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samedi 10 mars 2012

L'énergie intérieure


Comme prévu c'est une période chargée pour moi en émissions politiques télévisées. J'essaie de tout regarder. Je suis surtout intéressé par la communication, la stratégie et l'Humain qu'on peut entrevoir derrière des postures. Et parfois, un propos, politique ou pas, fait écho chez moi.
Lundi dernier, le Président-candidat était l'invité "Des Paroles et des Actes". Pendant que ma femme se scandalisait de la mauvaise facture de sa veste, surtout au niveau des épaulettes (chacun son métier) je relevais la phrase qui m'occupe l'esprit depuis :
A la question "Quel est, selon vous, la qualité principale que vous avez, pour bien occuper la fonction ?", Nicolas Sarkozy a répondu "L'Energie !" mais a surtout ajouté en substance qu'il n'avait aucun mérite à cela, qu'il était né avec et que c'était comme ça, certains en étaient dotés à la naissance et d'autres pas.
J'en suis resté comme deux ronds de flan à moi tout seul. Bloqué sur mon canapé, j'ai eu du mal à enregistrer la suite.
Comment pouvait-il affirmer cela ? Moi qui pense exactement l'inverse, je croyais que c'était une opinion universelle. L'énergie intérieure serait innée et non acquise par décision et volonté. Si c'est vrai, mon monde s'écroule. Mais tout Président qu'il est, il n'a pas forcément plus raison que moi.
Alors, après mûre réflexion, je campe sur mes positions et considère que l'énergie se renouvelle par l'énergie. L'énergie intérieure est un circuit fermé. Plus on l'active plus elle s'active.
Sinon, à quoi bon, faire des efforts ? A quoi bon se bouger le derrière s'il n'alimente pas la dynamo. Il n'y aurait plus qu'à s'asseoir et au moindre rudoiement extérieur répondre qu'on n'y est pour rien, que c'est comme ça, qu'on est né dans la deuxième catégorie et puis c'est tout. Passif. Pour la vie.
Alors, au point où on en est, autant te demander ton avis à toi, lecteur-citoyen "normal". Hein, lecteur, dis-moi : "L'énergie intérieure, c'est inné ou acquis ?"

dimanche 1 janvier 2012


Je complète les écritures des deux billets précédents par une photo prise il y a quelques jours à Nantes.
A toutes celles et ceux qui déposent ici un instant de vie, aux visiteurs de ce blogue qui aiment la Terre et la Philia, mes voeux d'une belle  année d'amour, de vie et de sérénité. 


mardi 13 décembre 2011

Triste ambition

Il est de ceux qui ne voient que ce qui se voit et pensent qu'il faut être très tordu pour inventer ce genre de phrases. Il prend sa pensée primaire pour de la simplicité et sa spontanéité pour de la sincérité.
D'aucuns diraient qu'il est idiot, mais ils se tromperaient. Il est seulement ce qu'il est. C'est du moins ce qu'il dit. Cherchez à mieux le comprendre et il vous trouvera compliqué, lorsque vous n'êtes que salutairement complexe. Vous fonctionnez dans le mouvement, vers un but, recherchant des solutions pour rendre la vie belle et simple. Il vous voit comme un coupeur de cheveux en quatre qui retourne les cerveaux.
Vous finissez vous-même par dire qu'il est idiot. Et vous vous trompez. Rangez vos références, son monde est statique, construit de certitudes saines et rassurantes et pourtant sectaires et individualistes. A toute tentative de remise en question, d'appel à l'ouverture, il sort l'arme fatale, celle qui est censée vous faire taire sur le champ : Tout est goûts et couleurs, ce que vous dites n'est bon que pour vous et chacun est différent. Vous aviez pourtant pris la précaution de n'avancer que ce qui est partageable, compréhensible par tous, validé par des éminences, objectivement démontrable. Cela n'a pas suffi. Ne lui enlevez pas ses tuteurs, il s'étiolerait. Si, couche supplémentaire, vous lui expliquez son mécanisme de défense, sa vulnérabilité démasquée sort l'artillerie lourde et le primaire explose comme pour mieux vous donner raison.
Vous tempérez votre jugement et le pensez basique. Soit, il est basique. Mais taisez-le que diable ! Sa réaction risquerait de vous le confirmer par décibels et agressivité interposés.
Sa culture se résume aux aphorismes-vérités interprétés à sa propre sauce ; rassurants et encourageants, ils peuvent accompagner une vie comme les proverbes, dits de bon sens, accompagnèrent celle de ses aïeux. Voilà, c'est son bagage, il fait avec et ça lui suffit. Comme l'homme des bois vit d'instinct, d'une bite et d'un couteau, lui, vit de réactions, de trois croyances et mille certitudes.
Osez lui dire que la plaine est morne, que gravir la montagne renforce, qu'au-delà des sommets le soleil éclaire, que la curiosité construit, que la culture affirme et que le risque récompense, et vous lui faites plus de mal que de bien. Ajoutez que se laisser vivre, c'est se laisser mourir et votre compte est bon, vous n'aimez que les mots, pas les gens.
Alors, pissez dans d'autres violons, celui-là n'émet aucun son. Bois mort, il ne vibre pas. Il n'est qu'instrument, pas musique.

jeudi 1 décembre 2011

Un "beau bébé"

Bonjour,
je m'appelle Sacha. Quand j'aurai fini de vous écrire j'aurai à peu près trois heures. Hé oui, je suis né ce matin.
J'ai entendu dire que j'étais un "beau bébé". Mais je suis pas bête, je sais bien qu'on dit ça à tout le monde. Enfin, au moins à ceux qui sont grassouillets. Je ne me suis pas encore vu mais, il parait que quand on fait 4 kg 370, c'est qu'on est un gros bébé. Et quand on mesure 54 cms, on est grand. Grand, je crois que j'ai le temps de comprendre ce que ça veut dire.
Bon, faut que je vous raconte.
Mon papa, il a dit que ma maman avait été très courageuse ; ça doit être vrai. Et mon papa, lui, il a été très zému ; ça je le sais, je l'ai vu. On me dit que ma soeur, elle a été très sage avec ses grands-parents, pendant que je décidais enfin d'arriver.
Mais pourquoi tout le monde dit "enfin". Tiens, même moi, je l'ai dit. On a cru que j'étais en retard alors que je suis même un peu en avance ; ça commence les interprétations et les ressentis. Y'a des dates, y'a qu'à s'y tenir et patienter, c'est tout. Je vous dis pas ce que j'ai entendu, ça cause, ça cause et ça sert à rien.
Tout ça c'est à cause d'une sage-femme. Femme, elle a pas fait d'efforts, elle est née avec. Mais, sage, elle s'est débrouillée pour avoir le titre sans la consistance. Et, tous autour, ils l'ont crue. Moi, je voyais bien qu'elle voulait montrer qu'elle savait. Elle employait des mots techniques et savants comme font tous ceux qui veulent enfumer leur monde. Des histoires de cols ouverts, de travail en cours, de bouchon muqueux et passage étroit. Ferait mieux d'aller bosser à la DDE, celle-là ! Et sa voix, excitée et stridente, elle me donnait pas envie de lui donner raison.
Moi, j'avais décidé d'attendre décembre, un point c'est tout ! J'ai tout calculé. Le calendrier de l'Avent, je le commencerai à chaque anniversaire. Et puis né un premier, ça vous classe le personnage. Tout de suite. Les autres ? Derrière.
Bon. Là, ça y'est j'ai trois heures. Je vieillis déjà. Je vous laisse, j'ai, au bas mot, un siècle à remplir. Portez-vous bien ! Moi ça va, je suis un "beau bébé".

dimanche 27 novembre 2011

Hors du temps, or du temps



Finalement, on peut se sentir chez soi en allant chez elle.
Un de nos amis nous a offert une soirée resto, à madame et à moi. Et ce fut sacré cadeau.
De ces moments où l'on est toutes les époques à la fois. Hier, maintenant, demain. Tout cela s'invite sans aucune hâte. Rien ne s'entrechoque. Tout est bien. Et tout est bon, aussi :-)
Cet ami généreux nous a donc fait découvrir Chez elle, un endroit unique en son genre, que pas une seule seconde on ne savait qu'il existait et que sans doute pas une seule fois nous n'aurions songé à nous y rendre.
Pas d'enseigne, pas de porte menu pour ce resto : on est chez quelqu'un. Ce quelqu'un, c'est Nicole.
Elle habite ici.
Elle a juste équipé une cuisine et aménagé quelques pièces pour recevoir 20 personnes à chaque fois.
Ce que nous avons mangé, c'est ici.
Mais il y a plus.
Il y a une soirée joliment nichée dans cet hors du temps et pleine à craquer des secondes vécues.
Un hors du temps par les saveurs, genre là.
Un hors du temps aussi parce que si nous sommes à quelques encablures de la ville et de ses cités commerciales, nous nous retrouvons dans un havre de paix, au coeur d'un vieux village, que pas une seule seconde en arrivant et en repartant on a idée, souvenir que l'agitation est là, juste derrière. L'autoroute est à cinq minutes à peine. Mais magie des sons, quelconques reliefs font barrière et l'on n'entend rien.
Un hors du temps enfin parce chez elle, c'est comme chez papy et mamy. Les serviettes sont immenses, on a envie de se les nouer autour du coup. Les meubles et les assiettes viennent direct du fond des âges et l'on se sent en permanence entouré, enrobé, délicatement, discrètement.
Un hors du temps qui donne envie de tout savourer, de prendre le temps, justement.
Un hors du temps qui fait parler à voix basse, sourire, car brillent les papilles et se pourlèchent les mirettes.
Un moment de bien être et d'être bien.

vendredi 4 novembre 2011

Le "Tigre" de Villefranche

Il pleuvait fort ce matin. Mais, il n'était pas question de manquer ma séance de course à pied. Plus par devoir que par plaisir, je mettais un pied devant l'autre et les deux dans les flaques d'eau, sans conviction et avec le seul objectif de la satisfaction du retour.
Je ne m'attendais qu'au temps qui passe et à l'eau qui tombe. Aucune starlette éblouissante à prévoir, aucune sportive ensoleillée imaginable et pas plus de poésie portée dans un couffin de marché, sur un vélo altier ou entre des doigts de promeneurs enlacés.
"Ce sera triste et ce sera fait". Voilà, ce que je me suis dit.
C'était sans compter sur la Providence (que chacun appelle comme il veut d'ailleurs) toujours bonne copine.

La descente était raide et je regardais mes pieds, prudent comme un coureur expérimenté donc échaudé. Lorsque je relevai les yeux, mon cadeau du jour était là.
Le physique de Jacques Tati, la moustache de Clémenceau et l'âge des deux réunis en imaginant qu'ils ne soient morts ni l'un ni l'autre.
Il gravit la colline sans toucher le sol. Ses longues jambes semblent échasses. Il est vivace, vivant et pourtant il devrait être mort tant il parait vieux. Alerte comme un cheval fougueux, il file vers le haut quand je me retiens de glisser vers le bas. Sa silhouette est longiligne comme un trait de crayon optimiste. Les épaules ouvertes offrent sa poitrine à la pluie devenue battante, sans qu'elle ne l'impressionne plus que ça. Il brave la tempête, comme il a dû le faire depuis toujours. Le parapluie est là. Mais, refermé et accroché à l'avant-bras. On a dû l'obliger à le prendre. L'imperméable est noir et le béret aussi. Un vrai béret, celui des clichés de chez nous.
Cette image aurait largement suffit à mon bonheur du jour. Largement.
Mais, les cerises subliment souvent les gâteaux et c'est là, que le large sourire de Clémenceau me lance un "Bonjour" franc, droit, jeune et dynamique. Ma main se lève, mon sourire ouvre les volets, ma réponse intimidée sort et mon corps instantanément se courbe. Le Monsieur mérite la révérence. Il a deux cents ans, vous dis-je et l'énergie d'un amoureux. Fougueux et sage, il partage.
Voilà, c'est décidé, Monsieur qui passiez, je vous emmène sur mon dos pendant mon prochain marathon. Je ne pourrai être en meilleure compagnie. D'ici là, je ne courrai plus, je volerai Monsieur. Pour vous.

Cette scène n'aura pas duré cinq secondes. Il y en a de la vie en cinq secondes.

mercredi 19 octobre 2011

Impressions Tunisiennes 6/6


"A vous donner des ailes"
J'ai couru 1h 50 sur un parcours calme et agréable un dimanche matin. La montée solitaire devant l'interminable façade du Palais Présidentiel avait de l'allure. Quelques policiers, des militaires et des gardiens en civil me regardent curieux mais sans insistance. Tout va bien. Je pense à la copie de mon passeport qui transpire sous ma casquette.

J'ai assisté à un meeting politique, celui du Pôle Démocratique Moderniste (PDM). Beaucoup de monde. Une moyenne d'âge à vous donner des ailes, de l'espoir et de l'énergie. Des styles très européannisés, des looks d'artistes et d'étudiants. L'ambiance chaleureuse, fraternelle et enthousiaste est au rendez-vous. Je n'ai rien compris aux discours et pas seulement à cause de mon ignorance de la langue mais aussi parce que la sono est déplorable. Le sens de l'organisation m'a fait dire moqueur que révolution ou pas, démocratique ou pas, moderne ou pas, l'organisation reste "à la tunisienne". Le reste est sympathique : Musique, hymne, hommage aux morts de la Révolution, slogans, tee-shirts et drapeaux. Du classique pour les habitués de la démocratie. Un vrai changement pour les néo-démocrates. L'expérience est très rafraichissante.

Dans moins d'une semaine les élections auront lieu. On sent l'effervescence et l'incertitude. On capte une conversation qui nous fait croire au grand soir et à la maturité politique. Puis une autre, qui nous prévoit le chaos et met au clair l'ignorance et les freins culturels. On balance au gré des discours entre espoir et effroi. On découvre des nuances, des surprises et des anachronismes. Une famille entière de religieux très fervents combat les thèses du parti islamique. Certains n'ont pas encore choisi entre deux extrêmes pourtant opposées. D'autres savent qu'ils vont aller voter et rien de plus. Quelques uns redoutent des affrontements dans les bureaux de vote.
L'impression d'attente des premiers jours fait place à une pression et à une impatience.
L'arc est bandé. On lâchera la corde d'un coup, dimanche. Mais vers quelle cible enverra-t-il la Tunisie ?

Impressions Tunisiennes 5/6


La Tunisie prend l'eau
Tiens ! La pluie ! Comme un rideau. Un éteignoir, peut-être. Elle semble s'installer. A la voir, on ne l'imagine pas s'arrêter un jour. On a tiré la couverture sur un pays, comme un signe prémonitoire. On a voilé la vie. La barbe !
La Tunisie prend l'eau. Comme avant, les routes s'inondent en très peu de temps. Les égouts n'évacuent pas les fortes pluies. Ce qui était défectueux est devenu catastrophique faute d'entretien et de rigueur. Les bras étaient lents, ils sont désormais las.
Les rues sont presque canaux sans profondeur. Quelques aménagements individuels permettent de passer une porte cochère ou d'entrer dans un commerce. Des pointillés de pavés me transforment en acrobate danseur, une planche me salue en basculant. C'est Venise dans la boue.
Rien d'apocalyptique, mais le sentiment d'un pays qui va à vau l'eau. Le ciel gris redouble de larmes comme pour bien justifier le chagrin.

Une radio, dite ouverte, diffuse une interview de Leïla Toubel que je ne connais pas (j'apprendrai plus tard qu'il s'agit d'une comédienne). Son discours accroche mon oreille, puis mon bras, puis mes jambes qui s'approchent de l'appareil. Se servant d'un sujet culturel, elle transforme son propos en coup de gueule politique. Militante de la démocratie sans concessions, sa parole forte et limpide, le fond structuré et argumenté, font plaisir à entendre. Une passionaria qui fait venir le soleil à la fenêtre. Quelle puissance ! Quelle force de conviction. Leïla a arrêté la pluie.
(à suivre)

samedi 1 octobre 2011

La permaculture, cette indéfinissable

J'avais envi de vous parler de la permaculture. Lorsque je pris, au printemps, le temps de me documenter puis, à l'automne lorsque je fis ma première formation, ce fut la révélation. La permaculture me permet de rassembler pleins de petites choses séparées les unes des autres dans ma vie et d'en faire un tout cohérent. C'est finalement le lien que je cherchais, l'ensemble qui chapeaute tous le reste et aide à garder le cap. Voici un bref aperçu de ce que recouvre ce drôle de mot.

La permaculture nous vient d'Australie. A son origine, David Holmgren et Bill Mollison, deux écologistes et universitaires qui élaborent et diffusent leurs idées dès les années 70.

Permaculture signifie agriculture permanente ou culture permanente. En effet, lorsqu'on commence à découvrir la permaculture et à surfer sur internet ce sont principalement des articles, blog, sites consacrés au jardinage que nous trouvons. Et pourtant, la permaculture est bien plus que ça. C'est un art de vivre, une philosophie qui intègre en son sein la systémique, la pensée complexe, le bouddhisme, la CNV, les cultures animistes,l'écologie et met tout cela en cohérence. Finalement, la permaculture, un grand mot pour beaucoup de bon sens.

A l'origine, Bill Mollison et David Holmgren voulaient reproduire des écosystèmes comestibles à l'image de ceux que l'on trouve à l'état naturel (forêt). Puis, cette démarche s'est élargie au design pour devenir une « science systémique qui a pour but la conception, la planification et la réalisation de sociétés humaines écologiquement soutenables, socialement équitables et économiquement viables. » Cette définition de Wikipédia me semble la plus simple et la plus précise.

La permaculture repose sur une éthique (au centre du dessin ci-dessous):

Prendre soin de la Terre ;
Prendre soin des Hommes ;
Partager l'abondance.


Elle se décline en 12 principes de conception ou design (dans le sens des aiguilles d'une montre en commençant par l'arbre en finissant par le papillon) :

1. Observer et interagir
2. Collecter et stocker l’énergie
3. Créer une production
4. Appliquer l’auto-régulation et accepter la rétroaction
5. Utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables
6. Ne pas produire de déchets
7. Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails
8. Intégrer plutôt que séparer
9. Utiliser des solutions à de petites échelles et avec patience
10. Utiliser et valoriser la diversité
11. Utiliser les interfaces et valoriser les éléments en bordure
12. Utiliser le changement et y réagir, de manière créative

La fleur de permaculture (exemple ci-dessous) permet une vision d'ensemble cohérente. Le parcours permaculturel commence au centre avec l’éthique et les principes de conception, et progresse à travers les domaines clés nécessaires à la création d’une culture durable. La trajectoire qui évolue en spirale raccorde ces domaines, et progresse depuis le cadre personnel et local jusqu’au collectif et au global.


Ma présentation fort synthétique et simplifiée s'arrête ici. J'ai eu beaucoup de joie à la préparer pour vous.


Quelques liens intéressants :

Brin de paille, l'association française de permaculture http://asso.permaculture.fr/
Pour se former, l'Université Populaire de Permaculture http://permaculturefrance.org/
Les ouvrages fondateurs de la permaculture à savoir perma-culture 1 et perma-culture 2 sont téléchargeables ici et .
LE site pour comprendre l'essence de la permaculture : http://permacultureprinciples.com/fr/index.php
Le blog d'un permaculteur l'arpent nourricier http://www.arpentnourricier.org/
et celui-ci 1+1 = salade http://madeinearth.wordpress.com/

lundi 25 juillet 2011

Il était de ces hommes...

Il y a des personnes, qu'on ne connaît pas personnellement, et pourtant, quand elles partent, ça bouleverse.

On ne connaît pourtant que leur visage, leurs mots, des pages de livres, des vidéos, des articles de presse mais les paroles sont telles, le message de sagesse est si fort, l'aura si intense, qu'on ne peut s'empêcher de les aimer.

Il en était.

J'avais appris sa rechute il y a quelques jours au hasard du rayon de librairie de mon supermarché. Chouette, me suis-je dit, un nouveau livre de David Servan-Schreiber. J'ai passé une demi heure dans le rayon, à lire en diagonale, incrédule, et finalement à pleurer au milieu des fruits et légumes. Et ce matin encore je pleure son départ...

Ce n'est pas parce qu'on ne voit plus le bateau à l'horizon, qu'il n'existe plus.

Au revoir Monsieur Servan-Schreiber. Au revoir David.

samedi 7 mai 2011

Famille et Famille

La mode, dans notre société occidentale, c'est de valoriser la Famille "du Sud", méditerranéenne ou africaine ; parfois on y ajoute la Famille "exotique" pourvu qu'elle appartienne à une civilisation plus archaïque que la nôtre.
En tant qu'Italien du sud vivant en France, j'ai subi longtemps cette vision étant enfant. Nous avions droit à tous les poncifs : La mamma italienne, le café fort, la pasta, le sens de l'accueil, la gentillesse, l'hospitalité, le partage, la simplicité, la solidarité et le fameux "sens de la Famille" étaient valorisés, étalés, subis disais-je. Le pire ? Nous étions fiers de ce qu'on disait de nous.
Belles conneries ! Belles conneries qui vous plombent l'envol, qui vous rabougrissent l'individualité, qui vous réduisent à un clan !

Dans le domaine de la Famille, j'ai, aujourd'hui, des idées plutôt radicales si je les compare à ce que j'entends autour de moi.
Je suis un farouche défenseur de la Famille nucléaire. Conscient qu'elle n'est que passage et conscient qu'elle est le devoir suprême. Des parents élèvent des enfants et s'occupent d'eux jusqu'à leur envol, ne les étouffent pas pour leur rendre cet envol plus facile. En un mot, on leur apprend à voler, au lieu de les rendre dépendants d'un amour ou d'un besoin du parent.
Bien entendu, la réciprocité n'est pas prévue dans mon schéma. Un enfant, même adulte, n'est pas là pour s'occuper de ses parents, il doit se consacrer à sa progéniture. Alors, tous les discours culpabilisateurs sur les "vieux" envoyés dans les maisons de retraite alors que, bien sûr, dans l'temps, on savait les garder à la maison, m'horripilent.
C'est sur le couple qu'on devrait porter toute notre attention. Quand le couple va, tout va !
Quant au reste de la Famille, au sens plus large, si le lien est nécessaire pour cadrer des enfants, je ne vois pas en quoi des oncles, des belles-soeurs ou des cousins seraient plus importants que le voisin ou le collègue ; ce n'est plus à ce moment-là qu'une question d'affinités.
Osez dire ou écrire cela et vous passez illico pour un méchant individualiste associable, un sauvage qui a perdu tout sens de la famille, voire de l'humain, parce que "c'est important la Famille" se plaisent-ils à répéter.
Chacun sait les tensions que les réunions familiales créent, quand ce n'est pas l'appréhension des tensions qui les rend inéluctables. Et pourtant, on insiste, on fête, on anniversaire, on Père Noël. Prétexte à se faire la gueule à date fixe ?
Je ne laisserais pas plus crever un inconnu qu'un neveu dans la difficulté. D'ailleurs, je me suis toujours senti étranger à ces histoires de sang ou de nom ou de communauté.
Occupons-nous de nos descendants et c'est tout. La verticalité me suffit.
Privilégier sa Famille, c'est le début du racisme.

mardi 5 avril 2011

Mourir mais de mort lente...

Mourir ne me réjouit pas. Je peux même dire qu'elle me fait peur la faucheuse. Je me dis que je suis jeune, que j'ai des enfants encore petits, alors c'est trop tôt. Mais bon, après je me dirais que je n'ai plus d'enfant à la maison alors ce serait trop con de mourir déjà, puis après je me dirais que j'ai des petits-enfants à gâter alors ce serait trop dommage de partir déjà, et puis après...

Lors de ma formation en géronto, nous avons eu une journée entière consacrée à la mort. Tout y est passé, le point de vue psychologique, spirituel, ethnologique, médical, plus la visite d'une unité de soins palliatifs. Il y avait un parti pris de l'université pour des intervenants anti-euthanasie. Or, sur les bancs il y avait des professionnels de la gérontologie et la gériatrie, mais aussi des humains ayant des expériences douloureuses et qui se prononçaient pour l'euthanasie. Les débats n'étaient pas enflammées mais ils étaient lourds, chargés d'une émotion palpable. La journée fut riche et fatigante.

Je n'avais pas d'avis tranché. Disons que je faisais plutôt partie du groupe des pro-euthanasie. A la fin de la journée, bien chamboulée par une journée haute en couleur noire, j'étais toujours plutôt pour mais plus nuancée. Nuancée n'est pas le bon terme mais on fera avec celui-là.

Auparavant, je pensais comme le plus grand nombre préférer mourir dans mon sommeil. Hopla, ni vu ni connu !

Aujourd'hui, je ne veux surtout plus de cela. Non que je me réjouisse d'une fin longue, faite de souffrances atroces. Mais, je crois comme il est dit dans cet article du Monde, que l'approche de la fin est une expérience spirituelle majeure et un travail psychique de grande ampleur dans la vie d'un être humain. Cette expérience je veux la vivre. Les derniers fragments d'un long voyage de Christiane Singer avaient à l'époque fini de me convaincre. Et puis, je ne voudrais pas mourir ni vu ni connu, je voudrais avoir le temps de dire au revoir aux miens.

Et vous, comment envisagez-vous votre propre finitude ?

jeudi 24 février 2011

Il a fini par partir

(il est préférable de lire l'épisode précédent pour mieux comprendre la suite)

Il a fini par partir.
Vieil oiseau de nuit, au bout du rouleau de la vie, le hibou meurtri a quitté son perchoir, sa balançoire. Il ne sautera pas dans le vide, ne videra pas son chargeur et ne se fera pas sauter le caisson.
Le vieil hibou a choisi.
Il a pris un oiseau d'acier à prix d'or, un sac à dos pour tout bagage. Advienne que pourra ! Page blanche et saut dans un vide métaphorique. S'est envolé en passager le hibou. Recroquevillé comme un foetus en attente d'avenir. Soixante berges et apeuré comme l'enfant battu, abîmé, abandonné qu'il fut.
Va mon Frangin, tes ailes d'oiseau de nuit accueilleront le possible et te remercieront du risque. Ce n'est plus ton choix. C'est le choix.
Va. Tu as pris les pas de Gauguin sur la musique de Brel. Tu seras oiseau de jour et de liberté, albatros conquérant, aube d'un nouveau jour.

Il a fini par écrire.
Même les étoiles sont différentes, dit-il. Il parle de pêche et de poisson cru, d'averses d'eaux chaudes et de senteurs, de chant d'oiseaux et de lagon. Et des mots comme bonheur et authentique, contacts et invincible, rencontres, rigolade, donnent des couleurs à son écriture qui n'était plus que faire-part mortuaire, parchemin dégringolant, cortège funèbre.
Peins-le à la Gauguin ! Chante-le à la Jacky ! Croque-le, ton Eté Indien, il te va bien.

vendredi 10 décembre 2010

Aujourd'hui... par le menu

Aujourd'hui... j'ai bien visualisé ma liste de choses à faire avant de me lever. Les objectifs étaient raisonnables et motivants. L'air du temps me permettait d'espérer que tout serait fait en douceur, sereinement. J'ai inspiré de l'or liquide, l'ai fait couler dans tout mon corps, m'en suis bien rempli. Et j'ai pu me lever, sûr que la vie est belle et confiant qu'il dépendait de moi de l'aider à le rester.

jeudi 11 novembre 2010

L'heure des responsables ?

Et si c'était l'heure des responsables ?
En ces temps troublés où les frontières des camps et des idées se floutent pour le bien du Bien, j'ai l'espoir qu'enfin le moment soit venu d'aller au-delà des discours en choisissant d'ÊTRE.
Sortir des rapports de force, des constats sans propositions, des combats pour le combat, des conflits puérils et stériles. Les divisions donnent toujours des résultats inférieurs au dividende quand les additions peuvent multiplier.
Si certaines périodes de l'Histoire nécessitaient des mouvements brusques et des renversements soudains, ce n'est plus le cas aujourd'hui, du moins sous nos climats démocratiques. Je sais bien, que certains s'évertuent à rendre la moindre micro-fissure aussi béante qu'une crevasse pour justifier qu'il y a danger et urgence à dénoncer. Je sais bien aussi, qu'il est des spécialistes de l'opposition systématique et du verre à moitié vide, celui dans lequel on se noie plus facilement ; quelques-uns en font même leur gagne-pain. Dommage.
Notre humanité ne peut bien se construire qu'en mettant à contribution tous les artisans. A chacun son parpaing, et les vies seront grandes, belles et fraternelles.
Et si c'était l'heure des responsables ?
Les révolutions d'aujourd'hui doivent se faire dans les têtes, c'est évident. C'est même devenu une banalité de le dire. Changeons, changez. Donnons, donnez. La part de chacun doit se faire comme elle se pense. Vivre comme on pense que chacun devrait vivre. Et pas seulement discourir.
Les mouvements de foule sont dangereux ? Évitons-les. "La pensée mise en commun est une pensée commune" disait le poète. Et le poète a toujours raison.
La responsabilité individuelle demande d'autres exigences, d'autres efforts mais a d'autres vertus et d'autres effets.
C'est l'heure de l'Humain. Je dirais même que c'est l'heure de l'Amour si je ne craignais qu'on me juge d'exalté, annihilant ainsi ma démonstration. Alors je le tairai.
Cessons nos enfantillages.
Gandhissons !

mardi 5 octobre 2010

Virages dangereux

Elle a 46 ans. Elle n'a jamais exercé que le métier de préparatrice en pharmacie sans jamais manquer de travail. Elle se lance dans une formation de pépiniériste.

Il a 50 ans. Plombier puis cordonnier dans sa jeunesse, il est chauffeur de car depuis plus de 20 ans.
Dans un mois, il sera barman.

Deux exemples pour faire contre-poids aux reconversions idéalisées par tel article de journal ou telle émission de télévision. Le changement de vie, le syndrome de la chambre d'hôte, disait l'autre, la prise de conscience de sa mission, existent. Mais, souvent, on se berce d'illusions, on essaie de se faire croire et on enjolive un peu le tableau.
Pour bien connaitre Elle et Il, je prétends qu'ils fuient, qu'ils agissent avant de se poser, qu'ils cherchent leurs clefs perdues à l'endroit où il y a de la lumière, qu'ils sont encore dans la justification et sous le regard des autres.
A vouloir négocier des virages en épingle à cheveux à grande vitesse, on visite facilement le décor et le bas de l'échelle devient familier.
Si la société déstabilise, trop nombreux sont ceux qui s'y laissent prendre.

dimanche 3 octobre 2010

Le plus beau métier du monde

Le plus beau métier du monde, c'est Balayeur.
C'est un métier relativement simple, demandant peu de formation. L'action peut sembler rébarbative et ingrate. Et pourtant...
Quelle satisfaction de pouvoir observer un endroit propre, de la clarté, de l'hygiène ! Quelle fierté de pouvoir se dire, "c'est moi qui l'ai fait", "j'ai été capable de m'attaquer à un sale boulot pour clarifier une situation".
Alors...
Balayons ! Balayons, du matin au soir, à droite, à gauche, devant, derrière, nous en sortirons grandis, valorisés, estimés, libres.
Balayons ! Balayons, dans nos foyers, dans nos caves et nos greniers, dans nos cervelles, dans notre passé, dans nos croyances, dans nos fidélités.
Et surtout... Balayons devant notre porte. Et même si nous ne faisions que cela, nous ferions déjà beaucoup.
Balayeurs de tous les pays, unissez-vous !

dimanche 29 août 2010

De bonne guerre ?

Je découvre par petites lampées le site des renseignements généreux. Il fourmille de liens et de réflexions utiles à qui cherche à mettre un peu de sens dans le désordre actuel. Quoi que certains préconisent aussi le désordre, de lui pouvant naître d'autres équilibres.
Parmi les articles, l'un d'eux me semble croiser une réflexion que pas mal de gens conduisent.
Il pose l'idée du besoin de visions positives. Et, en opposition, pointe tout en l'expliquant le fort sentiment d'impuissance qui règne. L'auteur, Nathalie Dom, note en particulier la faiblesse de la contestation. C'est une observation que je me fais régulièrement : ça grogne dans son coin, mais ça soupire. Et j'ai souvent l'impression que les gens "prennent" sur eux, subissent, dérivent, implosent plus qu'ils n'explosent, ou s'ils explosent, c'est de l'intérieur.

jeudi 19 août 2010

L'état second

Les événements s'étaient succédés, les uns après les autres, comme si les jours se croquaient comme un millefeuille, feuille à feuille. Lent chapelet de déboires poissards. Entrez, c'est ouvert, lui avait susurré l'état second. Il était entré, un peu curieux, un peu aux abois, se disant pourquoi pas. Il lui collait maintenant à la peau, l'état. Un goutte à goutte d'ondes négatives.
Benjamin s'évertuait à donner sens à l'expression sauver la face et sûrement que par moments, il y croyait lui-même. Ce n'est pas si mal, un monde inventé, en lieu et place de l'actuel, il se disait. Mais les piles comme vidées ne disaient pas ce qu'il sauvait au juste. Ni même s'il sauvait effectivement quelque chose.
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