Machine à rêve

Chez moi, le foot a cette capacité incroyable et inoxydable : c'est la machine à rêve.
Toujours occasion de se projeter sur l'échéance à venir. Toujours prétexte à trouver de l'argument qui entretiendra l'espoir.
Toujours le bonheur d'imaginer un demain qui sourit.
Ainsi l'équipe de France et la préparation de la Coupe du Monde. De partout, ça glose et ça s'inquiète. Ne seraient pas prêts. Faudrait pas mettre celui-ci. Virer celui-là. Et le schéma tactique. Et qu'ils ne sont pas capables de battre la Tunisie et la Chine. Et que pendant ce temps-là, le Mexique et l'Uruguay font peur. J'en passe et des meilleures.
Lorsqu'autour de moi on me dit en rigolant, parce que je suis supporter, alors les Bleus ? Je réponds, ne vous inquiétez pas, c'est tactique.
Le mieux ? C'est que je le pense un peu. Beaucoup. Et même un peu plus que beaucoup. Je crois qu'il s'amuse, le Raymond. Brouille les pistes. Dribble avec les médias. Sait où il va. Et comme il n'a plus grand chose à perdre, apprécie la situation.
Bon, y'a ces maux de dos qui semblent indiquer qu'il en a par dessus la hotte.
Mais ça peut aussi être le poids de la charge.
Je ne connais pas le niveau précis de l'équipe. Ni celui de ses adversaires.
Mais j'ai l'impression que notre Raymond National prépare un coup. Soigneusement. Genre il l'a en tête depuis un bail et il avance.
Pendant la préparation, il a aligné un 4 - 3 - 3, dispositif tactique dont j'ai l'impression qu'au fond, il s'en moque comme de sa première chaussette.
Il a créé du changement, il a fait que ça cause beaucoup autour de ça, médias et supporters se sont engouffrés là-dedans mais lui, et avec lui les joueurs, on dirait qu'ils tracent un chemin. Un autre que celui qu'on voit.
On a bien vu que le seul bon match avaient lieu sur le sol Français. Pas un hasard.
On a bien vu, aussi, que chaque rencontre avait son impératif. Faire jouer tout le monde, serrer les boulons en défense, tester ceci, cela. Sans parler du groupe et de sa gestion : Henry qu'on fait mine de rétrograder mais que j'ai l'impression qu'on ménage, Evra qui se pose en capitaine dans une équipe qui manquait de patron, Ribéry qu'on essaie de calmer un peu et de dégonfler l'égo, Gallas qu'on soigne, Gourcuff qu'on bichonne...
Ce que je crois, c'est que le vendredi 11 juin, quand ça commencera, c'est une toute autre équipe qui sera sur le terrain. Et dans sa tête, et dans sa disposition, et dans ses hommes.
Je vote la compo suivante :
Lloris - Sagna, Gallas, Abidal, Evra - Toulalan, Diaby - Ribéry, Gourcuff, Malouda - Anelka (ou Henry).
Au pire j'ai tout faux.
Je trouverai bien un autre espoir le 12 juin :-)