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dimanche 11 décembre 2011

Plaisir d'offrir

C'est de saison, n'est-ce pas ?
Avec décembre arrivent les traditionnelles questions relatives aux cadeaux. Quoi offrir ? Et à qui ?
Je précise d'emblée que j'aime, ces questions-là, et que d'ailleurs, je n'attends pas la seule période de Noël pour me la poser.
Mais on ne peut nier qu'elle prend un sacré volume en cette période.
Passons si vous le voulez bien sur cette frénésie mercantile orchestrée. Là n'est pas le sujet.
J'ai dans Psychologies Magazine un article intéressant, sur le sujet. On peut le trouver en cliquant ici.
J'ai notamment bien aimé cette idée : les cadeaux ont une âme.
Personnellement, j'aime faire des cadeaux.
Et peut-être surtout y penser.
Par opposition, évidemment, j'ai horreur du cadeau bâclé. Du machin qu'on refile. Sans âme, justement. Et de ce point de vue, je dirais que je fais partie de ceux qui n'aiment guère la manière dont au fil des années, la période des fêtes et des cadeaux a évolué, de ce point de vue là.
Les fêtes de fin d'année, c'est sûr, sont devenues pour l'homo capitalisme, un temps important où presque le cadeau est devenu un devoir. Un impératif. Les sollicitations ne manquent pas. Il n'est qu'à voir le nombre de courriels que l'on reçoit dans cette période, tous plus incitatifs les uns que les autres. Sans parler des yeux des enfants, qui brillent devant vitrines et catalogues. Ils savent. Que des portes vont s'ouvrir. Que des cadeaux vont tomber. Nous pensions du ciel. Ils savent que c'est du porte-monnaie.
Je n'aime pas quand les gens ne réfléchissent pas au cadeau qu'ils vont faire, demandant des listes, dans lesquelles ils puiseront. S'impliquent pas. Je n'aime pas les cadeaux qui ne ressemblent finalement ni à celui qui offre, ni à celui qui reçoit. Je pense souvent à tout ce fric qui est bazardé dans le vide, me disant qu'à tout choisir, je préférerais qu'il n'y ait pas de cadeau, parfois. Un morceau de pain suffirait. Un sourire. Un baiser. Mais ce n'est pas trop dans les us et coutumes. Et je ne parle pas de la bouffe, qui s'amoncelle sur les tables, parfois jusqu'à la crise de foie potentielle.
Pourtant...
Laisser le projet germer, utiliser quelques virages, faire son chemin.Y'a du sourire, là-dedans. Du chaud. De l'impatience, parfois.
J'aime l'idée que le cadeau est une rencontre, une passerelle, entre soi et l'autre. J'aime penser à l'autre, ce qu'il aime, ce qu'il représente pour moi, ce que je j'ai envie de lui donner, de partager avec lui.
C'est que le risque est sympa, aussi, dans le cadeau. On peut en effet se louper, ça peut ne pas plaire. Et c'est ça qui est bon. Ca qui n'a finalement pas de prix.

samedi 5 novembre 2011

A propos... de la gentillesse

C'est ma réflexion du moment. Elle porte sur la gentillesse. Elle peut vite avoir un côté bisounours, c'est certain Mais ça n'est pas le cas. Il y a là une vraie matière, je trouve. A dire, à réfléchir, sans sourire en coin. Simplement prendre quelques minutes en se disant et pourquoi pas ?
Ça m'est peut-être venu en prenant connaissance de ce qui nous est proposé le 13 novembre. Mais pas que. Je me dis qu'on y gagnerait tous dans nos vies à être plus gentils.
Vis-à-vis de soi. Bien sûr. Et vis-à-vis des autres.
N'empêche, on ne trouve pas tant de choses que ça sur la gentillesse, sur le web. Je veux dire si on sort de tout venant.
Un texte ici, toutefois.
J'ai notamment relevé ça : la gentillesse, semble paradoxalement sous-estimée, voire méprisée. C’est un subtil mélange de politesse, de respect de l’autre, ou d’altruisme que chacun dose en fonction de son caractère ou des circonstances.
Et puis aussi, qui rejoint ce que je pense : Dans les pays policés où règnent un minimum de lois et d’abondance économique, l’usage de la gentillesse est un antidote au stress créé par un monde hyper compétitif. Son bénéfice premier est de désamorcer de nombreux conflits, et de faciliter les débats. Favoriser la gentillesse est sans doute une manière d’humaniser cette société égoïste et brutale qui se fixe des idéaux irréalisables.
Et enfin, rayon vie professionnelle : Dans une société où l’information, la compétence, ou la gestion des ressources humaines importent de plus en plus, la gentillesse alliée à un minimum de charisme, à une exemplarité professionnelle et à une vision claire des situations, devient une arme beaucoup plus productive que la crainte. Elle favorise des rapports humains et professionnels décomplexés, met de l’huile dans les engrenages de la hiérarchie, impose la courtoisie.
Ailleurs sur le net, un blog qui fait l'éloge de la gentillesse. Où l'on voit que l'idée fait son chemin.
Un extrait dans lequel il y a de la matière :
Attitude moquée et dénigrée, la gentillesse ne fait aujourd’hui plus recette. Cyniques, nous vivons dans un monde où tout don vaut abandon, pour ne pas dire défaite. (...) S’intéresser à la gentillesse suppose donc soit de se soumettre à la raillerie, soit de remettre à leur place le rôle et le mérite de cette notion. Sauf erreur de notre part, la gentillesse ne se rencontre dans aucun dictionnaire de philosophie. (...) Nous devinons aisément qu’elle se trouve dans un angle mort de l’étude de la sagesse qui la méprise implicitement en ne reconnaissant dans cette attitude ni une vertu ni un concept. (...) Trop longtemps confondue avec des espèces voisines (naïveté, mièvrerie, crédulité), la gentillesse est une réalité vivace encore méconnue. Derrière son apparente simplicité se cache en effet une vertu efficace et stratégique aux antipodes des visages qu’on lui prête habituellement. (...)
Plus sur sur le net ?
Un article ici.
Un autre là.
Et pour finir ceci.

vendredi 4 novembre 2011

Le "Tigre" de Villefranche

Il pleuvait fort ce matin. Mais, il n'était pas question de manquer ma séance de course à pied. Plus par devoir que par plaisir, je mettais un pied devant l'autre et les deux dans les flaques d'eau, sans conviction et avec le seul objectif de la satisfaction du retour.
Je ne m'attendais qu'au temps qui passe et à l'eau qui tombe. Aucune starlette éblouissante à prévoir, aucune sportive ensoleillée imaginable et pas plus de poésie portée dans un couffin de marché, sur un vélo altier ou entre des doigts de promeneurs enlacés.
"Ce sera triste et ce sera fait". Voilà, ce que je me suis dit.
C'était sans compter sur la Providence (que chacun appelle comme il veut d'ailleurs) toujours bonne copine.

La descente était raide et je regardais mes pieds, prudent comme un coureur expérimenté donc échaudé. Lorsque je relevai les yeux, mon cadeau du jour était là.
Le physique de Jacques Tati, la moustache de Clémenceau et l'âge des deux réunis en imaginant qu'ils ne soient morts ni l'un ni l'autre.
Il gravit la colline sans toucher le sol. Ses longues jambes semblent échasses. Il est vivace, vivant et pourtant il devrait être mort tant il parait vieux. Alerte comme un cheval fougueux, il file vers le haut quand je me retiens de glisser vers le bas. Sa silhouette est longiligne comme un trait de crayon optimiste. Les épaules ouvertes offrent sa poitrine à la pluie devenue battante, sans qu'elle ne l'impressionne plus que ça. Il brave la tempête, comme il a dû le faire depuis toujours. Le parapluie est là. Mais, refermé et accroché à l'avant-bras. On a dû l'obliger à le prendre. L'imperméable est noir et le béret aussi. Un vrai béret, celui des clichés de chez nous.
Cette image aurait largement suffit à mon bonheur du jour. Largement.
Mais, les cerises subliment souvent les gâteaux et c'est là, que le large sourire de Clémenceau me lance un "Bonjour" franc, droit, jeune et dynamique. Ma main se lève, mon sourire ouvre les volets, ma réponse intimidée sort et mon corps instantanément se courbe. Le Monsieur mérite la révérence. Il a deux cents ans, vous dis-je et l'énergie d'un amoureux. Fougueux et sage, il partage.
Voilà, c'est décidé, Monsieur qui passiez, je vous emmène sur mon dos pendant mon prochain marathon. Je ne pourrai être en meilleure compagnie. D'ici là, je ne courrai plus, je volerai Monsieur. Pour vous.

Cette scène n'aura pas duré cinq secondes. Il y en a de la vie en cinq secondes.

vendredi 28 octobre 2011

Ils vibrent ces projets morts ou pas nés

Nous avons tous des projets morts. Des qui n'ont pas fait long feu. Ou des qui n'ont même jamais vu le jour.
L'autre jour, j'en évoquais un avec un collègue.
Je me suis fait la remarque ce jour-là que ces projets, bien souvent, on n'en parlait pas.
Ou peu.
Comme si on n'osait pas.
Comme si... autre chose. Une culpabilité, un peu de honte, que sais-je encore.
C'est couillon, je trouve. Qu'on n'en parle pas plus. Ils disent tellement de choses ces projets, ces idées. Car nés et vite trucidés, pas nés, avortés pour un tas de raisons, bonnes ou mauvaises, ils sont souvent intéressantes.
Porteurs de contenu. Parfois d'utopies sympa. Parfois de prolongements, ceci faisant naître cela.
On ne pond pas sans raisons !
D'où l'idée de ce billet.
Un billet participatif évidemment.
Et si nous nous racontions nos projets morts ou pas nés ? Et si on en parlait ?



mercredi 19 octobre 2011

Impressions Tunisiennes 5/6


La Tunisie prend l'eau
Tiens ! La pluie ! Comme un rideau. Un éteignoir, peut-être. Elle semble s'installer. A la voir, on ne l'imagine pas s'arrêter un jour. On a tiré la couverture sur un pays, comme un signe prémonitoire. On a voilé la vie. La barbe !
La Tunisie prend l'eau. Comme avant, les routes s'inondent en très peu de temps. Les égouts n'évacuent pas les fortes pluies. Ce qui était défectueux est devenu catastrophique faute d'entretien et de rigueur. Les bras étaient lents, ils sont désormais las.
Les rues sont presque canaux sans profondeur. Quelques aménagements individuels permettent de passer une porte cochère ou d'entrer dans un commerce. Des pointillés de pavés me transforment en acrobate danseur, une planche me salue en basculant. C'est Venise dans la boue.
Rien d'apocalyptique, mais le sentiment d'un pays qui va à vau l'eau. Le ciel gris redouble de larmes comme pour bien justifier le chagrin.

Une radio, dite ouverte, diffuse une interview de Leïla Toubel que je ne connais pas (j'apprendrai plus tard qu'il s'agit d'une comédienne). Son discours accroche mon oreille, puis mon bras, puis mes jambes qui s'approchent de l'appareil. Se servant d'un sujet culturel, elle transforme son propos en coup de gueule politique. Militante de la démocratie sans concessions, sa parole forte et limpide, le fond structuré et argumenté, font plaisir à entendre. Une passionaria qui fait venir le soleil à la fenêtre. Quelle puissance ! Quelle force de conviction. Leïla a arrêté la pluie.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 4/6


Nervosité ambiante
L'OMS aurait constaté qu'un Tunisien sur deux avait des troubles pathologiques liés à la dépression et à l'angoisse. Je veux bien le croire. Rien ne semble posé. Même pas ceux qui le dénoncent. La critique du voisin est systématique et les mouvements sont hachés, pressés, pulsionnels. Une forte dispute entre boulanger et boulangère dès 8 heures du matin m'a confirmé le niveau de nervosité ambiant. J'ai pu acheter mon pain, payer, partir, saluer, sans que l'altercation ne perde de son intensité. Ma présence n'avait rien changé.
Je constate que le nombre d'appels à la prière émanant de la mosquée a augmenté. Auparavant, on se contentait de deux appels par jour. Désormais, les cinq prières sont appelées. Sauf erreur, j'ai l'impression qu'il ne s'agit plus seulement d'appel, mais de prière entière qui arrose la ville. Un signal ?

Voilà c'est fait. J'ai fini par tomber pendant une course. Le trottoir semblait pourtant plus propre que les autres. J'ai évité la grosse branche mais j'ai buté sur une autre, plus sournoise. J'ai roulé sur la route. Coude, genou et mollet droits ont goûté du goudron. Le bitume tunisien fait mal. Le gros camion de chantier n'a pas eu à m'éviter, mais ce n'était pas loin.

Sidi Bou Saïd chasse les mouches, désertée par les touristes. Puis, retour à Tunis où, vu le nombre de militaires et de policiers, il se passe quelque chose. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agit d'une réplique des incidents du début de la semaine suite à la programmation du film "Persepolis" jugé blasphématoire par les salafistes.
(à suivre)

Impressions Tunisiennes 3/6


"C'est la démocratie !"
45 minutes de course ce matin et j'ai changé de parcours. J'ai grandement bien fait. J'ai bien croisé quelques trous d'égouts mais rien de bien méchant. On les avait sans doute placés là pour tester mon attention. La plus grande partie du parcours était parfaitement sécurisée car j'ai couru le long de routes en travaux. Les flèches automobiles sur la nouvelle route et la cible coureur sur l'ancienne. Chacun à sa place.

La traversée de la ville de Tunis offre peu de changements. Des touristes rares, des commerçants résignés qui hèlent le chaland plus par réflexe que par conviction et quelques véhicules blindés encerclés par des centaines de mètres de rouleaux de fil barbelé. Rien de plus. Tunis, dans la photographie qu'elle m'offre à cet instant, est quasiment la même. La place du 7 novembre s'est transformée en place du 14 janvier. C'est peut-être symbolique, mais c'est sans importance. En vérité, cela m'apparait même ridicule. Les artisans continuent à travailler. Leurs ateliers grouillent de mouvement, l'accueil légendaire n'a pas subi de révolution et c'est tant mieux. La seule différence est qu'il nous faut faire le premier pas quand l'hôte le faisait spontanément avant.
Pour se frotter un peu plus à la réalité, "la vraie vie" disent certains, nous décidons de prendre le train plutôt que le taxi, afin de rejoindre La Marsa, ville balnéaire dans la banlieue nord de la capitale, considérée plus huppée. Les wagons dignes des pays les plus sous-développés entassent des résignés dignes des métros les plus occidentalisés. Le laisser-aller est visible, flagrant. Fenêtres bancales, rouille, morceaux de ferraille saillants, tension. L'atmosphère colorée et conviviale que j'ai connu jadis a laissé place à la crasse au sens sale comme au sens figuré. Des dizaines de jeunes gens, censés être sur le chemin du lycée, bravent la vie sur le chemin de la mort : portières ouvertes, ils défient les lois de la physique, se penchant, se lâchant, sortant, criant. Certains s'installent entre les wagons, d'autres s'accrochent aux fenêtres. L'ambiance est tendue. Il y a peu, l'autorité d'un adulte aurait remis de l'ordre en cinq secondes. Aujourd'hui, les rares qui osent intervenir se font rabrouer avec agressivité par des gamins de quinze ans semblant sous emprise. Ils sont nerveux, leurs mains tapent, bougent, frappent sur tout et n'importe quoi. C'est la débandade ! Aucune autorité officielle (contrôleur, policier...) ne fera d'apparition pendant le voyage. Le plus costaud des excités ira jusqu'à asséner un puissant coup de poing sur la porte séparant deux wagons. Il la fracassa et en profita pour fracasser sa main. Il repartit fier de lui, main en sang et laissa sur la porte une cassure ressemblant au logo de la Compagnie locale de gaz et d'électricité. J'en souris...
On m'expliquera plus tard que leur compréhension du mot "démocratie" avait quelques ratés au démarrage. Car leur réponse est toute faite aux reproches d'incivisme qu'on leur fait : "C'est la démocratie !"
Une inquiétude flotte dans l'air.
(à suivre)

lundi 25 juillet 2011

Il était de ces hommes...

Il y a des personnes, qu'on ne connaît pas personnellement, et pourtant, quand elles partent, ça bouleverse.

On ne connaît pourtant que leur visage, leurs mots, des pages de livres, des vidéos, des articles de presse mais les paroles sont telles, le message de sagesse est si fort, l'aura si intense, qu'on ne peut s'empêcher de les aimer.

Il en était.

J'avais appris sa rechute il y a quelques jours au hasard du rayon de librairie de mon supermarché. Chouette, me suis-je dit, un nouveau livre de David Servan-Schreiber. J'ai passé une demi heure dans le rayon, à lire en diagonale, incrédule, et finalement à pleurer au milieu des fruits et légumes. Et ce matin encore je pleure son départ...

Ce n'est pas parce qu'on ne voit plus le bateau à l'horizon, qu'il n'existe plus.

Au revoir Monsieur Servan-Schreiber. Au revoir David.

samedi 15 janvier 2011

L'arbre mieux que la friche

Il était dit que la vie gagnerait quand même, qu'il continuerait à bâtir, à semer, à inspirer les générations futures.
A bientôt 80 ans, les genous en compote, l'embonpoint éprouvant, les bras moins costauds, il avait fini par se rendre à l'évidence. C'était un crève-coeur : il devait moins en faire. L'accepter. Cultiver son jardin, mais en réduire le périmètre.
Pendant quelques années, il avait évité de laisser s'infiltrer en lui cette perspective, bien que la sachant inéluctable. Il l'avait défiée, refusée, refoulée, suant tant et plus. Mais les éponges finissent par dégorger.
Cet été là fut pour lui le printemps de trop et dés l'automne, bien avant l'hiver, il décida que cette fois, il pourrait moins. Il en accepta l'augure. Alors il fit des plans et décida. De planter des arbres. Fruitiers, les arbres. Deux pommiers, un mirabellier, un cerisier et un poirier allaient rejoindre la famille, en assurer la pérennité, en perpétuer l'âme. Le jardin ferait une allée de moins.
Il n'y aurait pas friches. Il n'y aurait pas abandon. Il  y aurait autre chose. Et promesses à venir.
Il faut planter pour récolter. Toujours. Même tard.

(c) : source de l'image Photos libres.

dimanche 9 janvier 2011

Qu'est-ce qu'on peut faire ?

Ce sont les mots de l'impuissance.
Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
C'est une question qui en est une, et qui, en même temps, n'en est pas une. Elle n'appelle pas réponse. Surtout pas de réponse immédiate.
S'échappent à la fin le poids des soupirs, le silence de l'impossible, les griffes des limites que la situation d'une personne impose (impacte, inflige, autre ?) à d'autres personnes.
C'est une mamie qui prononce ces quelques mots. C'est de son petit-fils dont il est question. Il a essayé de mettre fin à ses jours. Le temps s'étire et fait mal : c'était il y a deux mois, elle l'a appris il y a quelques jours. Il est quelque part, en convalescence, on ne sait pas comment il va.
Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
J'ai tendance à penser, en vrac :

Espérer, que cette étape de plus dans la destruction aura des effets bénéfiques.
Redouter qu'au contraire, le désir d'en finir en soit renforcé.
Accepter, de ne pas savoir.
Prier. Pour que de la lumière revienne dans cette vie éteinte.
Souffrir, de la distance, du silence, de l'éloignement.
Démentir le loin des yeux, loin du cœur.

mardi 28 décembre 2010

Cette motivation nommée désir

(...) Interrogé sur la motivation, André Comte Sponville remarque qu'en philosophie, motivation égale désir. (...) Pour se référer aux grandes idées philosophiques, selon Platon, le désir, c'est le manque. On veut ce qu'on n'a pas. Un salarié travaille pour ce qui lui manque : l'argent. Or, l'argent est le même dans cette entreprise ou dans une autre.
Pourquoi donc rester dans ce travail ci ? Comte Sponville convoque alors un autre philosophe, Spinoza, pour lequel désir égale appétit donc joie. Si un salarié reste dans une entreprise, c'est aussi parce qu'il aime le travail qu'il fait et les conditions de ce travail : une ambiance, un sentiment d'utilité ou de progresser, de la reconnaissance, du respect...
"Platon a toujours raison, souligne André Comte Sponville : le manque existe toujours, mais il est nécessaire d'y ajouter une dose d'amour, de ce qui réjouit..." (...)

[Source : la lettre du cadre]

lundi 29 novembre 2010

Solitude

Selon une étude de la fondation de France, nous dit cet article, 4 millions de personnes en France sont victimes de solitude. Ce sont des personnes, est-il indiqué, qui n'ont ni relations familiales, ni relations professionnelles, ni relations amicales ou amoureuses, ni relations de voisinage. Il est même ajouté que près d'un Français sur dix avoue se sentir soit exclu, soit abandonné, soit inutile.
Ca fait beaucoup !
Deux textes chantés. Ici. Et là.
L'étude de la Fondation de France est visible en cliquant ici.


dimanche 31 octobre 2010

Faites vos jeux

Souvenez-vous des parties  très animées de Monoply, de Cluedo ou de 1000 Bornes que vous faisiez des journées entières, pendant votre enfance et qui vous ont laissé des souvenirs inoubliables. Les dames, jeux de l'oie, yam's, batailles, belotes, tarots et autres n'étaient pas mal non plus.
Malgré l’arrivée en force des consoles de jeux vidéo dans les familles, et depuis peu les paris en ligne, bonne chose : les jeux de société ont toujours leur la cote auprès des petits et des grand.
Mieux : ils regagnent du terrain parmi les activités ludiques. Les ventes progressent de 2 à 3 % par an.
Il y a toujours l’indémodable Scrabble de Mattel, suivi par le Monopoly nouvelle version, les Rummikub, Qui est-ce ? et la Bonne Paye.
Personnellement, j'aime aussi beaucoup le Taboo et le Pictionnary. Y'a eu la période Trivial Pursuit, le Routard aussi. Des jeux plus intellos. La palme au Uno, qui réunit petits et grands et favorise la rigolade et les complicités.

[SOURCE : Come 4 news]

dimanche 24 octobre 2010

La place du jeune

La question du "jeune" (sans en faire une catégorie sociale siouplaît) est de celles qui me taraudent.
Depuis longtemps. Pas seulement depuis que j'ai des enfants. J'y ai toujours été sensible, probablement parce qu'il y a quelque chose qui ne colle pas. Elle ne coule pas de source, cette place. Quelque chose qui ne bouge pas. Qui n'évolue pas bien. Et ça ne me semble pas être bon signe. Je ne trouve pas la parade, à dire vrai. Je ne sais ni ne sens ce qu'il faudrait faire. Résultat : je suis de ceux qui "plaignent" la jeunesse, qui en viendraient presque à s'excuser de ne pas en faire plus pour elle, de ne pas faire mieux.
Peut-on parfois se dire qu'on n'est pas à la hauteur ?
Oui, très certainement.
Parfois, je me dis qu'on ne mérite pas les jeunes, que c'est difficile, ce qu'on leur inflige.
Ne lisez pas de la culpabilité, dans ces quelques lignes. C'est pas ça. Lisons plutôt l'ouverture d'une réflexion, le désir de penser quelque chose, avec des mots qui viennent péniblement. Poussivement.

jeudi 30 septembre 2010

Chercheur d'or

Ce qui me plaît avec la musique, la chanson, dans ce foisonnement qu'est la musique, la chanson, c'est bien sûr les émotions que savent partager avec nous ou déclencher les artistes C'est également d'entretenir mon côté chercheur d'or. Traqueur de pépites. Presque une addiction. Un truc sans fin, qui génère ses flops et ses authentiques moments de grâce. Surtout quand les dénicheries vous ont commuté sur un artiste ou un groupe dont vous n'aviez jamais entendu parler et qui évolue en fait depuis longtemps. C'est alors ravissement. Double plaisir : ça y est, vieux, vous dites au CD, nous nous sommes rencontrés. Et surtout, super ça, j'aime beaucoup. Faire une liste de ces traqueries parfois récompensées serait trop long...
Je m'imagine assez facilement les pieds dans la rivière, avec mon tamis, remuant inlassablement le sable, l'oeil rivé sur les cailloux. Je jette assez facilement ce qui ne donne rien, tellement ce qui est à venir est prometteur.
Lorsque je flânais dans des disqueries, à l'époque où le matérialisé était encore de ce monde, j'étais fasciné par tout ce qui existait, par cette idée que dans tout ce que je ne connaissais pas, des trucs formidables existaient certainement. Avec le temps, les rencontres, les échanges, ma garde robe musicale s'est agrandie. La palette est large. La musique, comme la lecture, comme la peinture, comme la sculpture, comme le haricot rouge permet d'afficher ses contradictions. Pas d'autre logique que j'aime, j'aime pas. Pas de jugement définitif, ce qui ne parle pas un jour peut très bien chanter le lendemain, ou l'année d'après.
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