des camps et des idées se floutent pour le bien du Bien, j'ai l'espoir qu'enfin le moment soit venu d'aller au-delà des discours en choisissant d'ÊTRE.
Sortir des rapports de force, des constats sans propositions, des combats pour le combat, des conflits puérils et stériles. Les divisions donnent toujours des résultats inférieurs au dividende quand les additions peuvent multiplier.
Si certaines périodes de l'Histoire nécessitaient des mouvements brusques et des renversements soudains, ce n'est plus le cas aujourd'hui, du moins sous nos climats démocratiques. Je sais bien, que certains s'évertuent à rendre la moindre micro-fissure aussi béante qu'une crevasse pour justifier qu'il y a danger et urgence à dénoncer. Je sais bien aussi, qu'il est des spécialistes de l'opposition systématique et du verre à moitié vide, celui dans lequel on se noie plus facilement ; quelques-uns en font même leur gagne-pain. Dommage.
Notre humanité ne peut bien se construire qu'en mettant à contribution tous les artisans. A chacun son parpaing, et les vies seront grandes, belles et fraternelles.
Et si c'était l'heure des responsables ?
Les révolutions d'aujourd'hui doivent se faire dans les têtes, c'est évident. C'est même devenu une banalité de le dire. Changeons, changez. Donnons, donnez. La part de chacun doit se faire comme elle se pense. Vivre comme on pense que chacun devrait vivre. Et pas seulement discourir.
Les mouvements de foule sont dangereux ? Évitons-les. "La pensée mise en commun est une pensée commune" disait le poète. Et le poète a toujours raison.
La responsabilité individuelle demande d'autres exigences, d'autres efforts mais a d'autres vertus et d'autres effets.
C'est l'heure de l'Humain. Je dirais même que c'est l'heure de l'Amour si je ne craignais qu'on me juge d'exalté, annihilant ainsi ma démonstration. Alors je le tairai.
Cessons nos enfantillages.
Gandhissons !

mardi 9 novembre 2010

Petite étincelle

On appelle cela une bluette, je crois.
Parfumée à l'eau de rose, tant qu'à faire. Et alors les couleurs se mettent à danser. De l'orange en barre et un coeur fondant.
J'ai donc regardé une bluette, l'autre soir. Et je me disais après coup, ben ça fait du bien, des fois, ces conneries. Ce que j'appelle bluette, en l'occurrence, ce sont ces films tous gentils, que l'on regarde tendrement, et qui font du bien parce que quelque part sans autre prétention que divertir.
Un plébiscite pour le temps de cerveau disponible.
Le dico précise qu'une bluette, c'est qui présente un caractère ardent, vif et léger, mais passager ou superficiel. Exactement ça !
En l'occurrence, le film narrait la destinée d'un fils de bonne famille, qui fait l'ouvrier quelques temps histoire de se forger le caractère avant de reprendre les rênes de l'entreprise. De fait, il va se le forger son caractère. L'amour passera par là. De ces amours qui partent bien, sont plombés par le malentendu (et le mensonge, un  peu) mais finissent par retomber sur leurs pattes à la fin.
Superficiel et léger, chantait en son temps Michel Berger.
Image piochée ici.

lundi 8 novembre 2010

L'embouteillage

L'embouteillage était monstre. La capitale azuréenne avait un air de fête et de défaites. Deux présidents s'étaient donné rendez-vous sous les ors de la Côte, les flashs des journalistes et le plus naturel des projecteurs. Le reste de la ville grouillait et bouillait d'être à la merci d'un spectacle qui ne lui rapportait rien. Il savait aussi que demain, une autre mascarade battrait le pavé entonnant un chant du cygne ridicule et inutile. Le reste de la ville subissait les restrictions et les embouteillages.
Mais, à quelque chose malheur est bon et l'inextricable désordre allait nous le prouver avec une délicatesse infinie.
La Micra ne bougeait plus depuis dix bonnes minutes. Sa propriétaire, coude à la portière et yeux dans le vague était également figée. Absente, résignée, elle était plantée là et ailleurs en même temps. Sur la voie d'en face le motocycliste observait. C'était son métier, observateur. Scrutateur même, disaient certains et inquisiteur ajoutaient les moins assurés. Qu'importe, son regard ne pouvait plus quitter cette bouche généreuse, ce nez parfait, ces yeux noirs, ce visage fatigué, triste et chiffonné, cette main aux doigts de reine soutenant un front frangé. La Cléopâtre du boulevard Carnot était trop belle pour rester triste et trop triste pour rester seule.
Il osa : Bonjour Madame, puis-je vous offrir un Doliprane ?
Il avait fait mouche. Le visage laissa apparaitre une éclaircie et, déjà, la brasserie du carrefour déroulait le tapis rouge.
Un Perrier-citron et une conversation douce firent office de paracétamol et une heure plus tard le monde avait changé.
Les bouchons, les présidents et les maux de tête avaient disparu comme par enchantement. Les Micra et les deux-roues s'étaient laissés pousser des ailes. La conversation avait fluidifié la vie prouvant que l'échange était huile essentielle.

dimanche 7 novembre 2010

Carmina Burana



L'œuvre d'Orff est fondée sur 24 poèmes médiévaux tirés d'un recueil appelé Carmina Burana. Ce nom signifie littéralement: "Poèmes de Beuren" ou "Chants de Beuern", en référence au monastère de Benediktbeuern, où ont été trouvés les manuscrits. (...)
Le livret contient des textes en latin, moyen haut allemand et très vieux français. Les sujets, profanes, sont nombreux et universels : la fluctuation constante de la fortune et de la richesse, la nature éphémère de la vie, la joie apportée par le retour du printemps, les plaisirs de l'alcool, la bonne chère, le jeu, la luxure, etc. (...)
Ce n'est que depuis 1950 environ que l'on s'est intéressé à redécouvrir les musiques du Moyen Âge, malgré les tentatives de musiciens comme Jacques Chailley et la résurrection du grégorien par l'Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, leurs interprétations et leurs instruments, grâce notamment aux musiques ethniques de tradition orale.
Source : wikipedia.

Dédicace à madame, qui est de concert ce dimanche soir.

Boite à musique (du dimanche)

En ce moment, dans ma boite à musique, une clé USB en fait, quelques pépites classées en trois catégories.
Si vous voulez découvrir ou vous laisser tenter, allez tendre l'oreille du côté de Deezer :-)
Français : Véronique Sanson et Louis Chédid, comme des retrouvailles du futur. Les paroles de Abd Al Malick (château rouge) et de Grand corps Malade (Troisième temps). Les dernières livraisons de Fabrice Mauss, Raphael, Florent Marchet. Rayon découvertes : Marie tout court et Martin Rappeneau. Rayon dézingué : la Coterie, une émanation des Têtes Raides. Enfin, Red Cardelle sort un nouvel album. Le tout avec les anciens toujours présents, surtout avec l'automne (Bashung, Manset, Thiéfaine).
World, Jazz : oreilles qui se pâment avec Trio Joubran, Avishai Cohen, Dafher Youssef, Tou Sun Nah, I Muvrini, Afrocubism (étonnant croisement latin et Africain). Coup de coeur pour les voix de Asa, Mavis Syaples et Krystle Warren. Un petit dernier : Tigran Hamasyan, pianiste talentueux, découvert lors d'un concert.
Rock and co : Coup de coeur pour Belleruche, Carl Barat; Lunt, Patrice et Aloé Blacc. Découverte : Migala. Ravissement avec la nouvelle livraison de Neil Young. Itou pour Yoav et KT Tunstall. Etonnnement avec Nina Hagen.
Et vous, z'écoutez quoi en ce moment ?

Compassion

Trouvé sur l'encyclopédie de l'Agora un dossier sur la compassion. Charte à l'appui.
Bien aimé lire ce qui suit (tout le texte est là) :
En présence du ce monde mauvais, où la douleur corrompt toute joie, où la mort a le mot définitif, où notre destinée apparaît comme une tragicomédie mise en œuvre par un génie malfaisant qui trouve son bonheur à nous torturer, quel sentiment peut éprouver l'homme raisonnable et sage ? Un sentiment d'une double nature : un profond mépris pour la vie humaine, pour la décevante Maïa qui cherche à le traîner d'illusions en illusions toujours plus dérisoires, en même temps qu'une immense compassion pour ses frères, pour tous les damnés de la vie, à n'importe quel degré de l'échelle.  En un mot, l'homme doit en arriver à donner accès dans son cœur à la sympathie, « cet étonnant, on pourrait dire ce mystérieux passage de nous-même dans un autre être, qui supprime les barrières de l'égoïsme et transforme en quelque sorte le non moi en moi. C'est donc le sentiment moral par excellence, un lien par lequel et dans lequel nous sentons que nous sommes tous frères. Éprouver de la compassion, c'est devenir un être moral. Sympathiser avec la nature entière, c'est le véritable état du sage sur cette terre... Une compassion sans bornes à l'égard de tous les être vivants, voilà le plus solide, le plus sûr garant de la moralité ; avec cela, il n'est pas besoin de casuistique. Celui qui en est pénétré ne blessera sûrement ni ne lésera personne, ne fera de mal à personne, mais il aura bien plutôt des égards pour chacun, pardonnera à chacun, aidera chacun de tout son pou-voir, et toutes ses actions porteront l'empreinte de la justice et de l'amour du prochain. Auguste Dietrich.

jeudi 4 novembre 2010

Côté foot

Trouvé sur le net :
Dans une étude réalisée conjointement par l'UCPF (Union des Clubs Professionnels de Football) et le cabinet Ernst & Young, il est démontré l'importance du football professionnel dans l'économie française. Le foot génère en effet 25 000 emplois ainsi qu'un chiffre d'affaires total de 4,3 milliards €.
Les 40 clubs professionnels sollicités pour l'étude réalisent à eux seuls 29% de ce total (1,3 milliard €). L'apparition de nouvelles ressources, comme les droits TV, ont progressivement permis au football professionnel de se libérer de la dépendance de l'État. On apprend ainsi que le montant des subventions publiques est de 37 millions € pour la saison 2008/2009. A titre de comparaison, il était de 66,6 millions € en 1995/1996.

mercredi 3 novembre 2010

Le bonheur est dans l'après

3,7. 3,7 millions de personnes. Qui ont regardé la première chaîne. Et découvert l'émission "Qui veut épouser mon fils".
Paraît même, ai-je lu ici, que c'était couru d'avance. Que ce programme cartonnerait. Bien que tout le monde ou presque trouve cela débile.
Je ne sais s'il faut en rire ou en pleurer.

lundi 1 novembre 2010

Le nouveau continent

Après demain, il sera dans l'autre vie et s'il n'y pense pas encore trop, il ne pense qu'à cela.
30 ans d'une vie, et puis après-demain qui viendra au petit matin enclencher 30 ans d'une autre vie, peut-être 40 ans, même, qui sait. Après-demain, il en aura terminé et autre chose pourra commencer.
Il dit ne pas s'inquiéter. Il a envie de s'intéresser à tellement de choses !
Il dit vouloir prendre son temps et l'on sent bien que ce temps, ce temps qu'il va pouvoir prendre, ce temps qu'il va pouvoir posséder, croit-il, c'est le luxe qu'il s'offre. Le cadeau qu'il se fait.
Après demain, il met le cap sur un nouvel océan, vers un nouveau continent. Son nom : possible.
Cela fait quelques semaines maintenant qu'il se vautre dans les mille et un sens du mot possible. Il en fait récitation. Ripaille. Les yeux rient. Les dents claquent. Les mains massent. Les pieds piaffent.
Possible : Qui remplit les conditions nécessaires pour être, exister, se produire sans que cela implique une réalisation effective ou que l'on sache si cette réalisation a été, est ou sera effective. 
Possible : Qui peut être, exister, se produire; faisable, réalisable. Que l'on peut faire, exécuter, réaliser. Qui répond à ce que l'on en attend; qui est acceptable, convenable, supportable. 
Possible : qui existe en puissance; potentiel, virtuel. Qui a quelques chances de se produire ou de se faire sans que l'on sache si et quand cela se produira ou se fera. Qui a des chances d'être ou de devenir tel. 
Choses possibles; potentialités, virtualités. Ce qui a quelques chances d'être ou de se produire sans que l'on ait de certitude à ce sujet.
Il se délecte. Il imagine la plume qui voletille dans les airs et qui prend son temps avant de s'installer sur le sol. Il la voit aller de gauche et de droite, en douceur. Il n'est pas sûr qu'elle tombe, d'ailleurs. Elle vole.
Il l'a longtemps aimé ce mot, possible. Il en a fait son quotidien, son continent, son carrefour, son champion. Voilà que après-demain, il sera son avenir.  A écrire. En toutes lettres. Enfin ?
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