J'allais pondre un billet là-dessus quand je suis tombé sur ces quelques mots de Rémi, en commentaire sur le site le cri du contribuable (cliquer ici).
Ce com dit ceci :
Ce matin d’ailleurs, sur FR2, un sondage comme quoi 72% des français seraient prêt à payer plus pour un produit français. Quoi qu’il en soit, en tant que consommateur, je remarque ceci :
- Aujourd’hui, en 2011, il est encore très difficile de savoir si un produit en rayon est effectivement français ou pas. A t-il été produit, conçu, transformé ? Beaucoup jouent sur les mots et l’on s’aperçoit souvent que l’on a été trompé…
- En tant que consommateur, et apparemment comme 72% des français, je suis prêt a payer plus pour un produit manufacturé en France et qui participe a l’économie locale. Toutefois, je ne veux pas qu’on me prenne pour un imbécile non plus. J’ai l’impression que les entreprises françaises (généralement), pour se démarquer des produits étrangers, jouent sur la sur-enchère qualitative et des prix très hauts.
Je suis le premier déçu de ce manque d’informations, pourtant pas compliqué à mettre en France, qui permettrait de faire jouer la préférence nationale sans pour autant modifier frontières et lois européennes.
Je souscris.
Et vous, z'en pensez quoi ?
Mille fois Merci. Je cherchais par quel bout prendre cette affaire qui me fait bondir, qu'elle soit avancée par Montebourg, Bayrou ou Satrkozy, ou d'autres encore.
RépondreSupprimerBONDIR ! Oui, vraiment.
Premier point : Tout qui s'enferme me fait horreur. On ne se recroqueville pas sur ses peurs, sur son pays, sa région, son terroir. Et pourquoi pas son lopin de terre ou sa cave. On finit aigri, sclérosé et parano, vidé de toute idée, toute innovation. Cette protection démontre la faiblesse.
Au contraire, il faut s'ouvrir, prendre des risques, accepter la concurrence, innover, bousculer ses habitudes, en un mot s'adapter à un monde nouveau plutôt que le craindre.
"Préférence nationale" pour la production, ça résonne avec la même intensité et la même morgue dans ma tête. C'est du racisme, c'est le rejet de l'autre, ça me débecquette, pour être clair.
Second point : Non, je ne suis pas prêt à payer un produit français plus cher parce qu'il est français. C'est le rapport qualité/prix et le besoin que j'en ai qui déterminera mon choix. Que mon achat permette de nourrir un indien plutôt qu'un Savoyard ne me dérange en rien. Auvergnats ou Bengalis, nous sommes tous des juifs allemands. Avec ces saloperies de préférences archaïques, ils vont tous finir au Front National. Rappelons-nous la fameuse phrase de Le Pen "je préfère ma soeur à ma cousine, ma cousine à ma voisine etc." C'est ça qu'on est en train de nous dire.
La solution consiste à nous bouger les neurones et à nous serrer les coudes pour trouver des solutions intelligentes et non-discriminatoires et à partager les efforts.
Je connais toutes les objections concernant la concurrence "déloyale". Si le coût du travail était moins cher en France, on ferait des produits moins chers. Bah oui mais on perdrait nos avantages sociaux acquis. Bah oui, ma bonne dame, pour faire des omelettes il faut casser des oeufs et pour acheter du beurre se délester de son pognon.
Là je me rends compte que ça me met en colère ce racisme petit-bourgeois ambiant. Alors, je conclue... pour l'instant.
Moi, j'essaie d'acheter local !
RépondreSupprimerPar commencer, la bouffe ! Les tomates l'hiver ? Je préfère mes conserves (coulis) à celles qui arrivent de hollande, de même pour les fleurs! Le pain? Idem, ce sera celui dont la pâte est pétrie chez la boulangère d'à coté et non pas dans l'usine loin d'ici qui dessert le département de ses pâtons de baguettes congelées.
Les oranges locales de Nice ? Certainement pas ! Je préfère celles d'Afrique du nord, et non celles d'Afrique du Sud. Tous les trucs qui viennent de saint-glinglin à consommer pour consommer et être original, j'ai toujours été contre au point d'être discourtois avec ceux qui m'invitent.
Je ne suis pas raciste à préférer ainsi le local ?
Pour ce qui n'est pas bouffe ... C'est presque pareil, les délocalisations ne sont pas là pour nous servir mieux ou moins cher, mais pour qu'ils fassent plus de fric. Et, j'y contribue en faisant faire des machines qui iront fabriquer ailleurs des produits d'ici dont ils n'ont que faire là bas.
Ce qui dirige les décisions, nos comportements ... c'est pour certains (tous ?) de s'en mettre le plus facilement possible un peu ou plein les poches (de fric).
C'est ça le Capitalisme, d'où mon intérêt pour le blog de Jorion. Ce Capitalisme est-il à l'agonie ? Ce qui se déroule en ce moment est le virage d'une civilisation dont assiste en direct au début du scénario en train de s'écrire.
A quel saint se vouer quand on est athée ?
http://www.pauljorion.com/blog/?p=31939
Content de te lire Christian.
RépondreSupprimerTu as raison, consommer local n'est pas raciste c'est même respectueux de l'environnement. C'est consommer français par principe qui m'apparaît raciste ; j'aurais dû écrire xénophobe ou nationaliste, pour être plus juste.
Ce qui dirige mes comportements de consommateur, c'est l'utilité et le rapport qualité/prix. J'essaie d'éviter le superflu et de me contenter de ce que je peux me permettre. J'ai une voiture française, un scooter et un ordinateur coréens, un téléviseur et un appareil photo japonais, un canapé italien, quelques meubles suédois. Un téléphone et un vélo français, un portable finlandais... J'ai fait de grandes courses aujourd'hui en Italie et ma femme est Tunisienne ;-)
Quand j'étais au Parti Communiste, nous défendions l'universalisme. C'est tout naturellement que je crois la mondialisation porteuse d'espoirs pour tous ces peuples trop longtemps maintenus dans le besoin. Chacun son tour !
Mais je m'égare...
Je ne me ferai jamais le défenseur du capitalisme. C'est seulement dommage qu'on l'associe à tort au libéralisme que je défendrai toujours, par souci de justice et d'équité.
Je vous invite à lire "des fraises en hiver".
RépondreSupprimerCe livre permet de bien comprendre le problème. Les fleurs par exemple que l'on trouve chez le fleuriste du coin. Elles viennent d'Afrique du sud. Très bien on fait vivre des femmes et des hommes là-bas. Sauf que... les salaires sont des salaires de misère on peut parler d'exploitation. Les personnes entrent dans les serres si tôt les produits chimiques divers et variés pulvérisés. Les médecins s'alarment de l'augmentation inquiétante des problèmes pulmonaires depuis l'implantation de ces méga serres. Généralement, les employés vivent dehors dans des cabanes de fortunes. Accessoirement, les femmes sont violées.
Ensuite, toutes ses jolies fleurs nous arrivent par avion, transit par les Pays-Bas (si je me souvins bien) avant de reprendre l'avion vers Rungis. C'est de là qu'elles partent pour arriver chez le fleuriste du coin.
Ce n'est qu'un exemple. Ce livre enquête en est bourré.
Donc je préfère consommer local ou made in France. Au minimum pour ne pas cautionner l'exploitation d'êtres humains de l'autre côté du globe. Et puis bien sûr, pour l'environnement, ça va de soi me connaissant.
Encore une chose le rapport qualité/prix est complètement faussé depuis des décennies. Est-il juste de manger pas chez ou d'acheter tel ou tel produit à bas prix dès lors que le prix payé n'intègre pas les coûts de santé et les coûts liés à l'environnement. Dès lors le bio par exemple n'est pas cher alors que le discount est monstrueusement coûteux en terme financier et en terme humain. C'est ce prix à payer, que nous n'avons pas, nous consommateurs occidentaux à assumer, auquel il faut penser avant d'acheter.
Je ne vois là aucun racisme ou xénophobie bien au contraire.
Quelle idée d'acheter des fleurs coupées ! Qu'elles viennent du bout du monde ou du balcon voisin, c'est pareil. Je n'achète pas de fleurs coupées, je ne suis donc pas complice des produits chimiques inhalés par les miséreux exploités en Afrique du Sud, pas complice non plus de viols. Ouf, j'ai eu peur d'un coup. C'est bien ça ? J'ai bien compris, Ludivine ?
RépondreSupprimerJe répète que c'est l'idée de consommer par principe Français qui me choque. Pas l'idée de consommer "durable" ou "éthique".
Ceci dit avec respect Ludivine, ton raisonnement sur le qualité/prix est un raisonnement de privilégié, pour ne pas dire de bobo. Il est assez répandu. C'est la mode de toujours penser de l'endroit où on est. Nous les pauvres, on ne se pose pas ces questions-là. On n'a pas les moyens. Bon, là j'ai fait une boutade, je suis très pauvre en revenus seulement, pas en moyens. Les vrais pauvres donc dans la rue voisine de la mienne ne vont plus à Leader Price que quand il est fermé, c'est-à-dire quand les poubelles sont sorties et en libre-service. Plus loin le magasin Bio est très mignon mais vide ; ça c'est la réalité et c'est à partir de celle-ci qu'on doit réfléchir. Donc, les gens n'ont pas les moyens de se demander si au bout du compte leur produit low cost revient plus cher que le bio.
Diversion : pendant ce temps-là, des bien-assis et bien-pensants vont faire grève, les uns parce qu'ils se croient sortis de la cuisse de Jupiter, ne veulent pas être notés, garder leur emploi à vie et continuer à l'ancienneté à être augmentés pendant 30 ans et d'autres, bien au chaud dans leur avantages de salariés d'une compagnie aérienne veulent qu'on revalorise leurs salaires. Vous avez bien lu. Ils ont cette indécence à l'heure où d'autres fouillent les poubelles. Ils me font gerber. Et je pèse mes mots. Ce cynisme dépasse les bornes. Et comme pour en remettre une couche des journalistes, dans un journal télévisé essaient de nous soutirer des larmes en nous montrant un couple avec deux enfants qui gagnait 3000 € par mois. Oui, c'est ça, on veut nous faire chialer sur 3000 € par mois. Ce monde est fou !
Excusez ma colère du matin posée ici et un peu hors-sujet. Non mais vraiment j'en ai marre des privilégiés qui se plaignent... et en plus (non j'arrête, je vais aller courir, ça va me calmer)
;-)
RépondreSupprimerhttp://www.eco-sapiens.com/newsletter-155-Made-in-France-et-Medine-France.html?utm_source=news155&utm_medium=mail
En fait, lisant et croisant vos commentaires avec ce que je crois, le terme de "bon sens" m'est venu. Le "acheter local" dans l'alimentaire, par exemple, le frais disons, relève finalement d'un "bon sens" qu'on pourrait aisément "travailler" d'autant qu'il ne coule sans doute pas autant que ça de source. Il n'est d'ailleurs pas forcément plus beaucoup cher, ce acheter local.
RépondreSupprimerSauf que plein de gens se sont habitués à acheter des fraises "hors saison" et pour mes gamins, par exemple, c'est normal d'en manger en avril et en septembre.
On en parlait l'autre jour.
Je leur expliquais pourquoi je refusais d'en acheter. Evoquant deux arguments cités plus haut (l'environnement, les conditions de travail et de rémunération que nous cautionnons).
De plus, pas mal de gens, faute de temps, faute de pratique aussi peut-être, achètent du "tout prêt" qui est loin d'être estampillé "tout près".
Le "acheter local" dans le non alimentaire est plus complexe, par contre.
A la fois parce que semble-t-il, plus grand chose n'est produit dans notre pays et parce qu'il devient pour le moins complexe de savoir réellement d'où provient tel ou tel produit.
Difficile dans ce contexte de savoir. J'essaie pour ma part de me renseigner, comme ça, souvent par curiosité, ben bonjour l'enquête !
C'est un des soucis, ça. Ce manque de "transparence" qui transforme finalement le consommateur citoyen en sherlok Holmes de la provenance.
Reste que l'argument "ethique" n'est pas rien, dans tout cela.
Certains produits pourraient venir d'ici mais ici on a fermé parce que là-bas ça coûte moins cher de faire, à la grande joie des "actionnaires" et de leurs conseillers.
Le "made in France" a mes yeux a son sens s'il permet à mon voisin chômeur de trouver un boulot dans sa branche ou s'il lui permet de créer son activité et si on n'en parle pas comme une réponse, comme une réaction, comme un repli mais si on le fait parce que c'est du bon sens, de la logique.
Pas uniquement une question de rhétorique.
http://www.trop-libre.fr/paradoxa/le-%C2%AB-made-in-france-%C2%BB-ou-la-magie-de-noel
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