Il s’agit de savoir si nous croyons à l’homme et si nous croyons à ce qu’on appelle les droits de l’homme. À liberté, égalité, fraternité, j’ajoute toujours identité. (Aimé Césaire)2012 approche.
Tellement que c’est tout proche, maintenant, 2012. Quelques encablures.
Il y aurait beaucoup à dire, déjà alors que se réfléchissent les vœux pour l’an neuf.
Que souhaiter ? Et à qui ?
D'ores-et-déjà, on sait que la rose sera l'une des fleurs de l'année. On ne sait pas dans quel état. Sera-t-elle mâtinée d'orange, de vert, de blanc ? D'autres fleurs bien sûr. Pour certaines, espérons que non.
En attendant, il me semble que les ventres sont moins repus que les mêmes estomacs de l'an dernier.
Que la bouffe a moins dégouliné des tables que dans des temps anciens et néanmoins proches.
Il m'apparaît que c'est peut-être bonne chose.
On m'a même passé une photo où crise oblige, la langoustine était recomposée. A partir de bouts de carottes.
A l'orée d'une nouvelle année, dans cet entre-deux que se disputent bilan et perspectives, constats et résolutions, je lis ces mots de Aimé Césaire et ils me parlent. Je me dis que c’est exactement cela. Qu’il s’agit de savoir. Si l'on croit en l'homme ou pas. Vaste débat. On croit en certains hommes, bien sûr. Et pas en d'autres, évidemment. Saurons-nous en 2012 ? Ne savons-nous pas déjà ?
En d’autres temps, des femmes et des hommes brandissaient des drapeaux blancs. Ils se souhaitaient, furieusement parfois, la paix. Et voilà que cela ne me semble pas si incongru.
Je suis un enfant de la paix.
J’ai toujours connu la paix. Je ne connais rien d’autre, en fait, et pourtant, mémoire peut-être, je pense souvent à la guerre, j'en conduit des guerres, en lettres minuscules.
Car je suis aussi un enfant de la crise. J'ai toujours connu la crise. On m'en a toujours parlé et jamais je n'ai souffert de faim, de froid.
J'étais là quand dans les années 1973, on nous disait qu'on n'avait pas de pétrole mais des idées.
J'étais là quand le SIDA et le chômage se sont installés.
J'étais là quand on nous parlait de mieux, de meilleur, de ensemble, etc.
Je n’aime pas nos guerres « modernes » . Elles ne disent pas leur nom. Elles se cachent. Elles se masquent. Elles se livrent bataille comme on dépose un verre de lait devant une maison. L'air de rien. Une seconde avant, rien. Et puis boum !
Elles ont religions comme motivations. Ou folie. Que ce soit un Dieu. Ou un autre. Un billet de banque, par exemple.
De nos jours, les devises n'empruntent plus au bon sens. Elles font dériver l'iceberg. Combien s'embrassent face au soleil le nez au vent ?
Je lis ces mots de Aimé Césaire.
Je me dis que c’est exactement cela.
Qu’il s’agit de savoir.
En France, en 2012, il y aura des élections. Présidentielles. Législatives. C’est pour le moment, pour moi, un cas de conscience. Je me vois brandir mon dérisoire petit papier blanc. La démocratie ne me reconnaît pas ce droit, elle le considère comme nul. Alors je me vois ne brandir aucun petit bout de papier, ne le glisser dans aucune enveloppe, n’aller signer aucun registre.
Déserteur ?
Je n’aime pas la manière dont nos "démocraties modernes " nous dénient le droit de nos devoirs. Je n’aime pas la manière dont nos "démocraties modernes " nous infligent le vote, transformant crasse ce qui pourrait relever de l’espoir.
Je lis ces mots de Aimé Césaire.
Je me dis que c’est exactement cela.
Qu’il s’agit de savoir.
Et je me dis que j’ai envie d'y croire, en attendant. D'y croire encore et toujours. D'y croire plus que jamais, peut-être. Comme l'indien fermait les yeux en voyant débouler la cavalerie aimant sa terre davantage. Comme le poilu dans sa tranchée, pensant aux siens. Comme l'enfant dans le Sahara, attentif à la goutte d'eau. Et à étoile.
Croire en l'oasis.
Je nous souhaite de le faire, et même de faire ce que nos voeux nous disent de faire. Alors ces mots de Aimé Césaire nous aideront à faire de 2012 autre chose que ce qui est promis. Attendu. Les slogans barrent déjà les affiches.
Alors là... Je suis... comment dire ?... Ce billet met les mots exacts sur ce que je pense. Voila, c'est cela : tu as écrit EXACTEMENT ce que je ressens. Il n'y a rien d'autre à dire. Non, rien d'autre à ajouter.
RépondreSupprimerMis à part, peut-être, bonne et heureuse année 2012 à tous. On le dit tous les ans, on l'écrit tous les ans, on se le souhaite très sincèrement tous les ans et on y croit tous les ans !