lundi 31 octobre 2011

La synecdoque

En référence à ce billet


"Vieille tradition française qui dit "la lame" pour "l'épée" ou "la voile" pour le "bateau". On appelle cela la synecdoque -dire la partie pour le tout- et au-delà du style, j'étends la synecdoque à la dramaturgie, au processus narratif. [...] Je considère que l'art de l'écrivain, tel l'art du dessinateur, consiste à opérer des choix : poser un cadre juste, déterminer l'instant le plus juteux à raconter, dire beaucoup avec peu. [...]
Devant un roman de 800 pages, s'exclame M. Fromage, "on est sûr que l'auteur à travaillé." Peut-être pas, justement... Réduire un récit à l'essentiel, éviter les péripéties inutiles, ramener une description à une suggestion, dégraisser l'écriture, exclure toute complaisance d'auteur, cela prends du temps, cela exige des heures d'analyse et d'écriture."

Eric-Emmanuel Schmitt, journal d'écriture de Concerto à la mémoire d'un ange

samedi 29 octobre 2011

Chat ira!

Alors voilà, il y a les POUR, il y a les CONTRE.
Je serais tenté de dire (tout à fait égoïstement) que j’aime les longues journées d’été même si je souffre( environ une semaine ) du changement d’heure du printemps.
A l’automne, je n’aime pas sortir (d’un coup !) du travail dans la nuit.
Pour le reste, je vous renvoie à plus sérieux ici:
http://www.spiritsoleil.com/actualite/societe/heure_ete_hiver.htm
Ainsi Maryvonne Bauer nous rappelle les effets du manque de sommeil chez les adultes. "En 30 ans les Français ont perdu une heure et demie de sommeil favorisant la consommation de psychotropes, dont les Français sont champions" affirme-t-elle.

Dans l’immédiat – demain donc- nous aurons une heure de plus, à dormir ou  lire ou  courir…
Et pour le bien être, voilà qui peut remplacer nos chères « pilules à bonheur »  anxiolytiques
, somnifères et autres antidépresseurs : la RONROTHERAPIE !
PhotosLP Fallot

Le chat émet sur une fréquence « basse » bien connue des musiciens.
« Le ronronnement utilise le même chemin dans le cerveau, à travers le circuit hippocampe-amygdale, une structure étroitement liée au déclenchement de la peur, indique Jean-Yves Gauchet. Écouter ce doux bruit entraîne une production de sérotonine, l’“hormone du bonheur”, impliquée dans la qualité de notre sommeil et de notre humeur. »
(Cité dans Psychologie magazine)
http://www.psychologies.com/Therapies/Developpement-personnel/Epanouissement/Articles-et-Dossiers/Le-chat-un-therapeute-au-poil
Caressez donc vos chats et …à toute à l’heure !

Illustration : Les chats de la Pointe courte à Sète (pensée pour Georges).
http://www.louispaulfallot.fr/archive/2011/10/29/georges-brassens.html
Et ici, chez Karinne, d'autres "pattes de velours":
http://fenetresurreves.canalblog.com/archives/2011/10/27/22438728.html

vendredi 28 octobre 2011

Ils vibrent ces projets morts ou pas nés

Nous avons tous des projets morts. Des qui n'ont pas fait long feu. Ou des qui n'ont même jamais vu le jour.
L'autre jour, j'en évoquais un avec un collègue.
Je me suis fait la remarque ce jour-là que ces projets, bien souvent, on n'en parlait pas.
Ou peu.
Comme si on n'osait pas.
Comme si... autre chose. Une culpabilité, un peu de honte, que sais-je encore.
C'est couillon, je trouve. Qu'on n'en parle pas plus. Ils disent tellement de choses ces projets, ces idées. Car nés et vite trucidés, pas nés, avortés pour un tas de raisons, bonnes ou mauvaises, ils sont souvent intéressantes.
Porteurs de contenu. Parfois d'utopies sympa. Parfois de prolongements, ceci faisant naître cela.
On ne pond pas sans raisons !
D'où l'idée de ce billet.
Un billet participatif évidemment.
Et si nous nous racontions nos projets morts ou pas nés ? Et si on en parlait ?



mercredi 26 octobre 2011

"La vérité sur ce qui nous motive" (Daniel H. Pink)

"En matière de motivation, la pratique des entreprises n'est pas en phase avec ce que la science nous apprend. Notre système d'exploitation actuel, fondé sur des motivateurs externes (la carotte et le bâton) est inefficace et souvent contre-productif. Il nous faut une nouvelle version, reposant sur trois éléments essentiels : l'autonomie, ou le désir de diriger notre propre vie ; la maîtrise, ou le besoin de progresser dans un domaine important ; et la finalité, ou le fait de travailler pour un objectif plus grand que notre propre personne" (Résumé proposé par l'auteur)

Ce qui m'a semblé intéressant :
  • Chacun d'entre nous a soit un comportement de I (Etat d'esprit et conception de l'existence reposant sur des motivateurs Intrinsèques, c'est-à-dire motivé par un besoin inné de diriger sa propre vie, d'apprendre, de créer et de progresser) soit un comportement X (motivé par des désirs eXtrinsèques, récompenses externes qu'une activité permet d'obtenir plutôt que la satisfaction qu'elle peut procurer). La mauvaise nouvelle c'est qu'on nous traite souvent comme si nous étions tous X. Et la bonne nouvelle c'est que les X peuvent devenir des I.
  • L'effet Sawyer : Tom et ses copains repeignent une palissade. D'une corvée contraignante et récompensée, ils font un jeu pour lequel ils seraient prêts à payer. Epictète disait qu'il fallait désirer ce qu'on avait et j'ajouterais que quand on trouve son plaisir dans son devoir tout va bien.
  • Les différentes expériences originales, toujours concluantes et pourtant difficilement généralisées, concernant l'organisation du travail : Pas de d'horaires, pas de contrôle, télétravail, autonomie élargie, cause éthique et noble comme objectif plutôt que prime etc. etc.
  • Tout ceci est applicable à l'entreprise mais aussi aux services publics comme à sa vie personnelle.
Stimulant ! dit la couverture.
Stimulant ! répond le lecteur.

Un peu de compassion (rebond)


Un peu de compassion, s'il-vous-plait.
En rebond à ce billet là.
Cet après-midi, à partir de 14 h, je suis  en vacances.
Quelques jours qui vont faire du bien. Prendre leur place dans l'agencement des jours.
J'aime les vacances et nous allons partir un peu, un grand week-end, du côté de la mer du Nord.
Objectif horizon. Objectif ensemble.
Nous nous disons que ça va faire du bien de laisser un peu la maison, de se réveiller ailleurs, de voir du pays.
Je n'aime pas trop ça, pourtant. Pas mal d'appréhensions absurdes. Et de nos jours, le chéquier morfle un peu trop facilement.
Mais je suis content. Madame et les enfants aussi.
Nous allons essayer de nous détendre, de nous reposer, de nous laisser aller. Et aussi de nous divertir.
Nous ferons ce faisant l'essentiel.
Aimer, Vivre, Apprendre et Donner (partager).
Le reste n'a au fond pas grande importance.
Quand on a une vie intérieure riche, on apprécie les vacances. Elles sont elles-aussi un ciment. En même temps qu'une porte qui s'ouvre à l'ailleurs. Cet ailleurs si important pour aimer aussi cet intérieur.
Les vacances, c'est bon quand on bosse chaque jour, parfois en souffrant, parfois en ne souffrant pas, car c'est du bol d'air. Et même du bol d'or si les minutes deviennent des pépites. Repos de l'âme, si tout se passe bien. Repères en mer.
Le projet fait sourire depuis quelques jours déjà. C'est bon d'anticiper. De gérer en amont.
Mieux qu'une cocotte qui pourrait exploser si on ne lui donnait pas un peu d'air, les vacances sont un feu doux qui rythme le quotidien.
Elles sont tempérance.
L'alternance du travail et des vacances me fait penser à des vases communicants. A l'oeuf et la poule.
Partir en vacances, se faire plaisir, faire plaisir. Quitte à revenir sur les genoux. Je me reposerai au boulot.

lundi 24 octobre 2011

Battement d'ailes - Miléna Agus

"[...] il dit que dans la vie nous déployons beaucoup d'efforts pour nous conformer aux idées reçues, qui nous semblent les meilleures parce que la plupart des gens s'y rangent, alors que très souvent nous ferions mieux d'utiliser cette énergie pour changer l'opinion commune, et qu'il faut bien que quelqu'un commence."

"Si nous appelons un arbre "arbre", aussitôt nous ne pensons qu'à ses fruits, et c'est réducteur. Les écrivains comme moi, dit ma tante, sauvent les créatures de ces limitations. Le poète cherche les mots pour redonner à l'arbre cette signification perdue."

dimanche 23 octobre 2011

En pleine mythologie grecque

Source de l'image ici.
Ce prénom me disait quelque chose. De loin. Frangin d'une expression. Jouer les Cassandre. Le titre d'une revue, aussi. Il me souvenait.
Ce prénom avait tous les aspects d'un joli mot dans une peau de vache, je me disais.
Cassandre ne me disait rien qui vaille.
Une enquête sur le net conduite m'amena successivement ici, et là.
Et puis aussi de ce côté-là, mais c'est une autre histoire.
En pleine mythologie grecque.
Ce prénom me disait bien quelque chose.
La Cassandre en question est une jolie jeune fille, éclaboussée par une histoire familiale qui ne devrait pas tarder à inspirer quelques scénaristes motivés. Ternie, l'étoile. Intra Muros, la demoiselle. Coincée entre trois.
Il ne m'en fallait pas plus pour me dire que parfois, à l'insu de son plein gré, on est chargé par les prénoms qu'on nous met dans les pattes. Sans trop savoir qui de l'oeuf ou de la poule.
Je la trouvais alors courageuse, cette Cassandre-là.
Fermant les yeux alors qu'elle quittait les lieux sur les talons des siens, je lui souhaitais bon courage.
J'avais vu son sourire.
Il fendait l'armure.

samedi 22 octobre 2011

Brefitude


Le grand succès médiatique et télévisuel de cet automne 2011, c'est donc Bref. Ca se trouve ici.
Tout le monde en parle. Tout le monde aime. Tout le monde trouve cela frais, génial, etc.
Une claque en passant au plus c'est long plus c'est bon.
Je regarde de temps à autres ces petits objets. Je les trouve rudement bien faits. Au départ, c'est le côté prouesse technique qui m'a épaté. Dingue ce qu'en peu de temps, ces types arrivaient à mettre, à dire, à montrer. Et puis il y a un ton. Une manière singulière de dire. Et d'être efficace dans le minimalisme apparent. D'ailleurs, c'est le côté sociétal qui m'a ensuite étonné. Petites pépites qui, à raison de trois salves par semaine, expriment nos vies d'aujourd'hui, une certaine distance avec des situations quotidiennes, un côté loose qui ne cherche rien finalement si ce n'est peut-être dire cette loose, la montrer, histoire de pointer du doigt une certaine absurdie que nous pourrions vite perdre de vue.
Un côté trentenaires d'aujourd'hui, ajoutent  les inrocks. Avec sondage direction 2012. Alors que Paris-Match dit que c'est du durable.
On assiste donc à l'invention de la brévitude, art de vie si j'en crois l'adhésion, mode d'expression qui confirme que nos cerveaux deviennent des logiciels et nos pendules des zappettes.
S'il vaut mieux en rire, peut-être devrions nous aussi en pleurer ?
Je vous laisse juges :-)

mercredi 19 octobre 2011

Impressions Tunisiennes 6/6


"A vous donner des ailes"
J'ai couru 1h 50 sur un parcours calme et agréable un dimanche matin. La montée solitaire devant l'interminable façade du Palais Présidentiel avait de l'allure. Quelques policiers, des militaires et des gardiens en civil me regardent curieux mais sans insistance. Tout va bien. Je pense à la copie de mon passeport qui transpire sous ma casquette.

J'ai assisté à un meeting politique, celui du Pôle Démocratique Moderniste (PDM). Beaucoup de monde. Une moyenne d'âge à vous donner des ailes, de l'espoir et de l'énergie. Des styles très européannisés, des looks d'artistes et d'étudiants. L'ambiance chaleureuse, fraternelle et enthousiaste est au rendez-vous. Je n'ai rien compris aux discours et pas seulement à cause de mon ignorance de la langue mais aussi parce que la sono est déplorable. Le sens de l'organisation m'a fait dire moqueur que révolution ou pas, démocratique ou pas, moderne ou pas, l'organisation reste "à la tunisienne". Le reste est sympathique : Musique, hymne, hommage aux morts de la Révolution, slogans, tee-shirts et drapeaux. Du classique pour les habitués de la démocratie. Un vrai changement pour les néo-démocrates. L'expérience est très rafraichissante.

Dans moins d'une semaine les élections auront lieu. On sent l'effervescence et l'incertitude. On capte une conversation qui nous fait croire au grand soir et à la maturité politique. Puis une autre, qui nous prévoit le chaos et met au clair l'ignorance et les freins culturels. On balance au gré des discours entre espoir et effroi. On découvre des nuances, des surprises et des anachronismes. Une famille entière de religieux très fervents combat les thèses du parti islamique. Certains n'ont pas encore choisi entre deux extrêmes pourtant opposées. D'autres savent qu'ils vont aller voter et rien de plus. Quelques uns redoutent des affrontements dans les bureaux de vote.
L'impression d'attente des premiers jours fait place à une pression et à une impatience.
L'arc est bandé. On lâchera la corde d'un coup, dimanche. Mais vers quelle cible enverra-t-il la Tunisie ?

Impressions Tunisiennes 5/6


La Tunisie prend l'eau
Tiens ! La pluie ! Comme un rideau. Un éteignoir, peut-être. Elle semble s'installer. A la voir, on ne l'imagine pas s'arrêter un jour. On a tiré la couverture sur un pays, comme un signe prémonitoire. On a voilé la vie. La barbe !
La Tunisie prend l'eau. Comme avant, les routes s'inondent en très peu de temps. Les égouts n'évacuent pas les fortes pluies. Ce qui était défectueux est devenu catastrophique faute d'entretien et de rigueur. Les bras étaient lents, ils sont désormais las.
Les rues sont presque canaux sans profondeur. Quelques aménagements individuels permettent de passer une porte cochère ou d'entrer dans un commerce. Des pointillés de pavés me transforment en acrobate danseur, une planche me salue en basculant. C'est Venise dans la boue.
Rien d'apocalyptique, mais le sentiment d'un pays qui va à vau l'eau. Le ciel gris redouble de larmes comme pour bien justifier le chagrin.

Une radio, dite ouverte, diffuse une interview de Leïla Toubel que je ne connais pas (j'apprendrai plus tard qu'il s'agit d'une comédienne). Son discours accroche mon oreille, puis mon bras, puis mes jambes qui s'approchent de l'appareil. Se servant d'un sujet culturel, elle transforme son propos en coup de gueule politique. Militante de la démocratie sans concessions, sa parole forte et limpide, le fond structuré et argumenté, font plaisir à entendre. Une passionaria qui fait venir le soleil à la fenêtre. Quelle puissance ! Quelle force de conviction. Leïla a arrêté la pluie.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 4/6


Nervosité ambiante
L'OMS aurait constaté qu'un Tunisien sur deux avait des troubles pathologiques liés à la dépression et à l'angoisse. Je veux bien le croire. Rien ne semble posé. Même pas ceux qui le dénoncent. La critique du voisin est systématique et les mouvements sont hachés, pressés, pulsionnels. Une forte dispute entre boulanger et boulangère dès 8 heures du matin m'a confirmé le niveau de nervosité ambiant. J'ai pu acheter mon pain, payer, partir, saluer, sans que l'altercation ne perde de son intensité. Ma présence n'avait rien changé.
Je constate que le nombre d'appels à la prière émanant de la mosquée a augmenté. Auparavant, on se contentait de deux appels par jour. Désormais, les cinq prières sont appelées. Sauf erreur, j'ai l'impression qu'il ne s'agit plus seulement d'appel, mais de prière entière qui arrose la ville. Un signal ?

Voilà c'est fait. J'ai fini par tomber pendant une course. Le trottoir semblait pourtant plus propre que les autres. J'ai évité la grosse branche mais j'ai buté sur une autre, plus sournoise. J'ai roulé sur la route. Coude, genou et mollet droits ont goûté du goudron. Le bitume tunisien fait mal. Le gros camion de chantier n'a pas eu à m'éviter, mais ce n'était pas loin.

Sidi Bou Saïd chasse les mouches, désertée par les touristes. Puis, retour à Tunis où, vu le nombre de militaires et de policiers, il se passe quelque chose. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agit d'une réplique des incidents du début de la semaine suite à la programmation du film "Persepolis" jugé blasphématoire par les salafistes.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 3/6


"C'est la démocratie !"
45 minutes de course ce matin et j'ai changé de parcours. J'ai grandement bien fait. J'ai bien croisé quelques trous d'égouts mais rien de bien méchant. On les avait sans doute placés là pour tester mon attention. La plus grande partie du parcours était parfaitement sécurisée car j'ai couru le long de routes en travaux. Les flèches automobiles sur la nouvelle route et la cible coureur sur l'ancienne. Chacun à sa place.

La traversée de la ville de Tunis offre peu de changements. Des touristes rares, des commerçants résignés qui hèlent le chaland plus par réflexe que par conviction et quelques véhicules blindés encerclés par des centaines de mètres de rouleaux de fil barbelé. Rien de plus. Tunis, dans la photographie qu'elle m'offre à cet instant, est quasiment la même. La place du 7 novembre s'est transformée en place du 14 janvier. C'est peut-être symbolique, mais c'est sans importance. En vérité, cela m'apparait même ridicule. Les artisans continuent à travailler. Leurs ateliers grouillent de mouvement, l'accueil légendaire n'a pas subi de révolution et c'est tant mieux. La seule différence est qu'il nous faut faire le premier pas quand l'hôte le faisait spontanément avant.
Pour se frotter un peu plus à la réalité, "la vraie vie" disent certains, nous décidons de prendre le train plutôt que le taxi, afin de rejoindre La Marsa, ville balnéaire dans la banlieue nord de la capitale, considérée plus huppée. Les wagons dignes des pays les plus sous-développés entassent des résignés dignes des métros les plus occidentalisés. Le laisser-aller est visible, flagrant. Fenêtres bancales, rouille, morceaux de ferraille saillants, tension. L'atmosphère colorée et conviviale que j'ai connu jadis a laissé place à la crasse au sens sale comme au sens figuré. Des dizaines de jeunes gens, censés être sur le chemin du lycée, bravent la vie sur le chemin de la mort : portières ouvertes, ils défient les lois de la physique, se penchant, se lâchant, sortant, criant. Certains s'installent entre les wagons, d'autres s'accrochent aux fenêtres. L'ambiance est tendue. Il y a peu, l'autorité d'un adulte aurait remis de l'ordre en cinq secondes. Aujourd'hui, les rares qui osent intervenir se font rabrouer avec agressivité par des gamins de quinze ans semblant sous emprise. Ils sont nerveux, leurs mains tapent, bougent, frappent sur tout et n'importe quoi. C'est la débandade ! Aucune autorité officielle (contrôleur, policier...) ne fera d'apparition pendant le voyage. Le plus costaud des excités ira jusqu'à asséner un puissant coup de poing sur la porte séparant deux wagons. Il la fracassa et en profita pour fracasser sa main. Il repartit fier de lui, main en sang et laissa sur la porte une cassure ressemblant au logo de la Compagnie locale de gaz et d'électricité. J'en souris...
On m'expliquera plus tard que leur compréhension du mot "démocratie" avait quelques ratés au démarrage. Car leur réponse est toute faite aux reproches d'incivisme qu'on leur fait : "C'est la démocratie !"
Une inquiétude flotte dans l'air.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 2/6

De la vie en attente
Pour ceux qui me connaissent, ils savent que je ne passe pas mes vacances tunisiennes dans les hôtels ou sur les plages. Je vis au coeur de la population, même s'il s'agit de la banlieue de la capitale et pas de la Tunisie profonde, l'expérience est enrichissante.
Pendant ce séjour, je me dois de continuer ma préparation à mon prochain marathon. Aussi j'ai un programme d'entrainements très précis à effectuer. Nous sommes ici dans un pays ou les joggers sont rares. J'ai pris soin de ne pas porter mes habituels collants de course trop moulants et j'ai fait l'acquisition d'un short ample afin de ne pas provoquer (enfin, c'est ce qu'on m'a recommandé). J'ai pris quelques renseignements et rien ne m'a vraiment permis d'appréhender avec certitude et sérénité mes sorties. Seule l'expérience me renseignera.
Nous sommes donc au premier jour. Je dois courir une heure : J'ai pris soin de m'habiller en orange fluo pour que les Fangio du coin aient une chance de m'éviter. Me voilà parti, les plus vieilles de mes chaussures aux pieds (la suite me confirmera cet excellent choix) un téléphone portable au cas où, une bouteille d'eau et la copie de mon passeport que j'ai glissé sous ma casquette. J'ai décidé d'ignorer les regards pour avancer plus vite. Et je cours avec la plus grande prudence.
C'est dès la cinquième minute que je comprends à quel point j'ai sous-estimé le risque de me faire écraser. Je cours sur le bord de la route face à la circulation comme il se doit. "Ainsi je ferai face au danger" pensé-je. Erreur. La logique varie suivant les latitudes et je n'ai pas mis mon GPS interne à l'heure. Mon bras droit a senti un mouvement soudain. C'est à moins de cinq centimètres qu'est passée une voiture venant de derrière moi. Dieu a envoyé un taré pour me délivrer un message sans doute. "Tu doubleras à vive allure en prenant le plus grand écart et en mordant sur le bas-côté opposé" lui a-t-il ordonné. Je continue avec une vigilance redoublée ; je cours désormais sur des oeufs. Puis, je slalome entre des trous, des détritus en tous genre, des écoliers, des ouvrières sur le chemin de l'usine, des véhicules stoppés au gré des envies n'importe où, des chaises entre route et trottoirs, entre trottoirs et terrasses, entre terrasses et terrains vagues.
Plus j'avance, plus ça devient glauque. Les déchets augmentent et transforment le bord de la route en véritable décharge. Je ne peux plus slalomer, je cours dessus. C'est un parcours du combattant plus qu'une sortie de jogging. Toutes les pollutions se sont donné rendez-vous. La pire est la poussière. Le tableau est tellement surréaliste que cela me fait rire, j'en profite à fond. Encore un peu et je tomberais dans une bouche d'égout ouverte comme un cliché de dessin animé. Cent mètres plus loin, comme une réponse, le trou béant me donne raison. La plaque est à côté, dangereuse et imposante. Dix minutes plus tard, rebelote, une plaque cousine m'invite à plonger sous terre.
Une heure de course pendant laquelle mon esprit aurait dû être une caméra tant j'ai vu de choses extravagantes. Extravagantes mais vivantes. Tellement vivantes. Y'a de la vie... qui semble en attente. Comme si elle grouillait sur place. De la vie en attente dans des starting-blocks et plombée par du fatalisme. La vie retient son souffle.
En enlevant ma casquette j'ai constaté que la photocopie du passeport était trempée. J'ai imaginé mon identité tatouée sur le sommet de mon crâne.
Paradoxe visuel : ça bâtit à tout va, du grand, du beau, du luxueux. Et ça se dégrade à tout va. Dans le même espace, la déconfiture côtoie la construction. Il semble que personne n'y trouve à redire. Cela ressemble à du mouvement sans conviction, du mouvement pour du mouvement.
Dans le passé on pouvait dire que l'anarchie avait trouvé son organisation, son équilibre ou alors que le Tout-Puissant savait ce qu'il faisait. Aujourd'hui, le ressort semble détendu et le désordre s'alimente lui-même, la pente est descendante et seules des échéances dépendant des autres ressemblent à des planches de salut.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 1/6

Ambiance
Octobre 2011. Je reviens dans une Tunisie post-révolution et à deux semaines de nouvelles élections.
A la descente de l'avion rien n'a vraiment changé. Tout au plus une tension palpable, mais peut-être n'est ce que mon appréhension ou mon besoin de constater du changement.
Des regards un peu plus appuyés et plus scrutateurs sur l'occidental mais rien de sûr. De nombreux jeunes hommes semblent errer dans l'aérogare, quelques pièces de monnaie dans la paume gauche, main ouverte vers le ciel, ils les font teinter en les tirant vers le haut, comme ils étireraient un minuscule bandonéon. Ils semblent en quête, à l'affût. Lorsque la pyramide de pièces prend de la hauteur, ils s'approchent du stand d'un opérateur de téléphonie mobile et, je suppose, achètent une recharge.
Dehors, à la station de taxis, c'est le même spectacle qu'auparavant. Rien d'inquiétant. Le folklore habituel, teinté d'un appétit plus vif. Des organisations parallèles bien rôdées traficotent pour happer les meilleurs clients supposés. Ce business semble tout à fait disproportionné. Nous voilà, en cinq secondes, encerclés par une dizaine d'individus. Certains s'emparent de nos bagages, d'autres les suivent, le chef parlemente et un autre en a mandaté deux autres pour aller chercher le taxi idéal pour notre destination. Difficile de s'en dépêtrer. Mais comment cette ruche va-t-elle tirer avantage du prix de la course (environ 6 €) pourtant très exagéré comparé à la norme ? Je n'ose pas leur proposer un devis pour une meilleur Gestion des Ressources Humaines.
La circulation et le sens civique n'ont pas subi de révolution. C'est la même anarchie. Les conversations non plus : Le voisin est toujours mauvais et si l'Autre était meilleur tout irait bien. Comme partout, les chauffeurs de taxi ont des conversations de coiffeurs et le double langage commun. Aucune allusion à la politique pour l'instant et je suis déjà impatient.

Chez les commerçants, il ne manque rien. Tout est bien achalandé. Rien de nouveau. On apprend que le lait pourrait manquer. Quelques petits malins auraient commencé, par opportunisme à stocker afin de revendre si les résultats des élections créaient de l'inquiétude donc de la pénurie. Des traders de supérette, quoi !
Dans la rue, les femmes voilées se sont multipliées considérablement. Sentiraient-elles le vent tourner ? Tout pousse, les voiles, les barbes, les enfants et la taille des écrans plats. Beaucoup d'hommes jeunes et souvent seuls grouillent parmi la foule ; ils semblent marcher sans but et pourtant d'un pas décidé.
Bref, je retrouve une Tunisie plus stressée, plus stressante mais pas chamboulée. Elle retient sa respiration.
(à suivre)

mardi 18 octobre 2011

De la bouse sur le téléphone

Source image ici.
Pour ceux qui râlent après les téléphones portables, et trouvent que c'est de la m..., cette info est pour vous !
Une étude anglaise vient en effet de révéler que 92% des mobiles sont recouverts de bactéries, dont 16% de bactéries fécales de type... E. coli. Ce sont les Londoniens qui sont « pris » avec la plus grande proportion de bactéries E. coli sur les mains (28%).
Cette étude la The London School of Hygiene & Tropical Medicine a été publiée en amont de la Journée mondiale du lavage des mains. Les experts pensent que la présence de ces bactéries est liée à l'oubli du lavage des mains, avec du savon, après être allé aux toilettes.
En savoir plus ? Cliquez ici !

lundi 17 octobre 2011

La France au François, vraiment ?

J'étais en colère après François Hollande, ce lundi.
Rien n'a changé !
Un, c'était le bordel sur la route. Comme chaque matin. En pire. Le lundi, j'ai remarqué, soit ça roule plus mal, soit y'a plus de voitures, soit les agapes du week-end passent mal, soit les gens accélèrent du frein pour aller bosser. Un lendemain de primaires, ça le fait pas !
Deux, dans le supermarché, toujours cette sensation que d'une visite à l'autre, les prix ont encore bougé. On dirait des puces de mer, les prix. Sautillent sans arrêt. A la caisse, j'ai fait mon habituel jeu (deviner combien je vais payer). J'ai de nouveau paumé. De dix points, si je puis dire. J'avais parié 62 €, j'étais dans les 72 €. Un lendemain de primaires, ça le fait pas !
Trois, à la maison, il n'y avait plus de café dans la thermos quand j'ai voulu m'en servir un. J'ai donc dû en refaire. Attendre. Un lendemain de primaire, ça le fait pas !
Quatre, dans le Libération du jour, dix pages à se coltiner pour l'après-primaires, comme si on avait le temps. Ca va vite, tout ça, trop vite. Heureusement, dernière page, portrait de la chanteuse L. Après lui, L me suis-je dit un lendemain de primaire. Ca le fait !
Bref, il a du taf l'impétrant final.
La France au François, ils ont dit :-)

dimanche 16 octobre 2011

Mais comment tu as voté ?

Ces derniers temps, primaires expliquent, et plus avant lors des dernières consultations électorales, j'ai eu pas mal d'échanges sur la politique. Commentaires, pronostics, stratégies. Il y a de quoi dire !
Je suis régulièrement frappé par le fait que plein de gens ont une approche négative du vote.
Je veux dire, font leur choix de bulletin plus pour dire non à quelque chose que oui, plus pour s'opposer que pour porter une majorité. ils choisissent souvent un candidat parce que les autres etc. Si on ajoute à cela celles et ceux qui ne vont pas voter, ça fait beaucoup l'air de rien. Et de cela on parle peu, finalement.
La peur est peut-être ce qui est le plus exprimé, lors d'une élection.
Et je suis surpris parce que je ne mange pas de ce pain là.
Je donne de la valeur à ma voix. J'essaie toujours de mettre du sens dans mon choix.
Et je ne donne pas plus d'importance que ça à un scrutin. On se doute bien que rien n'est aussi simple que cela, on sent bien qu'en quelques années, pas mal de choses se sont complexifiées. Reste que jamais je ne vote par défaut.
Je suis par exemple imperméable à ce concept nouveau, qui a surgit je crois en 2002, cette histoire du vote utile. Mais qu'est-ce que c'est que cette arnaque ?
Hier, j'échangeais par courriel avec un militant PS qui racollait pour inciter ses connaissances à voter, et surtout pour que ces mêmes connaissances votent Aubry.
Je lui faisais part de mon étonnement face à cette peur qui transpirait de son courriel.
Les primaires, on le dit assez, quelques uns le ressentent, ont apporté une fraîcheur dans la vie démocratique.Elles ont permis jusque mercredi disons de donner d'autres grains à moudre. Rapprochant la gauche du peuple. Redonnant aux politiques une forme de légitimité, voire de dignité. Jusque mercredi, parce qu'après, c'est un peu parti en sucette, on a davantage vu les dents qui raient la moquette de certains.
Personnellement, j'ai choisi de rester dans les clous de cette fraîcheur.
J'ai fermé mes yeux et mes oreilles après le théâtre Montebourg, les assauts Aubry, les sourires de Hollande. Pardonnons-le leur cette fois encore... :-)
Cela m'invite à poser la question : et vous, vous votez comment ? Pour quelque chose ? Ou contre quelque chose ? Pour quelqu'un ? Ou contre quelqu'un ? Et là-dedans, que pensez-vous du vote blanc ?
J'ai en effet hésité à voter blanc ce dimanche, ce que je ne ferai pas. Je l'aime ce vote, non parce qu'il autorise le je ne sais pas, ce n'est pas un vote nul quoi qu'on nous en dise et quelles que soient les pilules qu'on veut nous faire passer, mais parce qu'il permet aussi de dire je veux autre chose que ce qui m'est proposé.



samedi 15 octobre 2011

A 25 ans, c'était comme cela...

Réponse imagée à Didier:


A 25 ans, c'était comme cela...




...mais la photo est d'aujourd'hui et "mon rouge" est devenu, disons plus pâle.
L'entrée du métro elle, me procure toujours le même effet, de bien être.
J'aime l'ambiance parisienne.

Et vous, à 25 ans, c'était comment ?

Dans Mediapart, un reportage sur ce que veulent les jeunes aujourd'hui. Plongée dans ce qu'espèrent Önder, Claire, Benjamin, Osanne, Serge et les autres.
En lisant, je me disais, leurs rêves sont vachement pragmatiques. Pas très rêvant, en fait. Leurs vies sont déjà pas mal contraintes. Bousculées pour certaines.
Alors j'ai plongé dans ma mémoire.
Me demandant, et toi, quand tu avais leur âge, le genre 22,23,25 ans ? Tu vivais comment ?
Et vous, vous viv(i)ez comment ?

vendredi 14 octobre 2011

Quatre leçons primaires et bénéfice du doute

Il est temps, à quelques encablures du vote terminal, tout du moins pour ceux qui vont voter dimanche, de noter quelques points qui font qu'au-delà des chiffres et des votes, ces primaires sont appelées à faire date. Telles un curseur à positionner sur la frise de nos chronologies.
La première, c'est qu'on a revu et réentendu la gauche et que cela n'a pas fait de mal dans un paysage citoyen au débat confisqué depuis de (trop) longues années par la droite, les joutes politiciennes et les médias connivents. Là, le politique, et avec lui le journaliste, ont laissé les idées filer jusqu'aux gens et ne sont pas seulement contentés de se parler entre eux, de se couper la parole, de balancer du slogan.
Ca a fait du bien. J'espère que ça a rappelé à certains habitants que tout cela nous concerne réellement et que ce n'est pas leur problème dont il s'agit. Mais bien des nôtres. Surtout, mieux que les problèmes, il a été question de solutions. De possibles. De autrement. Faut bien ! Soudain, la primaire n'est plus devenue confidentielle. Elle a pris ses aises. Et des airs d'affaire d'état au sens noble du terme. La politique s'est rappelée en quelque sorte à notre bon souvenir en évoquant les affaires de la cité. La mayonnaise a pris. Je salue cette fraîchitude démocratique.
La seconde, c'est que les idées de gauche ont pu s'exprimer et se poser dans nos chaumières. Une gauche qui a eu l'occasion, et elle ne s'est pas gênée pour le faire, d'amener des débats, de poser des idées et de nous les servir sans constamment être sur la réaction ou la défensive.
Cela n'a pas fait de mal non plus.
Les gens ont maintenant de quoi choisir. Ils ont aussi, peut-être, pour celles et ceux bien sûr qui ne sont pas totalement coupés de ce monde-là, de quoi faire des choix en leur âme et conscience.
La troisième, c'est que quelque chose est prêt à changer dans notre monde et dans notre pays. Chacun essaie de se repérer dans ce qui est devenu un vaste dédale.
Les primaires ont obligé les impétrants comme on dit désormais à sortir des discours systématiquement sombres et opposants pour nous proposer des alternatives. J'ai moins entendu de slogans. J'ai senti que quelques éléphants changeaient de logiciels. Cela invite aussi à de l'indulgence. C'est le début de quelque chose. Et de moins futile qu'il n'y paraît. Le jeu citoyen se pose là : on est plus dans la nécessité d'une alternative que dans un simple coup d'urnes dont l'objectif serait de mettre en place une alternance.
La quatrième, c'est qu'il faut maintenant du temps pour que les graines semées germent et donnent des fruits. C'est l'occasion de se dire que dimanche soir ne marquera que le début d'une aventure. Le commencement de quelque chose. Un quelque chose qui, et c'est peut-être ça qui est nouveau, ne part pas de zéro. Cette évolution ne tombe pas du ciel. Elle n'a pas déboulé en cet automne 2011. Le 21 avril 2002, puis le vote européen ont posé des jalons. Ils furent des temps forts. L'avènement des nouvelles technologies, les crises à répétition, l'effondrement d'un système qui s'écrase de l'intérieur (la bulle financière) et les impératifs climatiques et énergétiques complètent la panoplie.
Cet été, je me disais que ça sentait la fin du monde. Cet automne, je me dis toujours ça. Mais avec la sensation que moins d'impuissance est possible.
Ce n'est pas déplaisant. Et le bénéfice du doute est ma foi sensation agréable, par les temps qui courent.





jeudi 13 octobre 2011

Les deux font la paire

Je pensais ne regarder que le début. J'ai finalement tout suivi. Pas tout compris, mais tout suivi :-) Décidément, ces primaires, d'une certaine manière, elles rabibochent !
Mais me voilà bien embêté : Je savais mieux avant l'émission ce que je vais faire dimanche ! Car au  final, je me suis dit, les deux font la paire, c'est coton quand même de choisir !
J'aime en tout cas avoir envie de cheminer non pour savoir qui va finalement gagner le tiercé du moment mais pour sentir pour qui, au fond, j'ai envie de voter.
Qui sera le mieux à même non de battre son adversaire mais d'embarquer le pays vers des rivages moins brutaux.
Ce débat n'était pourtant pas facile. Il fallait ne pas glisser sous les assauts de peaux de bananes déposés ça et là, rester dans la famille en quelque sorte, tout en montrant sa singularité.
Sur le plan des idées, des potions, des solutions, on a évidemment compris qu'il y a beaucoup de proximité entre les candidats. Restent du coup deux personnes, deux attitudes, deux manière de faire de la politique et de nous parler.
Il m'a semblé que l'une essayait (et réussissait parfois) à montrer qu'elle maîtrisait son affaire, qu'elle savait de quoi il en retournait, tentant au passage de pointer les faiblesses de l'autres, pendant que l'autre tentait (et réussissait parfois) de mobiliser, d'enflammer, de ne pas tomber dans les trous dressés devant lui.
Faites vos jeux...





lundi 10 octobre 2011

Un peu de compassion

Un peu de compassion, s'il-vous-plait. Ce matin, je pars en vacances.
J'ai horreur des vacances et horreur des voyages. Je pars huit jours. Une éternité.

Et en plus, je prends l'avion. Je me moque des turbulences et des appréhensions absurdes. Mais, c'est insupportable de faire la queue comme un mouton aux enregistrements, de se faire fouiller comme un délinquant, de se concentrer pour oublier les conversations débiles des voisins, les odeurs des fumeurs, les passages obligés, les bagages, les effervescences qui font désespérer de l'espèce humaine.
Je pars en vacances. Je m'en vais trouer la couche d'ozone. Il parait que je devrais être content, me détendre, me lâcher, me reposer, me laisser aller. Pourquoi pas se divertir pendant qu'on y est ? C'est tout ce que je déteste.

Je veux seulement Aimer, Vivre, Apprendre et Donner (partager). Le reste ne m'intéresse pas.
Quand on a une vie intérieure riche, on n'a pas besoin de vacances.

Les vacances, c'est bon pour les travailleurs qui acceptent de souffrir puis de se reposer. Ne souffrez pas, vous n'aurez pas besoin de vous reposer.
User de palliatifs, d'échappatoires, de drogues, d'exutoires... Avoir besoin de "se lâcher", de décompresser, de vacances... S'autoriser la colère, le pétage de plomb, le délire...
N'est-ce-pas la preuve d'un manque d'anticipation et de gestion en amont ?

C'est pourtant possible de faire en sorte de ne jamais subir, de choisir, d'être. A feu doux plutôt que d'attendre que la cocotte-minute explose. La tempérance plutôt que les hauts et les bas. L'alternance du travail et des vacances me fait penser à l'alternance euphorie/dépression des bipolaires. La masse serait-elle bipolaire ?

Mais pourquoi je pars en vacances alors ?

Parce que des fois, il me plait de faire plaisir. Là, je fais plaisir.

Je vais revenir sur les genoux. Je me reposerai plus tard.

samedi 8 octobre 2011

Primaires : l'équipe et le candidat

Finalement, j'irai voter demain à l'occasion des primaires socialistes.
Ce n'était pas couru d'avance. Je n'aimais pas notamment cette idée de payer.
Aller finalement voter, c'est pour moi reconnaître ce dispositif, dont j'ai apprécié qu'il ait finalement lieu, moi qui au lendemain de l'affaire DSK pensait qu'ils feraient mieux de laisser tomber, de choisir leur candidat, de ne pas demander aux français de faire le choix à leur place.
C'est aussi saluer l'implication de toutes celles et ceux qui, demain, passeront un dimanche pour s'occuper de ces primaires.
Et puis personnellement, j'ai cheminé. Ce n'est pas leur candidat que je vais aller choisir mais le mien. Celui qui m'a le plus parlé.
Car j'ai apprécié les débats conduits dans le cadre de ces primaires.
J'ai apprécié le fait qu'ils aient lieux, déjà. Ca m'a fait du bien pendant quelques semaines,de moins voir les gouvernants,  malgré leurs efforts désespérés parfois, de voir d'autres visages, d'entendre d'autres discours, d'autres mots. De sentir qu'on parlait d'autres choses, autrement. L'exercice a eu aussi ceci de bien qu'on évoquait enfin aujourd'hui, demain, des perspectives. Ca change de la grisaille entretenue.
Et s'il faut choisir un candidat, je n'oublie pas m'être dit lors du second débat, et avoir ressenti, que c'est leur force collective, en fait, qui m'intéresse le plus. Je me suis dit à plusieurs reprises que quoi qu'on nous dise, s'il faut un chef, il faut aussi une équipe. Et cette équipe, avec ses diversités, ses points communs, m'a convaincue. J'aurais d'ailleurs aimé que les écolos et le front de gauche jouent le jeu, histoire que les primaires socialistes soient réellement des primaires citoyennes.
Quelque chose est enclenché. Tant mieux.

mercredi 5 octobre 2011

A voir et à manger

J'ai aimé le week-end dernier sentir ma ville s'être muée en point de convergences.
Les médias ont évoqué 40 000 visiteurs.
Se tenait un grand raout gastronome, doublé d'un marché des produits régionaux.
On peut voir un compte rendu ici.
De partout, bien aidés par un soleil estival et même une chaleur étonnante, des badauds y sont allés de leur petit tour au pays des saveurs.
Flux quasiment ininterrompu tout au long de la journée.
La bouffe, décidément, est à la mode et cartonne à qui mieux mieux.
Le phénomène est même carrément impressionnant, je trouve. Et sans doute porteur de sens.
Un avis là-dessus ?
Pour les adeptes, une bonne adresse : le libé food, un site plutôt réussi.

lundi 3 octobre 2011

Délicatement

J'ai beaucoup aimé lire La délicatesse.
Un livre joli comme une perle de rosée, je me suis dit après coup.
Qui ne fait pas de mal puis fait du bien. On passe un bon moment. Je n'ai pas regretté, deux soirs durant, d'avoir délaissé dame télé.
Voilà en effet une histoire copine, dans laquelle on entre comme par enchantement, et dans laquelle on reste, content de la retrouver le soir, tout autant happés par le style léger de l'écriture que par l'évolution de ces rencontres.
On y parle de soi, de nous, d'êtres humains qui se construisent et se détruisent, se reconstruisent et se croisent, se découvrent, s'achèvent, au grand dam du règne des apparences.
Et puis ça et là, des traits d'humour, qui ajoutent au paysage.
On se marre, aussi. Il est trop, cet écrivain.
Voici un livre promenade.
Je découvre dans un article de Libération (cliquez ici) que ce type de bouquin, c'est un «page turner», cela se lit sans faim, on ne pensait pas l’aimer, on ne le lâche plus. Il y a les livres qu’on aime tellement qu’on n’a pas envie qu’ils se terminent.

samedi 1 octobre 2011

La permaculture, cette indéfinissable

J'avais envi de vous parler de la permaculture. Lorsque je pris, au printemps, le temps de me documenter puis, à l'automne lorsque je fis ma première formation, ce fut la révélation. La permaculture me permet de rassembler pleins de petites choses séparées les unes des autres dans ma vie et d'en faire un tout cohérent. C'est finalement le lien que je cherchais, l'ensemble qui chapeaute tous le reste et aide à garder le cap. Voici un bref aperçu de ce que recouvre ce drôle de mot.

La permaculture nous vient d'Australie. A son origine, David Holmgren et Bill Mollison, deux écologistes et universitaires qui élaborent et diffusent leurs idées dès les années 70.

Permaculture signifie agriculture permanente ou culture permanente. En effet, lorsqu'on commence à découvrir la permaculture et à surfer sur internet ce sont principalement des articles, blog, sites consacrés au jardinage que nous trouvons. Et pourtant, la permaculture est bien plus que ça. C'est un art de vivre, une philosophie qui intègre en son sein la systémique, la pensée complexe, le bouddhisme, la CNV, les cultures animistes,l'écologie et met tout cela en cohérence. Finalement, la permaculture, un grand mot pour beaucoup de bon sens.

A l'origine, Bill Mollison et David Holmgren voulaient reproduire des écosystèmes comestibles à l'image de ceux que l'on trouve à l'état naturel (forêt). Puis, cette démarche s'est élargie au design pour devenir une « science systémique qui a pour but la conception, la planification et la réalisation de sociétés humaines écologiquement soutenables, socialement équitables et économiquement viables. » Cette définition de Wikipédia me semble la plus simple et la plus précise.

La permaculture repose sur une éthique (au centre du dessin ci-dessous):

Prendre soin de la Terre ;
Prendre soin des Hommes ;
Partager l'abondance.


Elle se décline en 12 principes de conception ou design (dans le sens des aiguilles d'une montre en commençant par l'arbre en finissant par le papillon) :

1. Observer et interagir
2. Collecter et stocker l’énergie
3. Créer une production
4. Appliquer l’auto-régulation et accepter la rétroaction
5. Utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables
6. Ne pas produire de déchets
7. Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails
8. Intégrer plutôt que séparer
9. Utiliser des solutions à de petites échelles et avec patience
10. Utiliser et valoriser la diversité
11. Utiliser les interfaces et valoriser les éléments en bordure
12. Utiliser le changement et y réagir, de manière créative

La fleur de permaculture (exemple ci-dessous) permet une vision d'ensemble cohérente. Le parcours permaculturel commence au centre avec l’éthique et les principes de conception, et progresse à travers les domaines clés nécessaires à la création d’une culture durable. La trajectoire qui évolue en spirale raccorde ces domaines, et progresse depuis le cadre personnel et local jusqu’au collectif et au global.


Ma présentation fort synthétique et simplifiée s'arrête ici. J'ai eu beaucoup de joie à la préparer pour vous.


Quelques liens intéressants :

Brin de paille, l'association française de permaculture http://asso.permaculture.fr/
Pour se former, l'Université Populaire de Permaculture http://permaculturefrance.org/
Les ouvrages fondateurs de la permaculture à savoir perma-culture 1 et perma-culture 2 sont téléchargeables ici et .
LE site pour comprendre l'essence de la permaculture : http://permacultureprinciples.com/fr/index.php
Le blog d'un permaculteur l'arpent nourricier http://www.arpentnourricier.org/
et celui-ci 1+1 = salade http://madeinearth.wordpress.com/
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