mercredi 24 août 2011

Le gré de l'autre

J'aime assez finalement me dire que si je le pouvais, je consacrerais plus de mon temps à essayer de rendre mes amis moins malheureux. Ce serait une activité comme une autre, économiquement pas si neutre.
Je pense au fameux trou de la sécurité sociale. Mais pas seulement. Qui donne dans le médicament, qui dans le tabac intensif, qui dans le verre d'alcool, qui prend des vitamines, se dope au sport, se noie dans la lecture ou la musique, qui adopte tel régime. La liste est longue, finalement. On se figure sans doute trop qu'on n'y peut rien. Que c'est comme ça. Pourtant, rien n'arrive par hasard et j'ai l'intime conviction que l'air de rien, il n'est jamais trop tard pour faire bien. Qu'est-ce qui retient, alors ? Qu'est-ce qui fait qu'on pique le nez dans son quotidien comme on ferait un roupillon menton sur la poitrine ? La pudeur, je dirais. Le manque d'énergie, aussi. Et l'autre. Celui-là même qu'on aimerait aider et qui ne demande rien. Qui dit ça va. Qui ne veut pas qu'on se mêle, justement. J'ai souvenir d'un ami qui avait renoncé à un amour naissant en disant qu'il n'avait pas la patience d'aimer l'autre contre son gré. Le gré de l'autre. Curieuse époque que le nôtre tout de même qui fait besoin de l'autre sans rien avoir envie de devoir, sans lui laisser de place. Les éponges dégorgent. Les collectifs ont été boutés hors du paysage, laissant la place à des troupeaux d'individus éperdus.

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