mercredi 8 septembre 2010

Abonnez-vous, ils disaient

Passons sur les multiples coups de fils que l'on reçoit souvent à l'heure du diner histoire de nous dire qu'on vient de gagner miraculeusement un truc à un concours quelconque. Passons aussi sur ces appels de démarcheurs qu'on a envie de rabrouer plus vite que leur ombre. Et évoquons cette tendance qui ne fait pas croire une seconde à la crise du papier : ne trouvez-vous pas que de plus en plus, on est invité à s'abonner ?
On dirait que désormais, il faut s'abonner à tout, prendre un abonnement pour tout, et que si l'un passe à travers les mailles du filet, d'autres surgissent. Cible : les boites aux lettres et les courriels.
Téléphonie, internet, médias, télévision, technologies, j'en passe sûrement et j'en oublie sans doute....
Il y a quelques mois, j'ai ainsi reçu pendant plusieurs semaines L'express. Depuis quelques semaines, je croule sous les courriers qui nous proposent, à mes enfants, à madame et à moi, de prendre des abonnements pour telle ou telle revue. Y'a pas à dire, y'a des fichiers qui circulent !
Retour en féodalité ? Un abonnement, c'est, dixit le dictionnaire, le fait de passer une convention assurant le bénéfice régulier d'un service ou d'un produit moyennant un prix global inférieur à la somme des prix au détail. Prix global inférieur. En 1275, l'abonnement était une terre produisant un revenu fixe.

Il y a quelques jours, Libération m'a envoyé une très jolie lettre. On m'y proposait un abonnement exceptionnel qui m'a donné la berlue quand je suis entré dans les détails. 324 € pour un an ! L'année ferait trois cent mois, je dis pas. Mais elle n'en fait que douze. Et de fait, ça nous ramène l'abonnement à 27 €. Je me suis demandé si c'était de la blague. Mais ça n'en était pas. D'ailleurs, on me faisait un cadeau : une Nespresso. Trop sympa.
Quels drôles d'engrenages que ces affaires-là.
Moi, elle me font cet effet : que dalle, les gars ! Z'aurez que dalle !  Parce qu'on ne demande rien, finalement. Et on reçoit de tous les côtés. Je me suis regardé dans le miroir. Je n'ai pas trouvé que j'avais tant que ça une tronche de vache à lait.

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