mardi 21 septembre 2010

Faire autrement

Et c'est reparti !
A croire que plus on est informé, plus on sait, plus on nous dit et plus on fait comme avant.
Plus de la même chose disent les manuels éclairés.

Encore un exemple hier, d'une connaissance assez proche. Elle avait pris conscience, et c'était rafraichissant, il y a quelques mois, que ça ne lui valait rien de bon, de papillonner, de fuir vers l'avant, de s'agiter pour tenir à la surface. Enfin, un peu de sagesse, m'étais-je dit. Et dans mon for intérieur j'avais ajouté, il était temps.
Jamais trop tard pour bien faire et on ne refait le passé me faisait accompagner à distance les saines résolutions. Satisfait qu'enfin, heureux que désormais, confiant dans l'horizon, je savourais la voie nouvelle choisie par ceux qu'on aime.

Puis, hier, patatras !
Tout s'écroula de nouveau. Pour elle, qui reprenait les vieux réflexes en décidant plutôt qu'en réfléchissant, en détalant plutôt qu'en gérant. Et pour moi, qui voyais pour la énième fois, comme je le voyais si souvent, (et ces derniers temps en accéléré) quelqu'un choisir les mêmes comportements qui l'ont mené là où il ne se plait pas.
Chacun sa vie, chacun ses choix, me direz-vous. Et il n'y aurait plus rien à dire, plus rien à faire.
Tout est possible et aucune fatalité, vous réponds-je, il y a des solutions à tout à condition d'accepter de faire autrement.

15 commentaires:

  1. J'ai toujours de la compassion pour ces personnes qui retombent dans leurs travers.
    Sûrement parce que j'en fais partie et peut-être parce que je sais que ce faire autrement, clair dans la théorie, est parfois plus qu'obscur dans la pratique.
    Pourquoi faire, pour quoi faire, comment faire.
    Je connais ces montagnes qu'il faut escalader, et je peux comprendre qu'on soit enclin parfois à renoncer.
    Je pense sincèrement que faire autrement, ce n'est pas à la portée de tout le monde.
    Pourtant, comme c'est difficile le mode échec, surtout si on en est conscient !
    Comme c'est difficile, les histoires qui se répètent, les scénarios qui se jouent et se rejouent, les souffrances qui se répètent. Enlisement.
    Le pire, je crois, est de penser que l'on peut s'attaquer seul(e) à ses démons intérieurs.
    J'en vois pourtant, autour de moi, qui s'épuisent ainsi. Qui s'enfoncent.
    Quelque part, je les admire.
    Je les respecte.

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  2. Les respecter, rien de plus normal.
    Les admirer, ça me dépasse.
    Nous sommes nombreux à valoriser l'humilité et à le dire. Comme tu le dis très bien : "Le pire, je crois, est de penser que l'on peut s'attaquer seul(e) à ses démons intérieurs"
    Aussi, ce qui m'apparait admirable, c'est oser l'humilité en se faisant aider ou, au minimum en communiquant sincèrement, en se remettant en question ou au moins en remettant en question ses comportements.

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  3. Chacun sa vie, remettre en question ses comportements ... je comprends bien tout cela.
    Toutefois, ce qui nous concernera pour la suite, ce joue ailleurs.
    Les liens dans la boite à liens expliquent quelles sont mes préoccupations.
    Anticiper c'est se préparer à faire autrement.
    Quel autrement ? Dans quel monde ?

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  4. Oui, je rejoins Claudio en partie, dans son commentaire...
    Je n'admire pas ce genre de comportements.

    C'est difficile de changer mais c'est possible, comme me disait un thérapeute croisé le long de mon parcours: on fait autrement quand ça fait plus souffrir de souffrir que d'avoir peur de changer.
    C'est lent, c'est à faire pas à pas, et avec de petits objectifs à chaque avancée. c'est ingrat, on replonge, on ne se défait pas de sa névrose d'un coup de baguette magique, on avance d'un pas, on recule de deux et puis doucement s'installe une autre manière de vivre, une autre façon de voir et la peur diminue, la souffrance aussi. On se libère et on devient soi-même. par pour autant qu'on ne se trompe plus, qu'on ne fait plus d'erreurs, qu'on ne traverse plus d'échecs, non, mais on es vit en conscience, on est plus victime de soi-même.

    Je ne peux pas jeter la pierre à ceux qui n'y arrivent pas, je peux juste leur montrer que c'est possible en étant empathique et attentive mais j'essaie toujours c'est vrai quand je vois quelqu'un en souffrance de réveiller en lui sa créativité, j'essaie, c'est pas toujours efficace, mais j'essaie.

    Néanmoins celui qui est dans cette sorte de brouillard intérieur communique le plus sincèrement qu'il peut, du moins le croit-il et c'est là toute la difficulté, il ne pense pas forcément demander de l'aide, il ne pense pas en avoir besoin, il se dit que c'est une fatalité, que c'est son destin. je crois que le mieux à faire alors c'est de parler de soi, et de témoigner... Là, il se passe des choses...Parfois.

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  5. Je n'admire pas le fait de retomber dans ses travers, faites pas ceux qui ont mal compris ! :-)
    J'admire ces gens qui malgré ces travers et ces retombées se battent, affrontent leurs souffrances, etc.

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  6. La question Didier, au fond n'est pas là, ne crois-tu pas qu'il serait plus " admirable " d'essayer de ne plus souffrir, d'essayer d'être plus en harmonie avc soi-même, ce n'est pas forcément se battre qui est la solution ou de brandir l'étendart, ou d'affronter sa souffrance mais plutot d'en trouver la racine d'en extirper l'origine et de donner du sens. Est-il nécessaire de souffrir? Ne peut-on envisager la vie autrement que par un long parcours du combattant?
    Je ne pose pas ces questions en ayant les réponses, j'ai moi-même tellement goûter aux affres de la souffrance et encore parfois elle me tend les bras, et puis il y a les incontournables, la maladie qui nous tombe dessus parfois, je sais pourtant qu'on peut aussi envisager de prendre les devants, nombre de nos maladies sont des alertes du corps à des maux plus profonds.
    Bon, on peut toujours faire plus de la même chose, c'est souvent ce qui nous vient d'emblée mais on peut aussi changer et là on se découvre des énergies insoupçonnées!!

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  7. Très chère Helena, bien sûr que si, je pense cela. Et je crois qu'ils essayent, peut-être plus souvent qu'on ne le pense et ne le dit.
    En rebond au billet de Claudio, j'ai simplement exprimé une pensée pour celles et ceux qui essaient, ont essayé, essayeront et qui n'y parviennent pas. Bloquez pas sur l'admiration. Notez le respect, notez la pensée :-)
    Ces gens là aussi, comme tu l'as bien dit, avancent, reculent, avancent, reculent, tombent malade parfois. Ils essayent, j'en suis convaincu.

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  8. Oui, je le suis aussi c'est pourquoi j'écris là, juste parfois juste ils leur manquent une clé, une extra solution, un regard extérieur et une poche d'air comme je l'appelle, à nous je pense de comprendre et de tenter de leur insufler, du moins est-ce mon avis et ... mon quotidien!

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  9. En relisant cet excellent billet et ce non moins excellent échange, deux choses.
    Tout d'abord à propos de ce qui est posé en préambule du billet : "A croire que plus on est informé, plus on sait, plus on nous dit et plus on fait comme avant. Plus de la même chose disent les manuels éclairés." Peut-être qu'effectivement, trop savoir nuit. Empêche. Incite à procrastiner. Créé du trouble. Il n'y a rien de plus difficile, si l'on n'a pas la foi, d'aller vers quelque chose en sachant que ce sera long, difficile, etc. Ce peut être flippant. Décourageant. Et suffisant pour reculer. Pour n'oser pas avancer, disons.

    Second point, lié à ce qu'a écrit Christian. Qui dit : "Toutefois, ce qui nous concernera pour la suite, se joue ailleurs.(...)
    Anticiper c'est se préparer à faire autrement.
    Quel autrement ? Dans quel monde ? ".
    Je ne crois pas qu'on puisse avancer si on essaie de répondre d'abord à ces deux questions. Ce monde sera ce que nous en faisons, nous et d'autres, gueux et moins gueux ;-) Cet autrement sera lui aussi ce que nous en faisons, à partir du moment bien sûr où nous faisons différemment que maintenant.
    C'est sûr que tout cela est complexe, mais chacun dans sa vie, je crois, peut actionner des possibles. Avoir des valeurs. Renouer avec elles. Pour ensuite emprunter les chemins de patience.

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  10. Et quand la souffrance vient de l'autre qui dit ne plus vous aimer, comment faire?...

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  11. Je reprends la fin de ton premier paragraphe.
    Si quelqu'un me dit que ce sera "long et difficile" je trouve ce la très motivant car ça veut dire que C'est possible, que malgré la difficulté il y a une solution, une porte de sortie; Et en plus je m'y mets tout de suite puisque je sais que ce sera long, pas la peine d'attendre.
    L'autre attitude (et je ne fais pas le malin) me dépasse.
    Si j'ajoute que je crois que c'est ce qui est "long et difficile" qui tient la route et la distance, que je me méfie des changements soudains et tombés du ciel, on m'aura compris.
    Du coup, on peut faire un lien avec la difficulté des gouvernants à faire des réformes. Parce que si nous demandons tous à ce qu'on nous dise la vérité, qu'on fasse de la pédagogie, on n'accepte pas de se serrer la ceinture, de patienter et de relever ses manches puisque réaction et découragement devant la montagne il y aurait.

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  12. CQDF, Claudio.
    Il y a bien plusieurs manières de réagir à une même réalité. Le long et difficile est motivant pour certains, démotivant pour d'autres.
    Je pense que pas mal de gens sont dans le second cas. Notamment parce qu'ils ne pensent pas, ou plus, on n'osent pas, ou n'osent plus. Alors ils se rétrécissent, comme on se recroqueville. Où pètent des plombs. Où s'inoculent des maux divers.
    Faut-il pour autant les juger, les traiter de faibles, les laisser au bord du chemin au seul motif qu'ils ne savent plus comment faire ?
    Je pense que non. Je pense au contraire, et j'en appelle à la Philia, à la solidarité, à l'humanisme, qu'ils méritent eux aussi bienveillance, main tendue, patience décuplée.
    Dés lors, si le lien avec nos "gouvernants" peut-être tentant, il m'apparaît un poil tiré par les cheveux. On attend d'eux qu'ils fixent un cap. Et ces dirigeants-là manquent singulièrement de panache. Leur seul cap est une affaire de thunes. Pas un gramme de projet de société. Pas un poil de directions à suivre.
    Pas d'élan, pas de souffle, pas de motivation qui nous donnerait envie de mettre les mains dans le cambouis.
    Un collectif n'est pas régi par les mêmes ressorts qu'un individu.
    Il est faux, je crois, de penser qu'un collectif, ce n'est qu'une addition d'individus.
    Une société pour se sentir en mouvement a besoin de sentir qu'elle va dans le bon sens.
    Ces gouvernants récoltent le revers de la médaille. Ils ne peuvent pas d'un côté passer leur temps à opposer les gens et à les diviser et de l'autre clamer des "ensemble".
    On ne dit pas la vérité en mentant dans les actes.

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  13. Il y a bien plusieurs manières de VOIR une même réalité

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  14. Trop bien vue la nuance :-)

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