Il est de ceux qui ne voient que ce qui se voit et pensent qu'il faut être très tordu pour inventer ce genre de phrases. Il prend sa pensée primaire pour de la simplicité et sa spontanéité pour de la sincérité.
D'aucuns diraient qu'il est idiot, mais ils se tromperaient. Il est seulement ce qu'il est. C'est du moins ce qu'il dit. Cherchez à mieux le comprendre et il vous trouvera compliqué, lorsque vous n'êtes que salutairement complexe. Vous fonctionnez dans le mouvement, vers un but, recherchant des solutions pour rendre la vie belle et simple. Il vous voit comme un coupeur de cheveux en quatre qui retourne les cerveaux.
Vous finissez vous-même par dire qu'il est idiot. Et vous vous trompez. Rangez vos références, son monde est statique, construit de certitudes saines et rassurantes et pourtant sectaires et individualistes. A toute tentative de remise en question, d'appel à l'ouverture, il sort l'arme fatale, celle qui est censée vous faire taire sur le champ : Tout est goûts et couleurs, ce que vous dites n'est bon que pour vous et chacun est différent. Vous aviez pourtant pris la précaution de n'avancer que ce qui est partageable, compréhensible par tous, validé par des éminences, objectivement démontrable. Cela n'a pas suffi. Ne lui enlevez pas ses tuteurs, il s'étiolerait. Si, couche supplémentaire, vous lui expliquez son mécanisme de défense, sa vulnérabilité démasquée sort l'artillerie lourde et le primaire explose comme pour mieux vous donner raison.
Vous tempérez votre jugement et le pensez basique. Soit, il est basique. Mais taisez-le que diable ! Sa réaction risquerait de vous le confirmer par décibels et agressivité interposés.
Sa culture se résume aux aphorismes-vérités interprétés à sa propre sauce ; rassurants et encourageants, ils peuvent accompagner une vie comme les proverbes, dits de bon sens, accompagnèrent celle de ses aïeux. Voilà, c'est son bagage, il fait avec et ça lui suffit. Comme l'homme des bois vit d'instinct, d'une bite et d'un couteau, lui, vit de réactions, de trois croyances et mille certitudes.
Osez lui dire que la plaine est morne, que gravir la montagne renforce, qu'au-delà des sommets le soleil éclaire, que la curiosité construit, que la culture affirme et que le risque récompense, et vous lui faites plus de mal que de bien. Ajoutez que se laisser vivre, c'est se laisser mourir et votre compte est bon, vous n'aimez que les mots, pas les gens.
Alors, pissez dans d'autres violons, celui-là n'émet aucun son. Bois mort, il ne vibre pas. Il n'est qu'instrument, pas musique.
Besoin de se rassurer ? ;-)
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