dimanche 12 septembre 2010

Scène de la vie quotidienne

Je décris la photo car elle n'est pas très visible.
De droite à gauche : un bar, une terrasse improvisée sur le trottoir, une table et une demi-douzaine de chaises et autant de clients, une file de voitures stationnées, un bus urbain en double file et en warning, sur son front l'inscription lumineuse "ce bus ne prend pas de voyageurs", plus à gauche une jeune femme qui, pour récupérer la suite du trottoir qu'elle arpentait dix secondes auparavant, a été obligée de se faufiler entre deux voitures de profil, puis de passer devant le bus et de marcher au milieu de la rue face à la circulation.
La jeune femme n'a fait aucune remarque. Les clients n'ont rien vu de ce qui se passait. Les voisins semblent trouver ce spectacle tout à fait normal puisque personne ne bouge.
J'ajoute qu'il est 22h 30 et que le bruit accompagnant le tableau est aussi surréaliste que celui-ci.
J'ai surpris cette scène en fermant mes volets hier soir.
Un peu plus loin dans la rue, j'avais fait la remarque à une commerçante dont l'installation sauvage de la terrasse m'avait obligé à prendre le couloir de bus à pied. Je suis passé pour un râleur, bien sûr, auprès de la commerçante... et des clients.
Et ce sont les mêmes qui vont nous expliquer que nous vivons dans une société du chacun pour soi. Z'y seraient-ils pas pour quèque chose par hasard ?

7 commentaires:

  1. Je dois être une emmerdeuse parce que je n'aurais pas fait le tour. J'aurais demandé, poliment et avec le sourire, aux clients de se pousser pour que je passe.

    Dans les grandes villes, il me semble que ce sont en effet des scènes "normales".

    RépondreSupprimer
  2. Moi, j'aurais fait le tour.
    Me sachant dans le sud, ne m'étonnant donc de rien ;-), j'aurais continué ma route.
    Quand des possibles sont tolérés alors qu'ils ne sont pas possibles, ils deviennent... possibles.
    Le troquet pense à son chiffre d'affaires. Installe sa terrasse sur le trottoir puisque le voisin le fait, etc.
    Le flic dit rien puisque dix, quinze, cent font comme ça et n'en sortiraient pas.
    Il ne fait donc pas la police.
    La mairie ne dit rien, ce sont des électeurs. Elle ne remplit donc pas sa mission.
    Alors en bout de course le badaud assume pour tous.
    C'est comme ça, aujourd'hui, en France.
    Toutes ces défaillances accumulées, ces laxismes répétés, ces "c'est la faute à personne" ...
    Même le raleur, là-dedans, participe. Il se drape de bonne conscience face à cette poutre-là, ne voyant pas ou plus ces dizaine, ces centaines d'autres poutres...

    RépondreSupprimer
  3. Le maire ne dit rien, la police ne dit rien, le badaud non plus puisqu'il fait le tour, et le râleur dans le même panier... c'est quoi l'issue ?

    RépondreSupprimer
  4. On boute hors des villes les voitures ?

    RépondreSupprimer
  5. Ca c'est radical alors. Mais pourquoi pas !

    RépondreSupprimer
  6. Elle est belle en fait, ta photo.

    RépondreSupprimer

Related Posts with Thumbnails