dimanche 31 octobre 2010

Le temps...

C'est un peu une journée du temps, aujourd'hui.
Du temps qu'on recule, comme le rappelle ici Louis-Paul : Pendule.
Du temps qu'on commente, comme lu sur le site inventerre : Les paradoxes de notre temps.
Du temps...

Faites vos jeux

Souvenez-vous des parties  très animées de Monoply, de Cluedo ou de 1000 Bornes que vous faisiez des journées entières, pendant votre enfance et qui vous ont laissé des souvenirs inoubliables. Les dames, jeux de l'oie, yam's, batailles, belotes, tarots et autres n'étaient pas mal non plus.
Malgré l’arrivée en force des consoles de jeux vidéo dans les familles, et depuis peu les paris en ligne, bonne chose : les jeux de société ont toujours leur la cote auprès des petits et des grand.
Mieux : ils regagnent du terrain parmi les activités ludiques. Les ventes progressent de 2 à 3 % par an.
Il y a toujours l’indémodable Scrabble de Mattel, suivi par le Monopoly nouvelle version, les Rummikub, Qui est-ce ? et la Bonne Paye.
Personnellement, j'aime aussi beaucoup le Taboo et le Pictionnary. Y'a eu la période Trivial Pursuit, le Routard aussi. Des jeux plus intellos. La palme au Uno, qui réunit petits et grands et favorise la rigolade et les complicités.

[SOURCE : Come 4 news]

samedi 30 octobre 2010

Les doigts d'Amandine

Amandine est opticienne. Enfin, elle travaille chez un opticien depuis 6 ans maintenant. Au début, ce n'était pas forcément ce qu'elle voulait faire, elle avait juste trouvé ce boulot.
Elle prend sa pause-déjeuner à heure fixe. Mais quand Amandine mange dans le café d'en face, elle n'hésite pas à retraverser la rue pour informer la clientèle tombant sur la porte fermée.

Ce qui a séduit Amandine dans ce métier, c'est le moment où elle pose et règle les lunettes sur les yeux des clients. Les doigts d'Amandine à 2 centimètres de leur visage. Ses yeux dans leurs montures. Amandine adore la diversité de la réaction des clients.
Beaucoup de regards, fuient, tergiversent, se posent dans tous les coins pour éviter Amandine, comme les yeux d'une poule. D'autres font semblant d'être à l'aise et se plantent dans les yeux d'Amandine, parfois d'un air aggressif. Les plus jeunes sont souvent soudain calmes et concentrés, emerveillés et intimidés par leur nouvelle vue ; cela leur apparaît souvent important et ils le montrent, plutôt, ils ne le cachent pas. Les vieux sont habitués, fatigués par tant de différents verres ; ces regards sont blasés, sages, et se posent doucement contre Amandine.
Enfin, évidemment, quand Amandine faisait ses débuts, certains regards indiscrets profitaient de la situation pour mater Amandine.

Demain, un regard tapera dans l'oeil d'Amandine. Elle ne regardera plus les montures, mais les yeux. Un bleu foncé, aux bords noir. Demain, Amandine prendra 2 bonnes minutes pour vérifier les branches. Demain, elle tremblera un petit peu, en frôlant ces tempes poivre et sel.

Amandine prétendra que d'autres lunettes mettraient mieux le client en valeur. Demain, Amandine passera toute sa pause-déjeuner à informer la clientèle.


Paru ici, sur les conseils d'un membre actif

Les trois vies de la revue

En premier, la feuilleter, la reposer, la reprendre …
Se dire que ce n’est pas raisonnable ou craquer ?
Attendre, oui c’est cela, on verra demain.
En deux, elle est là, elle devient lecture et voyage du salon à la chambre.
Mais déjà, elle a un peu perdu de son intérêt, du moins elle n’est plus seule.
Elle devient objet, son salut est de reprendre le voyage.
Dans le bus, à la pause repas, cette fin de semaine, pour sûr quand
« J’aurais le temps »…
Et puis, elle se fait oublier, vient se poser sur une pile, s’empile.
Mais son histoire ne finira pas dans le bac vert marqué « journaux ».
Son vrai jour de gloire va arriver, dans un mois, dans un an.
C’était où déjà cet article, cette photo ? Oui, mais quel titre, la date ?
Sous quelle pile ?
Revenir après les « fouilles » avec le bel objet à la couverture en papier glacé, le pied !
Vous aurez compris que j’ai du mal à les jeter et c’est d’ailleurs pour cela que,
dans mes librairies préférées, je feuillette, je repose, je me dis que…

vendredi 29 octobre 2010

La nappe collait aux poignets

Lorsqu'elle est partie, je suis resté longtemps. Debout, comme ça, ballant, balloté, dans la cuisine. Yeux en accents circonflexes. Circonspects. Puis assis, les mains vides, les coudes en trop, avais-je ne serait-ce qu'un pull sur moi ? Des mouches voletaient sans aucun doute. La nappe collait aux poignets.
Je ne sais pas combien de temps s'est éclipsé de la sorte, ni comment je me suis retrouvé le nez dehors, à inspirer le léger vent que chatouillait un coin de soleil fugace. Chambranle.
L'air était frais. L'air était sec.
Je me suis ébouriffé des épaules aux pieds et c'est sans doute ce jour-là, à ce moment là, que j'ai recommencé à respirer de l'avant.
Ô, je ne me la raconte pas, la suite me le confirmera au centuple : on ne quitte pas l'horreur à la manière dont on se prend un coup de pied au pantalon, où l'on vide cul sec un verre d'alcool fort, où l'on chasse le moustique indigent qui vous empêche de dormir. Non, bien sûr, ce n'est pas comme cela que ça fonctionne et je ne peux pas dire que l'horreur n'est pas revenu, par la suite. Au contraire.
Martine avait salement déconné. Partout, je lisais l'incompréhension. Dans les journaux, dans les regards des gens, au tribunal, dans la rue, en voiture, devant mon miroir. Plusieurs fois j'ai eu envie de me taillader la peau avec ce rasoir, de rougir la mousse.
Lorsqu'elle est partie de la maison, lorsque je suis allé dehors, j'ai compris. La vie continue. Terriblement. Tout simplement. Toujours.

Source d'inspiration 
Un article du Monde, intitulé La vie retrouvée des Courjault. Anecdote stupéfiante. Un matin de novembre 2006 – quatre mois après sa découverte deux cadavres de bébés dans le congélateur de son appartement à Séoul, un mois après que son épouse Véronique eut avoué les infanticides de ces enfants nés en 2002 et 2003 en Corée, ainsi que celui d'un nouveau-né mis au monde clandestinement en 1999 en France – une jeune femme vient frapper à la porte de la maison où Jean-Louis Courjault est revenu vivre, dans le village de Souvigny-de-Touraine (Indre-et-Loire), à 9 kilomètres d'Amboise.

Baleine bleue

Un extrait du nouvel Album de Cocoon, Where The Oceans End.

jeudi 28 octobre 2010

I Muvrini

J'écoute ces jours-ci le dernier album de I Muvrini.
Comme à chaque fois, j'aime. Beaucoup. En fait, j'ai toujours aimé ce groupe.
Tendant l'oreille ce matin, je me suis demandé pourquoi. Il me semble, j'allais écrire tout simplement (mais comme ce ne doit pas être si simple !), que le chant des frangins Bernardini évoque pour moi une profonde humanité. A chaque fois, j'ai l'impression qu'ils me disent des trucs dignes, fraternels. On sent de la générosité, de la souffrance aussi, de l'espoir.
J'aime aussi la manière dont ils ont su au fil des ans tisser un univers qui part d'une tradition, d'une mémoire, qui s'ouvre à maintenant et aux différences.
Tout un symbole.
Une bio est à découvrir ici.

mardi 26 octobre 2010

Tout l'or d'un ballon

La Fifa et France Foot ont dévoilé la liste des 23 joueurs qui tenteront de décrocher le pompon. Comprenez le ballon d'or.
Les nominés sont :
Xabi Alonso (Espagne), Daniel Alves (Brésil), Iker Casillas (Espagne), Cristiano Ronaldo (Portugal), Didier Drogba (Côte d’Ivoire), Samuel Eto’o (Cameroun), Cesc Fabregas (Espagne), Diego Forlán (Uruguay), Asamoah Gyan (Ghana), Andrés Iniesta (Espagne), Júlio César (Brésil), Miroslav Klose (Allemagne), Philipp Lahm (Allemagne), Maicon (Brésil), Lionel Messi (Argentine), Thomas Müller (Allemagne), Mesut Özil (Allemagne), Carles Puyol (Espagne), Arjen Robben (Pays-Bas), Bastian Schweinsteiger (Allemagne), Wesley Sneijder (Pays-Bas), David Villa (Espagne) et Xavi (Espagne).
Personnellement, je vote pour : Iniesta ou Eto'o.

Lire et relire

Je suis sûr que c'est déjà arrivé à chacun d'entre vous.
Vous reprenez, au fond de la bibliothèque, un vieux bouquin oublié. Vous fouillez dans votre mémoire et n'y trouvez aucun souvenir de cette lecture. Pourtant, une date manuscrite à l'intérieur du livre prouve que vous l'avez bien lu... un jour.
Allez, au boulot, on y replonge !
Et c'est là que vient l'étonnement : A la deuxième lecture, tout est plus fluide, plus rapide, plus facile. C'est un chemin déjà emprunté, un parcours de lecture inconsciemment connu. Les connexions du cerveau font le reste. Vous avalez le truc en moins de deux et si vous, vous découvrez ce qui est écrit, votre mémoire, elle, fait son boulot. Elle a ajouté un petit moteur électrique à votre bicyclette.
C'est ce qui vient de m'arriver. Et le plus étonnant, c'est qu'entre les deux lectures, 30 ans se sont écoulés.

lundi 25 octobre 2010

Quand le bonheur désespère

"Et si le bonheur était possible ?" C'était le titre de la conférence en un lieu prestigieux de la ville avec un invité au wikipedia remarquable. Prêtre, enseignant, chercheur, écrivain, psychanalyste, que sais-je encore. J'ai pensé "c'est du lourd" comme les trois à quatre centaines d'âmes en appétit. Le bonheur ! Vous pensez, ça attire du monde et c'est normal.
Le gars fait des conférences dans le monde entier, il revient du Japon et est attendu à Bordeaux le lendemain... J'attendais autre chose d'un religieux septantenaire qu'une vanité débordante qui commença à vider la salle goutte à goutte après le premier quart d'heure. Moi je ceci, Moi je cela, et quand j'étais petit ma mère... et au pensionnat j'aimais être collé le dimanche pour apprendre l'anglais et le latin, et on mangeait ceci et cela et parfois aussi cela... Et j'ai travaillé à Saint Vincent de Paul, c'est drôle car je me prénomme Vincent-Paul... T'as raison, hilarant !
J'ai tenu 50 minutes. Héroïque ! Une bonne cinquantaine d'éveillés m'avaient précédé.
J'eus tout de même le temps d'apprendre des choses concernant le bonheur. Des choses que le moindre imbécile, absent de wikipedia, sait déjà. Des banalités comme Quand tu sais d'où tu viens et que tu as récupéré qui tu es, il ne peut plus rien t'arriver ou... attention, c'est du haut vol... Ce qui vous arrive, vous arrive. Pas la peine de chercher un responsable, ce qui est fait, est fait. Se demander plutôt, ce qu'on en fait.
Je voulais sortir enrichi, j'en suis sorti abattu. Heureusement, que c'était gratuit.

Copié, collé, coulé !

Dans la série pan sur le bec, cette "promo" vue sur le site VVF villages.
Il est proposé une offre première minute à Belle-Ile-en-Mer. Avec ce texte savoureux :
Pâques à Belle-Ile-en-Mer c'est le sport d'hiver à un tarif avantageux. Au village de vacances vous pourrez gouter aux joies d'un séjour, pour vous ressourcer sur les pistes et dans la poudreuse. Grâce aux bons plans de nos animateurs, vous découvrirez de magnifiques itinéraires de balades en raquettes.
En partant Première minute Pâques à Belle-Ile-en-Mer vous profiterez du ski à prix malin.
Le village vous attend au coeur d'une belle station de ski.
(...) En Première minute Pâques à Belle-Ile-en-Mer, vous profiterez aussi d'une atmosphère agréable, où naissent les rencontres et le partage. Des vacances idéales pour passer des pistes enneigées aux balades en raquettes. Des instants privilégiés, où toute la tribu pourra profiter d'un séjour sous le signe du Bien être.

Le site est ici.

Prendre sa retraite d'abord...

Depuis toujours ou presque, la question de MA retraite me coupe en deux. Avis partagé. Je n'y pense pas vraiment, en général, et lorsque j'y pense, c'est pour n'en penser pas grand chose. Même impression que pour un emprunt longue durée : ne suis-je pas en train de m'attacher le boulet qui va ralentir mes pas ?
J'ai toujours peine à entendre les discours "raisonnables", pour ne pas dire "prudents" de celles et ceux qui y pensent, eux, à leur retraite. Une terre promise ? Celles et ceux qui suggèrent d'investir pour la préparer, cette retraite. La vivre "à l'abri". Et qui préconisent de "mettre de côté" en y pensant à cette retraite.
Je ne parviens pas vraiment à cogiter comme cela. Ca ne me cause pas. Souvent, d'ailleurs, je dis : ben ça m'avancera bien, si je claque avant...
Du coup, bien aimé lire le billet Faire-Avoir-Etre, une imposture ? sur le blog Esprit de succès.
Dit mieux et avec davantage de hauteur de point de vue ce que je pense depuis des années.
Et évidemment, alors que ça banderole dur ces temps-ci atour de la question des retraites, voilà un sujet de réflexion qui ramène du fond.
L'autre jour, je disais à un collègue : en fait, on devrait avoir droit à quatre ou cinq ans de retraite à un moment donné de sa vie et bosser jusqu'à 70 ans. Une sorte de "compte épargne temps" qui permettrait de mener des projets alors qu'on est en pleine santé et en pleine envie, mieux que de spéculer sur "dans 20 ou 30 ans"...
Bises aux retraités.

Dispute

Lu dans Sciences Humaines cet utile rappel ;-)
Lorsqu’un conflit relationnel éclate, on en cherche souvent le responsable, vite assimilé à un coupable. Comme si un conflit ne pouvait que résulter d’une sorte de « faute » ou d’« erreur ». Comme si ça n’était qu’un épiphénomène dans une relation qui était « toute bonne » avant lui et le serait restée sans lui.
Mais la réalité est toute autre. Disputes et conflits ne sont pas des « aberrations » de la communication et des relations interpersonnelles, mais une de leurs issues possibles au même titre que la bonne entente, l’écoute et la compréhension. Toute relation comporte en elle-même les éléments nécessaires à son bon déroulement comme les germes de la mésentente. De ce fait, on peut dire que l’incompréhension, le quiproquo ou le malentendu sont aussi logiques que leurs contraires ; et qu’il est tout aussi « normal » de se disputer que de vivre en harmonie.
On peut lire tout l'article ici.

dimanche 24 octobre 2010

Dodo

Un mot : révolte

Rébellion contre l'autorité. Expression agressive du mécontentement d'un individu ou d'un groupe, la révolte est la conséquence de la frustration de ces derniers face à un sort qu'ils estiment injuste.
La révolte sociale serait plus motivée par certains besoins psychologiques, tels que le besoin de reconnaissance sociale, que par des conditions économiques insatisfaisantes.
Une explication psychanalytique de la révolte se trouve dans le déplacement au sein du domaine social d'un conflit intrafamilial puisant son origine dans la rébellion oedipienne de l'enfant contre l'autorité parentale.
[source : dicopsy]

Donnez du plaisir à lire... De l'envie....

L'Internaute, c'est un site internet où j'aime aller de temps à autres me promener.
J'aime la manière dont les choses sont parfois évoquées.
Ainsi cette idée, témoignages à l'appui : 15 romans qui donnent envie de lire.
Pas bête, hein ? !
Déjà, on découvre des trucs.
Ensuite, on gamberge de son côté.
Enfin, on se dit, tiens, sur Terra Philia, ça serait sympa ça un peu de partage littéraire.
Alors je nous invite à nous saisir de l'idée. Quels bouquins vous conseilleriez pour donner envie de lire ?
On va essayer si vous le voulez bien de ne pas nous borner à une liste, mais plutôt à filer deux, trois, quatre idées avec arguments. Qu'est-ce qui donne envie de lire dans ce bouquin là ?
PS : tenez-vous prêts, on n'est pas à l'abri que prochainement, déboulent des variantes. Genre films qui donnent envie d'aller au cinéma, disques qui donnent envie d'écouter de la musique, oeuvres d'art qui donnent envie d'aller dans des musées ou des galeries, sites qui donnent envie d'aimer internet, ces lieux qui donnent envie de sortir le nez de la fenêtre, ces gens qui donnent envie d'aimer les gens, etc, etc, etc.
Mais chaque chose en son temps, si vous le voulez bien.
D'abord les bouquins.

La place du jeune

La question du "jeune" (sans en faire une catégorie sociale siouplaît) est de celles qui me taraudent.
Depuis longtemps. Pas seulement depuis que j'ai des enfants. J'y ai toujours été sensible, probablement parce qu'il y a quelque chose qui ne colle pas. Elle ne coule pas de source, cette place. Quelque chose qui ne bouge pas. Qui n'évolue pas bien. Et ça ne me semble pas être bon signe. Je ne trouve pas la parade, à dire vrai. Je ne sais ni ne sens ce qu'il faudrait faire. Résultat : je suis de ceux qui "plaignent" la jeunesse, qui en viendraient presque à s'excuser de ne pas en faire plus pour elle, de ne pas faire mieux.
Peut-on parfois se dire qu'on n'est pas à la hauteur ?
Oui, très certainement.
Parfois, je me dis qu'on ne mérite pas les jeunes, que c'est difficile, ce qu'on leur inflige.
Ne lisez pas de la culpabilité, dans ces quelques lignes. C'est pas ça. Lisons plutôt l'ouverture d'une réflexion, le désir de penser quelque chose, avec des mots qui viennent péniblement. Poussivement.

samedi 23 octobre 2010

Adversité et résilience

L'adversité une bonne chose ?
Je le pense.
Toutes proportions gardées bien sûr.
Une enquête menée sur 2400 personnes a permis de montrer que ceux qui ont dû affronter des évènements négatifs dans leur vie ont une meilleure santé mentale et un meilleur bien-être que ceux qui n'ont pas eu cette confrontation.
La résilience joue donc son rôle à plein.
Par “éléments négatifs”, on entend maladies sévères, violence, stress social ou des relations proches, perte d'un être cher, catastrophes naturelles.

Source : Sur La Toile.

vendredi 22 octobre 2010

La pensée PowerPoint

Il n'est plus vraiment de réunions, de conférences, de colloques, de séminaires qui n'aient pas leur moment powerpoint. De là à évoquer la pensée powerpoint, il n'y a pas loin.
Le powerpoint est un logiciel. Il permet de créer des vignettes et, diffusé, sert souvent à "tramer" des démonstrations, des interventions. Appelons ppt.
ppt soutient la parole, en quelque sorte.
Certains écrivent tout sur leur ppt et récitent ensuite.
D'autres n'y indiquent que des pistes, et commentent. Chacun sa partition.
Un article intéressant dans Le Monde sur le sujet. Un bouquin vient de sortir : "La Pensée PowerPoint. Enquête sur ce logiciel qui rend stupide", de Franck Frommer.
Ci-dessous quelques extraits de l'interview.

jeudi 21 octobre 2010

L'autre

Comprendre l'autre, c'est parfois n'absolument rien comprendre. Mais sentir. Et accepter.
Reconnaître.
Alors que le "différent" devient suspect, je me suis rappelé de cette anecdote. Elle invite à deux choses : prendre le temps de parler avec cet autre et laisser sa parole faire écho avec des choses que nous vivons.
Le chemin est alors déjà bien tracé.
Ce jeune homme avait dans les 20 ans, à l'époque. Né en France de parents lusitaniens. Français là-bas, Portugais ici.
Au terme de ses études, après quelques petits boulots, tout autant appelé par un pays qu'ayant le sentiment d'être tout de même un peu rejeté par l'autre, tout de moins pas totalement accepté, il décida d'aller vivre là où ses parents étaient nés, d'où ils étaient partis, où ils revenaient chaque été et pour les fêtes de famille. Il avait trouvé un boulot. Il piaffait de se coltiner ses racines au quotidien. Rêvait d'y construire un avenir.
Deux ou trois ans se sont écoulés.
Il est revenu en France.
J'ai appris, m'avait-il dit, que quoi que je fasse, quoi que je pense, je ne serai ni d'ici ni de là. Mon pays, c'est la ville où je suis né, où j'ai grandi, finalement. Mon pays, c'est ma vie.
Émotion. Respect.

mercredi 20 octobre 2010

Coup de coeur / Axel Krygier

Un musicien qui nous vient d'Argentine.
En savoir plus ici.

Exercice pratique

Manifestation à Nice le samedi 16 octobre 2010


Il importe que les différentes formes d'expression dans une démocratie soient présentées : l'élection, le rôle des sondages d'opinion, la pétition, la manifestation, la constitution de réseaux sociaux, etc. (*)


J’ai vu des jeunes manifester et pour beaucoup ce fût en ce mois d'octobre 2010 leur première manifestation. (Je parle ici évidemment des cortèges officiels). Au-delà des légitimes aspirations, interrogations de la jeunesse et de leur solidarité inter générations, j’y ai vu aussi un bel exercice pratique des programmes d'enseignement commun d'éducation civique, juridique et sociale. Réjouissant, cette jeunesse citoyenne!
(*) L'intégralité du paragraphe de l'annexe du code de l'Éducation ; arrêté du 27-1-2010 modifié ; avis du CSE du 1-7-2010
« Les institutions, la vie politique et sociale, la nation et sa défense »
Les grandes institutions de la République doivent être comprises dans leur fonctionnement. Il est tout aussi important de les inscrire dans la vie politique et sociale avec laquelle elles s'articulent. L'analyse du rôle et de la nature des partis politiques, des syndicats, des associations diverses d'une part, du vote et des systèmes électoraux d'autre part, est un élément essentiel de la réflexion. Il importe que les différentes formes d'expression dans une démocratie soient présentées : l'élection, le rôle des sondages d'opinion, la pétition, la manifestation, la constitution de réseaux sociaux, etc.
Il est nécessaire également de faire appréhender aux élèves ce que sont aujourd'hui les devoirs et les modalités de la défense nationale pour les citoyens français qui sont également des citoyens européens.
Source : Bulletin officiel spécial n°9 du 30 septembre 2010

mardi 19 octobre 2010

Panne à la pompe

J'aime bien, finalement. Cette histoire de pénurie d'essence.
Le vent de panique que ça génère.
On dirait une création.
Alors que chacun a désormais vissé au coeur les préoccupations écologiques, le devenir de la planète, la biodiversité, les économies d'énergie, au premier pet de travers, panique à tableau de bord !
Quelle magnifique contradiction et quel délicieux aveu, l'air de rien.
Le coup de la panne et le sol qui tremble. Voilà qui me laisse songeur. Y'a du chemin à faire !
Alors que quoi ?
En positivant un peu, on pourrait se dire : c'est bon, ça, cette pénurie. L'occasion de faire quelques pas en avant. Un peu le principe des manifestations, non, le pas en avant ?
Personnellement, j'ai décidé de sourire quand je vois des queues à la pompe, ou quand je vois des stations fermées, j'ai également prévenu mon employeur que si j'étais à sec, enfin, disons plutôt, que si mon réservoir venait à être sec, je travaillerais depuis chez moi.
On peut aussi lire cet article, diffusé sur le site actualitté.

Blues / Bukka White

Temps d'hiver aujourd'hui sur la Lorraine.
On sort les manteaux et les polaires.
On va chercher aussi de la chaleur dans la musique. La musique a cette vertu.
En ce moment, entre mes oreilles, bonnet de notes, un joueur "historique" de Blues. Je découvre. Il s'agit de Bukka White.
Pour affiner la présentation, cliquez ici.

Mémoire de grève(s)

L'autre jour, j'essayais de me souvenir.
Quand j'avais 13, 14, 15 ans, comment je "voyais" les événements, l'actualité, tout ça ? Comment je vivais cela ? Est-ce que cela "impactait" ma vie de l'époque ? Comment je vivais tout cela ?
J'ai froncé les sourcils. Haussé les épaules. Car rien ne me venait. Pas grand chose, disons. Des jeux, des pensées ados, ce genre de trucs. Joie de l'enfance, insouciance de l'adolescence, à moins que ce ne soit l'insouciance de l'enfance et la joie de l'adolescence : en vérité, je m'en fichais comme de l'an quarante, de toutes ces affaires de "grands", de "vieux".
Et pour cause : tout cela ne me "parlait pas".
Sûrement parce que c'était silencieux.
Tu.
On en parlait pas des sujets qui fâchent.
Ô, il y eut bien quelques joutes verbales lors de repas de familles ou entre amis, mais vite éteintes par une résolution partagée : terminé, on ne cause plus politique. Bref, loin s'en faut, je ne me suis pas nourri de paroles enflammées et de militances exacerbées. Ni d'explications. Ni de sensibilisation.
Je trouvais cela bien. Je n'en suis aujourd'hui pas aussi sûr.
Culture du on ne dit pas les choses.
Me manquent parfois des clés de lecture. Certes, j'ai vaguement senti que mon père avait une vie militante (il adhérait à un parti politique, était syndiqué, préconisait les mutuelles et les coopératives, s'impliquait dans la vie municipale). Certes, certains soirs, il se rendait à des réunions, tenait le bulletin de vote, allait certains week-ends coller des affiches.
Mais c'était comme un jardin secret. N'en parlions pas. Ou sur le mode anecdotique.
Il y eut bien, plus tard, les manifestations étudiantes de 1986.
Mais, vestiges des joies et insouciances de l'enfance et de l'adolescence, je pris davantage cela comme un jeu, un amusement, une expérience. J'aimais les grèves : elles évitaient les cours. J'aimais le blocage de la Fac : ça permettait de n'y aller pas et de se concentrer sur le bénévolat et le foot, mes loisirs de l'époque. J'aimais les cortèges et les manifestations : c'était occasions de rire, d'échanger, de rencontrer. D'ailleurs, je ne savais pas trop pourquoi on manifestait.
Cette indolence ne me semblait pas suspecte. Aujourd'hui, je mesure comme je me suis construit sur elle, cultivant un détachement certain, une sorte de non conscience, un non intérêt, plutôt. Cela m'a longtemps accompagné. Jusque dans ma manière de lire la presse et de "prendre" les infos. Plein de sujets me laissent indifférents. De plein de choses j'ai tendance à ne penser rien.
L'autre jour, je regardais mes fils. Je me demandais comment à 8 et bientôt 13 ans on vit notre époque.

lundi 18 octobre 2010

Vivre s'apprend...

Refonder l'humanisme, Armen Tarpinian - s'appuyant sur la Psychologie de la motivation, théorie fondée par Paul Diel.

Extraits :
C'est avant tout à l'école, dans la formation de tous les personnels de l'institution et dans celle des élèves, que la formation aux compétences psychosociales devrait devenir la norme. On comprend fortement combien il est urgent de développer la compréhension de soi et d'autrui, le respect de la différence, nécessaires à la vie démocratique ; d'intégrer des outils de la médiation et de la résolution des conflits selon des pratiques éprouvées et validées.
 "travaillons donc à bien penser, voilà le principe de la morale" 
 Pascal
"Peu pensent" Valéry.

Musique de chambre

Lu avec délice dans Le Monde un article sur le compositeur Pierre Henry (que je ne connaissais pas).
Son rayon : la musique électroacoustique. Il paraît qu'elle est jouée dans le monde entier, devant des milliers de personnes.
Son plaisir : recevoir à son domicile... des spectateurs. Pour partager ses créations.
Pierre Henry fait cela depuis 1996. 8 000 personnes sont venues chez lui. Il remet le couvert ces jours-ci, jusque fin octobre. 70 spectateurs par jour. Deux groupes de 35. Côté chiffres : 36 hauts parleurs, six par pièce. A chaque pièce son ambiance. Lui dit aimer la chambre et la cuisine.
J'adore !
L'article raconte l'ambiance et le comment on fait quand on est dans la place.
En savoir plus sur l'artiste : cliquer ici.

Frénésie, boulimie, pandémie, pénurie

Deux choses. Dans la série ces mots qui nous entourent. Qui font irruption, et qui s'installent, qu'on dirait qu'on leur tend des canapés pour qu'ils s'y affalent.
1. L'an dernier, un des mots du moment, peut-être bien à cette époque-là (ce serait donc récurrent ? :-)),  c'était épidémie. Pandémie, même, dès fois qu'on chocotterait pas suffisamment. Je me demande si cette année, ça n'est pas en train de devenir pénurie.
Encore et toujours cette sensation qu'on exagère les choses, qu'on les dramatise.
2. Épatant quand même toutes ces boites de dérivations installées "par l'actualité" pour entretenir l'idée qu'un événement en cache un autre qui en cache un autre qui... Le binôme "gouvernement-médias" ne manque en tout cas pas de créativité pour que le "débat sur les retraites" ripe. On a eu le comptage des manifestants, l'irruption des jeunes, l'instrumentalisation ou pas, et maintenant la pénurie.
Ca rime avec frénésie. Et boulimie.

Waouh !



Déniché en flânant par ici.

dimanche 17 octobre 2010

Le dimanche

Le dimanche d'automne et ses yeux mi-clos ne ressemblent jamais à un dimanche d'été ou de printemps.
Jamais.
Il fait jour plus tard et nuit plus tôt.
Là que se nichent des promesses, que se dénichent des espoirs.
Le dimanche est un jour qui déclenche bien souvent le jour d'après. Plus qu'il l'éloigne le jour d'avant. Il en est le rejeton. Il en devient le père.
Beaucoup de dimanches, paraît-il, ressemblent à des dimanches.
C'est inexact. Cinquante-deux fois l'an. Plus quelques autres jours, qui pourraient s'appeler dimanches.
Les lundis qui suivent sont les fruits autant que l'écho de ces septième jours.
Le dimanche est tout simplement un jour différent, où se fomentent, dans le secret, des pensées avouables, des liqueurs improbables, des breuvages palpables.
Le dimanche matin est un enterrement. Le dimanche après-midi une naissance. On croit le temps ralenti, ramolli, défraîchi, gueule de bois parfois. Ce n'est pas le bon diagnostic. Le dimanche cache son jeu.
Des portes qui claquent, des volets qui s'ouvrent. Des volets qui claquent, des portes qui s'ouvrent.
Le dimanche a de l'élégance.

La semaine des propositions

Il y a celles et ceux qui pensent qu'il faut réformer. Qui tapent dans leurs mains dés qu'une réforme pointe le bout de son nez. J'ai presque envie de dire : quelle que soit la réforme, et quel qu'en soit le sens. Réformons, semblent-ils dire, il en restera quelque chose/
Plus nébuleux, il y a celles et ceux qui pensent qu'il faut changer des choses mais qui bougent pas le petit doigt. Se disent que c'est pas leur taf ou quelque chose de ce goût-là. Attendent des élites qu'elles élitent, des décideurs qu'ils décident, etc.
Plus rares, il y a celles et ceux qui pensent qu'il faut changer des choses et qui, dans leur quotidien, essaient d'évoluer. Ceux-là se savent citoyens du monde, pensent que les petits ruisseaux etc.
Il y a sans doute d'autres "catégories".
Bref, nous sommes là, les uns, les autres, avec nos vies, à penser des trucs ou à ne les penser pas. Les sujets s'empilent comme des dossiers sur un bureau. En ce moment, ce sont les retraites. En d'autres temps, ce furent la durée du temps de travail, l'éducation, la justice, la santé, l'environnement, le développement durable, le chômage, le pouvoir d'achat, la fracture sociale, etc.
Beaucoup vitupèrent, déplorent, se plaignent, préservent, etc.
Ce matin, ce dimanche, je me dis : concrètement, qu'est-ce que nous serions prêts à faire ou à préconiser pour qu'effectivement, des choses changent ? Qu'est-ce qu'il faudrait mettre en oeuvre ?
Bien sûr, nous ne sommes pas tous des élus, des décideurs, des experts. Nous n'avons pas toutes les données. Et alors ? Est-ce une raison pour ne rien penser, ne rien exprimer, poser sa tête sous le sable ?
On a tous quelque part, je pense, des idées, des pensées, des trucs qu'on se fit, moi, je ferais ça, je proposerais ça, etc. Chacun dans nos expertises, nous avons j'en suis certain des tiroirs avec des idées dedans. Des projets qui, quoi que dormants, n'en sont pas moins vigoureux, prêts à surgir, peut-être.
Je vous propose, dans les commentaires de ce billet, à la Prévert si besoin, de lister et d'exprimer ces idées, ces désirs, ces pistes d'actions.
Histoire que de temps à autres, on ne soit pas juste dans la réaction, le commentaire, etc. Mais aussi dans la prospective, la proposition. L'exercice n'est pas facile : nous allons donc essayer de faire en sorte que ce billet ait une durée de vie un peu plus longue que d'habitude. Je vous propose également de relayer autour de vous cette  initiative, afin que d'autres "plumes" viennent enrichir le débat.
Semaine des propositions, en ces temps épidermiques : c'est un peu décalé, je le concède, mais bigrement réjouissant quand on y pense. Un conseil : oser la couleur !

samedi 16 octobre 2010

Un samedi à faire les courses

Claudio : C'est demain que Serge Girard boucle son Tour d'Europe en courant. Equivalent de 600 marathons en 1 an à 57 ans. IMPRESSIONNANT ! http://www.sergegirard.com/index.php?part=defi&sub=main
Didier: Quelqu'un de ma famille, enfin de la famille de quelqu'un de ma famille ;-), va se lancer dans un Nantes - Le Tibet en courant. Il prévoit de le faire en deux ans.
Claudio: C'est beau !... la famille. Faudra-t-il courir tous ensemble vers le Tibet pour trouver la sagesse de comprendre que nous sommes tous Frères Humains en ces temps de haine affichée ?
Berrybelle: Qu'est ce qui fait courrir ? Qu'est ce qui le fait courrir me suis-je dit en regardant lesphotos de son périple et en lisant cela "Serge tente de battre le record du monde détenu par Tirtha Kumar Pha.
Berrybelle: IMPRESSIONNANT ! C'est certain. Et les chiffres aussi le sont http://www.sergegirard.com/index.php?part=presse

vendredi 15 octobre 2010

Le noyau

Une plénière qui réunit les cadres de l'entreprise. Le patron qui vient expliquer la démarche dans laquelle il souhaite que s'engage la structure.  Les regards de l'assemblée : tout un poème ! Le silence alentour : assez épais, chargé. On perçoit de la fatigue, comme une usure, en même temps que le désir d'y croire quand même un peu. Chez quelques uns. Encore. Certains n'y croient plus. D'autres sont prêts à jeter l'éponge. Je perçois la goutte d'eau. Chez certains, ce sera celle de trop, chez d'autres une de plus, chez d'autres encore une épopée à venir.
En attendant, il y a ceux qui ne comprennent rien, ceux qui qui semblent effrayés, ceux qui sourient d'un air entendu, ceux qui haussent les yeux au ciel, ceux qui baissent les yeux pour les rentrer dans leurs chaussures, ceux qui boivent les paroles et qui s'y voient déjà. Ceux à qui ça parle. Et ceux à qui ça ne parle pas, mais alors pas du tout.

mercredi 13 octobre 2010

Les vivants

C'est une magnifique série de téléfilms qui passe en ce moment sur France 2.
Les vivants et les mots, ça s'appelle.
Ca raconte de l'intérieur des combats et des fuites, des dialogues et des silences.
Une usine condamnée.
Des femmes, des hommes.
Qui luttent, y compris lorsqu'ils ne luttent plus ou se tirent ailleurs, parfois très loin.
Violence contre violence. Celle des actes, celle qui ne dit pas son nom.
Bombe(s) contre bombe(s). L'explosif, pour de vrai, l'explosif, fantôme.
Fascinant.
Terrible.
Sous notre nez.
Tout est parti de là.
On peut lire une critique ici.

mardi 12 octobre 2010

Peur jeune

Tiens, la France se souvient qu'elle a des jeunes...
Je veux dire, elle se rend compte que ça bouge, que ça respire, que même ça peut penser et vivre, un jeune.
D'habitude, elle les broie. Chiquenaude. Là, elle les voit. Un progrès ? Pas sûr. Elle flippe, la France.
Je lisais ça tout à l'heure. Et j'ai noté que par ailleurs, la... ministre des sports (et de la jeunesse) sort un bouquin en forme de lettre à la jeunesse. Faut-il être vieux, même jeune ministre, pour ainsi intituler un bouquin. Mais passons.
La France, donc, se souvient qu'elle a des jeunes et je ne saurais y voir malice à quoi ? Un an et demi des présidentielles, c'est ça ? 
A "gauche", on croise les doigts pour qu'ils se mobilisent, les jeunes. Qu'on les voit dans la rue, tout ça. A "droite", on crispe les doigts pour qu'ils ne soient pas trop instrumentalisés, les jeunes. Les retraites, disent-ils, ça ne devrait pas les mobiliser, les jeunes. Parce que ?
Je suis toujours étonné par cette "surdité" du "pouvoir", sa capacité à mettre ici un problème qui est là, et à voir là un problème qui est ici. Peut-être que ce ne sont pas les retraites, qui mobiliseront les jeunes. Plus globalement un climat social délétère et des perspectives pas très réjouissantes.

lundi 11 octobre 2010

C'est là qu'on sert

J'ai fermé les yeux. Laissé la musique m'envahir. Le son me traverser de part en part. Pied sautillant.
Je les ai rouverts. J'ai regardé la salle, le public. Il y avait de l'attention. Des sourires sur les lèvres. Il y avait de la sueur. Des lumières chaudes. Du présent intense, du futur souriant, du passé mémoire. Quelle est belle cette salle ! A la fin des morceaux, les mains frappaient dense.
Je les ai fermés à nouveau.
Je les ai rouverts. J'ai regardé ces quatre types, sur scène, qui penché sur sa contrebasse, qui les doigts sur le piano, qui les baguettes alertes, qui le chant les mains levées au ciel. Des géants.
Je les ai fermés à nouveau.
Je les ai rouverts. Enveloppant d'un regard cet univers qui avait déboulé là un soir de semaine. Eclairé de rouge, de jaune, d'un peu de bleu. Chaud, chaleureux.
Je les ai laissés ouverts. Fasciné, une fois encore, une fois de plus, par la capacité d'un concert à vous faire voyager. Magie. Par moments, j'avais le coeur qui battait chamade. A d'autres, sourire aux lèvres. Comme de la chaleur qui vous arriverait de partout, qui se donnerait, qui se transmettrait. Faites passer. Je donne, tu donnes, je prends, tu prends.
Qui oserait parler commerce ?
Je les ai laissés ouverts. Epaté par ces musiciens et par leur dextérité, la technique dépassée, ici au service d'un partage. Entre eux, avec nous, entre nous, avec eux.
Et alors j'ai repensé à Bashung.
Deux ans avant, presque jour pour jour.
J'ai repensé à cette immense émotion qui nous étreignaient, lui, et nous, les 3 000 devant lui. On était au-delà de la maladie, au-delà de la musique, au-delà d'une simple soirée.
J'ai refermé les yeux.
Je les ai rouverts.

dimanche 10 octobre 2010

La Féra

Le corégone , lavaret ou  féra en savoyard, vit essentiellement au grand large. Il s’agit d’un poisson qui se nourrit en grande partie de plancton animal, qu’il poursuit dans la zone pélagique du lac. Pourtant, les corégones se rapprochent en décembre des rives pour se reproduire.
Le Léman abritait jusque dans les années 1920 deux corégones, « la féra » et « la gravenche ». Bien que ce soit difficile à imaginer, ces poissons très prisés ont pourtant été exterminés par une surpêche systématique qui a duré plusieurs décennies. Des introductions massives d’alevins de palées provenant du lac de Neuchâtel ont permis de reconstituer une population importante de corégones dès les années 1940.
Le corégone n’est que très peu capturé par les pêcheurs de loisir. Ce poisson est particulièrement recherché par les gournets ! La hausse importante constatée depuis 1990 environ pourrait dépendre, du moins partiellement, de l’amélioration de la qualité des eaux du lac.

Tunng

samedi 9 octobre 2010

Sur un pont (2)


Maylis de Kerangal - Naissance d'un pont (Mediapart)
envoyé par Mediapart. - L'actualité du moment en vidéo.

Haut vol

Un concert, un spectacle est une rencontre. Comme l'amour, le coeur se multiplie. N'exclusive pas. De la place pour tout le monde.
Hier soir, à Nancy Jazz Pulsations, festival qui traverse les ans avec jouvence, j'étais venu voir avec gourmandise Dhafer Youssef. L'homme est généreux. Ses doigts, comme sa voix, semblent monter au ciel quand il chante ou joue du oud. Quand il ne chante pas, il nous invite à vibrer avec ses musiciens.
Il y avait du haut vol sur la scène de la salle Poirel.
Mark Gulliana, batteur scotchant.
Et Tigran Hamasayan, pianiste bluffant.
Pour écouter et voir, trois vidéos ci-dessous.

jeudi 7 octobre 2010

Sur un Pont


Je me gare, traverse le pont, m’arrête.
A chaque fois, ce sont les images d’un film qui m’envahissent.
C’est comme si Clint et Meryl allaient apparaître d’un instant à l’autre.
Il est des images inoubliables, des moments de rare plaisir cinématographique.

Salade de fruits

Moi, qui je suis ? Sérieusement, c'est une question un peu trop directe pour mon goût ! Une façon bien simpliste d'interroger les gens ! Que voulez-vous qu'on réponde à ces questions-là ? De toute façon, notre réponse ne pourra pas révéler la vérité tout entière, mais seulement une infime parcelle de la vérité. L'homme est quelque chose de si riche, de si complexe, de si divers et changeant, qu'il n'existe pas de mot, de phrase, de livre, rien qui puisse le décrire et l'englober dans toute son étendue. Dans l'homme il n'est rien de durable, d'éternel, d'absolu, l'homme est un perpétuel changement, un changement qui sonne fier, nous le savons ! Et aujourd'hui nous ne sommes plus à l'époque des catégories statiques et immuables où A n'était que A et où B n'était jamais que B. Aujourd'hui, nous le savons bien, A peut être souvent à la fois A et B, et B peut être B mais aussi A et C, de même que C peut être, non seulement C, mais aussi A, B et D ; et dans certaines circonstances il peut même arriver que F soit O, Q, Y et parfois même R ! Vous sentez certainement vous-même que ce que vous éprouvez aujourd'hui vous ne le sentiez pas hier et que ce que vous ressentiez hier, vous ne l'éprouvez pas aujourd'hui, mais que vous le sentirez peut-être de nouveau demain, tandis que ce que vous éprouverez après-demain vous ne l'avez peut-être encore jamais ressenti ! Le sentez-vous? (...) Nous sommes tous un peu ce que nous étions hier et un peu ce que nous sommes aujourd'hui. Nous sommes dans une certaine mesure et dans une certaine mesure nous ne sommes pas ; nous sommes plus ou moins nous et nous sommes plus ou moins pas nous ; nous sommes seulement nous ; nous sommes nous seulement et nous ne sommes pas seulement nous ; il s'ensuit qu'aucun de nous ne peut être totalement et totalement ne pas être, et le tout c'est de savoir quand il faut être davantage et davantage ne pas être ; (...) ce n'est pas parce qu'on se rapetisse qu'on se fait plus petit. Et si à l'heure qu'il est, je ne suis vraiment pas grand-chose, je vous garantis que je serai bientôt beaucoup plus que je n'ai jamais été, et à ce moment-là, on pourra reparler de tout ça, mais sur une plate-forme quelque peu différente !
Václav Havel (La fête en plein air [Hugo, Acte IV]

mercredi 6 octobre 2010

Bernard Clavel

Aujourd'hui, les gens l'avaient un peu oublié, mais lui, il n'avait aucune raison de se plier à cette mode de la paresse et du laisser-aller.
Les fruits de l'hiver (1968)

Je ne me sens pas mal du tout à l'ombre de ces géants (Berlioz, Littré, Georges Sand, Marcel Aymé). Beaucoup mieux en effet que dans la foule immense où ceux qui ont mérité qu'on les distingue se mêlent à ceux, innombrables, qui ont payé leur place. Libération, 3 janvier 1998.

L'histoire du travail est souvent une fresque de la misère; elle est aussi un long roman d'amour et de joie. Présentation de la collection «Métiers d'hier et d'aujourd'hui».

Il ne faut jamais dire qu'on est intègre. Parce qu'on ne l'est jamais tout à fait. Extrait d'un Entretien avec Pierre Assouline - Novembre 1991

En arrivant au bureau ce matin, mes collègues m'ont appris le décès de Bernard Clavel.
Ca m'a fait quelque chose.
J'ai adoré lire La Grande Patience, une série qui a énormément eu d'impact sur ma vie et mes valeurs.
Le goût de lire, l'envie d'écrire, le respect des "petites gens", le Jura, la boulangerie, le sens du travail...
Merci.

En rêve et la photo s'est animée

Voilà un drôle de rêve.
Il y a quelques temps, ma mère m'avait refilé de vieilles photos. Ma mission avait été de les trier et de garder celles qui me plaisaient.
Ce fut voyage.
L'une des photos, un noir et blanc comme il se doit, me représentait aux côtés d'une petite fille, amie d'enfance que je voyais lors de vacances, petite fille d'une des collègues de mes parents, largement perdue de vue depuis. Nous étions avec nos 3-4 ans en train de jouer le long d'un chemin, entre champs et forêts.
Le rêve maintenant : la photo s'est mise à s'animer.
J'ai "revécu" le chemin, le champ, le souvenir très précis des crevasses dans la terre, les herbes hautes, courir, rire, un goûter peut-être. Limite "Petite maison dans la prairie" cette affaire !
Troublant pour moi qui n'ai que très peu de souvenirs de ma jeune enfance. Pour en pas dire aucun.
Et puis je me suis réveillé. Avec le sourire.

Je suis éteint, chérie, je suis allumée, chéri

Lu avec amusement ceci sur le site sur la toile :
Une femme peut être frustrée du comportement (normal) de son homme lors d’une altercation dans le couple. On vient de se rendre compte en effet que le cerveau des hommes « décroche » dans des situations de stress. Une femme va, de son côté, se rapprocher de son partenaire et chercher un support émotionnel (qu’elle ne trouvera pas étant donné que l’homme est sur mode « éteint ») : cette frustration ne peut que créer davantage d’étincelles… Des scientifiques ont montré à des hommes des visages en colère et ont eu la surprise de voir que l’activité de la région du cerveau qui s’occupe de l’empathie chez les hommes s’éteint tout bonnement à ce moment là…
Ceci expliquerait donc cela.
L'homme s'éteint. La femme s'allume.
Ceci dit, personnellement, je ne me retrouve malheureusement pas trop dans cette étude.
Je vais du coup travailler un peu pour trouver l'interrupteur de ce mode éteint. Sûr que ça m'aiderait des fois!

mardi 5 octobre 2010

Virages dangereux

Elle a 46 ans. Elle n'a jamais exercé que le métier de préparatrice en pharmacie sans jamais manquer de travail. Elle se lance dans une formation de pépiniériste.

Il a 50 ans. Plombier puis cordonnier dans sa jeunesse, il est chauffeur de car depuis plus de 20 ans.
Dans un mois, il sera barman.

Deux exemples pour faire contre-poids aux reconversions idéalisées par tel article de journal ou telle émission de télévision. Le changement de vie, le syndrome de la chambre d'hôte, disait l'autre, la prise de conscience de sa mission, existent. Mais, souvent, on se berce d'illusions, on essaie de se faire croire et on enjolive un peu le tableau.
Pour bien connaitre Elle et Il, je prétends qu'ils fuient, qu'ils agissent avant de se poser, qu'ils cherchent leurs clefs perdues à l'endroit où il y a de la lumière, qu'ils sont encore dans la justification et sous le regard des autres.
A vouloir négocier des virages en épingle à cheveux à grande vitesse, on visite facilement le décor et le bas de l'échelle devient familier.
Si la société déstabilise, trop nombreux sont ceux qui s'y laissent prendre.

Chère France

Polémique sur les chiffres de manifestants,
Menaces terroristes "confirmées" par les américains,
Remaniement ministériel aux airs d'Arlésienne,
Réforme des collèges oui, non, peut-être, peut-être pas,
Grenelle de l'environnement, de ceci, de cela...
Affaires financières, emplois fictifs, impunités, lapsus...
Pas de doute, pendant que les lois sont votées à la vitesse du métronome, pendant que le gouvernement suit le cap qu'il s'est fixé, pendant que les lois s'ajoutent aux lois au moindre fait divers, les sujets d'agitations tous plus importants les uns que les autres ne manquent pas. Les détournements d'attention sont légion. Trous d'airs pour bulle d'ivoire.
Regardez ici, les gogos, pendant ce temps, nous, on sera là, semblent-ils penser en se gaussant.
 Et ça continue de fonctionner, encore et encore.
La rue plonge. Le pays avec.
C'est peut-être ça qui me stupéfie le plus et m'effraie parfois.
On va le retrouver dans quel état, au juste, notre beau pays ?

Arles-Avignon, le vert baudet

Je ne suis pas dans les petits papiers du club. Je n'ai de la situation qu'une perception à distance.
N'empêche : ce qui se passe autour du club de foot de Arles-Avignon est la chronique d'un désastre annoncé.
C'est typique d'une époque où l'on casse facilement des "jouets" trop grands pour ceux qui en ont hérité et où l'on bousille des aventures qui étaient belles, qui auraient peut-être pu continuer à l'être mais qui se vautrent de manière implacable parce que des escaliers sont trop grands, parfois, pour les gambettes de ceux qui les arpentent.

lundi 4 octobre 2010

La solitude du cuiseur d'artichauts

Parle-t-on suffisamment de la solitude de l'homo cuisinus ? De ces instants où la confusion le dispute à des regards torves ?
Je n'en suis pas certain.
Je viens d'en vivre un. Sévère.
Au programme : cuire des artichauts.
L'audace du jour : utiliser cette étrange bestiole que vous voyez en photo.
C'est un Silit. Un Sicomatic. Madame adore et maîtrise à fond la technologie. Monsieur a toujours essayé de ne rien comprendre à l'affaire (assez technique disons-le tout net) et y est à peu près parvenu.
Mais la pensée de l'artichaut croquant, cuit façon "bio" par la dite bestiole, allez savoir, lui est passée entre les oreilles.

Un petit air

C’est tellement vrai ! Ou presque...

Dans la série des conneries que l'on reçoit par mail, celle-ci qui m'a bien fait marrer. Où il s'agit, à situations égales, de comparer 1969 à 2009, ou, si l'on préfère, 1970 à 2010...C'est évidemment parfaitement objectif, et plus que dire c'était mieux avant, notons quelques absurdies de nos maintenant.

Honte à ceux qui nous méprisent !

Je m'en vais, guilleret, ce matin, assister à une conférence à l'Espace des Associations de ma ville. A 8h 30, l'heure prévue, l'Espace est fermé. Aucune affiche n'annonce le programme. Je jette un regard à l'intérieur. Derrière un guichet, un employé, cigarette au bec (je ne peux affirmer qu'elle était allumée) va de long en large.
Dehors, des gens attendent. Patients ou résignés ? On ne sait pas. En tous cas, aucune information n'arrive jusqu'à eux.
Et si je m'étais trompé d'endroit ? J'appelle ma femme au téléphone à 08h 50, lui demande de vérifier l'invitation reçue par mail. Non, c'est bien là que ça se passe.
08h 55, je tente ma chance, la porte s'ouvre. Je m'informe. "On a du retard !" "25 minutes ?" "Eh oui !"
Je patiente encore 5 minutes... et je m'en vais.

Pourquoi est-ce toujours dans les Services Publics qu'on méprise les gens ?
Pourquoi est-ce toujours dans les services Publics qu'on rencontre cette désinvolture des employés ?
Pourquoi est-ce toujours dans les Services Publics qu'on rend le moins service au public ?
Honte à ceux qui, sous prétexte qu'ils ont un emploi protégé, se croient autorisés à autant de dédain pour les autres, usagés, administrés ou simplement citoyens !

Matières à réfléchir

Sur le site Néoplanète, matière à réfléchir à prendre son temps et à dire avec l'article Ralentir il y a urgence ! (cliquer ici).
Indépendamment des questions relatives aux 35 heures, à l'âge de la retraite, au travailler plus et tutti quanti, pile poil par contre dans le pressé, le rapide, le creux, cet article rappelle quelques fondamentaux.
Pas inutile à se mettre sous l'oeil. Le texte s'articule autour de dix points : Faire des choix, Dé-bran-cher !, Maîtriser sa mobilité, Fuir les stressés, « Laisser vivre » nos enfants…, Lâcher prise, Opter pour des sejours « Slow », Visiter les « villes lentes », Consommer moins et Faire sa « grande pause ».
Un fameux programme, quand on y songe.
Comme un échos, en creusé, un billet sur le site Koztoujours. Intitulé Canards sans tête, Où il est question de négation de la vérité (entre autres).
J'ai notamment relevé ceci : "Nous serions, collectivement – les autres un peu plus que moi – devenus des canards sans tête. Oui, sans tête. Parce que nous avons soudainement décapité un système de valeurs largement partagé pour nous engager dans la voie d’une tolérance qui masque souvent la simple indifférence. Le choix individuel prédomine. Comme l’écrit Jean-Pierre Denis, « le passage d’une culture de la vérité – philosophique, religieuse, idéologique, scientiste, peu importe – à une culture des vérités semble marquer le changement de siècle. Il s’est accompagné d’un changement de consistance. La vérité ancienne fut parfois tranchante comme la lame de la guillotine. La vérité plurielle semble un peu caoutchouteuse ou visqueuse, et on la sent sur le point de se liquéfier ».

dimanche 3 octobre 2010

Le plus beau métier du monde

Le plus beau métier du monde, c'est Balayeur.
C'est un métier relativement simple, demandant peu de formation. L'action peut sembler rébarbative et ingrate. Et pourtant...
Quelle satisfaction de pouvoir observer un endroit propre, de la clarté, de l'hygiène ! Quelle fierté de pouvoir se dire, "c'est moi qui l'ai fait", "j'ai été capable de m'attaquer à un sale boulot pour clarifier une situation".
Alors...
Balayons ! Balayons, du matin au soir, à droite, à gauche, devant, derrière, nous en sortirons grandis, valorisés, estimés, libres.
Balayons ! Balayons, dans nos foyers, dans nos caves et nos greniers, dans nos cervelles, dans notre passé, dans nos croyances, dans nos fidélités.
Et surtout... Balayons devant notre porte. Et même si nous ne faisions que cela, nous ferions déjà beaucoup.
Balayeurs de tous les pays, unissez-vous !

Et le vélo, bordel ?

L'inconvénient des vieux projets qui voient le jour... après, c'est que ce sont de vieux projets. Tous neufs, ils sentent déjà un peu la naphtaline.Idées d'un jour, réalisation un autre jour : parfois, entre temps, ça a évolué et y'a comme un air de pas raccord. Un logiciel suit son temps avec des mises à jour. Le béton moins.
Ainsi dans ma ville. Depuis plusieurs mois, l'une des artères principales est en chantier. Prélude à une réorganisation de la circulation dans le bourg. Rigolo jeu de dominos : telle voie va changer de sens, entraînant le changement de sens de telle autre voie, etc. Il y a quelques jours, débarrassée de ses camions et autres pelleteuses, la dite voie s'est réouverte à la circulation.
Et si elle a de l'allure, et si elle a été ramenée à une voie à sens unique, quelle ne fut ma surprise de constater que l'espace gagné avait surtout servi à créer deux bandes de stationnement. Pour les voitures.
Certes, les trottoirs sont plus larges, c'est cool pour les piétons, très bien même. Ils sont également plus accessibles pour les personnes à mobilité réduite. Excellent ! Mais quid des vélos ? Quid de l'encouragement à circuler autrement dans la ville ? Que dalle pour les vélos, par exemple.
Du coup, impression de retard à l'allumage. De loupé. Les cartons dans lesquels étaient rangés les plans n'avaient probablement pas compris que les temps changeaient. Les propriétaires des cartons non plus. Les penseurs non plus.
Dommage.

Cantat en scène

A l'époque, le fan de Noir Désir que je suis avait été estomaqué par le drame. Liquéfié même.
Le phénomène est ensuite devenu ce que l'on sait.
Il reste beaucoup d'incompréhension.
Il y eut il y a quelque mois un énième rebond. Largement de quoi être interloqué par ce que je nomme faute de mieux le "destin" d'un homme, une vie qui a soudainement basculé dans les drames.
Je pense souvent à lui, je me demande comment il vit tout cela, ce que cela va donner.
Avec des potes qui aiment Noir Désir et qui n'ont pas rayé de la carte ce groupe, nous faisons des paris pour savoir si d'autres choses seront produites, et comment.
Je pense souvent à ses enfants.
Hier soir, Bertrand Cantat est "revenu" sur scène.
Ca a été filmé ici. C'est évoqué là. Et aussi là.

Comme par enchantement

Comme par enchantement, les nuages se sont dissipés, la douceur est venue, le soleil avec.
Deux aires de sport.
J'ai vu des enfants courir, les uns pour aller le plus vite possible, sauter plus loin, lancer le plus fort, les autres pour dompter un ballon, faire la bonne passe, le bon dribble, récupérer le cuir, l'adresser au coéquipier, foncer vers le but adverse, défendre le sien. Les mêmes jouant entre eux, regardant les autres, bouffant du bonbon, buvant du sucré.
J'ai vu des éducateurs donner de la voix, encourager, distribuer des consignes.
J'ai vu des bénévoles servir des boissons, préparer des sandwichs, distribuer des brioches, préparer un podium, s'apprêter à remettre des coupes.
J'ai vu des parents couvrir des yeux leurs enfants, partager avec d'autres parents, encourager, sourire, parler.
Comme par enchantement, en ce samedi après midi, une vie de plein air donnait société autour de ses enfants, leur faisant place, leur laissant expression, leur témoignant expérience.
Tout semblait aller dans le bon sens. C'est donc possible.

samedi 2 octobre 2010

Chercher son emploi

Chez nous, chez quelques uns semble-t-il, la question de l'emploi est prégnante.
Alors comme un rebond cet extrait d'un billet suggéré par Claudio.
Ca s'intitule "Lettre ouverte à ceux qui ont momentanément perdu leur emploi". C'est ici. Ca évoque un bouquin signé Marc Traverson (le bien nommé ?).
Un extrait :
Chercher son emploi, LA place professionnelle où l'on doit être, est une quête perpétuelle, un ajustement qui concerne chaque personne en activité, qu'elle soit en poste ou non. A défaut de s'y consacrer soi-même, ce sont les autres qui décident.  Se rapprocher chaque jour un peu plus de son centre de gravité professionnel est une nécessité, une clef de survie, d'épanouissement et de réalisation. Seth Godin le dit : devenons des Linchpins, des pivots, pas de simples moutons.

Le rêve, le réel, cet étrange ballet

Il a les yeux qui brillent. C'est presque de l'euphorie.
Il est beau, le monde dessiné par ses yeux. Carrossé par ses mots. Un projet de vie, auquel on est tenté d'adhérer puisque ça semble apporter des réponses. Mais qui gratte un peu, puisqu'il soulève beaucoup de questions. Dans ce "programme" aux airs de catalogue, il est envisagé quoi ? De travailler autrement, de vivre différemment, de coopérer, de poser des valeurs, et, à l'échelle d'un pays de vie, d'un territoire, de faire feu de tous bois. Culture, environnement, terroir, économie, pédagogie, lien social... Ca de la gueule. Cela fait des années qu'il cogite à tout cela, qu'il en parle, qu'il rencontre, qu'il se documente. Il se dit, chômage aidant, que ça y est, cette fois, c'est le moment. Bientôt, il se créera son emploi.
Quelques heures plus tôt, une autre discussion avec un autre copain.
L'opposé, presque. Diamétralement.
Lui travaille dans la finance. Il évoque son hypertension, un monde de "malades", des cadences de fou, des pressions débiles. Il constate comme finalement, on encaisse, on s'habitue. Sourit lorsqu'il évoque son fils, actuellement en stage.
Curieuse tectonique des plaques, à portée de chez soi.  Un même soir.
Le rêve, le réel, et cet étrange ballet. L'un, l'autre.

vendredi 1 octobre 2010

Perversités en hexagone

Deux reportages édifiants sur France 2 et Envoyé spécial.
Deux sujets différents et une étonnante convergence.
Tout d'abord, le "made in France". Des règles joyeusement contournées. Un état qui n'a pas les moyens de contrôler. Des entreprises qui, pour rester "compétitives", fabriquent des parties de produits ici, en importent de là, etc. Au final, cette sensation : on le comprend, ce patron qui dans un premier temps fait croire que tout est fait en France, et qui ensuite explique que certaines choses en fait viennent d'ailleurs. On le comprend économiquement. Mais on ne l'envie pas. Obligé de planquer des cartons parce que des caméras arrivent, c'est pas super. Au final bis, cette autre sensation : tout est dit lorsque Agnès B, créatrice de fringues, qui fait quasiment tout en France, explique qu'elle n'a pas envie de participer du chômage. Et que son choix, elle le porte comme une valeur.
Valeur ? Le mot rebondit curieusement avec le deuxième reportage. Là, l'enquête évoque France Telecom et la vague de suicides. On est vite écoeuré par ce que l'on apprend. Ecoeuré par un "système" qui, étant en guerre, se proclamant comme tel, décide qu'il y aura de la casse. S'organise en conséquence. Forme ses cadres intermédiaires. Repère les "faibles". On est frappé par la froideur chirurgicale du projet. La brutalité des méthodes. Le règne violent du "fait accompli". Les exemples se multiplient. Les gens ne sont plus des gens. L'humain n'est plus humain.
Lorsque j'ai éteint la télévision, je me suis dit que ces deux sujets résumaient bien les insupportables paradoxes de l'époque. La violence morale. Au fond, c'est bien d'arnaque dont il est question. De mensonges. De vérités cachées. De combines aux frontières de la légalité. Au point qu'on s'interroge sur les lois. Sont-elles
bien faites ? Au point qu'on s'interroge sur le service public : pourquoi n'a-t-il pas là un rôle plus affirmé de régulation, de contrôle, de sanctions ? Délinquance autorisée. Comment avoir confiance ? Comment faire confiance ?
Comme tout cela manque de courage, de dignité, et comme tout cela est pervers.
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