Dans Mediapart, un reportage sur ce que veulent les jeunes aujourd'hui. Plongée dans ce qu'espèrent Önder, Claire, Benjamin, Osanne, Serge et les autres.
En lisant, je me disais, leurs rêves sont vachement pragmatiques. Pas très rêvant, en fait. Leurs vies sont déjà pas mal contraintes. Bousculées pour certaines.
Alors j'ai plongé dans ma mémoire.
Me demandant, et toi, quand tu avais leur âge, le genre 22,23,25 ans ? Tu vivais comment ?
Et vous, vous viv(i)ez comment ?
Exercice intéressant, vous devriez essayer !
RépondreSupprimerCela m'a permis de me souvenir qu'enjoignant le pas à Brel et à la chanson ces gens-là, avant mes 23 ans, je me moquais de ces couples avec deux enfants, petite voiture, petite maison, etc. Je le disais genre avec moi, pas question de manger de ce pain là !
C'est que je rêvais.
D'être un grand journaliste.
De faire évoluer le journalisme, aussi. Je parle ici du journalisme local, ma tasse de thé.
De participer d'un monde plus ouvert, plus curieux, plus humain. Favoriser la découverte. Transmettre des messages.
J'avais trouvé mon outil pour cela, la plume, que je ne trempais pas dans le vitriol, par conviction.
J'étais un jeune adulte heureux parce que j'avais trouvé ma vocation, mon projet professionnel, et j'aimais cette énergie.
Déjà, je rêvais de transmettre des choses à plus jeunes que moi.
Je n'étais pas dans le posséder.
Encore moins dans le tout pognon.
Je rêvais de découvrir la France, d'en épouser les contours, d'en suivre les cours d'eaux.
Je voulais planter des arbres et participer à l'édification de cathédrales.
Vingt ans plus tard, finalement, beaucoup de ces rêves sont intacts.
J'ai juste moins d'énergie.
Et parfois un peu plus mal au dos :-)
25 ans, 95?
RépondreSupprimer23 ans, plutôt dans les dates marquantes et enrichissantes pour moi. L'année de mes 23 ans. Je découvrais la mort et l'amour. La mort, on va pas y revenir. Quand tu vois que tu peux mourir à 20 ans, c'est terrible.
A 23 ans j'ai aimé, aimé autrement qu'avant, plus mes parents, mon frère, ma famille, mes amis et petits amis, aimé tout court, pas du feu de paille, pas du feu follet, pas du coup de foudre. Mais d'un amour qui se construit, qui s'entretient, qui se découvre et qui tient.
J'ai ouvert mes yeux aussi à cette période, mon horizon à d'un coup reculé, s'est fait plus vaste, pris conscience que le chemin que je suivais depuis plus de 22 ans était, certes agréable, mais tracé. Je crois que c'est là que j'ai accéléré et débouché sur ma vie qui n'allait plus être tout à fait la même. Sans en être consciente sur le moment. C'est le recul qui me fait annalyser tout ça.
J'ai découvert que selon l'éducation, la vie de chacun pouvait être différente, que la vision des choses en était grandement chamboulée.
Gardant en tête la mienne et découvrant ce que cette nouvelle vie m'offrait, j'ai essayé de trouver mes marques, en étant plus tout à fait la fille de mes parents, mais quelqu'un de nouveau qui se découvre si tard....
J'ai découvert les bonheurs du voyage, chose que je ne connaissais pas du tout avant, la découverte d'autres cultures, d'autres vies. Sans doute la chose la plus importante pour moi cette découverte. Et puis pouvoir partager, quel bonheur!
J'étais à cette époque une grande adolescente, voir une très jeune adulte, émerveillée de tout.
Je n'ai plus été à la charge de mes parents, (commencé à travailler en 92), mais je quittais le nid familiale pour me lancer dans la grande aventure de la vie à 2... Ce fut même la vie à 3 un certain temps. Moyen d'avoir quelqu'un qui squatte sa serviette ou sa brosse à dent...
Je pense que c'est à 23 ans ans que j'ai amorcé ma transformation, cette forme presque définitive que j'ai adopté aujourd'hui..; quelques imperfections en plus!
Quant à mes rêves, il sont restés les mêmes. Aimer et être aimée, voyager et partager.
A 25 ans, j'avais déjà 9 ans de travail dans une banque derrière moi. Je ne m'y plaisait pas vraiment mais on était toujours très content de moi, alors... Je vivais seul depuis 5 ans déjà et je m'imaginais vieillissant ainsi tellement j'étais timide. Je me forçais à aller 2 fois par an à l'UCPA pour "m'intégrer". Je me souviens avoir pensé à 23 ans qu'il était déjà trop tard pour changer de voie. Et je rêvais secrètement de devenir écrivain (j'avais publié un recueil de poésie à compte d'auteur quelques années plus tôt)
RépondreSupprimerMais le plus important reste que ces années-là, j'ai lu énormément (j'avais du retard - élève moyen et fils d'immigré illettrés, j'avais quelques raisons d'avoir du retard) appris, appris, appris et bien sûr écrit aussi énormément. L'avenir ne m'a pas fait regretté cet investissement.