jeudi 30 septembre 2010

La minute culturelle

J'aime comme certains chemins sinueux conduisent à d'authentiques découvertes. Le genre on se sent moins bête après.
Au départ, juste de la musique. Et de la curiosité. J'ai découvert il y a quelques temps, et beaucoup apprécié, le groupe Jack the Ripper. Soit dit en passant, ce sont des français. J'apprends qu'ils se sont séparés. Et qu'une partie de la bande a monté son projet. Nom de scène : Fitzcarraldo. Ou plus exactement The Fitzcarraldo sessions. Un petit bijou.
Où l'on en arrive au cinéma. L'étrange nom de ce groupe vient en fait d'un hommage à un film de Werner Herzog. Le héros, interprété par Klaus Kinski, tente de construire un opéra en pleine forêt amazonienne.
Le film fait de nombreuses références au Ténor italien Caruso, que le héros du film veut faire chanter dans la foret. Il est donc a la recherche de sa "voix", tout comme les musiciens du groupe cherchent leur voix en collaborant avec d'autres artistes. Tout savoir sur le film : Fitzcarraldo.
Voilà, c'était la minute culturelle ;-)

L'air du temps est nauséabond

Qu'on se le dise, l'air du temps et ses serviteurs zélés vous acculent, vous encerclent, vous enferment et vous jugent. C'est la curée puis le jugement sans procès.
Qu'on se le dise, aujourd'hui, aux yeux de la masse, parfois déguisée en amis, en proches, en familiers (sans doute nourris au biberon idéologique de Marianne) si vous n'êtes pas antisarkoziste, c'est que vous êtes sarkoziste. Et à leurs yeux, le péché est mortel.
Dites ce que vous voulez, argumentez, prenez de la distance, dépassionnez, précisez, factualisez, nuancez, expliquez, rien n'y fera, vous êtes sarkoziste et ça ne se discute pas.

Pauvre France, pauvre peuple, pauvre meute qui a perdu toute mesure, toute sagesse, toutes Lumières.
Et ceux-la mêmes qui s'en vont dénoncer les dérives autoritaires vous les appliquent à vous sans aucun scrupule, sans aucune retenue. Et ceux-la même qui regrettent qu'on monte les uns contre les autres, déclenchent le processus. Ceux-la mêmes qui rêvent d'une société apaisée et fraternelle allument la mèche et déversent l'huile.
Allez comprendre !

C'est l'esprit qui fout le camp ! L'échange d'arguments, la communication, la recherche d'harmonie valent bien mieux qu'une cour de récréation "primaire"...
mais, vous êtes fous, vous argumentez ? C'est trop tard. N'oubliez pas que l'échafaud se monte, que la messe est dite, que le bruit de la lame qui s'aiguise accompagne déjà les cris de haine de la populace triomphante, dictature nouvelle et plus sournoise que ses aînées.
C'est trop tard. Taisez-vous !

Chercheur d'or

Ce qui me plaît avec la musique, la chanson, dans ce foisonnement qu'est la musique, la chanson, c'est bien sûr les émotions que savent partager avec nous ou déclencher les artistes C'est également d'entretenir mon côté chercheur d'or. Traqueur de pépites. Presque une addiction. Un truc sans fin, qui génère ses flops et ses authentiques moments de grâce. Surtout quand les dénicheries vous ont commuté sur un artiste ou un groupe dont vous n'aviez jamais entendu parler et qui évolue en fait depuis longtemps. C'est alors ravissement. Double plaisir : ça y est, vieux, vous dites au CD, nous nous sommes rencontrés. Et surtout, super ça, j'aime beaucoup. Faire une liste de ces traqueries parfois récompensées serait trop long...
Je m'imagine assez facilement les pieds dans la rivière, avec mon tamis, remuant inlassablement le sable, l'oeil rivé sur les cailloux. Je jette assez facilement ce qui ne donne rien, tellement ce qui est à venir est prometteur.
Lorsque je flânais dans des disqueries, à l'époque où le matérialisé était encore de ce monde, j'étais fasciné par tout ce qui existait, par cette idée que dans tout ce que je ne connaissais pas, des trucs formidables existaient certainement. Avec le temps, les rencontres, les échanges, ma garde robe musicale s'est agrandie. La palette est large. La musique, comme la lecture, comme la peinture, comme la sculpture, comme le haricot rouge permet d'afficher ses contradictions. Pas d'autre logique que j'aime, j'aime pas. Pas de jugement définitif, ce qui ne parle pas un jour peut très bien chanter le lendemain, ou l'année d'après.

mercredi 29 septembre 2010

Aggiornamento

Parfois, des mots vous tombent sous l'oeil et vous vous dites que ce n'est pas mal du tout. Vous ne les connaissez pas, ne les avez jamais vraiment croisé, ils vous disent rien mais vous les sentez, comment dire, de bonne compagnie. Oui, c'est ça. De bonne compagnie.
Ainsi aggiornamento.

mardi 28 septembre 2010

Roseaux sauvages

Un petit bleu, en rebond à la proposition de Louis-Paul.
Il règne une drôle d'ambiance, ces temps-ci, vous ne trouvez pas ?
Je ne sais pas comment c'est dans votre environnement, mais dans le mien, j'ai la très nette sensation que depuis la rentrée, c'est tempêtes sous les crânes et lèvres pincées. Ô, ça couvait. Mais l'été a comme retenu les digues. Et si ça ne rompt pas, ça plie. Sacrément. Nous serions tous des roseaux ?
Comment dire...
L'impression que des bulles éclatent, ça fait poup. Je regarde alentour, et c'est comme si le monde se dérobait sous les pieds des gens. Comme si ça les momifiait.
On dirait que chacun dans son coin, plus personne ne sait à quel saint se vouer. Avec pas grand chose pour tenir les guibolles.
Je n'avais encore jamais vraiment connu cela (ou alors je ne m'en souviens plus !).
Je suis impressionné : moi qui suis prompt à dénoncer le repli sur soi, je me rends compte que je n'avais encore rien vu !
Je suis impressionné (bis) : c'est assez scotchant la manière dont, en quelques années, le "collectif" s'est délité. La peau sur les os, au mieux.
Je suis impressionné (ter) : si cela m'interpelle, cela ne me décourage pas. Pas le moins du monde. Il y a tellement de (bonnes) choses à faire, à vivre, à découvrir, à apprendre. Moi, ça me donne envie de comprendre ce qu'il se passe. D'agir pour influer autant que faire se peut le cours des choses. A mon échelle. Avec patience.
Car de deux choses l'une : soit nous vivons une période transitoire, de type un mal pour un bien, et c'est pain noir avant pain blanc. Tant mieux. Soit ces quotidiens qui déchantent ne sont qu'un début, et alors, ça augure non du grand soir mais d'une sacrée pétaudière.
Il y a peut-être bien urgence... à prendre le temps. Enfin !

lundi 27 septembre 2010

Crise médiatique ? Quelle crise ?

Ci-dessous un copié collé de la lettre de la revue Interdépendances. Il s'agit d'une invitation à une rencontre qui se propose de penser solutions, ici à propos de la crise de la presse.
Gros plan en passant sur les alter mardis, parlons solutions. C'est ici.

Développement durable

Je suis sensible à toutes les questions qui tournent autour du "développement durable".
J'y vois un futur vers lequel aller, un présent dans lequel s'inscrire.
Je n'aime pourtant pas trop la formule. Et pas toujours ce qui en est fait, tout du moins ce qui s'en recommande.
Je n'aime pas, par exemple qu'elle soit uniquement "collée" à la notion d'écologie, parce que c'est bien plus que cela. Les spécialistes parlent de trois piliers pour le DD : l'économie, le social et l'écologie. Un bon DD est un alliage. Les trois font l'affaire.
Je n'aime pas non plus le côté mode qui fait surgir des vocations. 
Au fond, et surtout, ce que j'aime, c'est qu'il y a du bon sens dans l'idée du développement durable et c'est ce qui me séduit. Quelque chose de l'ordre de la solidarité, de l'intelligence collective, du logique. En réponse mieux qu'en opposition au gâchis, à l'inutile, au perso.
L'expression est ceci dit assez savoureuse.
Peut-on imaginer un développement qui ne soit pas durable ?
Ca fait même un peu pléonasme. A moins que ce soit terriblement lucide. Développer, par opposition à consommer, par opposition à consumer. Durable par défi à l'éphémère, par miroir à zapping.

dimanche 26 septembre 2010

Surprise, surprise!


Moi, j'aime ça l'inattendu, les surprises, l'audace, le spontané! Et bien ça tombe bien parce qu'il en est d'autre qui aime ça aussi! Un vrai rayon de soleil au sens propre et au figuré quand il a déboulé hier dans mon antre, pull jaune poussin et sourire engageant pour me faire un petit coucou en passant! Un vrai plaisir que de le revoir à nouveau, ainsi que son aimée et son fils choyé! Y'a pas à dire, ce monde des blogs vraiment me fascine, les liens qui se créent ici et là sont forts, puissants et beaux! Le fameux virtuel si souvent décrié qui en effraie plus d'un et qui moi m'enchante quand il déboule soudain dans ma réalité si chaleureusement, si simplement, si vivant! Un bon Dimanche à vous tous amis blogueurs et blogueuses et longue vie à cette belle aventure qui nous réunit tous bien plus qu'on ne l'imagine ou qu'on ose se l'avouer!
* Euh, pardon à l'intéressé, mais Amedeo a plutôt peint des femmes !! :-)

La paix

En regardant l'autre jour à la télévision juin 1940 le grand chaos, j'ai bien sûr pensé à mon père et à mon grand-père. Et par procuration aux pères et aux grands-pères. J'ai également baladé en moi des questions comme lorsque je regardais l'année dernière la série Un village français.
J'aurais vécu à cette époque-là, j'aurais dû faire avec ces situations, comment je me serais comporté ? Qu'est-ce que j'aurais fait ?

vendredi 24 septembre 2010

Tozeur, le goût

Des photos sur le blog l'Éternité de l'instant. Un mot : Tozeur.
Et forcément, pour moi, quelque chose qui s'agite. Des lieux, bien sûr. Des couleurs. Des odeurs. Tozeur, Tunisie, je connais pour y être allé il y a quelques années. Un souvenir ému de ce qu'échanges culturels signifient. Par delà les préjugés.
Flash back. Sommes en février de cette année là. N'avons pas encore d'enfants. Je décide d'offrir à madame, de nous offrir une semaine de vacances. En amoureux. Au pied du désert. Pas voulu de Djerba et de sa cohorte d'hôtels sur la plage. Le choix se porte sur Tozeur, aussi parce que ce n'est pas si loin de Tataouine, mot qui m'a fait rêver pendant mon enfance.
Je concocte l'affaire dans le plus grand secret, ce qui me vaudra une chaurée au moment de la remise des trophées : lorsque j'offre les billets, sourire tonigencyl, genre surprise !, assez fier de mon coup je dois le dire, madame me les remet aussi sec sous le pif, les billets, en me disant, non, pas possible, j'ai du boulot ! Je n'avais pas eu le temps de lui expliquer que c'était arrangé de ce côté-là, j'avais négocié avec son chef ;-)
Bref, on part, avion, tout ça. Nous sommes en février. Tozeur à l'époque démarrait son développement touristique. J'ai le souvenir d'hôtels en construction un peu partout. Le nôtre, d'hôtel, sonne étonnamment le creux. Nous sommes en fait les seuls clients !
L'anecdote concerne les repas. On nous sert de l'européen. De l'occidental. Frites, petits pois carottes, steaks hachés, ce genre de choses. Cela nous gonfle. Sommes pas venus pour ça, non plus. D'autant que nous l'avions observé, côté cuisine et employés de l'hôtel, c'est tout autre chose qui se dégustait.
Ni une ni deux, on en cause.
Pour apprendre que c'est Ramadan, que du coup, les repas du soir sont particuliers.
Demandons à manger comme eux.
Négocions un prix car ce n'est pas prévu comme ça. Et ne regrettons pas. Les plats, les soupes qu'on nous sert, c'est du ravissement. S'en suivront des échanges sur le ramadan, l'alimentation pendant cette période, la constitution des plats qu'on nous sert, etc. A la fin, vu que nous sommes les seuls clients, on termine carrément à la table des employés. Ca cause, ça se renseigne, ça évoque, ça questionne. Des deux côtés.
Ces instants d'humanité nous ont singulièrement changé la vision de Tozeur. On sortait du tourisme pour entrer dans l'échange. Avec l'espoir qu'en retour, nous ayons participé d'une autre manière de penser le touriste.

jeudi 23 septembre 2010

Parents c'est flou

Il est de bon ton souvent de critiquer les parents. Qui suivent pas, pas bien, pas assez, pas du tout la scolarité de leurs enfants. Parfois, ces parents, ils aimeraient bien être mieux et davantage informés. Tout simplement. Comme ça ils pourraient mieux exercer leur mission.
Prenez par exemple une grève annoncée.
Imaginez ensuite ces parents. Qui se demandent comment ça va impacter leurs enfants.  L'institutrice du petit, grève, pas grève ? Les profs du grand, grève, pas grève ? Et quid de l'organisation de la maison, là-dedans ? Les horaires de l'un, de l'autre ?

C'est dans la tête

A l'époque, je n'avais pas vraiment su mettre en mots ma pensée. C'était il y a 10 - 15 ans.
Pour faire court, disons que je ressentais que la société française était dépressive et se comportait comme telle. Je m'étonnais que l'on n'évoque pas les choses en ces termes. Dans mes échanges, je parlais souvent de ça, estimant que si on comparait la société française à une personne, on dirait d'elle qu'elle n'a pas le moral. Et avec, les réflexes qui en découlent.

mercredi 22 septembre 2010

L'ado spaghetti

"Le spaghetti est espiègle et vivant. Il ne se laisse pas manger sans réagir : Ce n'est pas un aliment que l'on saisit avec la fourchette et que l'on porte à sa bouche comme une patate ou un navet. Le spaghetti, on le traque, on le chasse, on l'entortille, on le maîtrise d'abord - il faut le mériter. Il se rebelle, glisse, échappe - la stratégie mise en œuvre contre lui est celle du Sioux et du chasseur de gazelle.

klaxon


C'est bien vu et ça sonne juste : lu sur le site canadien Canoé un article sur ce qu'un psychologue appelle La communication klaxon. Formule qui, selon lui, qualifie toute communication qui commence par TU, laquelle tue la communication. Pas faux, quand on y pense. L'article, que l'on peut lire en entier en cliquant ici, indique aussi que la communication klaxon concerne également toute communication qui répète sans cesse le même message («Ça fait vingt fois que je te dis de...») et toute communication dans laquelle le ton monte d’un cran et qui pousse l’autre à dire: «Ne me parle pas sur ce ton!» On entend effectivement plutôt bien le tutut de l'affaire.
Bien aimé lire aussi que pour la majorité, la communication devrait mener au consensus. Or, la communication signifie échange et non pas communion ou commune-action. La communication se rapproche davantage du troc que de la compréhension.

mardi 21 septembre 2010

Aider un bénévole à s'extirper de la mélasse

C'est... implacable. Et c'est... douloureux. Car ce sont des amis. C'est douloureux, aussi, parce que ce sont des valeurs qui se pètent la gueule. Pas mortes, les valeurs, mais blessées. Terrassées. Vaincues par la connerie. La bêtise et la rancune. La jalousie. Rattrapées par le pognon. Poursuivies mêmes. Le milieu rural est merveilleux. Il peut aussi être épouvantable. C'est l'histoire d'une très belle aventure qui se termine en eau de boudin. Un homme doit aujourd'hui 15 000 € à une banque. Il n'a pas le sous. Un appel aux dons est lancé.

Faire autrement

Et c'est reparti !
A croire que plus on est informé, plus on sait, plus on nous dit et plus on fait comme avant.
Plus de la même chose disent les manuels éclairés.

lundi 20 septembre 2010

Journalisme et servitude

Il suffit d'une lecture. Sur le sujet qui me passionne : le journaliste. Et avec les médias. Et avec les lecteurs.
La revue médias n'y va pas par quatre chemins. Evoque la veulerie.
Fichtre !

Le compte à rebours

Un article sur le site Mes courses pour la planète.
Il évoque la fin "programmée" de biens de consommation. Du genre vous achetez une machine à laver, un PC, une bagnole et ils mourront à telle époque. Le genre de lecture assez désagréable, en fait.

dimanche 19 septembre 2010

La silhouette du souvenir

Les arbres encore denses et les maïs encore hauts masquent presque la silhouette figée. De la route, on ne la voit pas. On l'aperçoit à peine.
Il est là, pourtant.
Bien là.
Fidèle au poste. Evidemment.

Gustave le disait

Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen.
Voilà la troisième fois que j’en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir.
L’admirable, c’est qu’ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons.
Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols. Et j’ai entendu de jolis mots à la Prudhomme.
Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine qu’on porte au Bédouin, à l’hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète.
Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère.
Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton.


Gustave Flaubert, Lettre à George Sand.

Source : La revue des ressources.

Patrimoine et histoire : Auguste Blanqui


Note inspirée par la question de Didier et mes très fréquents passages et arrêts à Puget-Théniers


D’origine italienne, Auguste Blanqui est né à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) en 1805.
Le 31 octobre 1870, il fait partie du groupe insurrectionnel qui occupe l'Hôtel de ville quelques heures ; il est condamné à mort par contumace. Il est arrêté le 17 mars 1871 alors que malade, il se repose chez un ami médecin dans le Lot puis transféré et emprisonné au château du Taureau à Morlaix le 24 mai.

Alain Decaux raconte : La masse du château sort de la nuit. Le bateau qui glisse sur la grève. On saute à terre, on marche sur les roches. Un escalier, un pont-levis, un vestibule. Trente soldats, l'arme au bras, attendent. On fait passer Blanqui dans une cour, on l'oblige à monter un escalier. Voici une porte qui ouvre sur une casemate. Cette porte tourne pour lui. On le fait entrer. Voilà sa prison. Une prison. Encore. Toujours. (Alain Decaux, Blanqui l'insurgé).


samedi 18 septembre 2010

Quel patrimoine êtes-vous ?

Ce week-end, c'est journées du patrimoine.
Le patrimoine, c'est un ensemble des biens hérités des ascendants ou réunis et conservés pour être transmis aux descendants. 
C'est ce qui est transmis à une personne, une collectivité, par les ancêtres, les générations précédentes, et qui est considéré comme un héritage commun.  
Peut-on dire : Dis moi quel patrimoine tu es, je dirais qui tu es ?
Vous êtes quel patrimoine, vous ?

De bonne constitution

Tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République.

Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances.

Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent.

La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement.

Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence.

La Nation proclame la solidarité et l’égalité de tous les Français devant les charges qui résultent des calamités nationales.

La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État.

[Extraits du PRÉAMBULE DE LA CONSTITUTION DU 27 OCTOBRE 1946]

vendredi 17 septembre 2010

Pleurent-ils la nuit, ces objets relégués ?

- Ben, demande l'ami. Ou tu as mis tes CD ?
Nous sommes à la maison. J'ai peine à montrer du doigt le disque dur externe qui me sert désormais de discothèque. Derrière moi, en lieu et place des susdits, ce sont des livres qui ont pris place. C'est bien. Ils apportent une chaleur, une présence habitée.
Nous nous sommes rendus au fond de la maison, et je lui montrai du doigt la commode dans laquelle les CD ont été rangés.

Mensonges ? Ou folie ?

C'est troublant quand même ces ministres qui nient ceci, nient cela pendant que les médias, à tour de rôle, comme dans un jeu savamment orchestré, dévoilent des courriers disant précisément le contraire.
Entre les deux mon analyse balance.
Sont carrément cinglés, les mecs ? Complétement dans leur bulle, plus capables de voir la réalité en face.
Ou tellement peinards qu'ils peuvent mentir à tour de bras les yeux dans les yeux promis juré craché ?
Difficile, en attendant, de faire confiance. Et même d'avoir confiance.
Jeu compliqué, aussi. Je ne pige pas bien où ça conduit, tout ça.

jeudi 16 septembre 2010

Digne, c'est trop haut ?

Le "passage en force" institutionnel de la réforme sur les retraites, de même que le "passage en force" de la réforme territoriale me font furieusement penser au "passage en force" du traité européen.
Ce ne sont pas des accidents. C'est une manière de faire. 
J'y lis une fois de plus un mépris du peuple. Et un aveu de faiblesse.
Si on est fort dans sa tête, si on pense être dans le vrai, on n'a pas besoin d'ainsi procéder. On est capable de dialoguer, d'expliquer si besoin. On ne prend pas l'autre de haut, on ne se prend pas pour ce qu'on est pas. On avance, on bosse, on prend le temps si nécessaire.
Si on est faible, on fait le roquet, on accélère, on mord les badauds.
On se trompe dans ses calculs. On divise au lieu d'additionner, on soustrait au lieu de multiplier.
Peut-être que le problème de ce gouvernement, c'est cette faiblesse transformée en arrogance, cette arrogance transformée en mépris, ce mépris transformé en violence.
Il paraît que ces gens là, le coeur sur la main, ou plutôt la main sur le coeur, veulent moderniser la France.
Je crois plutôt qu'ils la détruisent, cette France. A coup de pelle sur la gueule. Même pas mal !
J'espère que la gauche ne louchera pas trop sur le pouvoir, entendra cette France qui grince, l'aidera à tenir bon puisqu'on en a encore pour un an et demi à ce rythme là, lui proposera des alternatives, construira avec elle un pays digne.

Questionnaire de Proust

Quel est pour vous le comble de la misère ?
La misère affective. Ne compter pour personne.
Votre idéal de bonheur terrestre ?
La liberté de s'imposer soi-même ses devoirs.
Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ?
L'insolence face aux religions.
Les héros de roman que vous préférez ?
Jean Valjean et Martin Eden.
Votre personnage historique préféré ?
Gandhi
Vos héroïnes préférées dans la vie réelle ?
Les louves, les mères nourricières, les anticonformistes discrètes.
Vos héroïnes dans la fiction ?
Antigone
Votre peintre préféré ?
Magritte, Soulages.
Votre qualité préférée chez l’homme ?
Le courage, le sens des responsabilités.
Votre qualité préférée chez la femme ?
La rébellion.
Votre vertu préférée ?
L’Amour de son prochain quel qu'il soit.
Votre occupation préférée ?
Apprendre.
Qui auriez-vous aimé être ?
J'hésite... Hugo, Brassens, Jésus ;-)
Le principal trait de votre caractère ?
La rigueur.
Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ?
Qu'ils acceptent de discuter tranquillement des sujets qui nous divisent.
Votre principal défaut ?
L'idéalisme et le perfectionnisme.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Perdre un enfant.
Votre couleur préférée ?
Orange.
Quelle fleur aimez-vous ?
Le lilas.
Votre oiseau préféré ?
L'albatros.
Vos auteurs favoris en prose ?
Zweig.
Vos poètes préférés ?
Hugo, Vigny, Musset.
Vos héros dans la vie réelle ?
Ceux qui défendent leurs convictions individuellement.
Que détestez-vous par-dessus tout ?
La superficialité, l'insouciance, l'injustice.
Quels caractères historiques méprisez-vous le plus ?
Le fanatisme.
La réforme que vous admirez le plus ?
L’abolition de la peine de mort et... la réforme des retraites.
Le don de la nature que vous voudriez avoir ?
"beau, beau, beau et con à la fois" mais "une heure seulement" ;-)
Comment aimeriez-vous mourir ?
Vidé, sec, satisfait d'avoir tout donné. Serein parce que certain d'avoir fait le maximum pour les autres.
Votre devise ?
"Courage et Volonté, volonté, courage" et "L'important n'est pas ce que l'on a fait de moi, mais ce que je fais moi-même de ce que l'on a fait de moi"

A vous ?

mercredi 15 septembre 2010

Pas si simple




Rien n'est franchement facile, rien n'est facile à faire et parfois on peut être tenté de réagir un peu à l'emporte pièce et ça n'est que justice chacun à sa fenêtre. Je n'ai pas voulu me mêler des discussions en cours car je comprends autant les uns que les autres. Enseigner est une responsabilité qui dépasse l'entendement, malheureusement, à ma petite échelle, j'ai rencontré du meilleur comme du pire, mais si je veux être tout à fait objective, plutôt du meilleur quand cela est permis. Cela rejoint la relation de confiance, cela rejoint toutes les équations d'un humain à l'autre.
Je ne suis pas enseignante, je suis commerçante! Oups, quel vilain mot, pourtant chargé de sens. Commercer dans le bon sens du terme, c'est dialoguer, entrer en relation et finalement aussi faire passer des messages, bon, je ne cache pas qu'il y a l'échange de bon procédé, je te donne, tu me paies mais on n'est gratifié que si on arrive à toucher, voire même à enseigner et renseigner aussi chacun sur ce qu'il est en droit d'attendre. Pas d'efficacité, pas de bonne relation avec soi-même et pas de résultat.
L'enseignement est plus qu'important. Je ne sais pas si le système existant est le bon, j'ai vu des gens de l'art exceptionnels et d'autres ayant perdu leurs illusions, leur feu sacré. C'est la passion dans ce que l'on fait, c'est ce qu'on met de ses tripes qui donne cette fameuse autorité naturelle.
Pas une autorité, un charisme.
Mais pas toujours respecté, pas toujours compris.
Je crois qu'on peut tous autant que nous sommes, quoique ce soit notre parcours, quoique soit notre choix, mettre sa petite pierre, l'important c'est de donner à la génération qui pousse et qui arrive de l'espoir, des repères, de l'envie et de l'ouverture d'esprit.
A chacun de sonder au fond de lui-même, à chacun de faire selon ses convictions et selon son coeur. C'est pas parce que c'est difficile que c'est impossible!


Une héroïne

Sur le site du Point.fr j'ai lu l'histoire d'Hélène Nearne qui est morte cette année dans le sud de l'Angleterre à l'âge de 89 ans. Cette vénérable dame avait été décorée de l'Ordre de l'Empire Britannique (EMB) après la 2ème guerre mondiale. Elle appartenait à une branche des services secrets britanniques, et à ce titre avait été envoyée sur le sol français aux côtés de la résistance. Elle fut arrêtée deux fois par la Gestapo, torturée puis déportée au camp de Ravensbrück d'où elle s'évada. Elle est morte seule, dans le dénuement le plus total aux dires de l'article. Ça m'a bouleversé.

L'article du Point.fr.
On en parle sur wikipedia.

Autorité naturelle

Récemment, dans une discussion entre amis qui, à défaut de vouloir changer le monde, cherchaient à remettre un peu d'aplomb la société, je relevai un petit échange que nous n’eûmes pas le temps d’approfondir :
Lorsque je proposais de réserver les postes importants en relation avec l'enseignement, l'apprentissage, la formation, l'encadrement, à des personnes à l'autorité naturelle, une amie me rétorqua en substance que dans ce cas nous n'aurions plus alors que des encadrants autoritaires et rigides. J'osais une reformulation. J'avais bien entendu.
Je crois évidemment que c'est tout l'inverse.

Et vous qu'en pensez-vous ?
Si débat il y a, j'exposerai mes arguments en commentaires.

mardi 14 septembre 2010

Juste une femme


Qu'est-ce que le code pénal prévoit en cas de meurtre d'une joggeuse ? Beaucoup de sites d'informations ont titré sur le meurtre, la disparition et le viol d'une joggeuse ces jours-ci. Or, une joggeuse assassinée, ça représente quoi pour vous ? Moi ce que je vois, c'est une femme d'abord. Une femme qui faisait son jogging lorsqu'elle a été agressée puis violée et tuée. Une femme qui a eu peur, qui a pleuré, supplié, souffert. Ce n'est pas la joggeuse qui a subi tout cela, c'est juste une femme. Demandez à ses parents, ses amis, ses proches, ils vous diront quelle femme elle était.

La guerre et l'araignée

Séquence autodérision.
L'autre soir, j'étais terrifié dans mon canapé. Je regardais un film. Il narrait une guerre de l'intérieur. Bien fait, le film. Très bien fait. Dégelée d'obus, regards effrayés, chair, violence aveugle, folie qui guette.
Oui, j'étais terrifié. Je me disais, purée, y'aurait une guerre, je détalerais, il en faut du mental quand même pour tenir, avancer, défendre sa peau.
Quelques minutes plus tard, dans la chambre. J'aperçois une énorme araignée. J'ai la trouille des araignées. Celle-là est vraiment balèze.
Chez nous, c'est madame qui chasse les bestioles. Elle se débarrasse de l'intruse, sous mes yeux admiratifs.
T'as pas eu peur, toi ! Je lui dis.
Ô, après ce qu'on vient de voir, une araignée, c'est rien, elle me répond.
De fait.
Pas trouvé à redire !
Si ce n'est que ma terreur télévisée, pleine de compassion, pleine de résolutions de type drapeau blanc, évitons la guerre et tout et tout a vu son panache gâché par une modeste bestiole.
Pas rien.

lundi 13 septembre 2010

Tordre le coût

Je ne dirais pas que les bras m'en sont tombés. Il est des gouvernements, des états, on finit par les savoir capables de tant de choses...
Non, je ne dirais pas que les bras m'en sont tombés en lisant cet article : Quand l'état abandonne la protection de l'enfance. Mais peut-être parce que j'ai pensé à ces mômes, lire m'a fait mal.
Je crois en l'état qui protège. Je crois en la solidarité de la nation. Je crois que le collectif, lorsque l'individu est démuni, doit tendre la main.
Au fond, ce qui m'agace le plus dans tout cela, c'est ce qui est semble-t-il devenu une règle. Une manière de penser. De parler. De n'assumer pas. De faire porter sur l'autre la responsabilité. De tout justifier par des économies à faire.
La solidarité n'est plus évoquée qu'en termes de coûts, dans notre pays. Et avec, en terme de sanctions. Jamais en terme d'humanitude. Jamais en terme de bientraitance.Il y a du déni de vie, dans tout cela. Du refus de réalité. Les cycles de la vie sont ainsi fait que les enfants ont besoin d'être guidés et les anciens soutenus. Où est le problème ?
Je ne dirais pas que ça me désespère, parce que mon humanisme en bandoulière ne va pas décrocher comme ça, mais ça me taraude, ce langage qui s'insinue.
Non, je ne dirais pas que ça me désespère. Je crois plutôt que ça me rend triste. Je ne me reconnais pas dans cette société. Elle ne protège pas ses jeunes, n'a pas de projets pour eux, elle n'assume pas ses anciens, ne leur laisse pas de place.
Ca fait un relent de pas de mémoire, pas d'avenir.
Ceci peut expliquer cela.

La confiance

Les aventures réussies partent souvent d'une question de confiance.
Aventures au pluriel. Amour, amitié, vie professionnelle, projets divers et variés.
La confiance est une croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective, professionnelle... d'une autre personne, qui fait que l'on est incapable d'imaginer de sa part tromperie, trahison ou incompétence.
Les aventures ratées ont souvent pour origine une confiance selon : gâchée, perdue, enfouie, trahie, etc.
Les relations humaines tiennent à pas grand chose, quand on y pense. 
Et comme ce fil fragile qu'est la confiance peut peser des tonnes, mesurer des kilomètres, aussi.
Il y a quelque chose de fascinant dans cette confiance. Et de déconcertant. Si simple. Si compliqué.
On ne m'ôtera toutefois pas de l'esprit qu'en la matière, il n'y a pas de fatalité. Qu'elle est un jardin. Qui s'entretient. Ou qui pourri sur pied si laissé à l'abandon.
En nos heures contemporaines, il m'apparaît que la confiance est une valeur en berne. On la reprend facilement. On la donne avec rictus. On la consomme. 
Et si on la restaurait ?

A la virgule près

Je viens d'apprendre grâce à l'Express.fr que le médecin de Rimbaud était toujours vivant et qu'il était très alerte pour son âge puisqu'il y était interviewé. Je n'ai pas retrouvé la date de naissance de ce médecin, mais à vu de nez, sachant que Rimbaud est mort en 1891, et en imaginant que dans le meilleur des cas, en tenant compte de la durée des études de médecine, le médecin devait avoir 30 ans (oui, c'est arbitraire) à la mort du poète, je peux dire qu'il doit avoir au moins 150 ans. Bon, d'accord, vous vous dites que je débloque. Mais ce n'est pas ma faute. Quand j'ai lu cet article, le passage ci-dessous m'a un peu interloqué :
Nouveau rebondissement. Jean-Jacques Lefrère, médecin et biographe du poète, vient de nous transmettre un document, découvert par Jacques Desse, provenant du Centre des Archives Diplomatiques de Nantes: il s'agit d'une lettre autographe de Lucereau au consul de France, Albert Delagénière, datée d'Aden.... le 13 août 1880 ! Son authenticité peut difficilement être contestée.
Vous lisez comme moi que Jean-Jacques Lefrère y est qualifié de "médecin et biographe du poète". Ce qui signifie qu'il est le médecin du poète et son biographe, un peu comme son Docteur Watson. Une virgule de plus ou de moins et ça change tout. S'il y avait eu "Jean-Jacques Lefrère, médecin, biographe du poète", ça devenait différent, les deux activités sont distinctes l'une de l'autre, et le biographe de Rimbaud n'est pas obligatoirement son médecin, ce dont a l'assurance quand on voit qu'il est notre contemporain.

Noire la boite

On ne mesure jamais tout à fait le temps qui passe et qui entretient, voire creuse le poids de la souffrance. On ne soupçonne pas cette usure invisible. Elle existe, pourtant. J'imagine que les exemples ne manquent pas.
L'autre jour, le site l'annuel des idées, qui a pour (bonne) habitude de faire de chaque jour une journée dédiée, a décrété que le dimanche 12 septembre, lendemain de ce que l'on sait, serait officiellement la journée des boites noires. Drôle d'idée ? Pas tant que ça. Je ne prétends pas que nous avons tous en nous une histoire de boite noire, mais en "jouant le jeu" de cette journée, je me suis rendu compte que sans doute que si.
C'est quoi, vous, votre idée boite noire ?
La mienne est de n'avoir pas souhaité, en ce lendemain de ce que l'on sait, d'y aller de quelques crédos bien pensants et mal dosés. Je n'aime pas plus ces gens qui jettent des avions contre des tours que ces gens qui brûlent des livres sacrés. Je n'aime pas plus sentir que l'intégrisme monte de toutes parts. Les intégrismes.
La journée des boites noires m'a conduit à penser très fort aux victimes de crash style celui du Mont Saint-Odile, ou de Charm El Cheick.

dimanche 12 septembre 2010

Le jeune (con) est devenu un vieux con

Je ne sais pas chez les autres comment c'est, mais moi, quand je "râle" après mes mômes, après coup, je me dis souvent que c'est assez couillon, ce que je dis. Enfin non. Pas "ce que j'ai dit" mais "comme je l'ai dit".
Prenons pas plus tard que tout à l'heure.
Avec la reprise des affaires scolaires, mes fils ont développé leurs penchants pour une vie à la maison sans contraintes avec uniquement des plaisirs.
Ils sont donc plutôt de bonne compagnie pour jouer, goûter, passer à table.
Et, magiquement, deviennent relativement imperméables au reste. N'entendent pas. Oublient. Passent à autre chose. Ont mal subitement qui un bras, qui à la tête.
Des enfants, quoi.
Forcément, ils s'exposent.
Et moi de leur faire le couplet de la vie sans contraintes que ça n'existe pas. Et de leur montrer tout ce que font leurs parents. Ce genre de trucs.
Vieux con, je me suis dit après avoir théâtralement claqué la porte de leur chambre. Puisque je les invitais à méditer les sages paroles paternelles.
J'ai alors mesuré ma progression dans l'échelle sociale. De petit con, je suis passé à vieux con.
Un signe ? ;-)

Tout ce qui ne se régénère pas dégénère

Le 24 août dernier, sur ce blog, il se publiait ça : Monticules et bouts de montagne.
Jeudi, sur le site l'annuaire des idées, il se publiait ceci : Changez de vie, trahissez !
Variations sur le même thème, air du temps, temps de l'ère...
Deux extraits :
- le changement individuel est un héroïsme moderne, bien plus difficile à exercer qu’on ne l’imagine. Il s’agit même de l’équivalent d’un apostat en pays laïque. En effet, il s’agit de renoncer à une foi ou un idéal sans pour autant se déshonorer. C’est ce que Jean-Pierre Martin nomme la « Vita Nova », dans son (bel) essai Eloge de l’apostat (Seuil). Cobaye de lui-même, il appartient à cette génération mai-68 multiforme.
- Comment quitter son milieu ? Et comment « redevenir le même autrement » ? Jean-Pierre Martin a minutieusement étudié les deux phases, celle de l’arrachement et celle du nouveau départ, dans le milieu intellectuel et politique, là où les déchirures sont les plus violentes, et les conséquences les plus réactives. Malheur à qui veut changer car « son ambition est de rompre avec les valeurs conservatrices originaires de la communauté  ». De Rousseau à Arthur Koestler, toute une typologie d’apostats se dégage de ce four à émail des égo : « les désinvoltes, les oscillants, les renaissants, les intempestifs et les suicidaires » égrène le biographe des déchirés.

Scène de la vie quotidienne

Je décris la photo car elle n'est pas très visible.
De droite à gauche : un bar, une terrasse improvisée sur le trottoir, une table et une demi-douzaine de chaises et autant de clients, une file de voitures stationnées, un bus urbain en double file et en warning, sur son front l'inscription lumineuse "ce bus ne prend pas de voyageurs", plus à gauche une jeune femme qui, pour récupérer la suite du trottoir qu'elle arpentait dix secondes auparavant, a été obligée de se faufiler entre deux voitures de profil, puis de passer devant le bus et de marcher au milieu de la rue face à la circulation.
La jeune femme n'a fait aucune remarque. Les clients n'ont rien vu de ce qui se passait. Les voisins semblent trouver ce spectacle tout à fait normal puisque personne ne bouge.
J'ajoute qu'il est 22h 30 et que le bruit accompagnant le tableau est aussi surréaliste que celui-ci.
J'ai surpris cette scène en fermant mes volets hier soir.
Un peu plus loin dans la rue, j'avais fait la remarque à une commerçante dont l'installation sauvage de la terrasse m'avait obligé à prendre le couloir de bus à pied. Je suis passé pour un râleur, bien sûr, auprès de la commerçante... et des clients.
Et ce sont les mêmes qui vont nous expliquer que nous vivons dans une société du chacun pour soi. Z'y seraient-ils pas pour quèque chose par hasard ?

Riadh Fehri

Dans la série semaine des coups de coeur.
Voici Riadh Fehri. Son site internet est ici.

Helene Grimaud

Dans la série semaine des coups de cœur musicaux.
Voici Hélène Grimaud.

Seasick Steve

Dans la série semaine des coups de coeur musicaux.
Voici Seasick Steve.

Kula Shaker

Dans la série semaine des coups de coeur musicaux.
Voici Kula Shaker.
Un "vieux" groupe tout jeune pour moi. Je découvre.

samedi 11 septembre 2010

Rosée du matin

Particules particulières

Il y a des après-midi, au boulot, des vies basculent. Des destins, peut-être, s'écrivent. On ne le remarque pas toujours. Parfois, ça saute aux yeux. L'autre jour a fait partie de ceux-là. Deux collègues, deux visages, deux chemins. Et l'instant qui bascule. Leur actualité devient l'actualité. Le fait que ce soit simultané renforce l'impression.
Il est aux alentours de 16 h. Une journée banale, classique prend une tournure inattendue. L'émotion s'invite.
Des émotions. Contradictoires, presque violentes entre elles. Détresse de l'une, bonheur de l'autre.
Elles sont deux. Travaillent dans le même bureau. Dans quelques heures, quelques jours pour elles, tout sera différent.

Tom Frager

Dans la série semaine des coups de coeur.
Voici Tom Frager.

vendredi 10 septembre 2010

The Guggenheim Grotto

Dans la série semaine des coups de coeur musicaux.
Voici The Guggenheim Grotto.

jeudi 9 septembre 2010

C'est en septembre...

Curieux pays que la France.
On ne parle que de retraites mais l’on n’entend pas ou peu les retraités s’exprimer !
Tiens au fait, ou sont-ils en ce moment, les retraités?
Peut-être en vacances…

J’en rencontre quelques uns sur les routes, plages et villages de mes week-ends du moment.
Ils côtoient des jeunes couples avec leurs enfants « en bas âge » et quelques célibataires allergiques aux coups de soleil. Même que des fois les enfants des jeunes parents jouent avec les petits- enfants des jeunes retraités.
Ce sont les …mais comment appeler ceux qui prennent leurs vacances en septembre ?
Il semble qu’il n’y ai pas de nom, normal la norme c’est d’être juilletistes ou aoutiens.
Le français « normal » rentre au plus tard le 20 août, fait la rentrée des classes dans les magasins puis au portail de l’école puis de nouveau au magasin ; ah, le cahier petits carreaux sans spirale ! Epuisé, il s’installe dés 20h devant la « nouvelle grille » des programmes télé.
Au travail, celui qui est en vacances en septembre devient « absent » ! il est presque en situation irrégulière, montré du doigt dans les réunions, " comment ? Il n’est pas là machin, il ne peut pas prendre ses vacances comme « tout le monde »"!

Pourtant, si l’on analyse les comportements de nos concitoyens, on s’aperçoit que le temps des deux mois de « grandes vacances » est fini depuis des lustres; que la tendance est de partir plus souvent et moins longtemps, pour différentes raisons (pouvoir d’achat, RTT…). Et quand je dis partir, c’est loin ou à deux pas de chez soi.
Et si les vacances c’était de refuser de rentrer dans ce calendrier que l’on veut nous imposer. Un calendrier bizarre d’ailleurs fait uniquement pour consommer. Les cartables en juillet et les jouets de Noël en novembre.
Et si l’on vivait un peu comme les « anciens » qui se moquent des changements d’heures et laisse la nature rythmer leurs activités. Je sais, cela n'est pas possible pour tout le monde mais de là à nous enlever un mois d'été.

Je les regarde avec sympathie ces vacanciers « hors norme » de septembre.
Ils profitent mieux du temps, semblent moins stressés, sont plus courtois aussi.
Alors, si l’on gardait un peu « cet esprit vacances » ; si l’on prenait le temps de profiter de ce deuxième été, des rayons obliques de l’astre qui réchauffent les corps et les cœurs sans les bruler ; le temps de regarder ces papillons qui volètent dans les herbes encore vertes ; le temps des coquillages et crustacés d’une grande marée. Même qu'un moment.
Et si sur les blogues, on continuait à se régaler un peu des photos de vacances des uns et des autres, d’un voyage en cours ou de celui de l’an passé.

On pourrait ! Sur la route et pas que celle des congés ; sur le chemin du boulot ou de la manif, sur le trottoir de l’école ou aux caisses de la grande surface, devant le clavier de son ordi…, si l’on prenait le temps de fredonner…
« On ira où tu voudras, quand tu voudras…Toute la vie sera pareille à ce matin. Aux couleurs de l'été indien. »

C’est aussi cela l’instant présent.
Doux rêveur que je suis, je vous propose de garder un peu de cet « esprit vacances ».


Amsterdam Klezmer Band

Dans la série semaine des coups de coeur musicaux.
Voici Amsterdam Klezmer Band.
Ici revisité par le Shantel.

Grèce la patte

Regardé l'autre jour un documentaire sur la Grêce. La crise, ce que fait le pays pour "s'en sortir" ou pas, etc.
J'ai été marqué par deux choses.
1. Ce sentiment qu'on créé des lois pour ensuite dire que des trucs sont illégaux. Dans le reportage, il a pas mal été question d'immobilier. Et, pour faire court, d'immobilier sauvage, sans foi ni loi. Les textes existent, mais ils ne sont pas appliqués. Quand ils ne sont pas inapplicables. Où l'on apprend que dans ce pays, la culture et l'histoire font qu'on ne croit pas en l'état. On considère même qu'il est là pour faire chier les gens. D'ailleurs, ils vivent sans trop se préoccuper de lui. Forcément, ce pays intégrant la zone euro se met la pression. Le documentaire montre en creux que ce que l'on aime appeler la démocratie est vu sous un autre angle l'avancée de deux excréments occidentaux : le fric et la technocratie. La Grèce n'a ni l'un ni l'autre. Je me disais : en France, on prend le même chemin dans l'autre sens. Le système D contre technoland.
2. Un type qui tous les jours prend l'autoroute. Il a décidé de ne pas payer le péage. On le voit ouvrir sa vitre, dire bonjour, je ne paie pas. Certains employés de l'autoroute lui ouvrent la barrière. D'autres pas. Dans ce cas, il sort de sa voiture est va s'ouvrir le chemin. C'est illégal. Personne ne l'emmerde. La société d'autoroute a été récemment privatisée. Le type explique qu'il a payé. Il ne veut pas en plus payer le fonctionnement. Point d'admiration de ma part pour ce type de comportement. A la fois, sentiment que le citoyen, quand il prend ses responsabilités, c'est pas non plus.

mercredi 8 septembre 2010

Xavier Rudd

Dans la série semaine des coups de coeur musicaux.
Voici Xavier Rudd.

8/9/10

Aviez-vous remarqué que nous étions le 8 septembre 2010 aujourd'hui ? Je suppose que oui, si vous avez rempli un chèque ou simplement regardé votre agenda.
Mais pour moi c'est plus qu'une date, c'est aussi trois chiffres : 8/9/10. Chaque jour est unique bien sûr, mais les dates à suite le sont encore plus à mes yeux.
J'aime ces dates, les 2 mars 2004 (2/3/4), les 7 août 2009 (7/8/9), elles m'attirent, un peu comme des mensurations féminines. Il n'est pas obligé qu'elles forment des suites, j'aime aussi les 6 juin 2006 (6/6/6) ou 9 septembre 2009 (9/9/9).
Bah, chacun ses tics, ses tocs, tic-tac-toc...

Abonnez-vous, ils disaient

Passons sur les multiples coups de fils que l'on reçoit souvent à l'heure du diner histoire de nous dire qu'on vient de gagner miraculeusement un truc à un concours quelconque. Passons aussi sur ces appels de démarcheurs qu'on a envie de rabrouer plus vite que leur ombre. Et évoquons cette tendance qui ne fait pas croire une seconde à la crise du papier : ne trouvez-vous pas que de plus en plus, on est invité à s'abonner ?
On dirait que désormais, il faut s'abonner à tout, prendre un abonnement pour tout, et que si l'un passe à travers les mailles du filet, d'autres surgissent. Cible : les boites aux lettres et les courriels.
Téléphonie, internet, médias, télévision, technologies, j'en passe sûrement et j'en oublie sans doute....
Il y a quelques mois, j'ai ainsi reçu pendant plusieurs semaines L'express. Depuis quelques semaines, je croule sous les courriers qui nous proposent, à mes enfants, à madame et à moi, de prendre des abonnements pour telle ou telle revue. Y'a pas à dire, y'a des fichiers qui circulent !
Retour en féodalité ? Un abonnement, c'est, dixit le dictionnaire, le fait de passer une convention assurant le bénéfice régulier d'un service ou d'un produit moyennant un prix global inférieur à la somme des prix au détail. Prix global inférieur. En 1275, l'abonnement était une terre produisant un revenu fixe.

Il y a quelques jours, Libération m'a envoyé une très jolie lettre. On m'y proposait un abonnement exceptionnel qui m'a donné la berlue quand je suis entré dans les détails. 324 € pour un an ! L'année ferait trois cent mois, je dis pas. Mais elle n'en fait que douze. Et de fait, ça nous ramène l'abonnement à 27 €. Je me suis demandé si c'était de la blague. Mais ça n'en était pas. D'ailleurs, on me faisait un cadeau : une Nespresso. Trop sympa.
Quels drôles d'engrenages que ces affaires-là.
Moi, elle me font cet effet : que dalle, les gars ! Z'aurez que dalle !  Parce qu'on ne demande rien, finalement. Et on reçoit de tous les côtés. Je me suis regardé dans le miroir. Je n'ai pas trouvé que j'avais tant que ça une tronche de vache à lait.

mardi 7 septembre 2010

Nino Filipe

Dans la série semaine des coups de coeur. Voici Nino Filipe.
Avis aux amateurs, aux qui connaissent ou aux qui aiment fouiller sur le net : pas déniché grand chose sur cet artiste. Si z'avez des infos, merci de déposer les liens dans les commentaires.

La boulangère, le sang, la farine, les vampires

C'est tout de même assez curieux, ça.
J'étais aller acheter du pain, l'autre jour, méditant sur le fantasme de la boulangère.
Non que ça me soit tombé dessus comme ça au débotté mais tout simplement que la veille, j'avais regardé et lu diverses choses sur un des films dont on parle en ce moment : Happy Few. Dans le film, une scène se déroule dans la farine.
Voyez le lien avec la boulangère.
Soudain, la voilà qui se met à me parler en creux d'hémoglobine.
Ou plutôt de vampires.
Elle est en train de lire une série consacrée à ce "sujet", Troubled je crois. True blood, peut-être ?
Je ne peux m'empêcher de trouver l'instant épatant.
Moi dans ma farine, elle dans son sang, le troubled au milieu.
Avec pour explication le prix de ma course. Deux baguettes, un éclair au chocolat, un éclair à la vanille et une tarte aux myrtilles : six euros soixante-six.
J'aime pas ce chiffre, me dit la boulangère.
Il veut peut-être dire qu'il va pleuvoir, je lui réponds, plutôt amusé par ma bêtise, n'oublions pas que je suis en pleine farinade et qu'il pleut depuis la veille sur cette bonne Lorraine. Ou alors l'inverse, j'ajoute, qu'il va faire beau.
Non, pas avec ce chiffre, elle me répond. Ca ne peut pas.
Et elle explique qu'elle est peut-être influencée par sa lecture du moment. Et ses vampires. Troubled.

Une grève, c'est pas fait pour être indolore

Ca m'énerve.
A chaque fois, ça m'énerve.
Pas uniquement parce que c'est très parisien, comme regard. Aussi parce que c'est faire le jeu de ceux qui disent ne plus voir les grèves. C'est faire le jeu de ceux qui se délectent d'opposer les gens entre eux.
De quoi s'agit-il ?
De ces titres et de ces angles dans les médias qui, dés qu'il y a une grève, et avec manifestation dans les rues, titrent ainsi (par exemple) : deux TGV sur cinq, pas de RER B.
Je ne conteste pas l'aspect "info pratique". Ni le fait que forcément, des milliers de gens vont être emmerdés. Mais ce bout de la lorgnette là ne me plaît pas. Je n'aime pas ce dont il est porteur.
Car enfin, bien sûr qu'une action quelle qu'elle soit a des conséquences.

Asaf Avidan (and the modjos)

Dans la série semaine des coups de coeur musicaux.

lundi 6 septembre 2010

Ma grève

Comme à chaque fois, je réfléchis. Grève ou pas grève le 7 septembre ?
Mais pardon. La question est mal posée. Grève oui je ferai. Aucune hésitation. Alors quoi ?
D'un côté, j'ai envie de participer d'un mouvement national, de faire nombre. Je peux me permettre de lâcher une journée de boulot et je sais que plein de gens ne le peuvent pas.
De l'autre, c'est souvent mon problème, je ne me retrouve pas dans le motif de l'appel à la grève. Du tout.
Franchement, l'histoire des retraites ne me taraude pas plus que cela. J'ai acté qu'il faudrait cotiser plus longtemps. Solidairement parlant, ça ne me choque pas plus que cela. Je ne dis pas que la réforme concoctée par le gouvernement me satisfait, loin de là. Mais c'est clair, il faut s'attaquer à cette affaire. Je n'ai pas de dogme concernant l'âge de la retraite. Fût une époque, 60 ans était un age canonique. Désormais, c'est la fleur de l'âge ou presque. Qu'on recule l'âge de la retraite me trouble donc pas spécialement. Surtout que l'on démarre plus tard dans la vie active, de nos jours. Ceci dit, le sujet est ardu, je ne suis pas un spécialiste.
Mais je vais faire grève quand même. Pour dire mon refus de la politique actuelle, pour manifester, par l'arrêt de travail, mon désaccord avec le fond et la forme d'une politique que je trouve être de la terre brûlée. Elle fait mine de moderniser le pays et dézingue notamment le service public pour économiser des sous. Je pense qu'il y a d'autres choses à faire. Je pense aussi qu'il y à faire de manière différente. C'est contre cela que je veux grogner.

Glenn Gould

Dans la série semaine des coups de coeur musicaux.
Glenn Gould.
Connu mais pas de moi jusqu'à présent. M'y suis plongé après la lecture des Katherine Pancol.


Glenn Gould - Bach French Suite No. 1 in D Minor, BWV 812

Petit jeu : Où suis-je ?

Je pars quelques jours.
Où ?
A vous de deviner.

Sauf Didier qui est dans la confidence. Ni mes enfants, ni ma femme (qui pourtant m'accompagne) ne savent où.

A toi Didier de gérer les commentaires pendant mon absence ;-)

dimanche 5 septembre 2010

Semaine des coups de coeurs musicaux

Ci-dessous le premier d'une série ;-)
Cette semaine sera celle des partages musicaux.
Des coups de coeur du moment.
Pour commencer, Youssef Dhafer. C'est grand !



En savoir plus : cliquez ici.

Âme d'enfant et adulescent

Les adulescents, dit le sociologue, ne sont pas une catégorie sociale.
Les adulescents, dit le psychanalyste, s'inventent un monde pour se protéger de celui des adultes.
J'aime le monde des super héros, de la bande dessinée, dit l'adulescent qui fait visiter sa chambre. Il a 33 ans. Sa chambre d'ado devait ressembler à cela.
Notre société, dit le designer, un adulescent de 60 ans, porte un regard qui n'est pas juste sur l'enfance. Ce n'est pas une maladie. C'est au contraire une certaine idée de la pureté, de la sincérité.
De prime abord, c'est d'un air narquois que je me suis intéressé à ce phénomène qu'est l'adulescence.
Je croyais m'amuser en me rinçant l'œil, genre, des immatures, ceux-ci, des gens qui veulent de la fraise Tagada pour sentir le sucré dans la bouche. Je pensais qu'ils étaient décalés, à côté de la plaque, pas franchement responsables, les adulescents.

samedi 4 septembre 2010

Pétrole man [par LP]

Au 2Oème siècle et au début du suivant, l’homme roulait beaucoup, dans de drôles de choses.
Il les ravitaillait en faisant couler un drôle de liquide qui passait du tuyau d’une boîte à celle de son engin. Le liquide était transporté par de drôles de rafiots qui régulièrement s’abimaient en mer et laissaient s’écouler de drôles de boulettes noires qui tuaient les oiseaux.
On ne sait trop comment ni pourquoi mais un drôle de jour, tout cela s’est arrêté…
Ici et là, on peut voir encore de ces drôles de vestiges. 

Gratuit te ment

Sur le blog touttaché, un billet qui évoque le gratuit.
C'est vrai que le net a aussi développé cette culture du gratuit. A portée de clic ce qui auparavant, je pense musique, lecture, images, vidéos, télé, infos, tourisme, renseignements, administration, était payé, ou avait un coût. Un paradoxe, quand on y pense.
Depuis quelques années, on n'en finit pas d'évoquer le pouvoir d'achat, on n'en finit pas d'avoir le sentiment que tout est commerce, tout est argent, de la politique aux loisirs en passant par les relations humaines. Oui, curieux paradoxe et tentatives diverses et variées : de nombreux sites tentent de passer de la gratuité au payant. Ils évoquent, invoquent, convoquent un modèle économique, du style c'est ça ou on claque.
Pas sûr cependant que ce payant-là soit payant au bout du compte. Ni que ce gratuit-là soit si gratuit que ça. Car en même temps, on en bouffe de la pub, des sollicitations, des courriels. Tous nous incitent. Tous nous appellent à dénicher dans nos arcanes une espèce de vigilance, une maîtrise de nos affaires. Parce que le gratuit, on s'habitue. Parce que tout cela conduit à faire des choix, à trier, à ne pas se tromper entre ce qui relève du besoin et de l'inutile, du nécessaire et du futile.
Il nous fait faire beaucoup d'économies, ce gratuit. Budgets non élastiques. Ce qu'on ne dépense pas ici permet de dépenser là. Et vice versa.

Ô les pauvres

Quand la Biélorussie a marqué à la 85ème minute de jeu, je me suis dit : Ô les pauvres.
Curieux mot pour évoquer ces pétés de thunes que sont les footeux.
Ô les pauvres, c'était pour l'âme, le coeur de ces onze types qui récoltent les miettes d'un été calamiteux, qui dégustent la bouche âcre les fruits pourris laissés par quatre ou cinq années d'errance.
Ô les pauvres, c'était pour confirmer qu'effectivement, l'équipe de France de Foot est tombée très, très bas, c'était pour confirmer que oui, ça repart de zéro et que ce chiffre nous colle aux basques. J'arrivais pas, hier soir, à me souvenir de la dernière victoire de l'équipe !
Ca m'a rappelé ma jeunesse. A l'époque, l'équipe de France était faible. Elle gagnait quasi jamais. On s'habituait. On rêvait à des jours meilleurs. On espérait.
Ô les pauvres, c'est une forme de compassion, de patience.
J'ai aimé, hier, l'accueil réservé par le public à cette équipe dont on a bien compris qu'elle n'a plus rien à voir avec sa devancière.
En me disant ô les pauvres, je trouvais que finalement, les sanctions de quelques joueurs jugées ridicules et que moi-même je trouvais débiles ne l'étaient pas tant que ça. Il y a des tronches, on n'a plus envie de les revoir. Elles incarnent du rictus.
C'est mon côté Poulidor. Français, sans doute. Perdre dignement. Avec dans le coeur la petite musique. Perdre dignement, se relever des échecs, pour un jour retrouver les chemins. Des filets, des victoires, des sourires.

Ô ironie (du sort)

Ca ne marche pas trop.
Des fois, on veut éviter des "galères" susceptibles de se produire, on modifie ses plans, et on finit quand même par tomber dans le trou. Le fameux reculer pour mieux sauter. Le qui gagne perd, aussi. Au change.
Je me suis fait cette observation pour la énième fois, cet été, alors que nous faisions évoluer notre projet de camping au fur et à mesure que tombaient les prévisions météo. Alentours du 15 août. Nuages promis. Averses annoncées.
Le voyage via mapy nous fit ainsi évoluer : au lieu des Alpes (Prapic), nous décidâmes d'aller au sud des Alpes, au début de la Provence (Forcalquier). Mais non.Il nous sembla préférable de plutôt filer vers l'Aveyron. Mais d'Aveyron, il n'y eut point : c'est la Provence (Saint-Maximin) qui nous a finalement accueilli. Un camp de base.
D'où le sourire lorsque ce samedi là, nous mimes le cap sur le Verdon.
Parce que ce samedi-là, eh bien, il a plu. Quasiment toute la journée. Juste le temps d'installer nos tentes, en fait. Ironie.

vendredi 3 septembre 2010

touche féminine



J'ai été gentiment conviée à une nouvelle aventure bloguesque, j'ai dit d'emblée Okay, entre amis ça se fait, entre amis ça se fête. Didier, je ne l'ai jamais entendu, j'entends de voix à voix, je ne l'ai jamais vu, et pourtant je l'écoute, je le vois. J'ai découvert grâce à lui et à sa générosité des musiciens et chanteurs que j'ignorais, je vois qu'on aime tous les deux le même genre de magazines et puis que nous avons un bon ami commun, une de ces rares personnes qui donne et qui se mouille, et qui se mesure et puis aussi qui coure...
Juste un petit coucou, une posture de femme dans ce monde malgré tout maîtrisé par des mâles, mais j'ajoute et même dans la foulée des hommes comme je les aime: sensibles, attentifs, curieux, poètes, artistes, fouilleurs d'idées, changeurs de monde, présents, réels.
Bon.
C'était juste une entrée en matière, savoir si ça serait bien à propos qu'une female vienne mettre son grain de sel dans cette formidable Terra Philia!

D'une bastille l'autre...

Dans la série reçu par mail.

Un témoignage rare. Un courage extraordinaire, par ces temps d'intégrisme et de retour aux époques les plus obscures de notre histoire.
A faire circuler entre gens biens, qui ont -comme capacité à penser- autre chose que deux neurones ...et qui savent les connecter.

L'école, Bastille à protéger

J'avais retardé mon heure de coucher pour regarder ce reportage.
C'est comme ça de nos jours. La qualité télévisuelle se mérite.
Bien m'en a pris.
Je redoutais de me coltiner un énième documentaire qui, consacré à l'école, parlerait en creux, fouterait le bourdon, ou baignant dans un elixir improbable, me serrerait la bidoche.
Il n'en a rien été. Au contraire. C'est le coeur, qui a été touché. Agréablement surpris de surcroît par le sentiment de regarder un vrai document journalistique et pas une propagande quelconque.
D'abord, le tableau dressé n'est pas rose. Du tout.
Ensuite, pour autant, le tableau présenté n'est pas morose. Du tout. On détecte ici et là des parcelles de possibles, notamment parce que l'on est sur le fond. On touche quelque part à l'essentiel. On se dit qu'il ne manque peut-être pas grand chose. Et c'est énorme en ces temps où l'on nous ferait croire que tout est manque, que ces manques sont énormes.
En fait, on capte ce que l'on sait déjà mais que l'on ne sait plus. On voit ce que l'on ne voit plus. On sent ce que l'on ne renifle plus, nos tarins essoufflés, aseptisés, broyés par la pensée commune et des raccourcis dont on se surprend presque à se débarrasser et dont on se surprend aussi à être porteurs. On ne le savait pas. On ne pensait pas que ce fut à ce point là.
La tâche est immense. Ce reportage m'a rappelé quelle avait de la noblesse dans l'âme.
Âme d'enfants. Mais aussi âmes d'adultes qui s'y prennent comme ils peuvent. Parfois mal. Parfois bien.
Mais la caméra, campée à hauteur de regards, de profs, puis d'élèves, a su capter un je ne sais quoi qui m'a fait comprendre à quel point il était important de l'aimer, cette école, de la protéger, comme un trésor qu'on aurait sous les yeux et qu'on ne verrait plus, ou plus très bien.
Oui, c'est difficile, l'école. Pour tout le monde. Embarqués dans la même aventure, élèves, enseignants, parents. J'ai écrit aventure. Pas galère.
Oui, c'est frustrant, l'école. Pour tout le monde. C'est rude, âpre, chacun cherche quelque chose et ne le trouve pas forcément.
Pendant deux heures, on suit des profs, des élèves. On est dans leurs godasses et dans leurs yeux, surtout. Ils transmettent plein de choses, ces yeux.
On a envie de l'aimer, cette école. On a envie de la soutenir, d'abord, et de lui griffer ainsi son bulletin de notes : doit mieux faire.
On a envie, aussi, surtout, d'aller chercher les députés, un à un, de leur dire : mesdames, messieurs, cessez la politique du doigt sur le pantalon selon que vous êtes de gauche et de droite, regardez au fond de votre âme s'il en reste des parcelles pas trop rognées, inspirez, respirez et en conscience, prenez la seule décision valable. Choisissez d'enfin investir dans cette école que vous empêchez de fonctionner. Donnez lui de l'air, à cette école. Arrêtez d'en faire un coût. Et ensemble, faisons-en un projet. De société. Mettons nous ensemble dans la préservation et la protection de cet écrin qu'on ne voit plus comme tel et qui pourtant...
Je n'ai pas spécialement pensé à mes mômes, en regardant ce documentaire. J'ai pensé à tous les mômes. J'ai souhaité mieux, pour eux. Tellement mieux. Sans me demander si nous en étions capables. Sans me dire si c'était possible.
Vouloir, c'est pouvoir.
Pour en savoir plus : vous pouvez cliquer ici.

jeudi 2 septembre 2010

Prisonnier sur le parking

Dans la série grands moments de solitude.
Et dans la série ça ne sert à rien de déverser sa bile sur le premier badaud qui passe.
M'en est arrivée une bien bonne, aujourd'hui.
Comme chaque jour, profitant du temps de midi, je me suis éloigné des rumeurs de la ville pour déguster mon pain bagnat (on dit comme ça en Lorraine) et m'offrir une demi-heure de sieste réparatrice.
A la sonnerie du réveil, je me redresse et constate... que ma voiture est bloquée.
Bloquée de chez bloqué, s'entend : impossible de la bouger. Coincée de partout. Une voiture s'est installée derrière la mienne. Impossible de sortir du parking. Qui est plein comme un oeuf, ce jour. Because terrain de pétanque pas loin. Et because concours ce jeudi.
Il est 13 h 50. Je croise un type qui va au concours. Je note le numéro de la bagnole qui me maintient prisonnier et lui demande s'il peut demander pour une annonce micro. Je lui explique la mésaventure. Il part. J'attends. 14 h, 14 h 5, 14 h 10. Rien ne vient. Un autre type est passé, entre temps. Il est allé au concours avec la même mission. Je finis par connaître par coeur le numéro d'immatriculation de cette Opel. Me fait l'observation en passant que je ne connais pas celui de la mienne, de voiture.
14 h 15. Entre deux exercices de respiration "restons calme", "ne nous énervons pas", je décide d'aller au concours. Je me retrouve au milieu d'une centaine de pépés de toutes sortes. Je vais voir les organisateurs. Leur demande d'appeler au micro. Leur signale gentiment que je dois être sur mon lieu de travail depuis 15 minutes maintenant. En partant, j'entends qu'on donne l'ordre au propriétaire de fissa bouger son véhicule.
Mais ce dernier doit être en pleine conversation. Ou tout à son concours. Ne se manifeste pas. Du coup, deux types arrivent. Ennuyés. Essaient de repérer qui peut être ce proprio.
On décide de "bouger" de quelques centimètres la bagnole.
Et c'est parti pour de la manoeuvre. Ma caisse parvient à s'extraire de son piège. Je suis surtout content d'avoir gardé le sourire. Je remercie les types. Ils se confondent en excuses. Il est 14 h 20. Trente minutes se sont écoulées.

Mémoire

Regardé l'autre jour le film Le dernier pour la route. L'histoire d'un homme qui lutte contre son alcoolisme et qui s'engage dans une cure. Le film se déroule pendant cette cure, dans un centre spécialisé.
On y voit différentes personnes, qui boivent pour différentes raisons. Certains chutent, d'autres rechutent.
On est évidemment de tout coeur avec ces gens qui pilotent une voiture sans frein comme le dit à un moment un médecin.
On sursaute quand l'un des encadrants du groupe explique que le principal ennemi, désormais, sera pour ces femmes et ces hommes la mémoire.
On souffre avec cette jeune femme de 23 ans qui a embarqué au pays de ses ivresses.
On ne guérit pas de cette maladie. Parce que cette mémoire ne laisse jamais au repos ceux qui en souffrent.
La mémoire qui tapisse. La mémoire qui tatoue. Indélébile.
Au-delà de l'alcoolisme, des addictions, cette question de la mémoire me fascine. La mémoire de soi s'entend. Ces bribes de vie(s) que nous avons en nous pour la vie justement.

mercredi 1 septembre 2010

Une journée particulière

J'ai choisi les rubriques Témoigner et Partager pour ce petit billet qui mérite bien les deux.
Ce 1er septembre fut très particulier par chez moi.
On pourrait qualifier, en pesant les mots, cette journée de sexuelle, ou plutôt de "Journée à l'atmosphère sexuelle". J'avais bien pensé à érotique, sensuelle ou coquine, mais le vrai mot, le plus juste, c'est sexuel. Alors autant l'écrire.
Je m'explique.
Depuis le matin, j'ai fréquenté des endroits bien différents et croiser des personnes très différentes connues et inconnues. Et pourtant, un fil conducteur a cousu les gens, les cœurs, les regards et les fantasmes.
Du parcours de jogging du matin à la plage du soir, des rues du centre ville à la Principauté, des transports en commun aux ascenseurs, de ma salle de bain à ma cuisine, tout sentait la pensée débridée, le ressort tendu prêt à bondir, les regards caressants se faisant pressants, les mains baladeuses retenues, la déclaration explosive, la proposition téméraire. Bref, ça sentait l'amour sexuel de la mer au ciel, du sol au plafond dans un horizon fisheye. De l'amour sexuel propre, sain et beau.
J'ai aimé cette journée. Forcément. Mais elle pose question. Pourquoi hier et demain se croient-ils obligés d'être différents ?
Pendant que je réfléchissais à la réponse, je me suis souvenu que ce matin, au réveil, en ouvrant la fenêtre, j'ai senti une odeur inconnue, pas très agréable. Entre éther, chlore et eau oxygénée.
Alors, je me suis dit qu'on nous pulvérisait du bonheur, de la joie de vivre, du désir comme on met du fluor dans le dentifrice et du chlore dans l'eau du robinet.
Pas bête du tout ! Faudrait y réfléchir.

Le portrait

Je les aime, quelques soient leurs formats, leur sujet. Je suis un fan de la rubrique référence du genre pour moi, celle de Libération.
De quoi s'agit-il ? Du portrait. De l'art du portrait. On en apprend et on en dit beaucoup lorsque l'on plonge dans des vies. Le portrait, pour moi, c'est l'éphémère qui prend des airs d'éternité. C'est la petite histoire qui fait les grandes. C'est le coup d'oeil qu'on porte sur des gens, des métiers, des lieux.
En photo, j'aime aussi beaucoup cela, un peu pour les mêmes raisons je pense.
Bien aimé l'article consacré au sujet par la revue Acrimed.
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