La banane séchée

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En attendant peut-être, sans doute même, de redégotter quelque part,  c'est-à-dire ici et là dans ce foyer ci et dans ce foyer là et qui sait même peut-être au bureau les saveurs noëliennes ou décembresques de la noix, de la date et du pruneau fourrés à la pâte d'amande, en observant au passage que pour les papillottes et les mandarines, c'était fait et depuis peu, bien fait, d'ailleurs, on retrouve de vieilles copines avec les papillottes et les mandarines, en ne doutant pas une seule seconde que pour les chocolats divers et variés, puis la bûche puis la galette des rois, chaque chose finirait par venir en son temps et en ses lieux et comme ce temps comme il se rapprochait vite l'air de rien même en l'absence pour le moment de la neige, alors, et seulement alors, j'ai redécouvert l'idée de la banane séchée, retrouvé son chemin plutôt, par hasard, on peut le dire, au détour d'un rayon dans un supermarché, en fait, alors que je flânais dans ces endroits-là, non loin des pommes de terres, les échalottes prêtes à être jetées dans le caddie, lorsque a donc surgit l'idée de la banane séchée d'abord, l'achat de la banne séchée ensuite, la dégustation de la banane séchée enfin, et comment dire, ce fut assez exténuant comme expérience, assez déroutant, plutôt, c'est plus juste de le dire ainsi, tellement j'étais certain de me souvenir d'emblée de ce goût si particulier, de cette texture si spécifique, alors que j'aurais plutôt dû en réalité me rappeler comme ça colle aux doigts, la banne séchée, que c'en est assez désagréable, et tellement en fait ça m'a quand même pris du temps, de me souvenir que ce que je mangeais-là, que ce que je goûtais, dégustant étant mot trop fort, de ces temps où l'on voyage, finalement, où l'on se promène en soi en frappant aux portes, s''excusant en cas de mauvaise rencontre, et finissant par trouver, par se dire ah oui, c'est vrai, c'est cela, c'est ce goût-là, c'est ça que j'avais en mémoire, c'est cela la banane séchée, et je la saluai, cette mémoire, nous nous fîmes un sourire, en quelque sorte, comme on croise quelqu'un dans la rue, quelqu'un qu'on connaît vaguement, où qu'on a vaguement reconnu, avec qui il suffit de se croiser, même pas la peine de s'arrêter, se croiser, juste, se sourire éventuellement. J'ai retrouvé la banane séchée.