mercredi 30 juin 2010

Politesse

C'est assez fascinant comme le travail de sape de nos gouvernants, relayés efficacement par les médias, fait son oeuvre. Je dis travail de sape parce qu'ils savent bien transférer leur stress. Depuis quelques temps, nous baignons du coup dans une grammaire qui a vite fait de refroidir les ardeurs et qui en serait risible si elle n'était pas dramatisée à outrance.
En vrac, les mots du moment : rigueur, déficit, serrer la ceinture, crise, austérité, suppressions.
Ces mots sont comme burinés dans les esprits. Ils y ont pris place. Chacun en est convaincu. Chacun les porte, les brandit, en parle.
Ces mots pèsent. Ils font leur effet. Ils portent peine. On nous donnerait des menottes en nous disant attache toi au radiateur que ça ferait grosso modo le même effet. Je mesure comme ils poussent finalement à se recroqueviller davantage et je me demande quel impact ça peut avoir sur le long terme, par exemple sur nos gamins, qui évoluent là-dedans, qui grandissent là-dedans.
Personnellement, ça me donne encore plus d'énergie pour aller. Ca devient quasiment un devoir. Une question de politesse.  A maintenant. A demain. Je lisais l'autre jour une interview de Bernard Giraudeau. Il y racontait ses cancers à répétition. Son regard sur la vie. Sur ces proches.  Si tout ne va pas bien, tout ne va pas mal non plus, semblait-il dire. Nos conditions de vie restent solides. L'essentiel est là.
Nous sommes vivants. Faudrait pas (trop) l'oublier.
Mais tout le monde va reprendre des forces, n'est-ce pas ?

L'avion et la grue

Il raconte sa vie professionnelle. Il a les yeux qui clignotent lorsqu'il évoque sa manière de faire, son "ambition". Il est comme un avion qui est fracassé en plein vol par des tirs de missiles.

mardi 29 juin 2010

"Chers gouvernants"

Si je devais dire deux ou trois choses à nos "chers gouvernants", je préciserais déjà que si je mets des guillemets, c'est parce que l'habit ne fait pas le moine et la fonction ne fait pas le job, ce serait surtout une demande. Qui pourrait tenir en ce quelques mots : Pourriez-vous cesser de nous prendre pour des imbéciles ?
J'y mettrais un défi, une proposition : En seriez vous capables ? Pourriez vous imaginer, par exemple de septembre à décembre (je vous laisse la trève estivale pour vous préparer), que vraiment, vous prenez des décisions (sans toujours vous planquer en affichant des mines responsables), que vraiment, vous dites les choses comme elles sont ?
Je ne le pense pas.
Cela pourrait pourtant permettre
- que sans mépris, vous remarquiez que deux millions de personnes se sont mobilisées pour évoquer les retraites.
- qu'alors que se prépare un sommet mondial, vous ne vous sentiez pas obligé d'annuler un rendez-vous avec des organisation non gouvernementales, humanistes donc, pour recevoir un joueur de foot,
- que quand le pays par le prisme des retraites est prêt au débat sur le maintenant et sur l'avenir, vous évitiez de parler pendant la moitié du temps, certes les médias vous posent des questions, de vos affaires personnelles, fussent-elles graves.
Pour dire les choses autrement, chers "gouvernants", sachez que votre politique permanente de l'écran fumée, voire de l'écran de fumée de l'écran de fumée, ma fatigue. Personnellement, je n'ai pas le temps de jouer à vos conneries, mon existence n'est pas un truc virtuel. Elle n'est ni un numéro, ni un dossier et ce n'est pas parce que je fais partie de la masse que je suis à la masse.
Je sais, cela peut vous déranger aux entournures. J'ai bien compris que vous n'aimiez la démocratie et la république que pour ce qu'elles vous apportent. Mais bon, quand même. Un peu de décence ne ferait pas de mal. Moins d'arrogance ferait du bien.
J'aime mon pays. Ca me contrarie quand même de ne pas apprécier ce que vous en faites.
A suivre : deux ou trois choses aux médias.

Le destin de l'insecte

C'est quand même une sacrée responsabilité.
Je viens de m'apercevoir que j'ai singulièrement modifié le cours de l'existence d'un insecte.
J'ai peine à dire ce que je ressens.
Il vivait quelque part du côté de mon domicile. Tranquille, enfin, je l'imagine, entre arbres, pré, jeux d'enfants, paroles de parents, ballons, effluves de barbecue.
Une vie pas si moche pour un insecte, je pense. De l'eau. Des miettes à foison.
Par je ne sais quel hasard, celui-ci s'est niché dans mon paquet de clope. Il ne m'a prévenu de rien. Je ne le pense pas fumeur, c'est donc autre chose.
Il n'empêche que quelques heures plus tard, il s'est retrouvé en plein milieu urbain, littéralement éjecté du paquet, errant je l'ai bien vu à même le sol.
Je l'avais en quelque sorte conduit avec moi vers mon lieu de travail, quarante bornes plus loin. Ensemble nous doublâmes des voitures, écoutâmes de la musique.
Quelle accélération pour son cours ordinaire des choses !
Ce destin, lorsqu'on y songe, est proprement stupéfiant.
Et je le regardais qui partait vers d'autres aventures.

Tant de possibles

Je ne me retrouve pas toujours dans une époque où l'on garde (beaucoup) pour soi, où l'on est avant tout soucieux de prendre, où l'on se fixe sur le présent (souvent par peur d'hier et peur de demain), où l'on pense avec des calculettes et des euros dans les yeux.
Je ne me retrouve pas dans cette époque, et je m'y trouve. J'y ai (aussi) des repères. J'y vois (heureusement !) des bons côtés. Il y a de la place pour des valeurs, même si elles sont malmenées c'est sûr.
J'aime comme l'info circule même si bien souvent je n'apprécie guère les infos qui circulent.
J'aime les possibilités immenses qui sont données à chacun de se réaliser s'il le peut.
J'aime les innombrables passerelles qui peuvent exister dés lors que l'on a projet.
J'aime les richesses offertes par les arts et les artistes, au premier rang desquels je place Dame Nature.
J'aime ce que les échanges vrais entre les hommes et les femmes permettent.
L'autre jour, à table, un de mes fils se prenait la tête parce qu'une tarte au cerise récalcitrait. Les fruits murs avaient juté à qui mieux mieux et la pâte se faisait molle à finir en bouillie.
Le regardant, je me disais que c'était bien de raisonner solution.
L'observant développer diverses techniques, je me disais c'est bien d'apprendre.
Au final, la tarte fut mangée.
Tout ne fut pas d'une élégance sans faille et les parts restantes manquaient de discernement.
Mais peu importe comme on les suit, pourvu qu'on ait des objectifs. Des buts à atteindre. Si je devais créer un mouvement, il serait celui du possible.
Il fait sourire nos intérieurs
Parce que jusqu'à preuve du contraire...

lundi 28 juin 2010

Facebook et twitter, what else ?

En règle général, j'aime mieux me faire mon idée moi-même. Expérimenter. Plutôt que d'avoir des idées toutes faites sur tel ou tel phénomène.
Alors je suis allé fréquenter quelques temps les médias sociaux à la mode incontournables, j'ai nommé Facebook et Twitter.

dimanche 27 juin 2010

Les temps modernes

Dans le cadre de mon boulot, je suis allé l'autre jour à une inauguration.Un collège. Ils avaient mis, comme on dit, mis les petits plats dans les grands.  Pas trop de moyens financiers et un coeur gros comme ça. Spectateur de l'événement, j'oscillais entre deux sensations. Gêne et admiration.

samedi 26 juin 2010

Il a chassé le Mahut

Là, c'est le sport qui gagne ! Impossible de perdre, même le perdant du match perdu.
Ca s'est passé sur un gazon, avec du filet qui tremble et une balle qui virevolte.
Mais pas de Vuvuzela.
C'était du tennis, c'était à Wimbledon et deux gaillards sont entrés dans l'histoire : Nicolas Mahut et John Isner.
Cherchez pas, sont pas connus. Enfin ne l'étaient pas avant. Car les deux hommes ont joué ni plus ni moins que le match le plus long. Ils ont passé 11 heures et cinq minutes sur le court, à en découdre, avec un cinquième set qui n'en finissait plus et qui s'est achevé sur le score de 80 à 78 ! Chapeau les mecs !
En savoir plus ici. Et là.

La forge

Je suis un enfant de la peur. Un trouillard. C'est ainsi.
Un enfant de la tôle est un taulard, de la conne un connard. Moi je suis un trouillard.
Un peureux, un peu heureux quand même.
J'ai grandi avec autour de moi la phobie de la maladie. L'histoire familiale explique cela.
J'ai grandi avec, déjà, la peur du chômage alentour. Passe ton bac, fait des études.
J'ai grandi, aussi, la peur du Sida.
J'ai grandi par la suite avec la peur du chômage, la peur du CDD qui ne sera pas renouvelé, du CDI qui n'arrivera pas.
Il y a bien sûr la peur de la chute à vélo, à mobylette, en moto, en voiture.
Il y a évidemment la peur de la mort.
Une trentaine d'années déjà. Ca forge le caractère.

Les Bleus c'est toi, c'est moi, c'est nous

"On" va chercher des coupables en disant chercher à établir des responsabilités.
Voyez la nuance comme déjà elle est zappée.
"On" va générer mille et une interventions, mille et un commentaires. Il en est ainsi des règlements de comptes.
"On" passera ensuite à autre chose.
L'essentiel restera sans doute en plan.
L'essentiel, dans le marasme de l'équipe de France de foot, c'est quoi finalement ?
C'est la preuve que quand l'individu méprise le collectif, il en oublie tout : les fondamentaux, les règles, les droits, les devoirs.
Il devient une machine. Un robot. Une chose. Alors, plus grand chose n'a de sens.
Le marasme des "bleus" est un extraordinaire miroir déformant. Une caricature.

vendredi 25 juin 2010

Des rictus

Avec l'été, surtout dans les contrées limites scandinaves ;-), l'homo erecticus sort de son sevrage visuel hivernal et déguste le soleil comme une promesse que les rues et les terrasses des cafés tiennent toujours. Enfin presque. Disons que cela dépend des coins où on habite.
Il se met à rêver de voir de jolies femmes et redécouvre parfois des minois croisés dont il n'aurait pas soupçonné qu'à ce point elles puissent se cacher lorsque l'astre solaire n'est pas dans les parages.
C'est plein d'entrain que l'autre jour, il s'est dirigé d'un pas alerte et ensoleillé vers l'école primaire de la rue, se frottant les mains quasiment, oeil prêt à se rincer sans vergogne, en attendant que l'enfant paraisse.
Mais quelle déception ! Certes, les tenues étaient plus légères. L'on voyait des bras, des jambes, il y avait quelques suggestions également. Mais aucun doute : les mamans de l'hiver sont les mêmes que les femmes de l'été. Il s'est dit d'un air marri que c'était porte ouverte pour les thons. Rouge. Car ça y va du coup de soleil. Pas joli joli. L'homo erectus a parfois des rictus.

Les incroyabilités

L'autre soir, m'en revenant du boulot, je fus assez épaté par un accident peu banal.
Une voiture était en plan dans un champ de l'autre côté de l'autoroute.
C'était quasi ahurissant : mais comment diable avait-elle pu sauter par dessus la barrière de sécurité ? Elle était posée sur un flanc, comme si de rien n'était, aucune marque de freinage. Un mystère.
J'y ai pensé et puis j'ai oublié.
Quelques jours plus tard, je croise à la sortie de l'école un papa qu'il m'arrive de cotoyer dans le cadre de mon boulot. On papote. Il m'informe qu'il est en arrêt maladie. Accident de voiture.
Il m'explique alors et je comprends peu à peu alors que la bagnole kangourou de l'autre jour, c'était lui !
On recale le calendrier et pas de toute, tout colle. Le jour, l'heure, l'endroit ! 
J'ai du coup eu toutes les explications sur le comment du pourquoi.
J'adore ces incroyabilités.

Découragement(s)

Le truc qui ne va pas, c'est le défaut de perspectives. On veut bien faire plein d'efforts. Mais pour quoi ? Pour aller vers où ? Zoom espérant sur une société française en pleine désespérance. Pays cherche créativité. Prière de lui donner notice.

jeudi 24 juin 2010

Encouragements

J'aime mon métier. J'aime comment je le fais. J'aime dire que j'ai de la chance. Parce que je sais que je suis allée la chercher.
Quelque part, je m'accomplis et je me dis que ce n'est pas le fruit du hasard.
Ne cherchez pas dans ce billet un quelconque désir d'auto-promotion. Là n'est pas le propos.
Ce billet pour encourager celles et ceux qui galèrent dans leur boulot, ou qui galèrent pour en trouver un.
Il y a de la lumière, regardez bien !

Le principe de précaution

Un ministre l'a dit : Le principe de précaution est un «bon concept» mais l'expression est abusivement utilisée dans le langage courant et médiatique, comme dans le cas du volcan islandais.
Un autre ministre a ajouté : Il y a en réalité une forme de quiproquo, de malentendu entre l'utilisation faite dans le grand public de la notion de principe de précaution, et la notion juridique. Si on fait dériver le principe de précaution dans le langage courant, si on l'invoque à tout bout de champ dans des domaines où il n'a pas à s'appliquer, évidemment on affaiblit sa portée et puis surtout, on le fragilise, on le décrédibilise.
Le principe de précaution s'applique en cas d'incertitudes fortes face à un risque, alors que le principe de prévention est déclenché quand un danger est clairement identifié.
Comme tout cela est bien dit (et souvent bien mal fait) !
Le principe de précaution est en réalité devenu une sorte de bouclier qu'on brandit dés qu'un danger menace.
Il est reflet d'une trouille érigée en mode de gouvernance. Voire en mode de vie. Car à chacun son principe de précaution.
On dirait une arme inventée pour des responsables qui n'osent (ou ne savent) prendre leurs responsabilités.
Mon père disait souvent que gouverner, c'est prévoir. Ca doit être la même chose. En pas pareil.

mercredi 23 juin 2010

La grève

Demain, je ne me rendrai pas sur mon lieu de travail. Je serai en grève.
Je n'ai pas hésité une seule seconde à m'y mettre lorsque la date du 24 juin est tombée.

Voyeurs !

L'équipe de France de foot est donc éliminée de la Coupe du Monde.
Le passionné de foot, le fana des Bleus que je suis en est soulagé. C'est dire !
Il était temps que la farce cesse. La farce n'avait pas que le terrain, le car où les vestiaires comme théâtre. La farce, à en être gluante, c'était aussi tous ces médias branchés sur 220 volts à l'affût de ce que n'aura pas le concurrent, quitte à surenchérir. Quitte à interroger la voisine de bidule, la maman de truc, à faire dire à X telle connerie, à sonder Y pour qu'à chaud il évoque ce qui devrait demander du temps et de l'intelligence. Au passage, filmons un bus, un avion. Commentons. Entre deux publicités. A certains moments, je me suis souvenu de Loft Story.

La parole échangée

S'en revenant de vacances, il s'est retrouvé convoqué par ses directrices, celle qui termine vendredi et celle qui va la remplacer.Elles lui ont mis sous le nez une fiche à remplir. Une fiche d'évaluation. La première qu'il voit depuis quatre ans qu'il bosse là et qui commence par "rappel de l'objectif" lui à qui on n'en a jamais vraiment fixé, des objectifs. Elles lui ont demandé de la leur retourner dans deux jours, et d'expliquer dedans pourquoi il ne faisait pas certaines tâches.Il a trouvé la démarche d'autant plus curieuse que peu de temps avant, il avait émis le souhait de changer de poste. Pour raison de pénibilité du travail, un mal de dos que les techniques requises par le job l'empêchent de soigner de la meilleure des façons.
Il s'est mis malgré lui à avoir peur. De vieux souvenirs qui rôdaient dans le coin sont revenus. Une sorte de menace, aussi. On te garde si tu fais ceci, ont signifié les chèfes. Enfin, surtout celle qui va partir.
Le soir, il a appelé un copain, ils ont longuement conversé. Cela lui a permis de s'y retrouver un peu mieux. De dessiner une ligne, de préférence au gribouillis infâme que tissaient ses neurones éprouvés.
Ils ont terminé en se moquant gentiment de l'équipe de France de foot.
En s'endormant, il s'est dit que c'est bon d'avoir près de soi des gens sur qui compter. Il s'est félicité d'avoir pris sur lui et d'avoir appelé. D'être allé vers l'autre. Les dernières fois, il n'avait pas pu. Il n'avait pas osé. Il s'était muré dans un silence. Ce n'était pas l'idéal. Il en avait conscience. Mais pas question de faire chier les autres avec mes problèmes. Voilà ce qu'il disait. En s'endormant, il s'est dit c'est con de penser ainsi. C'est mieux d'être vivant.

mardi 22 juin 2010

Les chiottes

Chez nous, comme dans de nombreuses maisons où sévissent des bipèdes verticaux, il y a des bagarres. L'une d'elles concerne les chiottes. Les toilettes. Les WC. Les lieux d'escales techniques.
Chez nous, le sexe masculin est fort de trois unités. Le sexe féminin d'une seule.
L'adulte parvient globalement à contrôler les trajectoires et s'il ne le fait pas, assume dans la foulée les conséquences d'éventuelles mauvaises directions. Il n'est pas toujours concentré, non plus.
Pour les enfants, le jet se fait fréquemment capricieux et le jaune tapisse régulièrement l'alentour. Ils sont globalement peu centrés sur l'affaire, et les choses en restent souvent là. C'est évidemment embêtant pour celle et ceux qui passent derrière.
Pour la dame, tout ceci est insupportable. D'autant qu'au fil du temps, ça ne s'arrange guère et qu'un odorat assez aiguisé capte une odeur comme installée qu'il convient régulièrement de gommer à grands coups d'éponges.
Qui pisse debout sait qu'il n'est pas toujours facile de viser comme il se doit. D'où d'ailleurs sans doute un plaisir non dissimulé à aimer uriner à l'air libre, où la précision du jet n'a plus aucune importance.
De là à oser penser que les toilettes sèches sont une solution, autant pouffer.

lundi 21 juin 2010

Un air d'évidence

Je ne suis pas un adepte des fêtes organisées et / ou sur commande.
Je n'ai jamais vraiment aimé l'idée qu'on ait besoin d'inscrire sur un calendrier une date pour se mettre à être joyeux. A fortiori pour ce qui est des agapes institutionnalisées.
J'ai cependant une tendresse toute particulière pour l'une d'entre elle. Cette fête a pour théâtre le 21 juin : c'est la fête de la musique.
Elle a quelque chose que les autres n'ont pas, celle-ci. Une dimension. Une puissance. Une générosité. Elle ne fait pas d'exclusive. Qu'on ait du talent ou pas, que l'on soit connu ou non, que l'on soit de cette chapelle ci ou de celle-là, chacun peut y prendre place. Chacun peut se mélanger. Et lorsqu'on se balade, on entend toutes les sonorités, on va de l'une à l'autre. Il n'y a pas de compétition. Tous gagnants.

dimanche 20 juin 2010

Inutile de les abattre, ils sont morts

Disons-le, des fois que. Même si ça en prend le chemin, je n'aimerais pas que ça devienne la curée. On en a soupé. Raymond (Domenech) fut l'homme à abattre. Longtemps, souvent. Il a certes en partie choisi le rôle, il s'en est pris plein les gencives, il a tout le monde à dos, il a beaucoup fait pour. Dont acte.
Aujourd'hui, il est, paraît-il, abattu. Tombé de sa bulle. Son prochain match sera probablement le dernier. Alors laissons ce sélectionneur qui n'en est plus un conduire cette équipe qui n'en est pas une et passons à la suite. Sans en rajouter. Point n'est besoin. Question de dignité.
Ne lançons pas de traque inutile, gardons salive, énergie, humanité. Laissons-le car plus bas que terre, c'est bas. C'est vil. Il n'est pas toujours nécessaire de transformer des responsables en coupables. Etre digne, en sport comme dans la vie, c'est aussi accepter de perdre. Surtout quand on a "joué".  La France du foot s'est enfoncée dans son sillage et boit sa lie dans la coupe du Monde. Inutile également de tuer des joueurs. Regardons demain. Voilà Laurent Blanc qui arrive. Faisons lui confiance. Laissons le rêve revenir. Merci.

samedi 19 juin 2010

Bon sang ne saurait faiblir...

Depuis quelques temps, on dit beaucoup de mal de Facebook.
Le réseau (qui n'est qu'un réseau) est passé en peu de temps d'une gentille cour de récréation à un monstre pervers.
L'histoire des informations stockées par les gestionnaires du site, et éventuellement revendues, a fait bondir.
Là-dessus, en, France, s'est ajoutée la folie des apéros.
J'ai bien aimé du coup lire un autre type d'info.

La pluie

Comme je ne doute pas, au vu du ciel gris de ce samedi, que je vais pas mal entendre autour de moi des plaintes évoquant la pluie, cette satanée pluie, ce temps de chien, ce ras-le-bol il pleut encore, je profite de ces quelques lignes pour dire que pour ma part, j'aime la pluie, et peut-être tout particulièrement les pluies d'été, qu'elles soient douce ou plus violentes. J'aime cette eau qui dégringole, requinque la terre, créé des flaques.
Bon, je nuance le propos puisqu'il y a quelques jours, une pluie terrible s'est abattue sur le Var et ce fut dramatique.
Il est évident que je ne parle pas de ces exceptions-là.
Et puis ma boulangère me faisait remarquer que la terre, dans le sud, n'était pas la même, qu'elle n'absorbait rien, et que c'était du coup plus exposé à de tels événements. Très rapide, aussi. Il m'est souvenu Nîmes, il y a quelques années, et Vaison-la-Romaine, aussi.

vendredi 18 juin 2010

La claque, le chaos

Il y a une pub pour un fournisseur internet, elle évoque le même mot en lui donnant plusieurs sens. C'est rudement bien fait. Parmi ces mots, il y a claque. Une voix dit : Une claque, des images suivent. Puis d'autres images, et la voix dit, une claque.
Une claque, c'est ce que je me suis pris l'autre soir en regardant sur France 3 un documentaire diffusé un peu en amont de l'appel du 18 juin. Titre : Juin 1940, le grand chaos. Un pays, la France, se disloque. Les femmes et les hommes fuient face à la guerre. C'est l'exode. Une claque.

Le coup du sombrero

Pour ceux qui n'aiment pas le foot, une quasi élimination de la Coupe du Monde ne signifie pas grand chose.
Pour le passionné, l'amoureux, après le France - Mexique d'hier soir, les mots ne sont pas assez forts.
Je scrute depuis le coup de sifflet final ceux qui me viennent à l'esprit.

jeudi 17 juin 2010

Vol (au dessus d'un nid)

Quelques vols et cette étrange sensation d'une maison surveillée.
Quelques vols et la question de l'attitude à adopter. C'est qu'on deviendrait assez vite très con, à rêver de barbelés, de mines qui explosent, de recours à la police j'en passe et des meilleures.
Quelques vols et plein de choses à faire, à dire finalement.
- l'occasion, avec les enfants, d'évoquer l'honnêteté, de pointer ce qu'il se passe lorsque l'on entre chez quelqu'un, lorsque l'on dérobe des objets d'un autre.
- l'occasion de papoter avec des flics et des assureurs, des donneurs de duplicatas dans un magasin, de croiser des gens qui eux aussi tiens donc se font fait chourer des trucs.
- l'occasion de se demander ce qui est le mieux. Avoir de nouveau les objets disparus pour conjurer le mauvais sort, ne pas laisser le voleur gagner, ou renoncer à des trucs pour ne pas tendre la perche ?
Quelques vols et de grands coups d'aile dans l'atmosphère.
Comme un nuage.

mercredi 16 juin 2010

Retraites

J'allais écrire que c'est de plus en plus pathétique. Mais le " de plus en plus " n'est pas très bon. Disons plutôt que ça continue à l'être. Que ça ne s'arrange pas.
Pendant que nous quoi : nous gobons des mouches ? Nous avalons des lanternes ?
Alors que quelques huiles (grasses et pas de première pression) et deux trois brefs de comptoir "débattent" sur les retraites, alors que palabres se multiplient sur 60,62,63 ans comme âge légal, alors que se multiplient les supputations sur le président va-t-il toucher à cet immense acquis qu'est la retraite-à-60 ans-point barre pendant que s'additionnent les évolutions fluctuantes du PS sur le sujet et que s'étripent les syndicats, voilà que ô magie tombe "à point nommé" la question du cumul des rémunérations des élus, parlementaires et autres. Qui, promis, juré, craché, je vous le dis mesdames et messieurs la main sur le coeur, vont cesser fissa de toucher des sommes ici et des sommes là en prenant des mines contrites prônant la rigueur, l'austérité, là aussi on en passe et des meilleurs.
J'ai même entendu parler d'exemplarité. Faut-il ne pas l'être pour se promettre de le devenir !
Je me demande juste si tous ces gens là croient deux secondes que le gogo qu'est devenu l'habitant (et donc l'électeur, et donc le contribuable) les croit deux secondes. C'est pénible, ce foutage de gueule.
Moi qui plein de choses, je trouve que je mérite mieux. Que nous méritons mieux.  Tout cela à quelques encablures de l'été, en plus. En pleine coupe du Monde de foot. Dites-donc, vous l'arrêtez quand, votre cirque ?
Les retraites, c'est bon, on a capté l'enjeu. Faites votre boulot.

mardi 15 juin 2010

L'enfant

On s'indécence forcément en voyant cette équipe de France de football faire sa bonne action en allant un dimanche après-midi à la rencontre des populations pauvres d'un quartier d'une ville en Afrique du Sud.
On se retrouve forcément en lisant cet article.
Je parle de la France, mais d'autres pays font tout pareil.
Et puis la vie continue.
Elle est peut-être, la vrai indécence, et celle-là, on ne peut la transférer sur qui que ce soit.
On est là, on la porte, on la trimballe. Rien ne convient, au fond.
Sauf peut-être le bonheur de ces enfants. Bien réel, celui-là. Palpable. Durable.
Ce ne sont pas les types en survêtement qu'il faut voir. Ou ces personnes bien habillées en costume.
Mais ces gamins, qui prennent la minute présente comme un présent. Loin de tout cela, finalement.

lundi 14 juin 2010

Investissement d'avenir

Les mots, je les aime. Ils sont importants. Ils ont du sens.
Je m'inquiète, parfois, de voir, et surtout d'entendre, à quel point ils sont dévoyés, manipulés, torturés.
A d'autres moments, je me demande s'il ne vaut pas mieux en rire.
Ainsi je lisais l'autre jour cette info, sur le site Localtis :
Lancement de la consultation publique sur les investissements d'avenir
Ville numérique, systèmes de transport intelligents, e-éducation, télésanté, réseaux électriques intelligents ("smarts grids"), numérisation des contenus, sécurité et résilience des réseaux, développement de l'informatique en nuage ("cloud computing") ou développement des technologies de base numérique... "C'est parti !" : par ces mots, le gouvernement a lancé le 7 juin la consultation publique sur les investissements d'avenir : "Usages, services et contenus numériques innovants."

Vous avez bien lu comme moi, je pense.
Investissements d'avenir.
Parce que ?
Y'a des investissements qui ne seraient pas d'avenir ?
Et comment fait-on pour arriver à dire des conneries pareilles ?

dimanche 13 juin 2010

Le gazon

J'ai l'impression que pour cette Coupe du Monde là, le "foot pur" a mis plus de temps que d'habitude a faire sa place. Avec les premiers matches, la "compétition" (re)prends enfin ses droits.
Et ça fait du bien.
Parce que la broderie alentour, la recrudescence d'infos et d'outrages qui n'en étaient pas, les sujets connexes qui fleurissaient  de partout, franchement, 1) ça me fatiguait un peu, 2) ça me paraissait assez incongru. Choquant même parfois. Clichés à foison à l'image de ces cordons de sécurité d'une part et ces gens de l'autre. Je veux dire les habitants.
Gêne aussi lorsqu'on évoque les sommes folles nécessaires à l'organisation (j'ai lu quelque part je crois 7 milliards de dollars) et le quotidien de millions d'habitants refoulés ici, parce qu'on va construire au stade, où entre violence et misère là, parce que le sous manque. Gêne avec les chiffres annoncés de droits télés et de prévisions de bénéfices.
Du mal à me dire que la première coupe du monde de l'histoire sur le sol africain est un progrès.
Impression plutôt qu'il est intrusion d'un autre monde.
Alors revoir le gazon, voilà qui fait du bien. Et redonne quelques repères.

vendredi 11 juin 2010

Le pari

Je ne sais pas vous, mais moi, ça me fait un peu froid dans le dos, ces sites internet qui s'ouvrent officiellement aux "paris en ligne".
Et je ne dis pas ça parce que dans les médias fleurissent les pub et que surgissent dans les boites mail des pourriels incitant à jouer.
Plus qu'aux 100 % des gagnants qui auront tenté leur chance, je pense évidemment aux gens qui vont se faire plumer. Voire à ceux qui vont se faire plumer sans le savoir, parce que le conjoint jouera en cachette, ou le rejeton. Sans parler de ces "isolés" qui se diront, tiens, comme ça, pour voir.
Vous me direz, avec ce qui se tire au sort, ce qui se gratte, les casinos, la tombola de la fête d'école du petit, y'a déjà de quoi faire.
Et ce sera vrai.
Et justement !
Là, c'est en plus. Et ce qui glace un peu, c'est que ça déboule dans les maisons. A domicile, le pari.

jeudi 10 juin 2010

Un genou à terre

Je me souviens de ses larmes. Il était un paysan solide, rugueux, aux larges mains calleuses.

mardi 8 juin 2010

Machine à rêve

Chez moi, le foot a cette capacité incroyable et inoxydable : c'est la machine à rêve.
Toujours occasion de se projeter sur l'échéance à venir. Toujours prétexte à trouver de l'argument qui entretiendra l'espoir.
Toujours le bonheur d'imaginer un demain qui sourit.
Ainsi l'équipe de France et la préparation de la Coupe du Monde. De partout, ça glose et ça s'inquiète. Ne seraient pas prêts. Faudrait pas mettre celui-ci. Virer celui-là. Et le schéma tactique. Et qu'ils ne sont pas capables de battre la Tunisie et la Chine. Et que pendant ce temps-là, le Mexique et l'Uruguay font peur. J'en passe et des meilleures.
Lorsqu'autour de moi on me dit en rigolant, parce que je suis supporter, alors les Bleus ? Je réponds, ne vous inquiétez pas, c'est tactique.

Faites vos jeux

L'air de rien, tout ce qui existe dans la "vraie vie" finit un jour ou l'autre par se retrouver sur le net.
Voilà que débarquent en France les paris en ligne.
30 millions de français sont "joueurs"'.
Le marché s'annonce riche.

lundi 7 juin 2010

Il est temps de l'enfant

Je lisais l'autre jour l'interview d'un chronobiologiste (ça le fait quand même !) qui évoquait la question des rythmes scolaires. Vieux machin dont on entend parler avec une constance qui n'a d'égal que la vitesse à laquelle on grenelle d'un côté pour mieux ne rien faire ensuite (pléonasme).
La cause est entendue.
Nos écoliers ont pas assez de jours d'école et des journées trop remplies.
Suffirait d'alléger d'un côté et d'étaler de l'autre.
Mais avant d'être un écolier, et un enfant, il est un client, l'enfant de clients.
Ca n'arrange pas le tourisme, toucher aux vacances scolaires.
Ca n'arrange pas les familles, non plus, de toucher aux vacances scolaires. Enfin... Certaines.
Sérieux : qu'est-ce qu'on en a à faire, que ça arrange pas le tourisme ? Et pourquoi le môme subirait à ce point des errances connexes ?
La moindre des choses serait d'imaginer une société où l'on prendrait soin de nos petits.
En attendant, bravo à Luc Châtel de lancer le débat et même de se souvenir qu'il y a des gens derrière les électeurs. Il lance une consultation. J'espère qu'elle ne sera pas de celles qui sont déjà pliées d'avance.

Derrière la porte, les Doors

Là, tout de suite, entre mes oreilles "The Unknown Soldier", des Doors.
Je réécoute divers morceaux du groupe, ces temps-ci, alors qu'un documentaire ai-je appris récemment va sortir au cinéma.
Je suis étonné par un truc auquel je n'avais jamais vraiment fait gaffe : sur pas mal de titres, la voix de Jim Morisson est étonnamment douce, douce comme une main qui vous prendrait et vous amènerait vous balader.

Demoiselles

Un village, un midi, un dimanche.
A l'ombre, deux jeunes filles sont assises.
Ce qui me surprend, c'est qu'elle ne tripotent pas de portable.
Ce qui me revient en mémoire, les regardant, c'est le souvenir de ces dimanches au bled.
Comme ils étaient longs, parfois.
Ensuite les options.
A. Elles ont passé comme ça plusieurs plombes.
B. Une meute de moustiques pubères est arrivée.
C. Elles se sont engueulées.

dimanche 6 juin 2010

Je dis Raymond

Il me plaît vraiment beaucoup, ce Raymond. Domenech. J'aime comme il s'amuse des médias. Et comme, l'air de rien, il a su avant la Coupe du Monde rétablir ce que l'on a finit par appeler sa "communication". Ce type sait parfaitement ce qu'il fait. Il a pris tout le monde au mot. On lui reprochait de ne jamais permettre de parler tactique, jeu, foot ?
Eh bien ça n'a fait que ça pendant toute la préparation. Lui dans le rôle du je lance les perches. Et après débrouillez vous. De fait, ça a jasé dans le landerneau. Et que le 4-3-3 ceci, et que Henry, et que Anleka, etc. Ca n'a causé que de foot. Avec cette furieuse sensation que pendant ce temps-là, Raymond et les siens ont préparé tranquillou leurs affaires.
Si tel est le cas, la classe !
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